blog d'un Lusisien en Vadrouille

Newsletter No 14 (Philippines)

Le 16/04/12, 15:31

28.2611197259.21527828125

Magandang umaga ho à toutes et à tous,

J'aurai pu dire "good morning " car ici la langue officielle est l'anglais.
Mais attention, en version philippine je dois leur faire répéter 2 à 3 fois avant de trouver les syllabes qu'ils ont avalées.
Impression étrange en arrivant à l'aéroport: des centaines de personnes attendent autour du carrousel des bagages.
Mais pas de sacs à dos, pas d'étrangers, nous sommes les seuls de l'aérogare?!?
On sort, c'est tranquille, personne pour nous harceler.
Sur les conseils du LP on trouve le jeepney qui va nous emmener au métro aérien tout proche.
Dans ce drôle de bus, on tombe sur un jeune homme à l'image des futurs philippins que nous allons croiser:
Souriant, il nous indique le prix de la course et se propose de nous guider vers la station de métro qui est sur son chemin.
On paye le jeepney au tarif local, 8 pesos et demi. Dans le métro, on nous aide à remettre nos lourds sacs sur nos épaules.
Ah, mais c'est quoi ce pays ou les gens sont gentils? Pas moyen de râler alors?
Dans les rues de Manille, pas de deux roues, on te laisse traverser les rues, les conducteurs de taxi te donnent la bonne direction, décidemment on à changé de planète.
Heureusement car on va se rendre compte que tous les facilités pro-touristes n'ont pas cours ici.
Okay, on va revenir aux fondamentaux, autrement dit système démerde avec prise de renseignements auprès du passant qui passe.
Un exemple, tu veux prendre le bus pour aller dans le nord, et bien tu dois chercher dans cette immense ville la station qui va bien, sachant qu'il y a plein de compagnies et que chacune dispose d'une ou plusieurs stations.
C'est la que la gentillesse des philippins est appréciable.
Pour les longs trajets en ferry, tout est regroupé sur un site web lent, buggé, qui te donne une erreur oracle comme résultat après deux heures de bataille. On verra donc plus tard à tester ce mode de transport.
Coté nourriture, c'est vraiment pas terrible: soit bouffe de rue sans intérêt, quelques restos huppés, mais surtout des fast-food à foison. J'ai jamais vu autant de mcdo, kfc, pizza hut, jollibee et autres chaînes locales.
Un fast-food tous les 100 mètres semble être une norme et l'embonpoint des philippins s'en ressent.
Pour alterner avec le néanmoins excellent big mac, nous avons trouvé une chaîne à sushis, formule buffet à 400 pesos.
M. et moi aimons bien ce jeu et on leur fait plein de trous dans leur convoyeur de plats pour 1000 pesos chacun. Après on s'arrête, question de courtoisie et de réputation de la France.
On réussira finalement à trouver l'unique sleeper bus pour Vigan, au nord ouest. Pas de vietcong qui te hurle dessus dès que tu montes dans son bus, tu te débrouilles à trouver ta place.
Mais pourquoi la clim est toujours glaciale dans ces contrées?
Pas de couverture cette fois, bagages en soute, des fuites d'air de tout coté, je gagne une nuit sans dormir et un rhume à venir.
Chance, grâce à la ponctualité approximative des transports, on arrive avec 4h d'avance.
Vous vous êtes déjà retrouvés débarqués d'un bus à 4h du mat au bord d'une nationale? On voit le panneau "Vigan 1km" et une accueillante gargote ou je dégusterais très très lentement un café bien chaud. Note pour les amateurs: le café philippin est excellent.
Vigan est célèbre pour ses maisons "espagnoles", rez de chausse en pierre et un étage en bois à grandes fenêtres coulissantes.
On peut s'y balader en calèche, dans les rues paves de la cite historique.
La belle place centrale façon "place d'armes" et son antique cathédrale sont un poil gâchées par les enseignes rutilantes du macdo et du jollibee.
Finalement pas grand chose à faire et a voir par ici. On veut tenter la plage mais bien sur ce jour-la le ciel nous gratifie de nombreuses averses.
Mais qui est dans l'hôtel avec l'unique piscine du coin? Donc on en profite entre deux averses. Rajoutons qu'il y avait avatar à la télé.
En extra, je me remémore les boites de "singe" que mon père ramenait de la caserne quand j'étais enfant. Ici, ils en raffolent aussi mais la recette et le goût sont différents.
