Le 22/08/11, 16:57
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Pendant notre séjour en Caroline du Nord (dans sa partie la plus occidentale, puisque nous ne sommes guère sortis des Appalaches ni même de la région appelée Blue Ridge Mountain), nous avons effectué plusieurs balades, et notamment sur la Blue Ridge Parkway. Il s’agit d’une route exclusivement touristique qui a de nombreux intérêts : elle rallie la plupart des sites incontournables dans cette partie des Appalaches, avec de nombreux points de vue matérialisés où il est possible et même conseillé de se stationner pour prendre toutes les photos voulues... Il n’y a peu de sorties ou accès et la vitesse est limitée à 45 MPH, sans aucun panneau publicitaire, ni commerce au bord de la route. La vue n’est donc absolument pas polluée (commercialement, ce qui est loin d’être le cas sur toutes les autres routes, ou nos panneaux 3X4 feraient minables à côté de ce que l’on voit sans cesse ici...).
La construction de cette route a débuté en 1935 grâce à de nombreux ouvriers immigrés, par des tronçons progressivement reliés entre eux. Il s’agissait de relier deux grands parcs (le Shenandoah National Park au nord et Great Smoky Mountains National Park au sud) en combattant le chômage pendant la Grande Dépression, comme préconisé dans le Roosevelt’s New Deal (travailleurs manuels, mais également ingénieurs et architectes). Les matériaux étaient prélevés sur place ou à proximité, et la route devait s’intégrer dans le paysage, comme naturellement « sortie du sol »... Le dernier tronçon, le Linn Cove Viaduct sera inauguré en 1987 achevant la liaison.
Tout est très bien organisé non seulement comme voie routière mais également comme un programme de loisir complet intégrant chemins de randonnées, logements en demeure, en camping, programmes d’interprétation et repères, les Milepost matérialisés par de petits panneaux blancs indiquant la distance par rapport au point de départ sur l’Interstate 64 près de Charlottesville. Tout cela est bien sûr détaillé dans de nombreux guides, facilement disponibles.
Nous commençons par Blowing Rock, où l’érosion de cette très vieille chaine montagneuse a forgé de bien curieux promontoires, alimentant certaines légendes dans ces contrées, occupées auparavant par les indiens. Nous restons tout de même prudents dans notre ascension, mais le site est aménagé pour nous offrir une vue à couper le souffle...
C’est également dans cette ville que nous dégusterons un diner gastronomique Salva et moi au Best Cellar, au cours de l’une de nos soirées « resto-ciné » que nous avons instaurées depuis le tour d’Europe en 2004 : les parents au resto et les enfants non pas au ciné mais devant un dvd tous ensemble après un diner léger, voir plateau télé... Dans la caravane en 2004, nous avions peu de possibilités autres, et les enfants (comme les parents...) restent attachés à cette formule. Même les ados gardent la notion de clan. Ils sont d’ailleurs un peu « sauvages » et se mêlent peu aux jeunes de leur âge pendant les vacances (et ce malgré les efforts de Dick et Mary qui avaient convié leurs voisins au dessert lors de notre première soirée, pour que les jeunes fassent connaissance...).
Nous poursuivons notre route vers le sud avec la découverte du Moses H. Cone Memorial Park, dont la belle demeure blanche nous surprend, par rapport aux habitations environnantes. La vue depuis le perron est magnifique...
Vient ensuite le Julian Price Memorial Park, avec son aire de pique-nique, son camping et surtout le Boone Fork Trail, une randonnée de 5 miles. Une première approche de 0,5 miles le premier jour nous donne envie d’y revenir mieux chaussés pour cette pratique. Et dès le lendemain, la troupe des Stella se lance à l’assaut du chemin, d’abord plat parmi les hautes herbes, puis beaucoup plus accidenté en suivant la rivière serpentant parmi les roches... Un vrai plaisir... Même si 5 miles, c’est un peu long, tout le monde a terminé le circuit, fatigué, heureux de cet exploit chacun à sa mesure...
