Le 25/07/12, 10:20
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La ora na à toutes et à tous,
Nom de Zeus M., nous avons fait un bond dans le temps. Partis vendredi, nous sommes arrivés jeudi. 1 jour de plus à rester en Polynésie. Y'a pire.
L'entrée dans l'aéroport est comme dans les films: 2 joueurs de yukulélé, une vahiné qui se déhanche et des colliers de fleurs, pour ceux qui viennent avec un tour opérateur. Pour nous, passage éclair sans fleur, t'es français, vas-y passe mon ami.
Cote température, malgré l'heure tardive, on sent la chaleur et l'humidité. Ça cogne fort en journée ici, dans les 35°C à comparer avec les 26-27 de la nouvelle Calédonie.
Le logement pas cher ici, c'est la pension familiale. Attention, quand j'écris pas cher, c'est quand même dans les 8000 francs la nuitée. Et à une heure du mat t'es moins enclin à la discussion et à aller voir ailleurs.
Petit matin, on attrape le bus au vol pour descendre à la capitale. Un gendarme, certainement fraichement débarqué de la métropole, stoppe le bus et signifie au conducteur qu'il ne doit s’arrêter qu'aux arrêts dument indiqués prévus à cet effet. Le très jeune chauffeur acquiesce, impavide. Il doit être blasé de tous ces nouveaux qui n'entendent rien aux us et coutumes locales.
Nous avons un objectif clair, plonger et voir des raies mantas. C'est donc pour la mythique Bora Bora que nous nous envolons. Y'a pire.
Heu, non, on va y aller en bateau en fait. La vie est chère ici, on fait des provisions de conserves et de pâtés en prévision des prix plus élevés sur l'ile.
7 heures dans un ferry aux vitres opaques (pour éviter le mal de mer?) et encore une arrivée à minuit. Même motif, même punition, direction la pension, encore plus chère, avec option zéro confort en plus. Mais une demi-belle vue au réveil sur les eaux du lagon.
Notre centre de plongée nous donne une excellente adresse dans le village principal. Des bungalows tout équipés, mezzanine, cuisine, coin salon, mini cour avec douche, le tout pour un prix riquiqui de 5850 francs pacifiques. C'est un ancien messin qui tient la guesthouse, il est cool, super arrangeant, on restera une semaine chez lui, dans notre bungalow rebaptisé "chez nous".
Les plongées ici, cela commence par un ramassage des clients. Pour les pauvres comme nous qui habitons sur l'ile, on vient en jeep. Pour les plus riches qui ont un hôtel de luxe sis sur un motu, le bateau de plongée passe les prendre.
C'est le cas de tous ces couples japonais en lune de miel, juin étant LA saison des mariages au Japon et Bora Bora LA destination préférée. Ils sont choyés, la famille et bien souvent les patrons se cotisent (hein, quoi, boss, tu veux m'envoyer un chèque?) pour payer aux jeunes mariés un séjour grand luxe, avec baptême de plongée spécial pendant lequel ils vont trouver comme par hasard une huitre avec une grosse perle dedans.
Le centre dispose même d'une monitrice japonaise pour attirer toute cette clientèle. Hiroko Nakamura qu'elle s'appelle, il y a son frère qui joue dans Heroes.
On fait notre baptême dans le lagon, dans le spot appelé l'aquarium. Eaux calmes, chaudes, claires, des tas de poissons bien sur, on fait mumuse, on fait des bulles. M. a bien supporté la lente descente vers les 6 mètres de profondeur, on s'inscrit donc pour les cours de niveau 1.
On fête cela le soir dans un resto avec du mahi-mahi, la spécialité locale de poisson.
Le lendemain, début des cours. Mince, faut faire des exercices. Mettre de l'eau dans son masque et le vider. Mais j'ai pas envie moi. Lâcher le détendeur, faire des bulles et le remettre. Pas envie non plus. Gérer sa flottabilité, je me débrouille bien, comme le titanic. Filer mon détendeur de secours au moniteur. Facile, mais je le fais poireauter un peu en apnée, histoire de me venger un peu de tous ces exercices. Par contre, M. a un peu coulé trop vite cette fois, elle a mal aux oreilles et elle a du rester au dessus des 3 mètres tandis que je titaniquais au fond.
