blog d'un Lusisien en Vadrouille

Newsletter 19 (A la rencontre d'un ex-collégue)

Le 17/07/12, 11:35

28.2611197259.21527828125

Nin hao à toutes et à tous,



Chose promise, chose faite, Pékin sera notre havre de paix. 2 jours de repos bien mérités, salutaires. Le farniente sera notre activité principale.
Sans oublier de remplir son estomac de bonnes choses dont il a l'habitude. McDo, pas mal. Tiens, une boite de cassoulet dans mon backpack. Merci carrefour. C'est fou comme après 6 mois les plaisirs les plus basiques peuvent être jouissifs.
C'en sera aussi fini de ce petit fumet qui nous accompagnait, odeurs mêlées de chevaux, crottins de chèvres, senteurs de la steppe mongole victimes d'une autre spécialité chinoise: la blanchisserie.
Le réseau ferroviaire sur la cote est de la Chine est très dense et moderne. Un luxueux train couchette nous emmène sans bruit à Hangzhou.
C'est ici que réside Jing, un ex-collègue chinois rentré au pays. Il nous accueille avec Ping, sa ravissante femme. Nous allons bénéficier de leur hospitalité pendant 4 jours. Jing a bien profité de la cuisine chinoise, plus light que la nôtre, il est plus fin, un poil vieilli mais son sourire et sa gentillesse l'accompagnent toujours.
Avec eux nous allons vraiment manger chinois. Un minimum de 6 à 7 plats sur la table, des saveurs épicées, sucrées, aigre-douces, on pioche avec ses baguettes selon ses envies. Par exemple, après un morceau de poisson qui a baigné dans de l'huile relevée aux piments et au poivre, tu as bizarrement envie de prendre un morceau de porc sucré.
Nos hôtes choisissent pour nous les spécialités locales comme le poulet du mendiant. Quand on sait choisir, la cuisine chinoise se révèle enfin, délicieuse, surprenante.
Marco Polo aimait à venir se reposer au lac de l'ouest, le plus beau de Chine selon lui. Là encore, le savoir-faire chinois a fait du bon travail pour aménager ce lac, parfois trop, jusqu'à mettre des ascenseurs dans certains monuments restaurés. Base nautique, base de loisirs, lieux de promenades, l'endroit rêvé pour faire ses photos de mariage (une véritable institution ici avec des prises de vue qui durent des heures, des costumiers, des éclairagistes,...).
Ce lac, à l'ouest de Hangzhou, est aussi bordé de temples, pagodes et autres tombeaux. Nous en visiterons une bonne demi-douzaine, comme le temple du roi Qian, le temple Jingci (un ancêtre de Jing?), la colline de l'empereur de jade ou encore la pagode des six harmonies, tout en bois, avec vue imprenable sur le mauvais coté du fleuve qiantang, là où le feng shui n'est pas bon.
Jing révèle toute son érudition à ces occasions en nous distillant des morceaux d'histoire de son pays et de sa ville. On en apprend aussi beaucoup sur la vie actuelle des chinois, la politique de l'enfant unique, le contrôle des migrations de population (le hukou), les petits avantages qu'il y a à travailler pour le gouvernement.
Jing est aussi idéalement placé pour comparer le coût de la vie en France et en Chine. Y'a pas photo, malgré son petit salaire et résidant dans une des villes les plus chères du pays, il semble largement gagnant. Nos salaires à 4 chiffres servent à payer nos repas à 2 chiffres, alors qu'on mange bien ici pour à peine plus d'un euro.
Sauf si tu vas à auchan acheter du cidre de Normandie pour faire une soirée crêpes.
Ping a bien apprécié et a appris rapidement la technique du retournage de crêpes. Elle en a même profité pour acheter fourchettes et couteaux, ustensiles absents de la ménagère chinoise.
On a aussi fait une vraie soirée foot. France-Angleterre à minuit, décalage horaire oblige. On avait tout, bières, chips et curly et deux types supporters qui empêchent les dames de dormir.
Toutes les bonnes choses ont une fin et après quatre jours, Jing nous aide à acheter nos billets de train pour repartir à Canton. Les gros bouchons du matin nous permettent de profiter un peu plus longtemps de nos hôtes et d'admirer leur façon cool de vivre cette tracasserie.
Arrivée en gare, adieux et remerciements. Mais les mots que l'on échange ne sont rien en comparaison de la gratitude que l'on éprouve.
Un énorme méga MERCI à eux.
Nous remettons nos sacs sur le dos pour redevenir les deux étrangers perdus que nous étions. Une heure plus tard, on arrive à Shangai.
Un métro ultra moderne nous emmène jusqu'au centre, là où les célèbres tours ( la tour antenne, le jing mao et le décapsuleur ) font face aux établissements plus anciens de la vieille ville.
J'aime beaucoup ces bâtiments façon new york des années 30. Et c'est la nuit que les rives de Shangai deviennent magiques. Et animées!
Éloigné de quelques mètres de M., un type m'aborde pour me proposer métaphoriquement d'aller dans un endroit propice aux rencontres. Faut dire que la Chine détient le record de peines de mort. Traffic de drogue, meurtres et proxénétisme te donnent droit à un ticket pour l'échafaud et si tu es chanceux ton avocat arrivera juste à temps pour assister à l'exécution. Alors, en tant que rabatteur, faut être prudents, choisir ses cibles, genre touristes à l'air pervers comme moi Smile
On fera du shopping avant de partir, M. cherchant le gadget que nous avons vu mille fois auparavant et qu'on ne trouvera pas bien sûr. En revanche si vous cherchez une rue de 500 m avec uniquement des vendeurs de pianos je sais où vous pouvez aller.
1630 km plus au sud, on retrouve Canton. On traverse encore cette "frontière" pour aller à Hong Kong. Direction l'aéroport. Yuans et dollars sont tous convertis en nourriture. Un gros burger et du chocolat pour célébrer le départ de l'Asie avec un petit pincement au cœur.
Veni, vedi. Il y a bien un pays qui m'a impressionné, qui peut se prévaloir du titre de super puissance. Par rapports aux autres pays traversés, on est forcé de constater l'aspect homogène et cohérent des évolutions, de la course vers la modernité. Un bienfait du système central politique ?
Parmi les moins, on pourrait par exemple citer l'amusant panneau commémoratif de Shangai, qui relate l'expropriation "réussie" de 4000 familles du centre, remplacées par un petit parc et sa marre aux canards.
Okay, il fait bon vivre en Chine, je vais m'y installer. A coté du auchan, on ne sait jamais.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Chine - Hangzhou ]

