Le 12/08/11, 4:48
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Ce jour sur les conseils de Bryan, nous allons faire un tour au marché de St Jacobs... un marché fermier un peu particulier... puisqu’il accueille des marchands Mennonites. Nous faisons donc une journée de ballade en auto depuis Sarnia, et commençons par un petit tour à London qui est la capitale de cette région sud de l’Ontario. Le point commun avec la capitale anglaise, c’est son aspect aéré, avec de nombreux parcs. Mais c’est bien le seul... car pour le reste, il s’agit d’une très grande agglomération, certes qui laisse une impression d’espace avec ses larges rues qui s’étalent sur les vallons en essaimant ses buildings, ses églises, et ses secteurs d’habitation, principalement pavillonnaires. Nous ne ferons que passer à London, même si elle offre de très bonnes activités, notamment le London Regional Children’s Museum, un musée dédié aux enfants, dont l’on nous a dit le plus grand bien, de même que la maison de Frederick Banting (qui a noté, une nuit, des idées lui permettant de mettre l’insuline au point...).
Nous sommes trop pressés d’arriver à St Jacobs, parce que j’ai annoncé le déjeuner là-bas... et parce que nous sommes curieux de découvrir la communauté Mennonite qui vit là-bas.
Quelques rappels historiques pour une bonne compréhension : après la réforme de Luther en 1517 qui créa la religion dissidente le protestantisme, de nombreux courants sectaires apparurent, tels les anabaptistes qui ne baptisaient que les adultes et menaient une vie simple. Meno Simons (1496-1561) ancien prêtre catholique hollandais fût leur leader. Mais la plupart moururent persécutés en Europe. Certains ne durent leur salut qu’à l’émigration, dont les ascendants des fermiers que nous rencontrons aujourd’hui. Parmi ces Mennonites restants, un jeune fermier alsacien, Jacob Amman, créa une nouvelle branche, appliquant encore plus strictement les préceptes de la Bible. Les disciples de cette nouvelle doctrine qui firent scission avec les Mennonites à la fin du XVII siècles furent appelés les Amish. Mais cela intervint en même temps que William Penn (qui reçut de Charles II d’Angleterre les pleins pouvoirs sur le nouveau territoire américain qui lui est confié en 1681 : la Pennsylvanie) déclara que ses colonies soient le refuge des persécutés, ainsi que le berceau de la tolérance religieuse. De nombreux anabaptistes (Mennonites, frères moraves et Amish) s’installèrent peu à peu dans la région de Germantown, (aujourd’hui faubourg de Philadelphie) et provenant de Suisse, d’Alsace et du Palatinat. Tous ces immigrants sont connus sous le nom de Pennsylvania Dutch (déformation de « deutsch » du fait de leur langue commune), mais ils regroupent un nombre incroyable de sous minorités religieuses qui ont toutes en commun l’application stricte de la Bible, une grande simplicité dans le mode de vie, le refus de la modernité, ainsi que l’usage du dialecte germanique que les Alsaciens parlent encore... Ces anabaptistes se divisent en trois familles : les Brethren, les Mennonites et les Amish (la majorité des Brethren et des Mennonites sont habillés comme les Américains classiques).
