blog d'un Lusisien en Vadrouille

Namasté à toutes et à tous

Ayé, le train est arrive avec seulement une heure de retard.

L'embêtant dans ces pays c'est que tout est à leur échelle, la couchette fait au mieux 1,75m donc trop courte pour mon mètre septante six.
Les sièges de bus sont trop étroits et tu dois t'amputer des genoux pour rentrer, les velorickshaw ont une banquette de 20cm de profond, etc...
hé hé ceci expliquerait pourquoi on en trouve pas à Mumbay vu que dans cette ville de riche les petits indiens ont pris du poids et de la taille.
A l'approche du Gange c'est d'une photo satellite dont j'aurais eu besoin, Non mais c'est Dédale qui a fait les plans ou quoi?
Je dois demander moulte fois mon chemin pour aboutir a ce fameux Gange! Bon ma persévérance paye because je trouve une chouette guest house dont la terrasse donne sur le fleuve sacré.
J'y prendrai mes petits déj en compagnie de "coming", serveur impavide ne pouvant servir qu'un seul plat à la fois toutes les 5 minutes.
Seul ça va mais les 7 anglais ont un peu regretté leur 1ere fois.
Prenons le pouls du labyrinthe: Déjà t'y vas pas en sandales.
Dans ces ruelles étroites ou seuls les 2 roues passent, en plus des tas d'immondices habituels, se rajoutent à foison bouses et étrons de toutes origines, vaches, chèvres, chiens, bipèdes, qui se diluent lentement suivant les flots d'urine et autres rejets.(avertissement tardif: ne pas lire ce passage au moment du repas).
Heureusement une pente douce amène le tout vers le fleuve, ou tous les indiens font leurs ablutions, font trempette, boivent une tasse pour purifier l'intérieur et l'extérieur.
Les laveurs officient aussi de bon matin pour profiter au mieux du soleil levant, battant et rebattant le linge des touristes sur des planches le long des rives.
Croyez-moi, il ressort pas plus blanc que blanc.
J'ai la chance d'être à coté du ghat principal de crémation. Des piles énormes de bois sont soigneusement rangées, attendant d'être vendues. Gros business que ce bois.
Ce ghat est clos, les 6 foyers quasiment allumés en permanence ne sont visibles que depuis le fleuve uniquement ou bien sur "invitation" après laquelle une donation est fortement recommandée par votre hôte.
Arrive à une ruelle plus importante, je me heurte, je recule presque, à une procession de petites femmes en saree collées les unes aux autres en route vers une cérémonie ou vers un des petits temples du labyrinthe.
Le LP aurait du le dire de se méfier des petites femmes à point rouge sur le front, sont super hargneuses, ça pousse comme 2 Chabal.
Arrive à un temple, nouvelle cohue, il y a une longue file d'attente pour faire des offrandes, serpentin mouvant et compact ne laissant que peu de place à la circulation à double sens des piétons, vélos, motos et autres meuh-meuh. Les tricheurs sont éjectés vivement. Si vous avez déjà pris le métro parisien un jour de grève et bien c'est pareil.
Il y a d'ailleurs une forte présence policière, une dizaine de soldats de chaque cote des points chauds. On m'apprendra que c'est qu'il y a parfois des heurts entre ethnies, entre castes, tant la ferveur est grande. On n’est pas loin du fanatisme selon moi.
En revenant du bureau de tourisme de la gare, impossible de retrouver mon chemin tout seul comme un grand. Bon sang, faudra que je m'y prenne autrement demain matin pour le retour de M.
Ah oui, je vous avez pas dit mais M. s' est fait honteusement éjecter par la tribu re-unifiée des fumantas. Kohlanta ce n’est pas seulement une téléréalité.
Mais ayant pressenti l'arnaque grâce a ma science aigue des relations féminines (on ne rigole pas svp), j'étais resté en contact avec elle et du coup j'ai repris sous mon aile protectrice le petit oisillon plein de bonne volonté.
Je sais, je suis trop bon, trop modeste aussi. Vous savez que je sais que vous le savez donc passons.
De bon matin je m'en va à la gare en rédigeant un road-book sauce paris-dakar. Les panneaux sont en haut, les bouses en bas, faut faire gaffe.
