blog d'un Lusisien en Vadrouille

Newsletter 22 (A paques en juillet)

Le 29/07/12, 10:48

28.2611197259.21527828125

Buenos dias à toutes et à tous,




Ayé, Amérique latine, je sens qu'on va faire des progrès en espagnol ces prochains mois.
Arrivée sur le petit caillou le plus éloigné d'une terre au monde.
Effectivement il souffle un fort vent accompagné de sa petite pluie intermittente.
Il était prévu initialement de faire du camping pour réduire les coûts mais le terrain est détrempé et le vent emportera la tente avant qu'elle ne soit plantée. Donc direction le dortoir où nous rejoignons un norvégien et un jeune couple belge en tour du monde lui aussi.
Comme on a pas dormi, l'après-midi sera consacré encore une fois à cette bonne vieille sieste.
Suivie de quelques courses au soir. Suivies d'un autre dodo.
Nos amis belges, quant à eux, dormiront d'une traite jusqu'au lendemain matin, une petite 18 heures une fois.
Grâce à l'incroyable diversité des étalages de l'épicerie de l'ile, nos repas pris dans la cuisine en libre service seront constitués du plat unique spaghetti sauce bolognaise.
Tout est cher ici, c'est normal après tout. Les petits restos à touristes sont chers eux aussi mais nous nous régalerons de quelques empenadas malgré tout dans les cantines du coin.
La grasse matinée c'est bien mais il s'agirait de rattraper la journée perdue.
Direction le volcan Rano Kau au sud de l'ile. Le cratère est tout simplement splendide.
Puis Orongo, le site cérémonial des hommes-oiseaux, tradition qui a supplantée celle de la sculpture de moäis.
Vu que les deux tiers des statues se brisaient en chemin pendant le transport depuis la carrière, on comprend comment le penchant naturel de l'humain pour la facilité a fait son chemin.
En route nous croisons nos amis belges accompagnés de 8 chiens.
Ici les chiens sont laissés libres et se divertissent en accompagnant le touriste en balade.
4 décident de nous suivre, las certainement d'entendre cet accent belge.
Le lendemain sera consacré à l'incontournable tour de l'ile et de ses nombreux sites archéologiques.
On choisit le quad en espérant passer entre les averses subites malgré le franc soleil.
C'est fun le quad, d'autant plus qu'à part l'unique route, l'accès aux sites se fait souvent via des pistes rocailleuses et boueuses.
Moäis debouts, moäis couchés, des têtes, des bustes, des chapeaux, des murs, des carrières, le travail effectué par les pascuans au fil des décennies est impressionnant.
Effet garanti, le regard du moäi ne te laisse pas indifférent. Sauf si tu es allergique aux vieilles pierres, auquel cas tu ne devrais pas être la.
Tous ces moäis qui tournent le dos à la mer (sauf les 7 messagers de ahu akivi) confèrent un aspect sacré à cette ile battue par les vents. On ressent la sérénité des lieux.
On s'amuse bien avec notre quad semi-auto à palettes au guidon qui me rappelle mon C4 pikachu.
J'ai même réussi a bloquer la boite en passant la 6eme qui n'existait pas. CTRL-ALT-DEL et c'est reparti.
Mais il nous faut le rendre à regrets, d'autant plus que ce soir c'est montage de tente, le dortoir ayant été réservé depuis longtemps par un groupe qui vient de débarquer.
En revenant du loueur a pieds, 2 chiens me sautent dessus sans crier whoua whoua.
Résultat, un trou dans mon pantalon et accessoirement un trou dans mon mollet gauche.
Comme on passe tous les jours devant ces chiens, je m'appliquerai à employer la bonne vieille méthode du bâton et de la carotte pour apprendre à ces chiens le respect.
Je choisis aussi la variante paternelle, c'est à dire pas de carotte. Ca marche d'enfer!
Le redressage de la faune locale c'est bien mais quid du volet moäi?
On visitera à pieds les sites les plus proches de l'unique ville.
On sera même pris spontanément en stop en revenant du site de vinaku situé tout au bout de la piste d'aviation. Sympas les chiliens.
Voila, on a fait le tour. Pas de plongée ici. M. est au repos et ici c'est pas pour les gros débutants que nous sommes.
C'est pourtant un coin exceptionnel, du grand bleu avec beaucoup de visibilité.
Un des centres de plongée est tenu par un vieux monsieur au bonnet rouge.
Il plonge encore avec son équipement qu'il utilisait à bord de la calypso.
4h00 du matin, il bruine. On replie la tente à la frontale en silence. Pas facile comme exercice.
On retourne vers le monde. La-bas, tout la-bas, le microcosme de l'ile de pâques a vecu, il a consommé toutes ses ressources, ce qui l'a amené à sa perte. Allons-nous en faire de même?
Et pourquoi je ne joue pas à tetris au lieu de penser à des théories qui font bobo à la tête? Et pourquoi il n'y a pas de liaison directe pour les galapagos?
Ci-après la recette pour arriver mou comme une tortue aux galapagos:
- se lever à 4h00 du matin pour aller à Santiago,
- se relever à 5h00 du matin pour finalement ne partir qu'à 16h00 pour Guyaquil,
- prendre un hôtel tout pourri tout bruyant à coté de l'aéroport,
- se relever a 7h00 pour finalement arriver à Baltra.