Les descendants que nous voyons aujourd’hui pour la première fois (et qui nous intriguent beaucoup, comme la plupart des touristes), vivent d’une façon bien particulière, affichant leur différence avec le protestantisme officiel par leur tenue, et refusant toute forme de progrès si l’unique but de l’innovation est de faciliter la vie, rendre les travaux moins pénibles... Ce sont des fermiers, qui travaillent leurs champs avec des chevaux, se déplacent à carriole. S’ils acceptent d’utiliser un tracteur, il n’aura pas de pneus en caoutchouc, élément de confort, symbole de vitesse. L’énergie produite sur place par un générateur diesel est acceptée (notamment pour réfrigérer le lait). Par contre, la télévision, la radio sont bannis ; le téléphone est réservé aux appels d’urgence, car ils acceptent tous les soins médicaux nécessaires. Ils sont vêtus d’habits anciens : les hommes en pantalon à bretelles, chemise simple, chapeau de paille ou noir et gardent la barbe à partir de leur jour de mariage (mais se rasent la moustache qui évoque la triste image des soldats moustachus qui les persécutaient dans la « vieille Europe »). Les femmes portent des robes unies de couleur terne sobres, avec des « godillots », bas ou chaussettes et un bonnet de tissu sur les cheveux maintenus en chignon (jamais coupés ni lâchés). Cela c’est pour les plus traditionnalistes, car nous avons vu un peu de tout... et il est difficile de démêler ce qui tient vraiment de la règle de vie de ce qui semble plus être du registre du folklore... Cette communauté a des règles de société bien particulières et est très bien intégrée dans la population canadienne, tout comme aux Etats Unis, où ils sont beaucoup plus nombreux. Il s’agit donc de non-conformistes séparés du monde, mais bien entourés de la culture nord-américaine...
Au cours du très bon déjeuner, chacun a pu choisir parmi les différents stands de vente ambulante (hot-dogs, hamburgers ou kebabs) et remarquer les habitudes des « locaux » : des tonnes de sauce : ketchup, moutarde « trafiquée » (entendez par là que cela n’a pas forcement ni le goût ni la couleur de notre classique moutarde de Dijon, même quand ils notent Dijon sur le pot... aromatisée au miel, couleur orangée ou plus verdâtre...), sauce horseradish (celle-là on l’aime bien, au raifort), et une dernière que nous découvrons pour la première fois : une sorte de gelée verte bien gluante renfermant des morceaux non identifiés... (Nous saurons plus tard que c’est à base de concombres...). Il faudrait que j’arrive à photographier les rayons des supermarchés... pour que vous ayez un aperçu de la diversité des sauces, qu’elles soient à type mayonnaise, vinaigrette, ou autre...
Le marché de St Jacobs, c’est plus de 600 étals qui vendent des délices du terroir, fruits et légumes entre autres, des meubles et des accessoires ménagers, des textiles et des vêtements tissés, cousus ou faits à la main, des articles forgés à l’ancienne, donc à coups de soufflets et de marteau... mais aussi des artistes tel ce musicien...
Après un dernier petit tour parmi les stands des vendeurs, nous préférons faire un tour dans la campagne autour de St Jacobs, à la recherche de fermiers en activité dans leurs champs. Très rapidement la chance nous sourit et nous découvrons une faucheuse à blé John Deere (eh oui ! j’ai bien dit une faucheuse à blé, en tous cas c’est comme cela que j’appellerai cette machine qui ne fait que couper les épis sans les moissonner, c’est-à-dire sans récupérer le grain de blé qui sera moissonner plus tard d’une autre manière). Bref comme vous le voyez peut être sur la photo, cela ne ressemble pas du tout à nos moissonneuses-batteuses habituelles...
Quelques miles plus loin, nous « tombons » sur un fermier qui sort de sa ferme avec sa faneuse attelée à 2 magnifiques chevaux de trait, lesquels, je trouve, ont un air de famille avec nos Percherons... Nous remarquons tout de même quelques modifications... A vous de trouver...
Nous poursuivons notre route à travers la campagne en passant par Kitchener (noyau de culture germanique qui célèbre l’Oktoberfest avec plus de 750 000 joyeux fêtards, donc la plus importante célébration bavaroise après celle de Munich!). Dans cette contrée existent de nombreuses micro-brasseries avec des bières maintes fois primées... Evidemment, nous n’irons pas faire le tour de ces brasseries... Nous faisons route vers Stratford qui montre bien des similitudes avec son homonyme british : la rivière Avon et l’héritage Shakespeare avec son festival qui en 60 ans d’existence est devenu un rendez-vous international de théâtre. On peut ici assister à des pièces de tous les genres, surtout à celles de Shakespeare, et des millions de fanatiques sont venus applaudir des artistes de grande renommée... Mais nous pour le moment, c’est surtout d’une très agréable promenade le long de la rivière dont nous profitons, avec distribution de nourriture aux nombreux palmipèdes...