Gag, en cadeau bonux, M. débarque du train en compagnie de Yobi, mon gentil coréen de Mumbay. Même compartiment, trop drôle comme le monde il est petit.
Pour lui faire oublier le manque de tact de ses consœurs, j'offre à M. les bracelets indiens dont elle rêvait, ceux que mettent les danseuses aux 2 avant-bras et qui font 10 cm de long.
Plastique et strass, 5 euros pour un sourire retrouvé. Je sais je suis trop bon mais vous savez gnagnagna gnagnagna...
On fera coup sur coup 2 tours en barque. Le premier au coucher de soleil pour assister à une cérémonie dont le but est de remercier le fleuve sacré.
Clochettes et encens sont agités en musique par 12 danseurs costumes. Un peu monotone. On verra aussi le ghat principal de crémation.
On ne peut prendre des photos que de loin et que du fleuve. C'est normal on n’est pas au zoo non plus. 6 foyers sont allumés, la vision est assez saisissante.
Le lendemain matin, re-petit tour en barque pour voir se lever le soleil face à tous ces ghats, monuments/édifices variés portant le nom du constructeur/donateur. C'est le meilleur moment de la journée pour les amateurs de photos et le gros nikon de M. mitraille à tout va. L'occasion aussi de prendre sur le vif des scènes de la vie quotidienne, d'immortaliser sur pellicule numérique l'importance du Gange dans la vie des indiens.
Nous passerons l'aprèm au BHU, beneres hindou university, énorme campus très tranquille au centre duquel trône un joli temple dont la visite nous coutera la somme astronomique de 1 roupie.
On dénombre beaucoup de facultés tournant autour du thème de la culture (culture pas culturel), normal dans le nord de l'Inde qui est un véritable grenier à riz.
De nos transports de jours, nous n'avions vu que plaines cultivées et terrasses aménagées sur les collines. Raté pour la photo du bâtiment IT, y'en a pas
Faut aller dans le sud pour cela.
Au retour, nous aurons la "chance" d'assister discrètement au début de la crémation d'un corps sur le deuxième site, ouvert celui-là, pour les pauvres vraisemblablement.
Le corps, toujours enveloppé dans un linceul orange, est amené sur un civière précédé d'un sonneur de cloches.
Un demi-stere de bois, un bonhomme, un demi-stere de bois, telle est la recette du BBQ varanasien.
Notre pauvre gars n'avait que 2 buches au dessus c'est pour cela que je pense qu'il était pauvre. Du coup on l'a bien vu cramé.
Mais la c'est pas comme un feu de cheminée, tu restes pas deux heures à regarder les flammes danser. Tu te casses.
Mais pour ce pauvre comme pour les riches, son cycle maudit de réincarnation s'achèvera s'il a eu la chance de mourir ici.
Demain train direction Gorakhpur et Sonauli pour passer au Népal. Fin des sept semaines indiennes.
En plus des aspects découvertes du patrimoine, de la culture, de la religion, de la gastronomie et du mode de vie, je voulais voir en quoi l'Inde est une future grande puissance.
Je n'ai vu que le nord mais peut-on se dire un grand pays quand une petite minorité, bien aidé par le système des castes toujours bien ancrées (Gandhi a un peu merdé sur ce point), profite très largement du labeur d'une majorité qui n'est pas prêt de voir ses conditions de vie s'améliorer?
Cette majorité n'a en plus pas d'autres choix que de ravager outrageusement son environnement, rendant les conditions de vies encore pire.
Ils en ont de la chance les dirigeants indiens que leurs citoyens soient très croyants, "vivre c'est souffrir" pour les hindous.
J'ai une idée, on va leur diffuser les images des révolutions tunisiennes, égyptiennes.
Okay on retire les femmes des images sinon cela complique le problème.
Allez c'est parti nous montons de bonne heure dans l'ultime train indien après avoir stoïquement résisté à la pression d'une demi-douzaine de conducteurs de velorickshaw m'encerclant pour me faire payer le double du prix annoncé.
Sont trop comiques ces petits gringalets, savent même pas qu'il y a un poste de police dans chaque gare. Tu prends ça ou je les appelle.
Faudrait pas non plus me gâcher le plaisir, car hormis ces petites entourloupes classiques je me suis vraiment senti bien en Inde.