Toujours en descendant vers le sud, nous découvrons Grand Father Mountain, (5.946 feet soit 1812m) qui a longtemps été considéré comme le sommet le plus haut de cette chaine de montagne la Blue Ridge. Ici le parc a été aménagé avec un musée de la nature, un petit zoo présentant les animaux remarquables de la région dans leur habitat naturel (loutre, cervidés, puma, aigle et ours...).
[photo animaux grand father mountain : aigle1, biche3, loutre1, ours12, puma1
Mais le plus surprenant c’est le Swinging bridge : une passerelle métallique (qui a remplacé le pont de singe pré-existant) qui nous conduit d’un piton à l’autre à 1000 pieds au-dessus du vide. Et avec le vent qu’il fait là-haut, le pont « chante » comme un harmonica... Epoustouflant !!!
Après cette promenade dans les airs, nous pouvons pénétrer la montagne... Grâce aux grottes de Linville, c’est maintenant une exploration souterraine qui nous est proposée... L’existence de ces grottes n’a été révélée qu’en 1822, par l’observation de truites qui mystérieusement entraient et sortaient de la montagne... Une fois entrés les explorateurs (tout comme nous) furent ébahis de l’activité géologique de millions d’années... Ces grottes ont même servi d’abri aux déserteurs des 2 armées pendant la guerre civile, l’une des chambres à fond sableux étant si grande... Aujourd’hui les seuls habitants sont les chauves-souris, pour lesquelles l’on nous demande de ne pas toucher les parois et de désinfecter nos semelles à la sortie. En effet, un champignon microscopique fait actuellement de très gros dégâts dans la population des chauves-souris à travers tout l’Amérique du Nord.
Le Mont Mitchell State Park, au milieu duquel s’élève le Mount Mitchell, point culminant des Appalaches (6.684’ feet = 2037m) doit son nom au Professeur de Sciences Dr Elisha Mitchell, qui s’est acharné à démontrer en 1844 qu’il s’agissait effectivement du sommet le plus haut de la chaine (mesuré à cette date à 6.676’ grâce à des relevés de pression barométriques et formules mathématiques, avec une précision incroyable). Cet acharnement lui a d’ailleurs couté la vie, puisqu’il a trouvé la mort en 1857, lors d’une ultime ascension pour contrer les affirmations contraires de l’un de ses anciens élèves... De nombreux « trails » ou randonnées de difficultés variables sont proposées dans ce parc qui accueille même des campements. Mais depuis quelques jours, la plupart sont fermés sur le versant oriental du fait d’une activité inhabituelle des ours, naturellement présents dans la forêt. Il n’en faut pas plus pour nous inciter à faire demi-tour et poursuivre notre route...
Nous arrivons ainsi à Asheville, capitale de région du sud-ouest de la Caroline du Nord. Mais ce qui nous attire surtout ici, c’est Biltmore Estate avec son château dont les photos nous ont tout de suite interpellés... Cette demeure de 250 pièces fût construite en 1865, pour George Vanderbilt, au milieu de la plus grande propriété privée des U.S.A qui accueille de nombreux jardins, une ferme, des échoppes, un vignoble avec ses chais que l’on peut visiter (dégustation gratuite... le Festival of flowers, rosé de l’année, possède des arômes particulièrement évocateurs), des restaurants et un hôtel de luxe. De nombreuses activités de plein air sont proposées, mais nous en resterons à la visite du château (de sa partie visitable, car il s’agit d’un travail constant de rénovation pour remettre les principales pièces en l’état où elles étaient du temps de Mr Vanderbilt, milliardaire philanthrope. Ce sont ses héritiers directs qui gèrent aujourd’hui cette propriété et surveillent la rénovation, en fournissant de nombreux objets et meubles familiaux. Bien sûr, certaines pièces sont magnifiques, et il est également intéressant de visiter les communs, et découvrir de nombreuses innovations technologiques à la pointe du progrès à cette époque-là. Malheureusement photographies interdites à l’intérieur...