Nous remarquons également des bâtiments pur style anglican tel le Court House, et le jardin Shakespeare...
Nous terminons cette grande promenade par Port Franks et Kettle Point dont je vous ai déjà parlé...
Alors, assez pour aujourd’hui, à bientôt !
Agnès
Nous sommes trop pressés d’arriver à St Jacobs, parce que j’ai annoncé le déjeuner là-bas... et parce que nous sommes curieux de découvrir la communauté Mennonite qui vit là-bas.
Quelques rappels historiques pour une bonne compréhension : après la réforme de Luther en 1517 qui créa la religion dissidente le protestantisme, de nombreux courants sectaires apparurent, tels les anabaptistes qui ne baptisaient que les adultes et menaient une vie simple. Meno Simons (1496-1561) ancien prêtre catholique hollandais fût leur leader. Mais la plupart moururent persécutés en Europe. Certains ne durent leur salut qu’à l’émigration, dont les ascendants des fermiers que nous rencontrons aujourd’hui. Parmi ces Mennonites restants, un jeune fermier alsacien, Jacob Amman, créa une nouvelle branche, appliquant encore plus strictement les préceptes de la Bible. Les disciples de cette nouvelle doctrine qui firent scission avec les Mennonites à la fin du XVII siècles furent appelés les Amish. Mais cela intervint en même temps que William Penn (qui reçut de Charles II d’Angleterre les pleins pouvoirs sur le nouveau territoire américain qui lui est confié en 1681 : la Pennsylvanie) déclara que ses colonies soient le refuge des persécutés, ainsi que le berceau de la tolérance religieuse. De nombreux anabaptistes (Mennonites, frères moraves et Amish) s’installèrent peu à peu dans la région de Germantown, (aujourd’hui faubourg de Philadelphie) et provenant de Suisse, d’Alsace et du Palatinat. Tous ces immigrants sont connus sous le nom de Pennsylvania Dutch (déformation de « deutsch » du fait de leur langue commune), mais ils regroupent un nombre incroyable de sous minorités religieuses qui ont toutes en commun l’application stricte de la Bible, une grande simplicité dans le mode de vie, le refus de la modernité, ainsi que l’usage du dialecte germanique que les Alsaciens parlent encore... Ces anabaptistes se divisent en trois familles : les Brethren, les Mennonites et les Amish (la majorité des Brethren et des Mennonites sont habillés comme les Américains classiques).
Les descendants que nous voyons aujourd’hui pour la première fois (et qui nous intriguent beaucoup, comme la plupart des touristes), vivent d’une façon bien particulière, affichant leur différence avec le protestantisme officiel par leur tenue, et refusant toute forme de progrès si l’unique but de l’innovation est de faciliter la vie, rendre les travaux moins pénibles... Ce sont des fermiers, qui travaillent leurs champs avec des chevaux, se déplacent à carriole. S’ils acceptent d’utiliser un tracteur, il n’aura pas de pneus en caoutchouc, élément de confort, symbole de vitesse. L’énergie produite sur place par un générateur diesel est acceptée (notamment pour réfrigérer le lait). Par contre, la télévision, la radio sont bannis ; le téléphone est réservé aux appels d’urgence, car ils acceptent tous les soins médicaux nécessaires. Ils sont vêtus d’habits anciens : les hommes en pantalon à bretelles, chemise simple, chapeau de paille ou noir et gardent la barbe à partir de leur jour de mariage (mais se rasent la moustache qui évoque la triste image des soldats moustachus qui les persécutaient dans la « vieille Europe »). Les femmes portent des robes unies de couleur terne sobres, avec des « godillots », bas ou chaussettes et un bonnet de tissu sur les cheveux maintenus en chignon (jamais coupés ni lâchés). Cela c’est pour les plus traditionnalistes, car nous avons vu un peu de tout... et il est difficile de démêler ce qui tient vraiment de la règle de vie de ce qui semble plus être du registre du folklore... Cette communauté a des règles de société bien particulières et est très bien intégrée dans la population canadienne, tout comme aux Etats Unis, où ils sont beaucoup plus nombreux. Il s’agit donc de non-conformistes séparés du monde, mais bien entourés de la culture nord-américaine...