Ces efforts seront récompensés, vous allez voir ce que vous allez voir. Les galapagos c'est trop de la balle!

A+ pour de nouvelles aventures

S.

Voir les photos : Chili - Rano Kau ]

Posté par ceeeeb

Newsletter 21 (A la découverte de la Plongée sous-marine)

Le 25/07/12, 10:20

28.2611197259.21527828125

La ora na à toutes et à tous,

Nom de Zeus M., nous avons fait un bond dans le temps. Partis vendredi, nous sommes arrivés jeudi. 1 jour de plus à rester en Polynésie. Y'a pire.
L'entrée dans l'aéroport est comme dans les films: 2 joueurs de yukulélé, une vahiné qui se déhanche et des colliers de fleurs, pour ceux qui viennent avec un tour opérateur. Pour nous, passage éclair sans fleur, t'es français, vas-y passe mon ami.
Cote température, malgré l'heure tardive, on sent la chaleur et l'humidité. Ça cogne fort en journée ici, dans les 35°C à comparer avec les 26-27 de la nouvelle Calédonie.
Le logement pas cher ici, c'est la pension familiale. Attention, quand j'écris pas cher, c'est quand même dans les 8000 francs la nuitée. Et à une heure du mat t'es moins enclin à la discussion et à aller voir ailleurs.
Petit matin, on attrape le bus au vol pour descendre à la capitale. Un gendarme, certainement fraichement débarqué de la métropole, stoppe le bus et signifie au conducteur qu'il ne doit s’arrêter qu'aux arrêts dument indiqués prévus à cet effet. Le très jeune chauffeur acquiesce, impavide. Il doit être blasé de tous ces nouveaux qui n'entendent rien aux us et coutumes locales.
Nous avons un objectif clair, plonger et voir des raies mantas. C'est donc pour la mythique Bora Bora que nous nous envolons. Y'a pire.
Heu, non, on va y aller en bateau en fait. La vie est chère ici, on fait des provisions de conserves et de pâtés en prévision des prix plus élevés sur l'ile.
7 heures dans un ferry aux vitres opaques (pour éviter le mal de mer?) et encore une arrivée à minuit. Même motif, même punition, direction la pension, encore plus chère, avec option zéro confort en plus. Mais une demi-belle vue au réveil sur les eaux du lagon.
Notre centre de plongée nous donne une excellente adresse dans le village principal. Des bungalows tout équipés, mezzanine, cuisine, coin salon, mini cour avec douche, le tout pour un prix riquiqui de 5850 francs pacifiques. C'est un ancien messin qui tient la guesthouse, il est cool, super arrangeant, on restera une semaine chez lui, dans notre bungalow rebaptisé "chez nous".
Les plongées ici, cela commence par un ramassage des clients. Pour les pauvres comme nous qui habitons sur l'ile, on vient en jeep. Pour les plus riches qui ont un hôtel de luxe sis sur un motu, le bateau de plongée passe les prendre.
C'est le cas de tous ces couples japonais en lune de miel, juin étant LA saison des mariages au Japon et Bora Bora LA destination préférée. Ils sont choyés, la famille et bien souvent les patrons se cotisent (hein, quoi, boss, tu veux m'envoyer un chèque?) pour payer aux jeunes mariés un séjour grand luxe, avec baptême de plongée spécial pendant lequel ils vont trouver comme par hasard une huitre avec une grosse perle dedans.
Le centre dispose même d'une monitrice japonaise pour attirer toute cette clientèle. Hiroko Nakamura qu'elle s'appelle, il y a son frère qui joue dans Heroes.
On fait notre baptême dans le lagon, dans le spot appelé l'aquarium. Eaux calmes, chaudes, claires, des tas de poissons bien sur, on fait mumuse, on fait des bulles. M. a bien supporté la lente descente vers les 6 mètres de profondeur, on s'inscrit donc pour les cours de niveau 1.
On fête cela le soir dans un resto avec du mahi-mahi, la spécialité locale de poisson.
Le lendemain, début des cours. Mince, faut faire des exercices. Mettre de l'eau dans son masque et le vider. Mais j'ai pas envie moi. Lâcher le détendeur, faire des bulles et le remettre. Pas envie non plus. Gérer sa flottabilité, je me débrouille bien, comme le titanic. Filer mon détendeur de secours au moniteur. Facile, mais je le fais poireauter un peu en apnée, histoire de me venger un peu de tous ces exercices. Par contre, M. a un peu coulé trop vite cette fois, elle a mal aux oreilles et elle a du rester au dessus des 3 mètres tandis que je titaniquais au fond.