Posté par ceeeeb

Newsletter 17 (La grande Muraille)

Le 12/06/12, 9:18

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Nin hao à toutes et à tous

Notre pèlerinage débute a la station de bus de Emei ou nous attendons vainement un bus numéro 5 qui ne viendra jamais.
Nous comprendrons plus tard que les instructions étaient valables pour l'ancienne station de bus.
Elle a déjà disparue, recyclée, victime de l'expansion galopante mais le papier "spécial touristes perdus" a été conservé.
De nouveau je peste, je me sens comme un enfant de trois ans qui montre du doigt ce qu'il veut, qui gribouille un truc en espérant qu'un adulte complaisant saura y voir un chef d'oeuvre.
Cela commence mal cette élévation de mon âme, à la rencontre de Boudha.
D'autant plus que je commence l'ascension avec un sandwich au pain de mie détrempé accompagné d'une omelette croustillante, grâce au supplément gratuit coquille d'oeuf.
Le mont Emei est une montagne sacrée et en ce rare jour férié chinois, il y a foule au départ.
On commence à 500 mètres, arrivée à 3099 mètres, 40 km et uniquement des marches !
Les moins sportifs peuvent prendre l'option bus + téléphérique mais c'est moins drôle.
1ere halte nocturne dans le temple de Wannian.
On y trouve une jolie chambre pour une bouchée de pain. On n'y trouve pas à manger because la cantine des moines ferme à 18h00.
On se fait engueuler car on prend des photos et parce qu'on n'est pas couché à 20h00. Pas cool le moinillon. Zen, soyons zen.
2eme jour, des marches, des marches, des petites, des grandes, des hautes, des longues, ma préférence allant pour celles qui descendent même si on paye double après.
Dodo au temple de Jieyin (2540m). Conditions spartiates, une thermos d'eau chaude et une bassine pour se laver.
A ce moment, j'hésite entre maudire le singe qui m'a chipé mon fond de coca sur le chemin ou bien remercier tous mes ascendants qui m'ont permis d'être la. Zen, soyons zen.
Toute à ma réflexion profonde, le réveil de M. sonne. Il est déjà 5h00 du matin.
La tradition veut qu'il faut être au sommet pour le lever du soleil.
Les ascensions à la frontale, cela va finir par être une habitude.
On devait voir la mer de nuages et le soleil au dessus. M'ouais, ça doit être marée haute. Nous sommes dans le brouillard le plus complet. Et il caille! Mais perspicace comme je suis, je comprends que ce caprice météorologique n'est qu'une épreuve pour franchir un nouveau cap. Zen, soyons zen.
Je prendrais donc le temps de siroter un café pour apprécier l'instant, un de ces moments surréalistes dans une échoppe qui passe la chanson d'amélie poulain en boucle.
Nous redescendrons en bus comme l'éclair, vers l'aventure et au delà.
Chouette, on prend notre premier train. Je vais contredire pas mal de guides de voyage en congratulant l'incroyable efficacité des stations de bus ou de trains. En moyenne 15 secondes pour traiter un client (sauf nous).
Et les chinois font la queue, bruyamment certes, mais patiemment. Seuls les détenteurs de billets entrent dans la gare.
Contrôle aux rayons X, pour la forme. Re contrôle pour accéder aux quais, un autre agent encore qui contrôle l'entrée dans le bon wagon et nous sommes enfin installes sur notre couchette. C'est d'un bon standing, oreiller, couette, c'est propre, on est loin de la 2eme classe indienne.
18h de train pour arriver à Kumning, en transit pour Lijiang, notre destination finale.
Dans notre immeuble à Hong Kong, la recherche de wifi retournait des dizaines de spots.
Ici, dans cette ville comme dans les autres, que dalle, c'est le néant. Même au McDo y'en a pas.
En attendant notre bus de nuit, nous irons faire un tour dans l'un de ces parcs ou papy & mamies répètent à l'envie des danses traditionnelles ou bien font de l'exercice.