Au cours du très bon déjeuner, chacun a pu choisir parmi les différents stands de vente ambulante (hot-dogs, hamburgers ou kebabs) et remarquer les habitudes des « locaux » : des tonnes de sauce : ketchup, moutarde « trafiquée » (entendez par là que cela n’a pas forcement ni le goût ni la couleur de notre classique moutarde de Dijon, même quand ils notent Dijon sur le pot... aromatisée au miel, couleur orangée ou plus verdâtre...), sauce horseradish (celle-là on l’aime bien, au raifort), et une dernière que nous découvrons pour la première fois : une sorte de gelée verte bien gluante renfermant des morceaux non identifiés... (Nous saurons plus tard que c’est à base de concombres...). Il faudrait que j’arrive à photographier les rayons des supermarchés... pour que vous ayez un aperçu de la diversité des sauces, qu’elles soient à type mayonnaise, vinaigrette, ou autre...
Le marché de St Jacobs, c’est plus de 600 étals qui vendent des délices du terroir, fruits et légumes entre autres, des meubles et des accessoires ménagers, des textiles et des vêtements tissés, cousus ou faits à la main, des articles forgés à l’ancienne, donc à coups de soufflets et de marteau... mais aussi des artistes tel ce musicien...
Après un dernier petit tour parmi les stands des vendeurs, nous préférons faire un tour dans la campagne autour de St Jacobs, à la recherche de fermiers en activité dans leurs champs. Très rapidement la chance nous sourit et nous découvrons une faucheuse à blé John Deere (eh oui ! j’ai bien dit une faucheuse à blé, en tous cas c’est comme cela que j’appellerai cette machine qui ne fait que couper les épis sans les moissonner, c’est-à-dire sans récupérer le grain de blé qui sera moissonner plus tard d’une autre manière). Bref comme vous le voyez peut être sur la photo, cela ne ressemble pas du tout à nos moissonneuses-batteuses habituelles...
Quelques miles plus loin, nous « tombons » sur un fermier qui sort de sa ferme avec sa faneuse attelée à 2 magnifiques chevaux de trait, lesquels, je trouve, ont un air de famille avec nos Percherons... Nous remarquons tout de même quelques modifications... A vous de trouver...
Nous poursuivons notre route à travers la campagne en passant par Kitchener (noyau de culture germanique qui célèbre l’Oktoberfest avec plus de 750 000 joyeux fêtards, donc la plus importante célébration bavaroise après celle de Munich!). Dans cette contrée existent de nombreuses micro-brasseries avec des bières maintes fois primées... Evidemment, nous n’irons pas faire le tour de ces brasseries... Nous faisons route vers Stratford qui montre bien des similitudes avec son homonyme british : la rivière Avon et l’héritage Shakespeare avec son festival qui en 60 ans d’existence est devenu un rendez-vous international de théâtre. On peut ici assister à des pièces de tous les genres, surtout à celles de Shakespeare, et des millions de fanatiques sont venus applaudir des artistes de grande renommée... Mais nous pour le moment, c’est surtout d’une très agréable promenade le long de la rivière dont nous profitons, avec distribution de nourriture aux nombreux palmipèdes...
Nous remarquons également des bâtiments pur style anglican tel le Court House, et le jardin Shakespeare...
Nous terminons cette grande promenade par Port Franks et Kettle Point dont je vous ai déjà parlé...
Alors, assez pour aujourd’hui, à bientôt !
Agnès