Allez a+ pour de prochaines aventures...népalaises.

S.

PS: De gros problème d'alimentation électrique au Népal ont retardé la production de cette newsletter. Sorry

PS2: nous partons pour un trek de 10 jours dans le langtang demain donc pas de news non plus.

Namasté à toutes et à tous

Mumbay -> Vanarasi 1500 km et 30 heures de train si tout va bien. Que faire de tout ce temps?
Et c'est la que j'ai eu un éclair de génie : je vais écrire cette lettre.
En même temps j'ai la couchette du haut avec vue panoramique sur rien grâce à sa tôle opaque.
Je suis donc revenu de Khuri pour prendre un enieme train de nuit.
Entre-temps j'ai appris qu'il ne faut pas mettre ses sandales mouillées sur un sol en crotte.
Et que dire de cette malédiction qui fait que pour quelqu'un qui ne ronfle pas je me tape toujours le plus bruyant a cote de moi?
Même J. et V. ronflaient (il balance le steph)
Arrivé fatigué à Jodhpur. De bonne heure comme d'hab, direction ou? La salle d'attente.
C'est une ville importante, rues et trottoirs larges en dur et à cette heure avec les rues désertes, elle semble plus sale qu'ailleurs.
Je suis rapidement abordé par plusieurs mendiants et j'en vois de nombreux autres dormir sur les trottoirs sous des couvertures. Je réponds "non" en hindi svp, ça aide.
L'Inde te rend indifférent à tout cela à force de voir des miséreux, c'est triste à dire.
C'est donc tout guilleret que je prendrais un café sur la terrasse de ma guesthouse, face au splendide fort de Jodhpur. Beau fort a visiter en compagnie d'un excellent audio-guide.
En fermant les yeux, l'évocation de ce nom "merhangarh" te fait penser que tu es dans la terre du milieu, repoussant des hordes de gobelins chers a Tolkien.
En plus des intéressantes expositions, il offre une vue imprenable sur la ville bleue.
Alors vu d'en haut vous le voyez pas mais Jodhpur possède une particularité pour les yeux avertis: les femmes sont ici en proportion normale, elles ont aussi le droit à déambuler sans but dans les rues, elles tiennent de nombreux stands sur les marchés, etc...
Mes propres déambulations m'ont permis de savoir que les petits enfants insistants maîtrisaient bien leurs 5 mots d'anglais : "ruppee, money, photo, pen, chocolate". Vive l'école!
En guise d'entraînement, direction le sud pour 16 heures de train avec une correspondance maîtrisée.
Mumbay, ex-Bombay depuis que le gouvernement a voulu indianiser les noms de villes.
Analyse de la situation: il est midi, j'ai faim, pas de rickshaw dans cette ville, taxi trop cher pour un mec seul, pas de faces blanches ou jaunes à l'horizon, environ 20 kg de charge boissons comprises, un petit 35 degré et 6 km de rues bondées.
Et pourquoi le roi Salomon il a fait les MID GTX hein? Yo c'est parti grâce au gps du N8.
...
Pfff, trempé je suis. Caramba, que calor! Ca y est, je vois la mer, ce n'est pas un mirage, je suis arrivé à la porte des indes.
Tu savoures ton coca d'autant plus qu'ici tout est 2 fois plus cher qu'ailleurs.
Le salaire moyen journalier y est trois fois plus élevé qu'en inde du nord. (150 au lieu de 50)
Avec ces tarifs, sans partage de frais, ce sera direction le dortoir: l'armée du salut (sans rire) est complète.
Normale elle est la 1ere indiquée dans le lonely planet. Plan B, un dortoir de 24 lits a 200 roupies.
Et pas loin du Mc Do où je ferais une grosse consommation de glaces.
Mumbay marque le passage dans l'Inde du sud, la riche, avec un port marchand actif.
Pour vous dire, y'a des feux tricolores partout qui régulent une circulation pas trop anarchique avec de modestes concerts de klaxons.
Et on voit même pas mal de grosses voitures (mais pas de moyenne gamme): Bmw série 5 ou 7, grosses Mercedes, X5, Cayenne et autres skoda superb.
Une ville so british avec des bâtiments cambridgiens, des parcs avec des clubs privés pour jouer au sport national, le cricket.
De jolies petites gares victoriennes déversent une masse d'employés banlieusards, propres sur eux mais sans cravate.
A midi, le même Mc Do se remplit de jeunes ados, filles et fils de bonnes famille, imitation de converse aux pieds, pour un repas que beaucoup d'autres ne peuvent pas se payer.
Mumbay, c'est un vrai changement!
Mais c'est aussi mon avant dernière étape en Inde et l'heure d'aladiniser 3 souhaits.