Un bus de nuit bruyant, inconfortable, sur des routes de montagne défoncées, on arrive frais comme des gardons pour attaquer le trek de la gorge du saut du tigre.
En comparaison des milliers de marches gravies sur le mont Emei, ce trek sera une promenade de santé pour les athlètes que nous sommes. Et ce n'est pas le soleil de plomb qui nous accompagne qui va nous empêcher d'apprécier le paysage.
On gravit un petit sentier face à des pics de plus de 5000 mètres. On longe la yanzi river, jusqu'a la surplomber de très très haut.
La légende veut qu'un tigre pourchassé ait sauté d'une rive à l'autre en un point étroit de la gorge.
On passera la nuit dans une guesthouse au sommet de la montagne en compagnie des nombreux touristes que nous avons dépasses. On videra le ballon d'eau chaude solaire en arrivant dans les premiers tandis que le groupe d'allemands videra le stock de bières locales.
Depuis notre chambre, on assistera à un spectaculaire lever de lune au dessus des pics. Magnifique.
Ce trek, c'est aussi le retour du réchaud a gaz. On trouve de tout à HK, y compris une bonbonne.
Et hop, une grosse plâtrée de noodles pour bibi. C'est beau la liberté de manger ou on veut, quand on veut, en pleine nature.
Deuxième partie en descente, fastoche.
Nous avions décidé de ne pas retourner à la ville pour apprécier une petite guesthouse de village et ses spécialités naxi, au fromage de chèvre. Et ce qui est bien dans les guesthouses tenues par les tibétains, c'est qu'ils sont généreux sur les portions.
J'en salive encore quand j'y repense.
Grasse matinée, faut bien ça avant d'attaquer le long voyage qui va nous emmener à Xian.
Le 07, j'achète le journal à la gare. François et Nicolas sont à la une!
Nous sommes partis le 06, et on arrivera le 09.
Bus de nuit, bus de jour, train de jour, train de nuit. Si j'osais, je dirais que c'est notre croisière jeune, mais je n'ose pas.
Xian, en plein milieu de cet immense pays, ancienne capitale des empereurs.
Encore une ville à la chinoise, énorme, avec des voies pour les deux roues, vélos et scooters électriques.
C'en est fini du chinois qui transpire en pédalant. On voit des clims dans chaque appart de chaque immeuble.
C'est cool, on va pouvoir leur vendre une centrale nucléaire de plus. Passez le tuyau à François.
Et achetez aussi des actions dans le lithium, car les cours vont s'envoler avec toutes ces batteries.
Dans ces villes, des milliers de bus urbains transportent pour moins de 10 centimes des millions de passagers cumulés.
Disciplines, les chinois font la queue devant l'arrêt mais la fréquence est tellement importante qu'elle se résorbe vite.
Z'auraient tout compris au transport public alors?
A Xian, le site à ne pas manquer, c'est celui de l'empereur Qin shi huang adepte du mako moulage. Un tyran parano qui s'est fait construire une armée de soldats en terre cuite pour le protéger dans l'au-delà.
Très joli site, avec son ticket office à 1km et son option payante navette électrique.
Il y a aussi les tombes de l'empereur Jingdi, que nous ne verrons pas suite à un nouveau cafouillage dans les transports, malgré l'aide bienveillante des passants, qui nous ont envoyé sur une mauvaise piste.
Faut que je revoie ma façon de mimer "bus numéro quatre".
Autre belle et grande sortie, le mont Hua shan.
Les 4 derniers kilomètres de la montée sont vertigineux, des passages à 70%, des escaliers taillés dans la roche et des chaînes pour t'accrocher. En haut, la vue vous coupe le souffle.
C'est un peu encombré certes par le téléphérique qui permet à tout le monde de pouvoir accéder à ce sublime panorama de carte postale. Ensuite c'est une lente procession vers les hauteurs, à la queue leu-leu.
