Le 18/07/12, 10:51
28.2611197259.21527828125
Bozu à toutes et à tous,
Ayé, c'est les vacances! Pour vous, comme pour nous.
Comme voyager c'est fatiguant, on revient en France. Non, pas en Bretagne, en Nouvelle-calédonie. T'avais pas cru qu'on revenait quand même?
Alors là, j'ai introduit un concept local, le tutoiement. On est rapidement mis dans l'ambiance dès la sortie de l'avion, la dame de l'office du tourisme nous tutoie comme des potes de 20 ans, idem dans la navette pour Nouméa. Au soir, l'accueil à l'unique auberge de jeunesse sur les hauteurs de la ville est tout autant sympathique. On nous explique tout, tout gentiment, tout doucement. On ne se stresse pas ici. Donc je te répète que le ferry pour l'île des pins part à 07h00 demain matin mais comme t'as pas de billet tu dois y être pour 06h00 heures. Okay. Faire les lits, descendre en ville, trouver les roulottes du port pour manger, ingurgiter sa barquette, remonter à l'auberge, douche, dormir, défaire les lits. 05h30, voilà, pas besoin de stresser.
Deux heures de traversée pour accoster sur ce paradis perdu. Une carte postale, des eaux turquoises transparentes, plages de sable blanc, cocotiers, des pins aussi, du ciel bleu. La saison n'a pas encore commencé, nous sommes très peu à debarquer. Il y a un ponton, un hangar sur un terrain vague, quelques navettes pour les hotels à 10000 francs la nuit pour les moins chers. Des francs pacifiques, avec des gros billets de 1000 qui ressemblent beaucoup aux anciens billets de 100 francs, les vieux, les grands d'avant les delacroix. Même aspect, meme toucher, on se sent riches.
Sauf que nous on est des pauvres backpackers. Hocus pocus, gogo-gadgetto-tente, et hop, voila une jolie toile jaune sur une pelouse verte pour 1500 francs.
Première sortie pour faire du tourisme culturel. Nous sommes armés d'une carte glannée à l'aéroport. C'est qu'on pourrait bien se perdre sur cette petite île, avec son unique route et tous ses panneaux touristiques.
On passe devant les 2 seules épicerie-boulangerie-rotisseries de ce coté de l'île, fermées ce dimanche, pour se diriger vers les ruines du bagne et le cimetière des déportés. Pour les curieux, voir histoire de France, chapitre "commune de Paris", paragraphe 2.
Chemin faisant, je retrouve ici une habitude de l'outback australien: les voitures, scooters ou vélos qui te croisent (c'est monstrueux, au moins 15 vehicules/heure) te font un signe de la main. Tout le monde dit bonjour en te croisant à pieds. Quand par deux fois, des jeunes me disent "bonjour et bonne fete des pères monsieur", accompagné que je suis par la jeune M., je me dis que:
- faut vraiment que j'aille chez le coiffeur
- sales jeunes, effrontés, petits cons, insolents, trouduc
- c'est combien un lifting ?
Pas terrible cette première nuit sous tente, trop chaud, trop froid, trop serré, décalage horaire. Bref, today, c'est bronzette sur la plage en baie de Kuto. Y'a pire comme endroit. On se détend, on mange une barquette poulet-frite comme des milliardaires. Avec la peau du poulet, j'apprivoise une mouette. Elle viendra picorer à 20 cm de moi, pas plus près. C'est fou les distractions que l'on a.
Avec tout ce repos et les bienfaits de la plago-balnéo-thérapie, on est en forme le lendemain. La nuit a été meilleure, grâce aux panneaux amovibles de ma tente (merci maman).
On loue des vélos pour les 40 kilomètres du tour de l'ile. Des supers VTT, quasi neufs, 21 vitesses. Aie, c'est le cri que pousse M. après quelques kilomètres seulement. Son postérieur encore traumatisé par sa chute de cheval refuse d'aller plus loin. Je finirai donc le tour tout seul. Bizarrement, c'est à partir de là que commence une surprenante successions de côtes et de descentes.
Je souffre un peu avec mon vélo 3 vitesses. Oui, j'ai bien écrit 3 vitesses. Because j'ai pété le dérailleur arrière dans une côte. J'ai décidemment la guigne avec les montées à vélo moi !
C'est pas grave, je pense au repas de fête commandé pour ce soir, langouste grillée et cigale des mers.
