blog d'un Lusisien en Vadrouille

Newsletter 26 (i'm a poor lonesome cowboy)

Le 21/09/12, 8:59

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Buenos dias à toutes et à tous





C'est en pleine nuit que l'on franchit la frontière péruvienne. En cet endroit, en cette heure, pas d'informatique pour
contrôler ton identité. Un jeune douanier endormi machouille son bic 3Gs, tamponne ton passeport et repart
regarder la télé. Trafiquants de drogue, passez par là.
C'est à Piurra que nous arrivons de bon matin.
La malchance fait qu'il n'y a qu'un bus de luxe qui repart dans l'instant pour Trujillo.
Tandis qu'une jolie hôtesse nous sert café, petit pain, beurre et confiture, on regarde la banlieue de Piurra
dérouler ses bidonvilles, maisons de tôles ou de boue séchée. De part et d'autre de la panaméricaine, des monceaux
de détritus. Le Pérou est bien plus pauvre que l'Equateur et cela se voit, même si ces amoncellements de déchets
sont exceptionnels.
A croire que le Pérou tente d'extrader ses poubelles.
Après un petit tour à la plage de Huanchaco pour voir les traditionnelles pirogues en roseaux, nous irons nous enfumer
dans un casino (il y en a dans toutes les villes). M. va jouer toute la soirée gratis. Pfff, la chance des débutants.
Quant à moi, je perdrais un millier de centavos. Une ruine ce jeu.
Interressons-nous aux civilisations pré-incas. Visite des ruines moche.
Tiens il a pas mis de s à moche? Ben oui, moche,c'est le nom de la civilisation. Pendant longtemps les moches
ont vécu en paix, se partageant astucieusement l'espace ainsi: un royaume avec un roi à coté d'un royaume
avec une reine moche. Pas cons les moche.
Ils bâtissaient leurs temples sur les ruines du précédent, ce qui devenait des pyramides. Fainéants les moche.
Dans notre élan culturel, on ira aussi visiter l'incroyable grande cité chan chan dont les rues étaient
flêchées avec des poissons.
Nous sommes dans le nord du Pérou, région moins fréquentée par les touristes pressés et que j'avais aussi écartée
lors de ma précédente venue. Réparons cet oubli et allons voir cette fameuse cordillière blanche.
Direction Huaraz, paradis des trekkeurs et grimpeurs. Chemin faisant, M. me rappelle que l'euro a eu la bonne idée
de se casser la gueule et que le budget prévu de longue date a perdu presque 25% de sa valeur.
Comment voulez-vous que je dorme correctement dans un bus de nuit après ca? J'en ai marre de manger du riz moi !
Si ma mère me cuisine du riz en rentrant, je m'auto-deshérite!
Après un peu de repos dans un air sain et frais, on réserve 3 tours à la journee.
Tour culturel avec la visite du temple de la civilisation chavin. Rien que la route scénique pour y aller
vaut le detour. Les paysages andins me plaisent toujours autant. Essentiellement des touristes péruviens,
venus de Lima, nous accompagnent. Le guide mitraille ses explications en espagnol. Tiens, si je mettais mes écouteurs
pour éviter la migraine. Et puis c'est quoi ce tourisme à la vietnamienne, avec des arrêts bidons dans un atelier
de poterie ou une fabrique de bonbons artisannaux. Ca marche vu que tous achètent une bricole, sauf nous.
Petite visite à la lagune de llanganaco, petit lac d'altitude avec des eaux d'un vert improbable dans un paysage irréel.
Sur le trajet, on visite le site de l'ancienne ville de Yungay, détruite par un tremblement de terre en Mai 1975,
travail achevé par une grosse partie de la montagne qui a tout enseveli.
Ensuite nous allons élever note âme en montant au glacier pastoruri. Ca y est, cette fois-ci,
je suis plus haut que le toit de l'europe. Il fait un poil frisquet à 4928 mètres. Le guide nous avait promis un 5000
mais on a l'habitude des menteries des agences.
Faut penser à filer à la capitale car on a un rdv. O. le petit copain de M. vient à nouveau nous rendre visite
avec Mika, un de ses copains. Bon, ils vont être un peu retardés car ils devaient passer par Miami