Quelques passages verticaux optionnels pour les aventuriers agrémentent le parcours: l'échelle vers les nuages ou encore l'échelle vers le paradis, bien nommée car si tu lâches la chaîne, tu t'éclates la tête 10m plus bas.
Le mont Hua shan nous a ravi. En revanche, mollets et cuisses, après le mont Emei et le trek, nous font comprendre qu'ils n'ont pas apprécié du tout de se taper à nouveau des milliers de marches, en montée mais surtout en descente.
Okay, on va la jouer cool avant de monter à la capitale.
L'occasion d'aborder l'important sujet de la santé façon groland. Pour qui aime le type asiatique, les jeunes femmes chinoises sont pour moi les plus jolies. Le brassage des populations a donné une multitude de visages différents. Vous y associez une grâce naturelle, une certaine retenue et beaucoup d'excentricité vestimentaire et vous obtenez un régal pour les yeux.
Un petit bus de nuit plus tard et nous arrivons à Pékin pour une sieste désormais traditionnelle (La chine est un pays de tradition). Chouette, une petite guesthouse spécial touristes avec du wifi, enfin, quand il veut bien.
Idéal pour préparer une visite de Beijing et aussi les formalités du visa mongol.
Ce dernier est écrit comme difficile a obtenir avec moultes documents à fournir, accompagné d'une file d'attente de plusieurs heures.
On est motivés, on arrive une heure avant l'ouverture.
La grille s'ouvre, hé hé, on est les premiers de cette longue file de 10 personnes.
Une photo, 500 yuans svp, un formulaire pâlichon rempli à demi et nous obtiendrons sans faute ce fameux visa le lendemain.
Place Tienammen, la place la plus grande du monde, la plus propre aussi, la plus surveillée.
Je crie "Vive le Tibet libre" tout faiblement et j'obstrue symboliquement le passage d'un car de flics à l'arrêt.
Ces deux actions qui marqueront l'Histoire faites, on part visiter le musée du palais, aussi appelée cité interdite.
Du monde, des tas de groupes chinois, un groupe de français, des jolies expositions dans des jolis pavillons, le dédale de la cité est plus grand qu'il n'y parait.
Pensif, je me demande si l'empereur avait aussi des pantalons à fente quand il était petit.
Bien pratique pour faire un pâté impérial en pleine allée comme le petiot que j'ai attrapé avec mon appareil.
Volontairement, on sortira dans les derniers pour faire des clichés sans touristes dessus.
Les vastes cours sont désertes, les lourdes portes se referment derrière nous, c'est magique.
Petite visite aussi au "palace of heaven" ou le 3eme age vient ici aussi en masse pratiquer danses et sports.
Médecine préventive à la chinoise, sans médicament, synonyme de longévité.
A l'instar de l'enfer de Dante, on y trouve une placette surélevée avec 9 cercles à franchir pour arriver au paradis. M. se fera prendre en photo avec des tas de touristes chinois et franchira ainsi les 9 niveaux, tandis que je reste scotche au rez de chaussée.
Vient enfin l'heure de faire le mur.
Un tuyau sur Internet nous permet de trouver le bon plan: deux sections de la muraille pour nous tout seuls!
On fera donc Simatai en soirée après le départ des gardiens qui surveillent cette section interdite au public, et le lendemain, à l'aube, on rejoindra la section de Jinshangling.
Être seuls sur la muraille pendant des heures, un sacre privilège dont peu peuvent se vanter. Je fabrique une lance, on joue au petit soldat, au travers d'un mâchicoulis je repousse pas moins de 10000 mongols.
Mes jambes me font mal, une flèche? Non, c'est juste que c'est sacrement escarpé par ici. Mais c'est monumental, fabuleux.
Retour à Pékin pour un petit hommage au temple de Confucius.