Nous avons la chance d'être à Bora Bora pendant un festival de danse très réputé, le heiva. Chaque soir, un groupe de 30 vahinés et 20 guerriers nous font une chorégraphie enjouée, au rythme des tambours et des bambous, pendant plus de 45 minutes. Un vrai régal. Ces danses servent de prélude à la grande soirée pour la fête de l'autonomie du 29 juin.
Quelques exercices encore puis vient l'heure de la certification. 2 plongées, la première en compagnie de requins et la deuxième en compagnie de raies mantas. Y'a pire.
Il y a effectivement pas mal de petits requins à pointes noires sur le spot numéro 1. Ils nagent en bande (les trouillards), entre deux eaux. 1,50m le poisson, ça va.
A 16 mètres sous la surface, quand tu tombes nez à nez avec un requin citron de 3 mètres qui traine placidement au fond, c'est tout de suite plus impressionnant. On taquine une grosse murène en repartant, histoire de décompresser.
Pour le spot numéro 2, on va à la sortie du lagon, près de la passe, là où il y a plus de courant, moins de visibilité à cause du plancton abondant dans ces eaux. Les ailes volantes sont au rendez-vous. C'est purement féérique, majestueux. J'aurai la chance de voir venir vers moi une grosse raie manta. Je retiens ma respiration, mes bulles, comme me l'a dit mon moniteur, et effectivement elle me passe à 10cm au dessus. Quoi, j'ai oublié quelque chose? Ah oui, respirer à nouveau. Pchii, séquence émotion ushuaiesque, pchii.
Ayé, nous voilà certifiés niveau 1. De quoi faire de belles plongées dans les prochains jours. A nous le grand bleu. Euh, pas sur, les oreilles de M. lui font très mal, on ira voir un médecin demain matin...
Le diagnostic tombe, comme un couperet. 2 otites et le tympan droit percé. Tu peux ranger tes palmes. Pas grave, faut que je me prépare pour le tour de france. Je ferai donc le tour de l'ile (encore) à vélo, seul (encore) sur ma monture hollandaise (non je n'ai pas rencontré une néerlandaise). Un beau vélo rose sans frein, sans vitesse, freinage par rétropédalage. Une seule cote, j'ai rien cassé cette fois mais pas fastoche le rétropédalage quand t'as pas les bons automatismes.
30 km d'un parcours monotone. Bora Bora c'est une ile montagneuse avec une étroite bande de terre sur le pourtour pour les habitations éparses. Les nombreux hôtels de luxe se partagent quant à eux les motus, ilots naturels ou artificiels.
Pour me récompenser de mes efforts, j'ai droit à une pizza 4 fromages achetée dans l'une des meilleures roulottes de l'ile. Puis nous irons assister au spectacle pour la fête de l'autonomie.
Pour notre dernier jour sur l'ile, on fera deux repas chics chez nous.
Espadon et thon rouge (mince, aurais-je participé à l'extinction de l'espèce?).
Je cuisine. Si si, c'est vrai. Zut, la trop grosse poêle sur le trop petit réchaud glisse vers le sol. Adroitement, je sauve le thon. Tout aussi adroitement, je me fais 3 cocottes de biafine sur mes 3 doigts un poil brulés.
On célèbre nos 7 mois de voyages dans le long trajet en ferry du retour, repas gastronomique, sardines dans du pain de mie. Miam miam.
Une traditionnelle grasse matinée, un traditionnel shopping d'avant départ pour M. qui achète des boucles d'oreilles dans chaque pays, un petit tour sur la croisette et zou, on fonce à l'aéroport.
Saperlipopette, pluies diluviennes et vents forts rendent l'accès à l'ile de pâques impossible. Le départ est repoussé au lendemain. Cas de force majeur qu'ils disent, traduction, tu te débrouilles, la compagnie aérienne ne te file pas un centime. Retour à la guesthouse, pour une journée à attendre un coup de fil de la même compagnie qui ne viendra jamais.
Heureusement les autorités aéroportuaires nous indiquent que le vol est programmé au soir, que c'est du sûr et certain.
Parahi le paradis.