1) mission tigre façon pékin-express.
12 centimes le train tortillard vers la banlieue. Des wagons super larges sans porte.
Direction le parc Sanjay et son SAFARI. Bus grillage, double sas avec gardiens, hauts grillages comme dans jurassic park. 1 pauvre lion et 3 tigres écrasés par la chaleur s'offrent à nos yeux d'enfants.
Mission accomplie tout de même. Du coup je gagne le confort bonus, une expédition aux caves de kangheri, grottes creusées naguère autrefois et jadis par des moines en quête d'un lieu paisible de retraite.
A l'aller je suis pris en stop par un motard et au retour je demande comme le récent vainqueur de pékin-express un lift en voiture climatisée excusez du peu.
Retour en winner par train de banlieue. 1 wagon sur les 12 est réservé aux femmes, cela vous donne un aperçu de la proportion de femmes qui ont le droit de bouger.
C'est pratique, elles sont rassemblées dans un même endroit sur le quai, on peut faire son choix sans se fatiguer le nerf optique.
Les jeunes femmes indiennes sont splendides mais elles chaussent maxi du B- en bonnet en étant généreux.
Avant la mission 2, interlude au dortoir ou un indien ronfleur viendra occuper le lit à 50cm du mien et où un gentil coréen fera le deuil de son iphone 4.
Et oui gentil coréen, dans les endroits pour fauchés, ton meilleur ennemi est ton voisin encore plus fauché que toi.

2) Mission Gandhi.
Il a vécu ici quelques temps. Un émouvant musée a été fait dans sa maison.
L'occasion pour moi de passer par la plage. Déserte bien sur. Si tu te baignes, tu vas direct à l'hôpital où tu fournis en champignons toutes les pizzerias de la ville.
Gandhi oblige, le musée est gratuit. On monte les escaliers de cette maison à 4 étages, de sa naissance a son assassinat.
On mesure le parcours de ce petit homme, ce qu'il a accompli. GEANT!

3) Mission bollywood.
Depuis mon arrivé j'arpente de long en large, en travers, en zigzag le lieu ou il faut être pour se faire recruter comme figurant.
Des blondes a forte poitrine (tiens ferait pas une fixation le steph?) y'en a plein la rue mais des vieux schnocks dégarnis comme bibi, combien?
Okay on va dire que c'était leur semaine de grève.
Plan B, direction le cinéma du quartier. Une super production originale ou 3 minis dérobent de l' or en fonçant dans le métro.
Une seule salle plate avec un balcon. Faut pas avoir un jackson five devant soi.
Des ventilos au plafond et un lourd rideau de velours se lève. Une seule bande annonce et hop, tout le monde se lève.
Quoi, l'hymne national? Fallait prévenir.
Dans ce film, les sentiments sont mis en valeurs avec gros plans et musique plus forte pour ceux qui n'auraient pas compris.
Joie, tristesse, colère, trahison, vengeance et compassion sont à l'honneur.
Acteurs indiens à la peau claire (des pubs TV vantent ce genre de produits éclaircissants). Actrices indiennes canons (avec de faux seins assurément).
Et des danses dans ce film d'action, bravo les scénaristes copieurs, pas facile à placer.
Comment ça tout le monde se lève et sort? un entracte? Fallait prévenir.
Fin du film, pas un seul baiser, c'est interdit. C'était en hindi sans sous-titres mais j'ai tout compris l'histoire.
Passage au Mc Do pour vous savez quoi.
Avant de prendre ce fameux train, je ferais un petit tour en bateau pour voir d'autres grottes.
C'est rafraîchissant l'air marin. Rien de bien transcendant sur elephanta island.
Le plus drôle fut le retour ou une cérémonie militaire (avec des cornemuses) a fermé le port ou se trouve la gateway of india. On débarque perdus dans un vieux port de pêche.
L'occasion de brancher 2 jeunes allemandes pour partager un taxi et d'autres choses... au McDo.
Cool, plus que 20 heures de train, que le temps passe vite avec vous!
Allez, a+ pour de nouvelles aventures.
S.

