Je préviens, ce post va être long (texte et photos) mais je ne pouvais pas faire autrement, vous allez le voir !
Une semaine avant mon départ, j’avais réservé un trek de deux jours dans les montagnes de Mae Tang au nord de Chiang Mai. La veille de mon départ, l’agence me contacte pour me dire qu’il y a eu un problème, que comme j’étais seule, il ne m’avait pas affectée tout de suite à un groupe, puis grosso modo oubliée. Résultat, on me propose un autre trek pas du tout intéressant – je commence à m’énerver gentiment (enfin, vous me connaissez ^^) et au bout de 30 minutes de négociation, on me propose le trek que je voulais mais il me faudra le faire seule avec un guide. N’étant pas très à l’aise avec l’idée de me retrouver seule en montagne avec un Thaï puis au beau milieu des tribus sans eau ni électricité (et sans signal réseau pour appeler au secours – Humour maman !), je demande à boire un verre avec le dit guide avant le départ la veille, histoire de me faire une idée. Ok, il a l’air clean et je n’ai pas vraiment envie d’annuler donc let’s go !
Il m’explique qu’étant donné que je suis seule, ça l’ennuie un peu de faire le parcours classique touriste. Il me propose donc de faire un trek de 5h de marche pour arriver au village d’une tribu Lahu où il connait quelques personnes. Avantage de l’affaire, 0 touristes et donc l’occasion de découvrir des ethnies d’origine birmane que normalement personne n’approche ! Ca me tente bien et encore plus quand il accepte ma demande : m’emmener voir des femmes girafes, pas très évidentes à approcher !
Le lendemain, nous démarrons par un tour au marché pour pouvoir apporter des provisions (viande et poissons essentiellement) à la tribu Lahu. Je suis accompagnée de mon guide Nicky et de notre chauffeur de voiture et compagnon d’aventures Gosson ! Nicky accepte sur al route de faire une halte à la ferme aux orchidées dont j’aperçois le panneau au loin ! Cool, on va pouvoir voir des papillons ! Après déjeuner, la marche est rude ! Mes deux gardes du corps (baptisés Big Budha 1 et Big Budha 2) sont très drôles, et après avoir vu les femmes girafes (impressionantes) et avoir marché tout l’après-midi, nous arrivons au petit village Lahu où nous allons passer la nuit.
Là, c’est le choc : 10 cabanes, des cochons, des buffles, des poules, personne me ressemblant de près ou de loin et tous les visages tournés vers moi... Le choc se poursuit quand on me présente la maison (cabane) où je vais loger et alors le must : les WC (enfin, le terme correct serait trou dans le sol -OMG, I’m gonna die ^^). Et au final, au bout de quelques heures à jouer avec les enfants dans la rivière (et me doucher du coup), je me dis que ça ne va pas être trop mal en fin de compte ! Karel qui m’accueille chez elle, amie de Nicky, est très gentille. Je l’aide à préparer à manger avec Gosson (admirez la cuisine !) et sensible à ce geste de ma part, on la voit partir en courant puis revenir avec un habit traditionnel lahu pour... MOI ! Car je le mérite comme elle l’expliquera plus tard à Nicky. Détail, les femmes lahu mesurent à peu près 1m45 de haut, je vous laisse donc imaginer le résultat du costume traditionnel sur moi ! Après avoir diné, quelques enfants viennent autour de moi, assise à la table, et commencent à regarder ma tablette, se demandant à quoi ça sert ! Je me souviens à temps que j’y ai chargé le dessin animé « 1001 pattes » et alors là les amis, c’est le grand moment de mon trek. Je finis entourée de 4 enfants, dont un couché sur moi à regarder ce film d’animation qu’aucun ne comprend, mais ils ont les yeux grand ouverts, rient, me demandent (avec des signes, comme ils peuvent) si tel personnage est gentil ou si celui-là est méchant. Karel est très touchée que je m’occupe des enfants et me réserve une surprise pour le lendemain.
Au réveil, super petit dej à base... de maquereau, de riz et d’une espèce d’omelette aux herbes ! Hum, pas simple mais bon ! Ouf, y’a de l’ananas pour finir ! Peu avant le départ, Karel vient me voir et me fait comprendre qu’elle m’a trouvé un prénom Lahu. Ce sera « Natjcha » ce qui signifie « Magnifique soleil » (I knoooow !). Je suis très touchée et je la remercie mais elle ne s’arrête pas là. Nicky traduit au fur et à mesure: Karel a été très sensible au fait que je m’occupe des enfants la veille au soir et que je l’aide dans la maison ; elle souhaite donc m’offrir son bracelet pour me remercier (bracelet qu’elle portait déjà à mon arrivée, en argent, sculpté, très beau, je lui en avais d’ailleurs fait la remarque pendant le dîner mais sans aucune arrière-pensée évidemment). Naturellement, je refuse mais elle insiste, me disant qu’il me portera chance. Nicky me convainc d’accepter et me murmure discrètement que ce n’est quand même pas bien courant qu’un thaï donne gratuitement mais encore moins un membre d’une tribu montagnarde.
Je repars donc du village complètement chamboulée par ces moments incroyables que je viens de vivre ; dur dur de dire au revoir aux enfants et à Karel...
Mais Nicky a tout prévu pour me remonter le moral : une descente de la rivière en bamboo rafting, un radeau fait de bambous. Un voyage de trois heures équivalent aux descentes de l’Ardèche mais en version thaïlandaise (dans la jungle et en radeau, non pas en canoë) ! Je voyage en grande VIP puisque j’ai mes deux big budhas pour manœuvrer tandis que je bronze et admire le paysage
Au bilan : deux jours merveilleux où j’ai eu la chance de voir et de vivre ce que les touristes ont rarement la chance de vivre de cette façon, aussi personnelle et touchante. Les photos exprimeront ça mieux que moi ! Enjoy