A+, pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Polynésie française - Bora Bora ]

Posté par ceeeeb

Newsletter 20 (De retour en France)

Le 18/07/12, 10:51

28.2611197259.21527828125

Bozu à toutes et à tous,




Ayé, c'est les vacances! Pour vous, comme pour nous.
Comme voyager c'est fatiguant, on revient en France. Non, pas en Bretagne, en Nouvelle-calédonie. T'avais pas cru qu'on revenait quand même?
Alors là, j'ai introduit un concept local, le tutoiement. On est rapidement mis dans l'ambiance dès la sortie de l'avion, la dame de l'office du tourisme nous tutoie comme des potes de 20 ans, idem dans la navette pour Nouméa. Au soir, l'accueil à l'unique auberge de jeunesse sur les hauteurs de la ville est tout autant sympathique. On nous explique tout, tout gentiment, tout doucement. On ne se stresse pas ici. Donc je te répète que le ferry pour l'île des pins part à 07h00 demain matin mais comme t'as pas de billet tu dois y être pour 06h00 heures. Okay. Faire les lits, descendre en ville, trouver les roulottes du port pour manger, ingurgiter sa barquette, remonter à l'auberge, douche, dormir, défaire les lits. 05h30, voilà, pas besoin de stresser.
Deux heures de traversée pour accoster sur ce paradis perdu. Une carte postale, des eaux turquoises transparentes, plages de sable blanc, cocotiers, des pins aussi, du ciel bleu. La saison n'a pas encore commencé, nous sommes très peu à debarquer. Il y a un ponton, un hangar sur un terrain vague, quelques navettes pour les hotels à 10000 francs la nuit pour les moins chers. Des francs pacifiques, avec des gros billets de 1000 qui ressemblent beaucoup aux anciens billets de 100 francs, les vieux, les grands d'avant les delacroix. Même aspect, meme toucher, on se sent riches.
Sauf que nous on est des pauvres backpackers. Hocus pocus, gogo-gadgetto-tente, et hop, voila une jolie toile jaune sur une pelouse verte pour 1500 francs.
Première sortie pour faire du tourisme culturel. Nous sommes armés d'une carte glannée à l'aéroport. C'est qu'on pourrait bien se perdre sur cette petite île, avec son unique route et tous ses panneaux touristiques.
On passe devant les 2 seules épicerie-boulangerie-rotisseries de ce coté de l'île, fermées ce dimanche, pour se diriger vers les ruines du bagne et le cimetière des déportés. Pour les curieux, voir histoire de France, chapitre "commune de Paris", paragraphe 2.
Chemin faisant, je retrouve ici une habitude de l'outback australien: les voitures, scooters ou vélos qui te croisent (c'est monstrueux, au moins 15 vehicules/heure) te font un signe de la main. Tout le monde dit bonjour en te croisant à pieds. Quand par deux fois, des jeunes me disent "bonjour et bonne fete des pères monsieur", accompagné que je suis par la jeune M.,  je me dis que:
   - faut vraiment que j'aille chez le coiffeur
   - sales jeunes, effrontés, petits cons, insolents, trouduc
   - c'est combien un lifting ?
Pas terrible cette première nuit sous tente, trop chaud, trop froid, trop serré, décalage horaire. Bref, today, c'est bronzette sur la plage en baie de Kuto. Y'a pire comme endroit. On se détend, on mange une barquette poulet-frite comme des milliardaires. Avec la peau du poulet, j'apprivoise une mouette. Elle viendra picorer à 20 cm de moi, pas plus près. C'est fou les distractions que l'on a.