Notre premier visa expire
Il nous faut donc partir
Mais c'est avec beaucoup d'envie
Que vers la Mongolie nous allons ( zut, j'ai rate ma rime en ie)

A+ pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Chine - Pekin ]

Posté par ceeeeb

Newsletter 16 (La chine se soulève à la vue des nippons)

Le 25/05/12, 11:20

28.2611197259.21527828125

Nin hao à toutes et à tous,

C'est du chinois! Jamais expression n'a eu autant de sens que depuis notre arrivée sur le sol de Chine.
Et encore, on est passé par une phase d'acclimatation à Hong kong et on avait eu un aperçu de ce qui nous attendait.
On nous parle en mandarin, en cantonnais, en araméen. Panneaux indicateurs, menus, bus, trains, on n'y entend rien.
On calligraphie des symboles pour se faire comprendre, c'est parfois marrant mais souvent frustrant de perdre son temps à tourner en rond sans obtenir ce que l'on cherche.
Tout commence à Hong kong.
On quitte la ruralité des Philippines pour atterrir dans la modernité des gratte-ciels illuminés et leurs boutiques de luxe.
Carte hyper détaillée et dollars hongkongais en poche, on débarque dans le quartier cosmopolite des guesthouses, dont les rabatteurs sont...des indiens.
Bien sur ils nous mettent sur une fausse piste, petits coquins, on échange des amabilités et finalement on trouve notre 4 mètres carre (+ 1m carre de salle de bain,wc,douche).
Au fait monsieur google map, tu ne pourrais pas faire des plans intra-building car c'est la que le bat blesse ici.
Des sous-sols, des ascenseurs, des tours interconnectées, on s'y perd comme pour rire sans repères extérieurs.
Notre première grande activité sera d'obtenir le précieux visa pour la Chine, HK étant une région autonome.
Deux choix se présentent:
1) au prix normal tu tentes la voie officielle en fournissant tous les papiers qui vont bien, resa d'hôtels, parcours, billet de retour et actes de naissance des arriere-arriere grands-parents selon l'humeur du bureaucrate. Difficile dans le cadre d'un tour du monde.