Namasté a toutes et a tous

Grand changement pour cette nouvelle année: je ne serais pas le finaliste de kohlanta, le conseil a voté et j'ai décidé de m'auto-éliminer.
Manque d'énergie et divergences d'opinions ont fini par me lasser.
Spéciale dédicace aux filles qui ont du peps, surtout celles qui ont un y dans leur prénom.
C'est donc en solo que l'aventure continue. Don't worry, je me sens comme un poisson dans l'eau en Inde.
Et je maitrise le système des trains, descendant que je suis d'un papounet cheminot.

1ere escale a Jaipur sur la route qui doit me mener plein ouest vers le désert du rajasthan.
A Jaipur, le plus célèbre monument, c'est le palais des vents. En réalité une petite façade de 50 mètres d'un palais depuis laquelle les femmes pouvaient observer discrètement la rue. J'ai quand même réussi à en prendre une en photo.
Y'avait d'autres trucs a voir mais un guichetier zélé a réussi a me trouver un train très tôt qui n'existait même pas dans mon guide de 300 pages regroupant tous les horaires de l'Inde.
Allez hop, re-train de nuit, arrivée a 4h30, t'as pas intérêt a louper l'arrêt, y'a pas d'annonce par haut-parleur en sleeper class.
A 2,50 euros la couchette pour 300 km, dans un wagon de 80 places avec des barreaux aux fenêtres pour empêcher les vols a l'arraché et 79 ronfleurs, tu peux pas louper ta gare.
Sauf qu'avec ces barreaux, tu vérifies à la descente que t'es pas arrivé a Birkenau.

Bikaner junction, j'ai bon! Je m'en va me poser en salle d'attente, documentation sur tablette et géolocalisation sur N8. C'est beau la techno.
Alors je sais que le soleil se couche vers 17h30 mais il se lève quand ce truc? 07h30 ! Vous l'avez dit, faut être patient ici.
1er hôtel full. 2eme hotel full? 3eme hotel full?? 4eme hotel full??? 5eme hotel full???? Ca sent le pâté.
Renseignements pris, il semblerait que pour les vacances scolaires de Noel du 25 au 02 janvier, tout le monde irait soit ici pour le prochain festival de chameaux ou à Jaisalmer ma prochaine étape. Aie!
Je trouve refuge dans une chouette guesthouse à l'écart de la ville, tenue par un couple et leur garçon de 8 ans.
Je mange dans leur cuisine pendant que le gamin récite ses leçons avec son parrain (décidemment), je monopolise leur PC aussi pour vérifier cette histoire de disponibilité à nouvel an.
Argh, bad luck, rien à Jaisalmer à des prix raisonnables le 31! Serait-ce donc vrai?
Seul j'ai moins le cœur à fêter donc après le réveillon de Noel en train ce sera le réveillon du nouvel an en train.
Je savais que j'allais vivre des choses différentes cette année. Mais il est con ce Steph d'être venu dans ce trou perdu ou les touristes se comptent sur les doigts de la main d'un lépreux?
Non, c'est l'étape obligée pour aller à desnok, au temple des rats ou reposent désormais les moustaches de ma chère ratte blanche Poppy.
Un vrai régal ce temple: attrapage d'un bus méthode indienne à la volée.
Je suis l'attraction du bus, on discute avec moi, on veut voir des photos, toujours des photos, encore des photos.
Mon statut de célibataire les laisse fort perplexe aussi.
Sortie du bus, 100m et le temple s'offre a mes yeux. Y'a au moins 1500 rongeurs ici, beaucoup sont parasites mais ils sont gentils, bien nourris mêmes s'ils sont deux fois plus petits que les miens.
Tout le monde vient ici faire une offrande et faire des vœux. Et tous espèrent voir le rat blanc, signe de bonheur. Comprends pas, j'ai juste murmure "petit rat blanc" et il est venu. Doit être français ce rat, pas possible autrement. Du coup j'ai provoque un attroupement et ce fut la ruée des pèlerins du temple pour voir MON rat. RIP Poppy.