Avec tout ce repos et les bienfaits de la plago-balnéo-thérapie, on est en forme le lendemain. La nuit a été meilleure, grâce aux panneaux amovibles de ma tente (merci maman).
On loue des vélos pour les 40 kilomètres du tour de l'ile. Des supers VTT, quasi neufs, 21 vitesses. Aie, c'est le cri que pousse M. après quelques kilomètres seulement. Son postérieur encore traumatisé par sa chute de cheval refuse d'aller plus loin. Je finirai donc le tour tout seul. Bizarrement, c'est à partir de là que commence une surprenante successions de côtes et de descentes.
Je souffre un peu avec mon vélo 3 vitesses. Oui, j'ai bien écrit 3 vitesses. Because j'ai pété le dérailleur arrière dans une côte. J'ai décidemment la guigne avec les montées à vélo moi !
C'est pas grave, je pense au repas de fête commandé pour ce soir, langouste grillée et cigale des mers.
Mercredi, déjà l'heure de reprendre le ferry. Je me lance un défi, l' ascension du mont Nga, 262 mêtres s'il vous plait, tandis que M. préfèrera jouer sa Brigitte sur la plage abandonnée par la noria de touristes débarqués de leur paquebot.
Nous sommes de retour à Nouméa, juste à temps pour la fête de la musique. Sur la place centrale, un karaoké où un jeune couple fait naufrage en massacrant du Céline dion, un groupe de jazz retranché dans une maison ?,  un quatuor de tambours dont les tam-tams sont recouverts par les 40000 watts du groupe néo-calédonien voisin. Peace and love mes frères, le chanteur lance des messages de paix et d'amour entre deux chansons militantes pro kanak.
Auparavant, nous étions alle faire une petite visite médicale pour vérifier notre aptitude à la plongee sous-marine. Grosse déception au test de ruffier. J'obtiens péniblement un 9. Pour M. c'est encore pire. J'ai une tension si faible que le medecin a cru que j'étais mort. En fait c'est pas un lifting qu'il me faut, mais une transplantation dans un corps tout neuf. M. a aussi des problèmes de tympans. A surveiller. Bon pour le service quand même, ouf.
On laisse les flonflons de la fête derrière nous car on se lêve tôt, à 3h45 du matin pour prendre notre avion. C'était pas une blague quand je disais que les voyages vous fatiguent.
04h30, deux paires de yeux vaseux scrutent le moniteur: départ à 10h20.
Quoi? On t'as pas prévenu? Allez tiens, 2 coupons pour prendre un petit déjeuner.
En salle d'attente, je me remémore les mongols en surpoids, leur nourriture peu équilibrée et l'obligation de lutter contre le froid dans un pays inhospitalier. Ici, dans cette salle, je suis entouré de 90% de gros, de très gros même. Quasi tous ces grands gabarits avoisinnent les 150 kilos. Je me demande contre quoi ils luttent ? L'indolence, le chômage? Ou bien est-ce nous qui luttont pour suivre le dictat des magasines, des dukan, des médecins.
Au paroxisme de ma réflexion sur ce sujet, je me dis "pourvu que l'avion arrive à décoller". Une pensée profonde qui fera date.
Je remarque aussi la similitude de beaucoup de facies avec le type aborigène, l'australie n'étant pas si éloignée après tout.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures, sur d'autres îles paradisiaques.