Bien sûr, n’allez pas croire que nous avons fait toutes ces visites d’une seule traite ! Mais vous comprenez aisément que nous ne nous sommes pas ennuyés à Boone. Toutefois, pour en vous faire le récit, l’aspect chronologique de nos visites ne présente aucun intérêt...
J’y prends goût à vous raconter tout cela... C’est tellement passionnant d’essayer de transmettre ce que nous avons la chance de découvrir...
A bientôt,
Agnès
La construction de cette route a débuté en 1935 grâce à de nombreux ouvriers immigrés, par des tronçons progressivement reliés entre eux. Il s’agissait de relier deux grands parcs (le Shenandoah National Park au nord et Great Smoky Mountains National Park au sud) en combattant le chômage pendant la Grande Dépression, comme préconisé dans le Roosevelt’s New Deal (travailleurs manuels, mais également ingénieurs et architectes). Les matériaux étaient prélevés sur place ou à proximité, et la route devait s’intégrer dans le paysage, comme naturellement « sortie du sol »... Le dernier tronçon, le Linn Cove Viaduct sera inauguré en 1987 achevant la liaison.
Tout est très bien organisé non seulement comme voie routière mais également comme un programme de loisir complet intégrant chemins de randonnées, logements en demeure, en camping, programmes d’interprétation et repères, les Milepost matérialisés par de petits panneaux blancs indiquant la distance par rapport au point de départ sur l’Interstate 64 près de Charlottesville. Tout cela est bien sûr détaillé dans de nombreux guides, facilement disponibles.
Nous commençons par Blowing Rock, où l’érosion de cette très vieille chaine montagneuse a forgé de bien curieux promontoires, alimentant certaines légendes dans ces contrées, occupées auparavant par les indiens. Nous restons tout de même prudents dans notre ascension, mais le site est aménagé pour nous offrir une vue à couper le souffle...
C’est également dans cette ville que nous dégusterons un diner gastronomique Salva et moi au Best Cellar, au cours de l’une de nos soirées « resto-ciné » que nous avons instaurées depuis le tour d’Europe en 2004 : les parents au resto et les enfants non pas au ciné mais devant un dvd tous ensemble après un diner léger, voir plateau télé... Dans la caravane en 2004, nous avions peu de possibilités autres, et les enfants (comme les parents...) restent attachés à cette formule. Même les ados gardent la notion de clan. Ils sont d’ailleurs un peu « sauvages » et se mêlent peu aux jeunes de leur âge pendant les vacances (et ce malgré les efforts de Dick et Mary qui avaient convié leurs voisins au dessert lors de notre première soirée, pour que les jeunes fassent connaissance...).
Nous poursuivons notre route vers le sud avec la découverte du Moses H. Cone Memorial Park, dont la belle demeure blanche nous surprend, par rapport aux habitations environnantes. La vue depuis le perron est magnifique...
Vient ensuite le Julian Price Memorial Park, avec son aire de pique-nique, son camping et surtout le Boone Fork Trail, une randonnée de 5 miles. Une première approche de 0,5 miles le premier jour nous donne envie d’y revenir mieux chaussés pour cette pratique. Et dès le lendemain, la troupe des Stella se lance à l’assaut du chemin, d’abord plat parmi les hautes herbes, puis beaucoup plus accidenté en suivant la rivière serpentant parmi les roches... Un vrai plaisir... Même si 5 miles, c’est un peu long, tout le monde a terminé le circuit, fatigué, heureux de cet exploit chacun à sa mesure...
Toujours en descendant vers le sud, nous découvrons Grand Father Mountain, (5.946 feet soit 1812m) qui a longtemps été considéré comme le sommet le plus haut de cette chaine de montagne la Blue Ridge. Ici le parc a été aménagé avec un musée de la nature, un petit zoo présentant les animaux remarquables de la région dans leur habitat naturel (loutre, cervidés, puma, aigle et ours...).