Pour le nouvel an, je m'offre le luxe de voyager en seconde classe populaire. 1 euro les 300 km de train de nuit, tu peux pas plus bas.
A minuit c'est....le calme plat!
Arrive en avance à 4h30 je repatiente en salle d'attente. De toutes façons, en Inde, les rues ne prennent vie que vers 10-11heures.
5 jeunes hommes qui reviennent frigorifies d'une fête dans le désert se collent a moi aussitôt ma tablette sortie. Ils aiment les photos ces indiens.
Nous discuterons de salaires, du prix des choses chez nous mais surtout de mœurs sexuelles. Pas de sexe sans mariage pour eux. Ils sont soit très énervés ou virent homos

Jaisalmer est à tomber. On dirait qu'une dentelière a travaillé chaque façade.
J'aurai la chance de rencontrer plus tard un jeune étudiant voulant s'entrainer en français et qui me fera une visite guidée de la ville en échange d'un simple café. Il m'expliquera le style des différentes haveli, mélange des influences musulmanes pakistanaises et hindou avant que les anglais ne décident de les séparer. Il me montrera la surprenante coutume locale des faire-part de mariage sous forme de peinture de Ganesh. Bien d'autres choses encores, c'est vrai qu'être seul facilite les rencontres.
Et hop, sortie du fond du sac, une deuxième boite de foie gras. Merci Laurent!

Le 02, après des rêves érotico-gastronomiques, je sors à la fraiche pour profiter des ruelles désertes du fort et de la vieille ville sans tout ces tours operators. Jusque la inexistants, les italiens sont ici en masse. Una bella citta et qui voila? Mais c'est vrai que Jaisalmer est la plus belle cite que j'ai jamais vu jusqu'a présent. Pour vos prochaines vacances, demandez à un italien pour vous trouver un beau coin.
Jaisalmer c'est aussi une ville pour faire des tours en chameaux. Ca fait un peu usine.
Je profite du wifi gratuit pour trouver un petit village à 40km qui fait pareil, plus authentique pour 3fois moins cher.
Je partagerais ce raid avec mr Park et sa femme Miki, couple nippon-coréen en repérage pour monter des tours pour leurs compatriotes.
Nous voilâmes donc partis en début d'aprem pour un petit tour dans la steppe entrecoupée de cordons de dunes.
Ca balance le chameau, on est haut perché, c'est pas super confortable mais la plus grande difficulté consiste a trouver et maintenir une position sur une selle étroite de manière à conserver ton service 3 pièces intact!
Ouf, un stop dans un petit village. Je descends péniblement de mickael jackson mon chameau.
Je suis l'invité d'honneur du directeur et unique instituteur de cette école primaire. Personne ne bouge. Les plus petits me récitent notre alphabet. Ils bloquent sur le Q, je les aide.
2 garçons plus grands me liront "Peter a la ferme" dans un anglais que j'ai dit que c'était bien mais que c'était pas vrai.
J'avais remarqué cela aussi avec le garçon de la guesthouse à Bikaner. Ils ont des livres en anglais avec des thèmes et des textes super compliques et ils recopient et récitent par cœur des mots dont ils ne comprennent pas la signification?!?
Re-chameau pour un bivouac sur une dune. Nos 2 chameliers nous préparent un repas indien classique: dal,chapati,riz et aloo. On tape la discute autour du feu.
Mes deux jeunes chameliers veulent tester le vieux Steph au bras de fer histoire de se réchauffer. Ils sont dans la moyenne indienne homme: 1m65 pour moins de 60 kilos.
Tant pis, ils s'endormiront avec la défaite comme compagne ce soir. Je vous l'avez dit, je suis affuté physiquement.
00h00: il fait froid, le sol est dur, les clochettes des chameaux entraves qui paissent aux alentours tintent dans la nuit étoilée. Bon anniversaire Steph!
Faudra que je me trouve un semblant de gâteau pour matérialiser le passage à mes 35 ans.