S.

Voir les photos : Nouvelle-Calédonie - Noumea ]

Posté par ceeeeb

Newsletter 19 (A la rencontre d'un ex-collégue)

Le 17/07/12, 11:35

28.2611197259.21527828125

Nin hao à toutes et à tous,



Chose promise, chose faite, Pékin sera notre havre de paix. 2 jours de repos bien mérités, salutaires. Le farniente sera notre activité principale.
Sans oublier de remplir son estomac de bonnes choses dont il a l'habitude. McDo, pas mal. Tiens, une boite de cassoulet dans mon backpack. Merci carrefour. C'est fou comme après 6 mois les plaisirs les plus basiques peuvent être jouissifs.
C'en sera aussi fini de ce petit fumet qui nous accompagnait, odeurs mêlées de chevaux, crottins de chèvres, senteurs de la steppe mongole victimes d'une autre spécialité chinoise: la blanchisserie.
Le réseau ferroviaire sur la cote est de la Chine est très dense et moderne. Un luxueux train couchette nous emmène sans bruit à Hangzhou.
C'est ici que réside Jing, un ex-collègue chinois rentré au pays. Il nous accueille avec Ping, sa ravissante femme. Nous allons bénéficier de leur hospitalité pendant 4 jours. Jing a bien profité de la cuisine chinoise, plus light que la nôtre, il est plus fin, un poil vieilli mais son sourire et sa gentillesse l'accompagnent toujours.
Avec eux nous allons vraiment manger chinois. Un minimum de 6 à 7 plats sur la table, des saveurs épicées, sucrées, aigre-douces, on pioche avec ses baguettes selon ses envies. Par exemple, après un morceau de poisson qui a baigné dans de l'huile relevée aux piments et au poivre, tu as bizarrement envie de prendre un morceau de porc sucré.
Nos hôtes choisissent pour nous les spécialités locales comme le poulet du mendiant. Quand on sait choisir, la cuisine chinoise se révèle enfin, délicieuse, surprenante.
Marco Polo aimait à venir se reposer au lac de l'ouest, le plus beau de Chine selon lui. Là encore, le savoir-faire chinois a fait du bon travail pour aménager ce lac, parfois trop, jusqu'à mettre des ascenseurs dans certains monuments restaurés. Base nautique, base de loisirs, lieux de promenades, l'endroit rêvé pour faire ses photos de mariage (une véritable institution ici avec des prises de vue qui durent des heures, des costumiers, des éclairagistes,...).
Ce lac, à l'ouest de Hangzhou, est aussi bordé de temples, pagodes et autres tombeaux. Nous en visiterons une bonne demi-douzaine, comme le temple du roi Qian, le temple Jingci (un ancêtre de Jing?), la colline de l'empereur de jade ou encore la pagode des six harmonies, tout en bois, avec vue imprenable sur le mauvais coté du fleuve qiantang, là où le feng shui n'est pas bon.
Jing révèle toute son érudition à ces occasions en nous distillant des morceaux d'histoire de son pays et de sa ville. On en apprend aussi beaucoup sur la vie actuelle des chinois, la politique de l'enfant unique, le contrôle des migrations de population (le hukou), les petits avantages qu'il y a à travailler pour le gouvernement.
Jing est aussi idéalement placé pour comparer le coût de la vie en France et en Chine. Y'a pas photo, malgré son petit salaire et résidant dans une des villes les plus chères du pays, il semble largement gagnant. Nos salaires à 4 chiffres servent à payer nos repas à 2 chiffres, alors qu'on mange bien ici pour à peine plus d'un euro.
Sauf si tu vas à auchan acheter du cidre de Normandie pour faire une soirée crêpes.
Ping a bien apprécié et a appris rapidement la technique du retournage de crêpes. Elle en a même profité pour acheter fourchettes et couteaux, ustensiles absents de la ménagère chinoise.
On a aussi fait une vraie soirée foot. France-Angleterre à minuit, décalage horaire oblige. On avait tout, bières, chips et curly et deux types supporters qui empêchent les dames de dormir.
Toutes les bonnes choses ont une fin et après quatre jours, Jing nous aide à acheter nos billets de train pour repartir à Canton. Les gros bouchons du matin nous permettent de profiter un peu plus longtemps de nos hôtes et d'admirer leur façon cool de vivre cette tracasserie.
Arrivée en gare, adieux et remerciements. Mais les mots que l'on échange ne sont rien en comparaison de la gratitude que l'on éprouve.
Un énorme méga MERCI à eux.
Nous remettons nos sacs sur le dos pour redevenir les deux étrangers perdus que nous étions. Une heure plus tard, on arrive à Shangai.
Un métro ultra moderne nous emmène jusqu'au centre, là où les célèbres tours ( la tour antenne, le jing mao et le décapsuleur ) font face aux établissements plus anciens de la vieille ville.
J'aime beaucoup ces bâtiments façon new york des années 30. Et c'est la nuit que les rives de Shangai deviennent magiques. Et animées!
Éloigné de quelques mètres de M., un type m'aborde pour me proposer métaphoriquement d'aller dans un endroit propice aux rencontres. Faut dire que la Chine détient le record de peines de mort. Traffic de drogue, meurtres et proxénétisme te donnent droit à un ticket pour l'échafaud et si tu es chanceux ton avocat arrivera juste à temps pour assister à l'exécution. Alors, en tant que rabatteur, faut être prudents, choisir ses cibles, genre touristes à l'air pervers comme moi Smile
On fera du shopping avant de partir, M. cherchant le gadget que nous avons vu mille fois auparavant et qu'on ne trouvera pas bien sûr. En revanche si vous cherchez une rue de 500 m avec uniquement des vendeurs de pianos je sais où vous pouvez aller.
1630 km plus au sud, on retrouve Canton. On traverse encore cette "frontière" pour aller à Hong Kong. Direction l'aéroport. Yuans et dollars sont tous convertis en nourriture. Un gros burger et du chocolat pour célébrer le départ de l'Asie avec un petit pincement au cœur.
Veni, vedi. Il y a bien un pays qui m'a impressionné, qui peut se prévaloir du titre de super puissance. Par rapports aux autres pays traversés, on est forcé de constater l'aspect homogène et cohérent des évolutions, de la course vers la modernité. Un bienfait du système central politique ?
Parmi les moins, on pourrait par exemple citer l'amusant panneau commémoratif de Shangai, qui relate l'expropriation "réussie" de 4000 familles du centre, remplacées par un petit parc et sa marre aux canards.
Okay, il fait bon vivre en Chine, je vais m'y installer. A coté du auchan, on ne sait jamais.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Chine - Hangzhou ]