2) pour un petit supplément, ton passeport et une photo suffisent. Comme quoi!
Mais dans les deux cas, notre beau pays des droits de l'homme bénéficie du délai maximal, 4 à 5 jours d'attente incompressibles.
Ben oui Nicolas, ne fallait pas inviter le tibétain en exil.
C'est même inscrit dans les agences de visa: "traitement spécial pour les français". Au moins ils ne parlent pas de solution finale.
Notre deuxième mission sera de mettre au point un parcours qui intègre un petit tour au Tibet.
Car pour cette région aussi beaucoup de tracasseries.
Obligation de prendre un voyage organisé avec guide pour obtenir le précieux sésame d'entrée qu'il faut demander au moins une semaine avant.
Of course les tours operators se délectent de cette situation, surtout quand on connait le vrai coût de la vie (hébergement,repas) là-bas.
Ces formalités faites, on peut enfin visiter HongKong. On profite des musées gratuits le mercredi pour se culturer un peu.
C'est surtout que notre séjour sera marqué par le sceau de l'infamie: une pluie quasi continue.
Adios la belle vue sur la baie depuis les montagnes environnantes. Bonjour les centres commerciaux et la vie underground.
M. en profitera pour acheter une paire de chaussures qui fera d'elle une star une fois de retour en France.
Accalmie nocturne, on fonce sur le bras de mer pour le spectacle des buildings et de leurs enseignes lumineuses.
On fera aussi la promenade sur l'avenue des stars.
Comme sur hollywood boulevard, on peut mettre ses mains dans les empreintes de Li shu yuan ou bien de Jing yen kong pour ne citer que les plus connus. Quoi, vous ne connaissez pas ?
Y'avait aussi une statue d'un type un poil plus musclé que moi, un dénommé Bruce Lee.
Grâce à un petit tuyau trouvé sur Internet (y'a 50 spots wifi au mètre carré), on visitera une expo sur la monnaie et la bourse au 55eme étage de la plus haute tour de HK island.
Deux pouilleux au milieu des costards cravates qui prennent des photos par les vitres au lieu de s'intéresser à la polymérisation du nouveau billet de 10.
Ca y est, nous avons les visas grâce à nos vraies fausses informations. On va pouvoir passer la vraie frontière.
Direction Gullin via Canton en bus de nuit version couchette.
On arrive tôt, direction une gargote qui vends des sticks de café et de l'eau chaude. Puis merci N8 pour nous amener à l'endroit supposé de l'hôtel.
Zip, zip. Alors la j'ai imité le bruit inaudible des 95% des scooters croisés ou évités de justesse.
Ils sont tous électriques, ça surprend énormément, on ne fait pas gaffe, d'autant plus qu'ils empruntent parfois le trottoir.
Apres une légitime sieste matinale induite par le bus de nuit, on fera la visite du parc de la ville, attraction majeure très prisée par les locaux en ce dimanche.
Le lendemain on tentera en solo d'aller voir les terrasses de riz de l'échine du dragon.
Quand je vous disais que la langue nous posait problème: on atteint péniblement l'entrée vers 15 h, trop tard pour une visite, d'autant plus que la spécialité chinoise est au rendez-vous, c'est a dire des prix d'entrées trop élevés.
C'est le pays de la rentabilité immédiate, on ne sait jamais si la province voisine se mettait à promouvoir une attraction concurrente.
Bref, c'est un échec cuisant, trafalgar, une berizina qui illustre nos difficultés à nous faire comprendre.
Okay, on tente le tour organisé sur la Li river. Cher aussi, avec des options qu'on nous indique une fois a bord du bus.
Hormis le radeau de bambous en plastique véritable pleine fleur, le décor est fabuleux tout comme la route qui y mène.
Rajoutez 50 mètres d'eau au fond de cette région et vous obtenez la baie d'halong, mais en 1000 fois plus vaste. Superbe.
Ce paysage est reproduit sur les paquets de cigarettes les plus vendus en Chine.