Bon, c'est pas le tout, je vais me reposer, écrire, laver et profiter de ma guesthouse eco entièrement réalisée avec un mélange terre-crotte de chameau.

A+ pour de nouvelles aventures.

S.

PS : un bon anniversaire a ma sœurette

Namasté à toutes et à tous

C'est à 22 heures que nous prenons un bus (de nuit pour changer) pour retourner a New Delhi. En effet nous devons y retrouver ma 3eme femme, V. Faut au moins ca pour voyager confort!
Drôle de bus, mi places assises et mi -couchettes. Froid polaire comme toujours, la moitié des fenêtres ne fermant pas. Un peu moins déglingué mais très sale, ce qui est la normale.
12 heures pour 400 km. Y'avait du brouillard a couper au couteau, obligeant le conducteur prudent a ralentir la cadence (pas celle du klaxon).
Le smog comme disent les anglais.
La première journée fut donc occupée a trouver un endroit acceptable pour dormir, laver son linge sale, installer des cordes à linge dans la chambre, c'est a dire trouver un point d'ancrage qui ne fasse pas tomber le mur, et se prélasser dans un lit en regardant slips et chaussettes sécher.
Le lendemain, après avoir cédé a l'appel du pancake au nutella, nous avons testé le métro.
Un jeu d'enfant ce truc pour qui a passe plusieurs années à Paris.
On paye 3 roupies la station. Y'a pas a dire c'est bien rode leur métro, sur, propre, sécurisé par des portiques et des gardes comme dans un aéroport.
Une fouille symbolique, les femmes d'un coté et les millions d'hommes d'un autre (y'a parfois une queue de 50m).
Le portique sonne toujours, tout le temps. Je passe avec mon couteau suisse comme une lettre a la poste. La prochaine fois je tente ma machette pliante.
Une myriade de sacs et paquets en tout genre passe aux rayons X devant un préposé désabusé. Euh j'espère qu'il n'y a pas de terroristes parmi mes lecteurs?
Ambiance toujours populaire a l'India gate, arc de triomphe dédié aux soldats indiens morts a l'étranger. La France vient en premier! Cocorico!
Pour changer j'ai du succès auprès des jeunes filles indiennes. Quelques unes m'abordent pour tester leur anglais. J'ai droit a un contact physique, un serrage de paluche mais pour la bise faudra repasser mon coco.
Faut savoir que l'anglais n'est appris comme seconde langue que vers le niveau collège de chez nous. Peu d'indiens parle l'anglais de fait.
Visite du fort Qila, dont une petite partie est libre d'accès, la mosquée entre autres, ou l'imam me dit que ses murs ont 600 ans. Il m'indique aussi la direction de la Mecque au cas où.
Une surprise nous attends pour notre première visite payante: le tarif préférentiel "étrangers". Là ce n'est que 25 fois le prix local. Une coutume pour dire welcome les gros riches.
Nous entamons un mouvement de protestation façon Gandhi devant la porte. Apres 15 minutes dans l’indifférence générale, nous repartirons. Nous irons voir son grand frère a cette tombe : le Taj Mahal.
Cette journée est aussi marquée par les défaillances ragnagnesques de M. Fallait pas frimer au temple de la fertilité, na! On rigole mais elle a souffert la pauvre.
Passage aussi par la plus grande mosquée de l'Inde ou 25000 fideles prient. 200 roupies les photos sinon tu laisses ton appareil dehors. Okay, m'en fous, j'ai un N8 12megapixels moi monsieur.
Je le passe discretos dans mes derniers bourrelets qui relaissent la place à des abdos en attente de jours meilleurs. Avis aux amatrices...
Un SMS surprise nous avertit que V. a raté son avion london-delhi. Raison: elle a fait un gros dodo dans la salle d'embarquement et personne n'a osé la réveiller.
Elle n'arrivera que le lendemain, a 3 heures du mat, fatiguée après un passage par singapour.
Pas grave, forts de notre maitrise es métro nous irons voir le temple du lotus. Officiellement cela s'appelle "la maison d'adoration baha'ie ".