Posté par ceeeeb

Newsletter 18 (Stéphane et M. au pays des mongols)

Le 02/07/12, 9:27

28.2611197259.21527828125

Sainbanno à toutes et à tous,

Si j'avais du cyrillic j'aurai pu écrire un bonjour correct mais là j'ai fait à l'oreille.
Notre passage en Mongolie s'apparente à un voyage au bout de la nuit un premier bus de nuit pour aller à Erlian, ville frontière coté chinois.
Bien entendu, on ne dormira quasiment pas. On débarque à Erlian a 6h du matin. La ville est plantée au milieu de nulle part, tout est plat alentours, tout est sable. Avec ces larges artères totalement désertes, on se croirait dans un film post-apocalyptique. Il ne manquerait plus qu'un buisson en boule déboule. Mais pas d'interceptor en vue, rien que quelques vieilles et robustes jeep russes.
On attendra 3 heures dans une tempête de sable que la douane ouvre. Avec le contenu de mes oreilles j'aurai pu faire un mont saint Michel comme château.
Une antique jeep russe remplie à craquer de produits manquants en Mongolie, c'est à dire à peu près tout, nous emmène au poste mongol.
Comme on a paye d'avance le transfert, cette même jeep trouve un autre client et nous laisse dans la tempête au lieu de nous reprendre.
Opération "tempête du desert", je mets mes ray ban et on y va à pied à zamyn-uud, 2 km. Coté mongol, la ville est un bled perdu avec comme point d'intérêt sa gare. Un train de nuit destination la capitale. Que des places assises, bad luck! C'est quand qu'on dort ?
On dort pas, because à 16h30 quand le train arrive à quai, les couchettes supérieures se remplissent de tous les paquets qui ont traversé la frontière.
17h35, le train s'ébranle avec tous ses passagers entassés.
17h40, les mêmes passagers sauf deux sont déjà en train de manger. Je constate alors que 90% des personnes du wagon sont en surpoids.
17h45, le sol est jonché de détritus divers.
19h00, coup de balai de la contrôleuse, tout redevient nickel.
Tiens, un chameau dans ce paysage monotone qui défile à toute allure, 60km/h au grand maximum, et puis une paire de yourtes aussi.
22h00, et c'est parti pour un tour d'horloge sans sommeil.
... (tchou tchou)
On va bientôt arriver, le très long train serpente dans la plaine encore enneigée. Hein? Quoi? De la neige? Un rapport avec la surcharge pondérale pré-citée?
Ce qui est sur c'est qu'il n'y avait que 2 ignorants a sortir du train en sandales dans un vent glacial. On traverse la ville, 1 million et quelques habitants, 40% de la population totale, pour trouver notre petite guesthouse pas chauffée. On cherche une rando à cheval bon marché.
La chance nous fait rencontrer Sophie, jeune allemande de 23 ans qui prête une oreille discrète à nos recherches. On tombe aussi sur le même bon plan. Elle a déjà débauché Richard, un anglais de 33 ans. Banco, on partira avec eux dès le lendemain matin pour Kharkorin. On est décidemment chanceux car il ne reste que 2 places dans l'unique bus quotidien. Et mon voisin bredouille de l'anglais, du coup a va parler pendant les 6 heures du trajet. Il m'enseigne les rudiments d'une conversation en mongol que je vais devoir pratiquer avec les deux derniers rangs du bus. Je gagne au passage Bolor, une jeune et jolie mongole qui veut correspondre avec moi pour perfectionner son anglais de débutante.
Ce soir, on va passer notre première nuit dans une ger, c'est comme cela que l'on nomme les yourtes en fait.
C'est sous un franc soleil que débute nos 10 jours de rando. Azaa, un jeune lutteur tout en muscle sera notre guide. Il est accompagné de son chien Batraa, qui a la tache de protéger les chevaux la nuit contre les attaques de loups. Nous avons aussi 2 chevaux de bat pour les sacs
Les mongols ont plein de nom pour designer les chevaux. J'hérite de Hongor, un gentil cheval beige. On copine très vite, il manoeuvre à la perfection des que j'incline les rennes. Il a la particularité de trotter très vite, longtemps. M. galope que Hongor est encore au trot. M. rebaptise son cheval "tête de mule" car au sortir de la longue trêve hivernale son cheval est redevenu fainéant. Sa voix douce n'aide pas non plus et son "tchou", version mongole de hue, reste sans effet.
Vers 16h, on arrive dans la ger d'une famille nomade.
Bilan de la première journée:
- je cramponne trop fort ma selle : j'ai mal aux paumes.
- mon coccyx tape sur la selle : j'ai mal au derrière