[photo animaux grand father mountain : aigle1, biche3, loutre1, ours12, puma1
Mais le plus surprenant c’est le Swinging bridge : une passerelle métallique (qui a remplacé le pont de singe pré-existant) qui nous conduit d’un piton à l’autre à 1000 pieds au-dessus du vide. Et avec le vent qu’il fait là-haut, le pont « chante » comme un harmonica... Epoustouflant !!!
Après cette promenade dans les airs, nous pouvons pénétrer la montagne... Grâce aux grottes de Linville, c’est maintenant une exploration souterraine qui nous est proposée... L’existence de ces grottes n’a été révélée qu’en 1822, par l’observation de truites qui mystérieusement entraient et sortaient de la montagne... Une fois entrés les explorateurs (tout comme nous) furent ébahis de l’activité géologique de millions d’années... Ces grottes ont même servi d’abri aux déserteurs des 2 armées pendant la guerre civile, l’une des chambres à fond sableux étant si grande... Aujourd’hui les seuls habitants sont les chauves-souris, pour lesquelles l’on nous demande de ne pas toucher les parois et de désinfecter nos semelles à la sortie. En effet, un champignon microscopique fait actuellement de très gros dégâts dans la population des chauves-souris à travers tout l’Amérique du Nord.
Le Mont Mitchell State Park, au milieu duquel s’élève le Mount Mitchell, point culminant des Appalaches (6.684’ feet = 2037m) doit son nom au Professeur de Sciences Dr Elisha Mitchell, qui s’est acharné à démontrer en 1844 qu’il s’agissait effectivement du sommet le plus haut de la chaine (mesuré à cette date à 6.676’ grâce à des relevés de pression barométriques et formules mathématiques, avec une précision incroyable). Cet acharnement lui a d’ailleurs couté la vie, puisqu’il a trouvé la mort en 1857, lors d’une ultime ascension pour contrer les affirmations contraires de l’un de ses anciens élèves... De nombreux « trails » ou randonnées de difficultés variables sont proposées dans ce parc qui accueille même des campements. Mais depuis quelques jours, la plupart sont fermés sur le versant oriental du fait d’une activité inhabituelle des ours, naturellement présents dans la forêt. Il n’en faut pas plus pour nous inciter à faire demi-tour et poursuivre notre route...
Nous arrivons ainsi à Asheville, capitale de région du sud-ouest de la Caroline du Nord. Mais ce qui nous attire surtout ici, c’est Biltmore Estate avec son château dont les photos nous ont tout de suite interpellés... Cette demeure de 250 pièces fût construite en 1865, pour George Vanderbilt, au milieu de la plus grande propriété privée des U.S.A qui accueille de nombreux jardins, une ferme, des échoppes, un vignoble avec ses chais que l’on peut visiter (dégustation gratuite... le Festival of flowers, rosé de l’année, possède des arômes particulièrement évocateurs), des restaurants et un hôtel de luxe. De nombreuses activités de plein air sont proposées, mais nous en resterons à la visite du château (de sa partie visitable, car il s’agit d’un travail constant de rénovation pour remettre les principales pièces en l’état où elles étaient du temps de Mr Vanderbilt, milliardaire philanthrope. Ce sont ses héritiers directs qui gèrent aujourd’hui cette propriété et surveillent la rénovation, en fournissant de nombreux objets et meubles familiaux. Bien sûr, certaines pièces sont magnifiques, et il est également intéressant de visiter les communs, et découvrir de nombreuses innovations technologiques à la pointe du progrès à cette époque-là. Malheureusement photographies interdites à l’intérieur...
Bien sûr, n’allez pas croire que nous avons fait toutes ces visites d’une seule traite ! Mais vous comprenez aisément que nous ne nous sommes pas ennuyés à Boone. Toutefois, pour en vous faire le récit, l’aspect chronologique de nos visites ne présente aucun intérêt...
J’y prends goût à vous raconter tout cela... C’est tellement passionnant d’essayer de transmettre ce que nous avons la chance de découvrir...
A bientôt,
Agnès