Il faut neuf cotes, chiffre le plus élevé signifiant globalité, unité. Il y en a 7 dans le monde. Et pourquoi pas 9 alors? Faut être cohérent? Z'auraient pas copie sur les 7 merveilles des fois?
Allez je te pardonne, que la paix soit avec toi mon frère.
Une fois mon mini harem au complet une fois (je rajoute une fois because V. est belge une fois), nous irons voir le fameux fort rouge de Delhi.
Pas tellement militaire ce fort, m'a fait l'impression que le monsieur il a mis des gros remparts autour de ses petits pavillons pour avoir le calme chez lui.
Normal avec tous ces klaxons j'aurai fait pareil avec des moyens. Quoi? Y'avait pas de klaxons à l'époque? Qui t'empêche de monter un pouet pouet ou une corne de brume sur ton bourricot?
"Reprogrammation" qu'il dise. Doux euphémisme pour te dire que ton train il a 6h30 de retard.
Résultat le réveillon de Noel se passera dans le train, dans un joli wagon couchettes de seconde classe en compagnie d'indiens bruyants et de cafards silencieux faisant bombance avec les saletés qui jonchent le sol.
Bien sur on arrive à 1 heure du mat à Agra. 4 banchettes qui sortent du train à cette heure, on a eu droit au tarif spécial.
En même temps c'est Noel, y'a même des guirlandes et ils ont même fait une boum. Yo!
Mais vous avez en photo ce que j'ai fait le 25 au matin: café, pancake, écriture devant le Taj Mahal. Qui dit mieux?
Idéalement il aurait fallu un joli ciel bleu dans le fond en lieu et place de ce damne ciel voile. Tant pis, pas mal ce cadeau quand même.
Nous irons d'abord voir le fort agra. Un vrai de vrai celui-là, avec tout le nécessaire pour tuer son assaillant. Trop costaud aussi, il a été pris en détournant le fleuve qui l'alimentait en eau.
Et oui le Vauban indien il n’avait pas pense à cela. Il est bien ce fort, il y a au moins 1000 petites salles, souterrains, des trucs pour jouer à se faire peur mais y'a aussi 1000 chaines et 1000 cadenas.
En gros tu visites Versailles mais tu ne rentres pas dedans pour ne pas salir.
Anecdote intéressante, il y avait un harem de 500 femmes a l'intérieur. En cas de long siège, fallait être prévoyant. Et si ca dure, au pire tu les manges.
C'est à la fraiche pour éviter la foule vomie par des nuées de trains et de bus en provenance de New Delhi que nous mangeons notre cerise sur le gâteau: le Taj Mahal! !!!
Ah mince, j'ai oublié de parler du repas de Noel: une petite boite de foie gras inopinément sortie de mon sac avec des frenchs toasts a fait sensation. Miam miam.
Il en restait un fond, je l'ai donne au serveur indien de notre avec les explications ad'hoc. Avec un grand sourire, il s'est empressé de mettre la boite... ...... ... à la poubelle!
Non mais tu le crois ca? Sacrilège!
Mais revenons a notre taj principale.
C'est beau, c'est simple, majestueux, imposant, symétrie parfaite des jardins, du mausolée, un octogone de marbre blanc finement ciselé encadre par 4 tours, le tout dans un volume cubique parfait.
Le tombeau de madame repose au centre, on peut en faire le tour en ayant revêtu des petits chaussons chirurgicaux pour pas abimer le marbre.
Le jardin représente le paradis. Devait sacrement bien l'aimer se femme le monsieur. Ah c'est beau l'amour. Ou alors... il lui a fait une dernière demeure ou elle ne peut pas dormir en paix? Malin.
Dans tous les sites de visite en Inde on ressent la quiétude de part l'éloignement du brouhaha de la rue. Ici on perçoit en plus le plaisir qu'ont les gens d'être la, touristes et locaux, tous admiratifs du lieu.
Le Taj Mahal, ce n’est pas une cité inca fichée sur une montagne mais c'est magique quand même.
C'est avec lui que j'illustrerai la photo du nouvel an car vous le valez bien.
Allez patience (il en faut des tas ici).
A+ pour de nouvelles aventures.
S.

Bon anniversaire.

Ton cadeau t'attend en face de l'agence




A+