- les sangles des étriers frottent : j'ai mal aux mollets
- je reste trop longtemps immobile : j'ai mal aux genoux
Mais que c'est grandiose cette balade, vivement demain que j'ai de nouveau mal (non je ne suis pas maso).
Je vous résume une journée type :
Vers 05h00 du mat, les premières lueurs de l'aube qui passent à travers le toit ouvert de la ger ne réveillent que moi. Mais pourquoi c'est ouvert ce truc?
Vers 07h00 la mère de famille prépare le petit déjeuner dans la pièce commune en faisant plus ou moins de bruit. Au menu, du thé avec du lait chaud, des biscuits maison au beurre maison, du riz au lait ou bien des restes de la veille.
Le temps de retrouver les chevaux partis brouter très très très loin malgré leurs entraves, de trouver un coin isolé pour ses besoins, et on se met en route pour 5 a 6 heures de cheval non stop. Eh oui, le mongol ne mange pas a midi, il n'a pas de montre et ne connait pas la notion de break.
Vers 16 - 17 heures, arrivée dans la douleur.
Petit goûter avec thé au lait, pain ou biscuits maison. Une fois, on nous fera l'honneur de nous donner des gros os à ronger. Miam.
Ensuite, activités diverses: montage de yourte, castrage de chevreaux, babysitting, sciage de bois, plein d'eau à la rivière, études anthropologiques avec les os de la plaine.
Pendant de temps, mère et filles concassent au marteau un pavé de viande séchée et finissent le travail avec une grosse paire de ciseaux. Le morceau de choix du mongol: le gras, les tendons, le cartilage. Quand ces bons morceaux atterrissent dans ton écuelle, t'es vachement content.
C'est comme cela que je suis devenu intime avec le chien.
En accompagnement, du riz ou des pâtes fraîches. Oubliez fruits et légumes, le mongol ne fait rien pousser, ces produits sont super chers et sont en général des cadeaux pour les grandes occasions.
Vers 22h00, on étale les tapis sur le sol pour les invités du jour et on s'endort par terre.
Le dernier morceau de bois se consume, on va encore se cailler.
Les 10 jours seront une épopée rythmée par de nombreuses petites aventures: Richard qui abandonne le 3eme jour suite a une incompatibilité d'humeur avec les chevaux mongols qui vont l'envoyer 2 fois par terre. Le 7eme jour, M. nous fera aussi sa petite cabriole sans gravité sauf pour ses fesses qui vont virer au bleu stroumpfette.
Nous avons gravi un col de montagne sur un terrain difficile le tout dans une tempête de neige. La Mongolie nous joue les 4 saisons en un jour, c'est spectaculaire. C'est l'opportunité de faire une halte pour la nuit improvisée chez des moines qui nous offriront du yak séché.
C'est dingue le plaisir carnivore que tu peux avoir à déchirer la viande avec tes dents, je me sens comme rahan.
Nous ne retrouverons les chevaux que vers 15h le lendemain. Les pauvres, transis de froid, ils avaient rebroussé chemin sur plus de 20 km les pieds attachés. Heureusement qu'ils avaient laissés des traces dans la neige.
On traversera des rivières, on galopera au travers de plaines de 15km de long au milieu de troupeaux de moutons, vaches, chevaux, yaks, sous tous les temps. Inoubliable vous dis-je.
On tombera aussi sur un rassemblement mongol, concours de capture de chevaux avec des perches. Du grand spectacle traditionnel et beaucoup de maîtrise technique. On comprend pourquoi Ghengis khan a pu étendre son empire quand on voit ces cavaliers faire ce qu'ils veulent avec leurs montures.
La fin du voyage sera difficile pour moi, un truc que je n'arrive pas à digérer, genre un os ou un oeil, que je mettrai 72 heures à éliminer, et l'avant-dernière étape de 45 km deviens un enfer pour moi et mes genoux. C'est rigolo, à pieds, je vais plus vite qu'un cheval mongol au pas.
Dernier jour, je murmure à l'oreille de Hongor des gros mercis, il aime la voix qui lui a chantonné des chansons pendant 10 jours.
I'm poor lonesome cowboy...
Retour à la gare de Kharkorin en attendant de tourner "voyage au bout de la nuit 2". Le train qui nous ramènera de Ulan Bataar à la frontière sera plein de mongols, les mains vides cette fois.
On retourne vers Pékin, ou on sait trouver des douches chaudes, des bigs macs, des lits mous, des boissons fraîches, ...

Bye bye le grand pays sauvage.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Mongolie - Erlian ]

Posté par ceeeeb
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