Nous avons la chance d'être à Bora Bora pendant un festival de danse très réputé, le heiva. Chaque soir, un groupe de 30 vahinés et 20 guerriers nous font une chorégraphie enjouée, au rythme des tambours et des bambous, pendant plus de 45 minutes. Un vrai régal. Ces danses servent de prélude à la grande soirée pour la fête de l'autonomie du 29 juin.
Quelques exercices encore puis vient l'heure de la certification. 2 plongées, la première en compagnie de requins et la deuxième en compagnie de raies mantas. Y'a pire.
Il y a effectivement pas mal de petits requins à pointes noires sur le spot numéro 1. Ils nagent en bande (les trouillards), entre deux eaux. 1,50m le poisson, ça va.
A 16 mètres sous la surface, quand tu tombes nez à nez avec un requin citron de 3 mètres qui traine placidement au fond, c'est tout de suite plus impressionnant. On taquine une grosse murène en repartant, histoire de décompresser.
Pour le spot numéro 2, on va à la sortie du lagon, près de la passe, là où il y a plus de courant, moins de visibilité à cause du plancton abondant dans ces eaux. Les ailes volantes sont au rendez-vous. C'est purement féérique, majestueux. J'aurai la chance de voir venir vers moi une grosse raie manta. Je retiens ma respiration, mes bulles, comme me l'a dit mon moniteur, et effectivement elle me passe à 10cm au dessus. Quoi, j'ai oublié quelque chose? Ah oui, respirer à nouveau. Pchii, séquence émotion ushuaiesque, pchii.
Ayé, nous voilà certifiés niveau 1. De quoi faire de belles plongées dans les prochains jours. A nous le grand bleu. Euh, pas sur, les oreilles de M. lui font très mal, on ira voir un médecin demain matin...
Le diagnostic tombe, comme un couperet. 2 otites et le tympan droit percé. Tu peux ranger tes palmes. Pas grave, faut que je me prépare pour le tour de france. Je ferai donc le tour de l'ile (encore) à vélo, seul (encore) sur ma monture hollandaise (non je n'ai pas rencontré une néerlandaise). Un beau vélo rose sans frein, sans vitesse, freinage par rétropédalage. Une seule cote, j'ai rien cassé cette fois mais pas fastoche le rétropédalage quand t'as pas les bons automatismes.
30 km d'un parcours monotone. Bora Bora c'est une ile montagneuse avec une étroite bande de terre sur le pourtour pour les habitations éparses. Les nombreux hôtels de luxe se partagent quant à eux les motus, ilots naturels ou artificiels.
Pour me récompenser de mes efforts, j'ai droit à une pizza 4 fromages achetée dans l'une des meilleures roulottes de l'ile. Puis nous irons assister au spectacle pour la fête de l'autonomie.
Pour notre dernier jour sur l'ile, on fera deux repas chics chez nous.
Espadon et thon rouge (mince, aurais-je participé à l'extinction de l'espèce?).
Je cuisine. Si si, c'est vrai. Zut, la trop grosse poêle sur le trop petit réchaud glisse vers le sol. Adroitement, je sauve le thon. Tout aussi adroitement, je me fais 3 cocottes de biafine sur mes 3 doigts un poil brulés.
On célèbre nos 7 mois de voyages dans le long trajet en ferry du retour, repas gastronomique, sardines dans du pain de mie. Miam miam.
Une traditionnelle grasse matinée, un traditionnel shopping d'avant départ pour M. qui achète des boucles d'oreilles dans chaque pays, un petit tour sur la croisette et zou, on fonce à l'aéroport.
Saperlipopette, pluies diluviennes et vents forts rendent l'accès à l'ile de pâques impossible. Le départ est repoussé au lendemain. Cas de force majeur qu'ils disent, traduction, tu te débrouilles, la compagnie aérienne ne te file pas un centime. Retour à la guesthouse, pour une journée à attendre un coup de fil de la même compagnie qui ne viendra jamais.
Heureusement les autorités aéroportuaires nous indiquent que le vol est programmé au soir, que c'est du sûr et certain.
Parahi le paradis.