Mercredi, déjà l'heure de reprendre le ferry. Je me lance un défi, l' ascension du mont Nga, 262 mêtres s'il vous plait, tandis que M. préfèrera jouer sa Brigitte sur la plage abandonnée par la noria de touristes débarqués de leur paquebot.
Nous sommes de retour à Nouméa, juste à temps pour la fête de la musique. Sur la place centrale, un karaoké où un jeune couple fait naufrage en massacrant du Céline dion, un groupe de jazz retranché dans une maison ?, un quatuor de tambours dont les tam-tams sont recouverts par les 40000 watts du groupe néo-calédonien voisin. Peace and love mes frères, le chanteur lance des messages de paix et d'amour entre deux chansons militantes pro kanak.
Auparavant, nous étions alle faire une petite visite médicale pour vérifier notre aptitude à la plongee sous-marine. Grosse déception au test de ruffier. J'obtiens péniblement un 9. Pour M. c'est encore pire. J'ai une tension si faible que le medecin a cru que j'étais mort. En fait c'est pas un lifting qu'il me faut, mais une transplantation dans un corps tout neuf. M. a aussi des problèmes de tympans. A surveiller. Bon pour le service quand même, ouf.
On laisse les flonflons de la fête derrière nous car on se lêve tôt, à 3h45 du matin pour prendre notre avion. C'était pas une blague quand je disais que les voyages vous fatiguent.
04h30, deux paires de yeux vaseux scrutent le moniteur: départ à 10h20.
Quoi? On t'as pas prévenu? Allez tiens, 2 coupons pour prendre un petit déjeuner.
En salle d'attente, je me remémore les mongols en surpoids, leur nourriture peu équilibrée et l'obligation de lutter contre le froid dans un pays inhospitalier. Ici, dans cette salle, je suis entouré de 90% de gros, de très gros même. Quasi tous ces grands gabarits avoisinnent les 150 kilos. Je me demande contre quoi ils luttent ? L'indolence, le chômage? Ou bien est-ce nous qui luttont pour suivre le dictat des magasines, des dukan, des médecins.
Au paroxisme de ma réflexion sur ce sujet, je me dis "pourvu que l'avion arrive à décoller". Une pensée profonde qui fera date.
Je remarque aussi la similitude de beaucoup de facies avec le type aborigène, l'australie n'étant pas si éloignée après tout.
Allez, a+ pour de nouvelles aventures, sur d'autres îles paradisiaques.
S.
Ayé, c'est les vacances! Pour vous, comme pour nous.
Comme voyager c'est fatiguant, on revient en France. Non, pas en Bretagne, en Nouvelle-calédonie. T'avais pas cru qu'on revenait quand même?
Alors là, j'ai introduit un concept local, le tutoiement. On est rapidement mis dans l'ambiance dès la sortie de l'avion, la dame de l'office du tourisme nous tutoie comme des potes de 20 ans, idem dans la navette pour Nouméa. Au soir, l'accueil à l'unique auberge de jeunesse sur les hauteurs de la ville est tout autant sympathique. On nous explique tout, tout gentiment, tout doucement. On ne se stresse pas ici. Donc je te répète que le ferry pour l'île des pins part à 07h00 demain matin mais comme t'as pas de billet tu dois y être pour 06h00 heures. Okay. Faire les lits, descendre en ville, trouver les roulottes du port pour manger, ingurgiter sa barquette, remonter à l'auberge, douche, dormir, défaire les lits. 05h30, voilà, pas besoin de stresser.
Deux heures de traversée pour accoster sur ce paradis perdu. Une carte postale, des eaux turquoises transparentes, plages de sable blanc, cocotiers, des pins aussi, du ciel bleu. La saison n'a pas encore commencé, nous sommes très peu à debarquer. Il y a un ponton, un hangar sur un terrain vague, quelques navettes pour les hotels à 10000 francs la nuit pour les moins chers. Des francs pacifiques, avec des gros billets de 1000 qui ressemblent beaucoup aux anciens billets de 100 francs, les vieux, les grands d'avant les delacroix. Même aspect, meme toucher, on se sent riches.
Sauf que nous on est des pauvres backpackers. Hocus pocus, gogo-gadgetto-tente, et hop, voila une jolie toile jaune sur une pelouse verte pour 1500 francs.
Première sortie pour faire du tourisme culturel. Nous sommes armés d'une carte glannée à l'aéroport. C'est qu'on pourrait bien se perdre sur cette petite île, avec son unique route et tous ses panneaux touristiques.