Sagada, dans la Cordillera, à 200 km de la. Cela sonne bien sauf que si tu n'as pas ton 4x4 perso tu dois redescendre sur Baguio (7 h de bus), puis remonter (à nouveau 7 h de bus de montagne).
Ce que l'on fait en deux jours. L'occasion de voir à Baguio l'étonnant défilé des étudiants fraîchement promus, dans un style à l'américaine. La moitié des habitants (500 000) sont des étudiants.
Il y a un monde fou et les familles sont venues de loin voir leurs enfants chéris revêtus de leur cape noire et du traditionnel chapeau carré. Ce soir, les karaokés vont fumer pour la prom night avant 2 mois de vacances d'été.
Les hotdogs du jollibee ont du mal à passer chez M. Maux de ventre, maux de tête, extrême fatigue, va falloir ménager ma monture. Un hôtel à 200 mètres du bus pour Sagada c'est bien non? Hôtel ou tu peux payer à l'heure, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, tant le commerce du bip (censure) est évident aux philippines, avec des tas de bars ou des filles peu farouches attendent.
De plus, la philippinoise est du genre à mater sans se gêner. NON, je ne suis pas un homme objet, j'ai un coeur...de glace Wink
On prend le bus de bonne heure pour grimper dans ces fameuses montagnes. Il fait grand soleil et les paysages traverses sont magnifiques.
Et on arrive...sous la pluie. Sagada, y'a que deux rues, c'est pas compliqué. On ne tarde pas à trouver une guesthouse à deux pas du tourist center. Quoi, y'a pas de fast-food? Et comment qu'on va faire nous?
Déjà que le logement aux philippines est un poil cher, 500 pesos la chambre pourrie et 1000 pesos la boite à chaussures basique.
La solution réside dans les spaghettis que l'on peut accommoder de moult façons.
Le lendemain matin, grand soleil. On en profite pour se dégourdir les jambes.
On rencontre Giovanina et Woody, couple italo-americain hyper sympa. Cela tombe bien car G. cherche du monde pour faire un tour dans les grottes, son mari étant soi-disant fatigué, la chochotte.
Et c'est parti pour une rando-speleo dans les grottes de Sagada. Les entrées sont gardées par de petits cercueils, rites funéraires du temps ou les églises et les cimetières n'avaient pas encore colonisé ces îles.
Certaines personnes continuent cette tradition, elles sont momifiées ou décharnées avant d'être mise en position foetale dans ces petites boites.
4 heures techniques et physiques plus tard, on débouche dans une autre grotte, heureux de revoir la lumière du jour. Mais pourquoi j'ai regardé le film "the descent" avant de partir?
On dînera (des pâtes) avec nos amis d'un soir, l'occasion pour Woody de se rappeler son passé d'étudiant à Paris et pour moi de balbutier des brides d'italien.
C'est de nouveau sous un franc et chaud soleil que nous irons direction Aguid et ses célèbres terrasses.
Le temps d'un pique-nique ou M. s'améliore dans l'ouverture de boites de conserve avec un couteau et un orage gronde au loin.
Okay, clic clac, prises de vues sans soleil et on s'en retourne, trop tard pour éviter la douche. Encore une fin de journée arrosée.
Banaue et Batad, deux autres sites classes a l'UNESCO pour leurs terrasses, ne sont pas très loin d'ici. On décide de s'y rendre.
Le trajet pour Banaue se fera sur le toit du jeepney. C'est la règle, il part quand il est plein et le toit ça compte aussi et tu payes le même prix.
Déjà que la rando-speleo avait réveillé et meurtris plein de muscles inutilisés, le toit du jeepney nous déglingue pour de bon le fessier.
Tels des cowboys ayant fait 24h de cheval, nous débarquons fourbus à Banaue, qui ne sera jamais ville classée tant cette petite ville est moche, avec des bicoques de tôles rouillées qui ornent toute la route de la vallée. Beurk.
Vacances scolaires, semaine sainte hyper suivie par une philippine catholique très pratiquante, les philippins montent vers le nord pour prendre du repos et du bon air.
M. et S. vont-ils trouver un logement pour la nuit? Vont-ils arriver à se nourrir décemment dans un endroit sans fast-food? S. trouvera t-il du bon café?
Retrouvez la réponse à toutes ces questions dans le prochain épisode.