A+, pour de nouvelles aventures.
S.
Nom de Zeus M., nous avons fait un bond dans le temps. Partis vendredi, nous sommes arrivés jeudi. 1 jour de plus à rester en Polynésie. Y'a pire.
L'entrée dans l'aéroport est comme dans les films: 2 joueurs de yukulélé, une vahiné qui se déhanche et des colliers de fleurs, pour ceux qui viennent avec un tour opérateur. Pour nous, passage éclair sans fleur, t'es français, vas-y passe mon ami.
Cote température, malgré l'heure tardive, on sent la chaleur et l'humidité. Ça cogne fort en journée ici, dans les 35°C à comparer avec les 26-27 de la nouvelle Calédonie.
Le logement pas cher ici, c'est la pension familiale. Attention, quand j'écris pas cher, c'est quand même dans les 8000 francs la nuitée. Et à une heure du mat t'es moins enclin à la discussion et à aller voir ailleurs.
Petit matin, on attrape le bus au vol pour descendre à la capitale. Un gendarme, certainement fraichement débarqué de la métropole, stoppe le bus et signifie au conducteur qu'il ne doit s’arrêter qu'aux arrêts dument indiqués prévus à cet effet. Le très jeune chauffeur acquiesce, impavide. Il doit être blasé de tous ces nouveaux qui n'entendent rien aux us et coutumes locales.
Nous avons un objectif clair, plonger et voir des raies mantas. C'est donc pour la mythique Bora Bora que nous nous envolons. Y'a pire.
Heu, non, on va y aller en bateau en fait. La vie est chère ici, on fait des provisions de conserves et de pâtés en prévision des prix plus élevés sur l'ile.
7 heures dans un ferry aux vitres opaques (pour éviter le mal de mer?) et encore une arrivée à minuit. Même motif, même punition, direction la pension, encore plus chère, avec option zéro confort en plus. Mais une demi-belle vue au réveil sur les eaux du lagon.
Notre centre de plongée nous donne une excellente adresse dans le village principal. Des bungalows tout équipés, mezzanine, cuisine, coin salon, mini cour avec douche, le tout pour un prix riquiqui de 5850 francs pacifiques. C'est un ancien messin qui tient la guesthouse, il est cool, super arrangeant, on restera une semaine chez lui, dans notre bungalow rebaptisé "chez nous".
Les plongées ici, cela commence par un ramassage des clients. Pour les pauvres comme nous qui habitons sur l'ile, on vient en jeep. Pour les plus riches qui ont un hôtel de luxe sis sur un motu, le bateau de plongée passe les prendre.
C'est le cas de tous ces couples japonais en lune de miel, juin étant LA saison des mariages au Japon et Bora Bora LA destination préférée. Ils sont choyés, la famille et bien souvent les patrons se cotisent (hein, quoi, boss, tu veux m'envoyer un chèque?) pour payer aux jeunes mariés un séjour grand luxe, avec baptême de plongée spécial pendant lequel ils vont trouver comme par hasard une huitre avec une grosse perle dedans.
Le centre dispose même d'une monitrice japonaise pour attirer toute cette clientèle. Hiroko Nakamura qu'elle s'appelle, il y a son frère qui joue dans Heroes.
On fait notre baptême dans le lagon, dans le spot appelé l'aquarium. Eaux calmes, chaudes, claires, des tas de poissons bien sur, on fait mumuse, on fait des bulles. M. a bien supporté la lente descente vers les 6 mètres de profondeur, on s'inscrit donc pour les cours de niveau 1.
On fête cela le soir dans un resto avec du mahi-mahi, la spécialité locale de poisson.
Le lendemain, début des cours. Mince, faut faire des exercices. Mettre de l'eau dans son masque et le vider. Mais j'ai pas envie moi. Lâcher le détendeur, faire des bulles et le remettre. Pas envie non plus. Gérer sa flottabilité, je me débrouille bien, comme le titanic. Filer mon détendeur de secours au moniteur. Facile, mais je le fais poireauter un peu en apnée, histoire de me venger un peu de tous ces exercices. Par contre, M. a un peu coulé trop vite cette fois, elle a mal aux oreilles et elle a du rester au dessus des 3 mètres tandis que je titaniquais au fond.