On passe devant les 2 seules épicerie-boulangerie-rotisseries de ce coté de l'île, fermées ce dimanche, pour se diriger vers les ruines du bagne et le cimetière des déportés. Pour les curieux, voir histoire de France, chapitre "commune de Paris", paragraphe 2.
Chemin faisant, je retrouve ici une habitude de l'outback australien: les voitures, scooters ou vélos qui te croisent (c'est monstrueux, au moins 15 vehicules/heure) te font un signe de la main. Tout le monde dit bonjour en te croisant à pieds. Quand par deux fois, des jeunes me disent "bonjour et bonne fete des pères monsieur", accompagné que je suis par la jeune M., je me dis que:
- faut vraiment que j'aille chez le coiffeur
- sales jeunes, effrontés, petits cons, insolents, trouduc
- c'est combien un lifting ?
Pas terrible cette première nuit sous tente, trop chaud, trop froid, trop serré, décalage horaire. Bref, today, c'est bronzette sur la plage en baie de Kuto. Y'a pire comme endroit. On se détend, on mange une barquette poulet-frite comme des milliardaires. Avec la peau du poulet, j'apprivoise une mouette. Elle viendra picorer à 20 cm de moi, pas plus près. C'est fou les distractions que l'on a.
Avec tout ce repos et les bienfaits de la plago-balnéo-thérapie, on est en forme le lendemain. La nuit a été meilleure, grâce aux panneaux amovibles de ma tente (merci maman).
On loue des vélos pour les 40 kilomètres du tour de l'ile. Des supers VTT, quasi neufs, 21 vitesses. Aie, c'est le cri que pousse M. après quelques kilomètres seulement. Son postérieur encore traumatisé par sa chute de cheval refuse d'aller plus loin. Je finirai donc le tour tout seul. Bizarrement, c'est à partir de là que commence une surprenante successions de côtes et de descentes.
Je souffre un peu avec mon vélo 3 vitesses. Oui, j'ai bien écrit 3 vitesses. Because j'ai pété le dérailleur arrière dans une côte. J'ai décidemment la guigne avec les montées à vélo moi !
C'est pas grave, je pense au repas de fête commandé pour ce soir, langouste grillée et cigale des mers.
Mercredi, déjà l'heure de reprendre le ferry. Je me lance un défi, l' ascension du mont Nga, 262 mêtres s'il vous plait, tandis que M. préfèrera jouer sa Brigitte sur la plage abandonnée par la noria de touristes débarqués de leur paquebot.
Nous sommes de retour à Nouméa, juste à temps pour la fête de la musique. Sur la place centrale, un karaoké où un jeune couple fait naufrage en massacrant du Céline dion, un groupe de jazz retranché dans une maison ?, un quatuor de tambours dont les tam-tams sont recouverts par les 40000 watts du groupe néo-calédonien voisin. Peace and love mes frères, le chanteur lance des messages de paix et d'amour entre deux chansons militantes pro kanak.
Auparavant, nous étions alle faire une petite visite médicale pour vérifier notre aptitude à la plongee sous-marine. Grosse déception au test de ruffier. J'obtiens péniblement un 9. Pour M. c'est encore pire. J'ai une tension si faible que le medecin a cru que j'étais mort. En fait c'est pas un lifting qu'il me faut, mais une transplantation dans un corps tout neuf. M. a aussi des problèmes de tympans. A surveiller. Bon pour le service quand même, ouf.
On laisse les flonflons de la fête derrière nous car on se lêve tôt, à 3h45 du matin pour prendre notre avion. C'était pas une blague quand je disais que les voyages vous fatiguent.
04h30, deux paires de yeux vaseux scrutent le moniteur: départ à 10h20.
Quoi? On t'as pas prévenu? Allez tiens, 2 coupons pour prendre un petit déjeuner.
En salle d'attente, je me remémore les mongols en surpoids, leur nourriture peu équilibrée et l'obligation de lutter contre le froid dans un pays inhospitalier. Ici, dans cette salle, je suis entouré de 90% de gros, de très gros même. Quasi tous ces grands gabarits avoisinnent les 150 kilos. Je me demande contre quoi ils luttent ? L'indolence, le chômage? Ou bien est-ce nous qui luttont pour suivre le dictat des magasines, des dukan, des médecins.
Au paroxisme de ma réflexion sur ce sujet, je me dis "pourvu que l'avion arrive à décoller". Une pensée profonde qui fera date.
Je remarque aussi la similitude de beaucoup de facies avec le type aborigène, l'australie n'étant pas si éloignée après tout.
Allez, a+ pour de nouvelles aventures, sur d'autres îles paradisiaques.
S.