mais Isaac n'était pas de cet avis. Détour par New york et on les récupère fatigués à l'aéroport.
Petit choc culturel pour eux qui ont un passeport vierge.
On leur a quand même trouvé un hotel super chouette, le décor le plus somptueux de notre voyage.
On visite la ville. Je voulais leur montrer la folklorique relève de la garde présidentielle mais les majorettes
péruviennes ont disparu au profit d'une relève militaire des plus soporifiques.
Ce qu'il faut à cette jeunesse, c'est des sensations.
On va à l'oasis de Huancachina, des dunes de sables géantes autour d'un trou d'eau près de la côte.
Je m'échine avec Mika à monter sur la plus haute dune. La marche dans le sable sous un soleil de plomb
est des plus éprouvantes. Mais la vue est superbe.
L'aprem, petit tour en buggy et séance de surf sur sable. Sur les pentes les plus abruptes, on glissera sur le ventre
mais cela reste très impressionnant. Pas de photos malheureusement de mes exploits car mon appareil a eu
du mal à digèlérer le sable fin.
Puis on passe par Nazca pour un survol acrobatique des lignes que je ne ferais pas, ayant déjà eu le plaisir de le faire
il y a deux ans.
J'attends patiemment que le petit coucou et des sachets de vomi se posent.
On fait la route de nuit vers Cusco. Brrr, on est à plus de 3000 metres et elle est loin la chaleur de notre oasis.
Comme des milliers de touristes, on va dépenser une fortune dans un aller-retour en train, un billet d'entrée
pour le machu picchu et un billet touristique pour la vallée sacrée.
Cusco est définitivement une ville où il fait bon déambuler. Etroites ruelles pavées, églises, bâtiments reposant
sur de véritables murs incas,sans oublier le marché artisanal où nos amis vont remplir leurs sacs de souvenirs.
Pisssac, Ollantaytambo, puis Aguas caliente, village ultra-touristique au pied du MP.
Même si maintenant on a plus le plaisir de faire la montée à bloc pour obtenir le droit de grimper le wayna picchu,
on se lève quand même à 4 heures du matin pour attaquer l'ascension à la frontale et profiter des lieux
sans les hordes de touristes qui vont venir en bus. L'ancêtre S. arrivera longtemps avant la jeunesse suralimentée
au maxi best-of.
Diantre, que c'est beau. Toujours aussi magique la première vision d'un MP désert. On oublie l'effort fourni
pour y arriver.
Plein de joie, d'entrain et d'allégresse, on en profite pour grimper en haut du wayna pour une vision d'ensemble.
De retour sur site, j'ai l'impression qu'il y a nettement moins de monde qu'il y a deux ans. Certainement
l'effet bénéfique de la réduction du nombre de visiteurs pour conserver cette merveille.
Avant de repartir vers Cusco puis Puno, je m'offre une cusqueña géante tout en saluant mon ami pachacutec.
On arrive à Puno comme d'habitude, c'est à dire fatigués par un énième trajet en bus de nuit.
Surtout qu'en amérique du sud, les bus de nuit n'ont pas de couchettes comme en asie, mais de simples sièges inclinables.
On assiste à un splendide lever de soleil sur le lac titicaca depuis la terrasse du terminal terrestre.
L'instant fatidique.
...
M. m'annonce ne pas vouloir faire le trek prévu dans le canyon du colca.
Elle ne veut plus faire d'effort, elle est usée par le voyage et pense à retourner au plus vite en France
pour retrouver son futur mari. Mari?

Flashback: le MP est désert, nous sommes dans les premiers. Sur un promontoire face à la citadelle, O. s'agenouille
et fait sa demande en mariage. C'est beau l'amour!
Dans le train qui nous ramène à Cusco, ils font déjà la liste des invités, le menu et même le plan de table.
M. est déjà partie en cet instant.

C'est ainsi que nos chemins se séparent, je laisse mes 3 amis visiter le sud Perou que j'ai déjà vu tandis que
je reste à Puno un jour pour préparer mon passage en Bolivie.

Et c'est parti pour de nouvelles aventures en solitaire.

A+

S.

[ Voir les photos : Pérou - Cusco ]

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