Nous avons la chance d'être à Bora Bora pendant un festival de danse très réputé, le heiva. Chaque soir, un groupe de 30 vahinés et 20 guerriers nous font une chorégraphie enjouée, au rythme des tambours et des bambous, pendant plus de 45 minutes. Un vrai régal. Ces danses servent de prélude à la grande soirée pour la fête de l'autonomie du 29 juin.
Quelques exercices encore puis vient l'heure de la certification. 2 plongées, la première en compagnie de requins et la deuxième en compagnie de raies mantas. Y'a pire.
Il y a effectivement pas mal de petits requins à pointes noires sur le spot numéro 1. Ils nagent en bande (les trouillards), entre deux eaux. 1,50m le poisson, ça va.
A 16 mètres sous la surface, quand tu tombes nez à nez avec un requin citron de 3 mètres qui traine placidement au fond, c'est tout de suite plus impressionnant. On taquine une grosse murène en repartant, histoire de décompresser.
Pour le spot numéro 2, on va à la sortie du lagon, près de la passe, là où il y a plus de courant, moins de visibilité à cause du plancton abondant dans ces eaux. Les ailes volantes sont au rendez-vous. C'est purement féérique, majestueux. J'aurai la chance de voir venir vers moi une grosse raie manta. Je retiens ma respiration, mes bulles, comme me l'a dit mon moniteur, et effectivement elle me passe à 10cm au dessus. Quoi, j'ai oublié quelque chose? Ah oui, respirer à nouveau. Pchii, séquence émotion ushuaiesque, pchii.
Ayé, nous voilà certifiés niveau 1. De quoi faire de belles plongées dans les prochains jours. A nous le grand bleu. Euh, pas sur, les oreilles de M. lui font très mal, on ira voir un médecin demain matin...
Le diagnostic tombe, comme un couperet. 2 otites et le tympan droit percé. Tu peux ranger tes palmes. Pas grave, faut que je me prépare pour le tour de france. Je ferai donc le tour de l'ile (encore) à vélo, seul (encore) sur ma monture hollandaise (non je n'ai pas rencontré une néerlandaise). Un beau vélo rose sans frein, sans vitesse, freinage par rétropédalage. Une seule cote, j'ai rien cassé cette fois mais pas fastoche le rétropédalage quand t'as pas les bons automatismes.
30 km d'un parcours monotone. Bora Bora c'est une ile montagneuse avec une étroite bande de terre sur le pourtour pour les habitations éparses. Les nombreux hôtels de luxe se partagent quant à eux les motus, ilots naturels ou artificiels.
Pour me récompenser de mes efforts, j'ai droit à une pizza 4 fromages achetée dans l'une des meilleures roulottes de l'ile. Puis nous irons assister au spectacle pour la fête de l'autonomie.
Pour notre dernier jour sur l'ile, on fera deux repas chics chez nous.
Espadon et thon rouge (mince, aurais-je participé à l'extinction de l'espèce?).
Je cuisine. Si si, c'est vrai. Zut, la trop grosse poêle sur le trop petit réchaud glisse vers le sol. Adroitement, je sauve le thon. Tout aussi adroitement, je me fais 3 cocottes de biafine sur mes 3 doigts un poil brulés.
On célèbre nos 7 mois de voyages dans le long trajet en ferry du retour, repas gastronomique, sardines dans du pain de mie. Miam miam.
Une traditionnelle grasse matinée, un traditionnel shopping d'avant départ pour M. qui achète des boucles d'oreilles dans chaque pays, un petit tour sur la croisette et zou, on fonce à l'aéroport.
Saperlipopette, pluies diluviennes et vents forts rendent l'accès à l'ile de pâques impossible. Le départ est repoussé au lendemain. Cas de force majeur qu'ils disent, traduction, tu te débrouilles, la compagnie aérienne ne te file pas un centime. Retour à la guesthouse, pour une journée à attendre un coup de fil de la même compagnie qui ne viendra jamais.
Heureusement les autorités aéroportuaires nous indiquent que le vol est programmé au soir, que c'est du sûr et certain.
Parahi le paradis.
A+, pour de nouvelles aventures.
S.