Il y a aussi quelques blancs dans ce tour mais en général on ne voit quasiment jamais de touristes.
On remonte vers Anshum pour aller voir les chutes de Huangguoshu. Un panneau annonce la couleur: site classe AAAAA (cote maxi) par l'office du tourisme chinois et une banderole proclame "Bienvenu dans l'un des plus beaux endroits de Chine". En anglais svp, Cela promet.
On y est en autonomes (j'ai du écrire une fois que nous étions têtus).
On débarque au tourism center pour y prendre un ticket (cher, vous vous en doutez).
Rusé, l'endroit est a des kilomètres des chutes, personne ne parle anglais malgré le quintuple A et on comprends qu'il faut acheter l'option navette (pour trop cher bien sur).
Sur le GPS, cela à l'air jouable à pieds. On se dirige sous des regards interloqués vers la première cascade.
Pour aller à la chute principale, M., inspirée par Ingrid de pekin-express, nous arrêtera 2 camionnettes. Bien joué ma belle.
Ce sont les plus belles chutes de Chine, on peut même passer de l'autre coté du rideau d'eau par un étroit tunnel rocheux taillé pour des chinois, ce qui me vaudra de rayer mon crâne tout bronzé.
On remonte à pieds vers la station de bus. On n'a pas pris l'option escalator. Attention, ceci n'est pas un trait d'humour, il y avait bien une option escalator.
Une grosse journée de bus nous attend pour remonter à Chendgu. De jour.
Le chinois ne roule pas très vite et il utilise indifféremment toutes les voies, y compris celle d'arrêt d'urgence pour dépasser négligemment les nombreux automobilistes qui roulent à 40km/h tout en téléphonant.
L'occasion d'admirer cette autoroute de montagne (avec des passages piétons), composée uniquement de ponts et de tunnels, résultat d'un travail titanesque.
L'occasion aussi de se demander si la Chine ne serait pas qu'un immense chantier immobilier, tant on peut voir partout des ensembles de tours d'habitation en construction, souvent de plus de 30 étages. 10% de croissance à faire rêver notre président. Ma petite entreprise ne connait pas la crise.
Ah oui, au passage, une bonne nouvelle pour VW: j'ai retrouvé les dix millions de santana vendues ainsi que le stock de couleur bordeaux et vert flashy. Ce sont des taxis.
Arrivés très tard à Chendgu, une dame nous entraîne à l'écart pour nous proposer sa guesthouse pas chère.
On va finalement y dormir dans une de ces tours, dans un appart transformé en chambres. Tiens le prix a doublé une fois rendu sur place, loin de tout.
Comme c'est drôle. On repart vers l'ascenseur et le prix redescend au tarif convenu.
Chendgu, c'est l'assommoir pour nous.
Après avoir cherché encore une fois pendant deux heures notre agence de voyage pour le Tibet, on y apprend que les autorités nous refusent l'entrée sous prétexte de tensions récentes a Lhassa. Cerise sur le gâteau, on perd 50$ en frais divers pour annulation, c'était dans le contrat.
Comme Google me crache une page d'injures quand je fais une recherche avec le mot Tibet, est-ce mes chers collègues peuvent vérifier pour moi si l'info est correcte.
Sinon on s'est fait entuber de 50$ en plus d'avoir bousillé notre planning. Ou bien cela fait partie du "traitement spécial".
Pour se détendre, nous irons voir d'inoffensives peluches blanches et noirs. Et des petits rouquins aussi.
On a maintenant du temps devant nous. On décide d'aller faire le chemin de pénitence du mont Emei.
Entre autres il faut que j'expie mon manque d'assiduité à la newsletter, même si nos rares accès à Internet sont consacrés à la recherche d'infos plus précises, très nécessaires ici.
J'espère aussi pouvoir troquer mes pêchés et mes défauts contre un peu de sagesse. Mais c'est pas gagné!

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Posté par ceeeeb
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