A+

S.

Voir les photos : Philippines - Viguan ]

Posté par ceeeeb

Newsletter No 13 (Vietnam et ses merveilles)

Le 16/04/12, 11:09

28.2611197259.21527828125

Xin chao à toutes et à tous,

Petit retour en arrière pour vous dire que le paysage de la passe de Hai Van nous l'avons bien vu de jour grâce à un ex-vietcong zèlé qui s'est mis à gueuler à 6h du mat dans le bus en arrivant à Danang pour nous regrouper dans un autre bus.
Les vietnamiens ont le souci de la rentabilité et les compagnies négocient leurs colis humains à grands coups de tel portable.
Quoi, tu as 3 coqs et moi 10 rosbeefs. Okay, on va les mettre avec le gros pack de heineken.
A Hue coule une rivière au nom évocateur, la rivière des parfums.
Hue c'est aussi la capitale des empereurs vietnamiens avant l'ère communiste.
Nous avons fait la visite de l'ancienne citadelle, une énorme superficie en plein centre, fort ravagée par les guerres récentes.
L'expo et la visite nous font imaginer le faste qu'il régnait ici autrefois.
C'est aussi ici que nous allons étudier, comparer et choisir notre croisière dans la baie d'Halong.
Nos petits efforts quotidiens depuis plusieurs mois nous ont permis de mettre des cacahuétes de coté.
C'est décidé, on se fait plaisir, on se lâche, ce sera la croisière deluxe! Yes on y croit.
On prend un bus de nuit pour Hanoi, nous arrivons fatigués mais contents car à temps pour attraper l'autre bus de l'agence qui nous emmène à Halong city.
Midi, ça y est, on y est! La baie s'offre à nos yeux.
Ah non, ça c'était dans nos rêves car notre super agence a oublié de mentionner que la bruine et le brouillard s'étaient invités eux aussi depuis plusieurs jours.
Les jonques restent a quai, on jouera au uno avec un couple de suisses ( avec un fort accent suisse trop drôle) .
Déjeuner banal sur le bateau quand même puis a 16 heures on t'offre le choix de repartir à Hanoi ou d'attendre demain l'éclaircie promise, dans un resort grand luxe.
On tenté l'hôtel, on veut la voir nous cette baie, non mais.
Ah, petite parenthèse, ne vous mettez pas à table avec des chinois car ils sont adroits et rapides avec des baguettes. Tu attrapes une crevette qu'ils en ont mangés 12.
Le resort de luxe, qui moisit lentement mais sûrement dans ses malfaçons et son humidité, n'activera son groupe électrogène que pour notre venue.
Le lendemain matin, surprise, c'est dans le noir de la salle de bain deluxe que j'oeuvrerais.
Heureusement, une remarquable connaissance de mon moi extérieur me permettra de faire pipi sans rajouter plus d'humidité au sol.
Le ciel est un poil plus dégagé, la jonque part, les îlots se dévoilent au dernier moment dans la brume. Cela a du charme aussi.
Et ceux qui veulent voir des photos de la baie sous le soleil n'ont qu'à regarder sur internet, na!
On visitera une énorme grotte très bien mise en valeur par des éclairages colorés, et ou les esprits imaginatifs peuvent facilement voir qui des animaux, qui des aliens,...
Ensuite petit tour en kayak autour et au travers des îlots, 1969 pour être précis, chiffre officiel qui comme par hasard correspond à la mort de oncle Ho.
Respect aux îlots dynamites pour l'histoire.
La jonque navigue un peu pour aller à son point d'ancrage pour une nuit à bord. Enfin seuls, euh, avec les 20 autres jonques amarrées alentour.
Trop petite cette baie ou quoi ?
Le lendemain la croisière ne s'amuse plus du tout. Apres la visite de la fabrique de perles inopinément sise juste à coté du mouillage, le brouillard en remet une grosse couche. On ne voit rien à 30 mètres.
A ce moment on rentre dans la twilight zone, ou 4 eme dimension en version française: Notre bateau fait des s, des ronds.
La guide, toute penaude, nous demande si par hasard quelqu'un aurait un gps because le captain est aux fraises.
5 minutes plus tard, je lui montre que nous sommes à 10 km plein sud du port. Le capitaine me sourit niaisement.
Vade rétro satanas l'autre avec son N8 et son autre truc rond avec une aiguille marquée N que j'ai la même déco sur le tableau de bord de mon rafiot mais que je demande à quoi cela peut bien servir.
Avec l'aide d'un petit nantais, nous arriverons après une heure d'errements à faire assimiler le nord à un membre de l'équipage.
Il va donc assister le capitaine, traduire par " touche pas la barre petit con". Miracle, on tient un cap en ligne droite et 2 heures plus tard nous sommes un des rares bateaux à rentrer au port.
On me rend mon N8 et ma boussole avec un inaudible merci, faudrait voir à pas perdre la face non plus.
On est à la bourre, on fonce pour le déjeuner toujours banalissime mais on fera en chemin une halte salutaire pour le chauffeur qu'ils disent, dans une fabrique de céramiques. No comment.
Bien sur on va demander un dédommagement à l'agence. Quoi, vous avez deviné la réponse ? Bin oui, ils nous remboursent des cacahuétes.
Ils sont sourds à tout argument, responsables de rien. Je leur laisse les cacahuétes en leur promettant de les bombarder de reviews salées sur les forums ou ils apparaissent.
A ce propos, chères lectrices et chers lecteurs, si vous avez quelques minutes à perdre, n'hésitez pas à poster des avis négatifs (même bidons) sur la société vietlines et la croisière Ha Long Dragon Cruise.
Ah que ça fait du bien une petite vendetta, je devenais trop gentil moi dans ces pays bouddhistes.
On se pose un jour a Hanoi dans une usine a backpackers extrêmement bien huilée, j'avais encore jamais vu cela auparavant. Avec le breakfast à volonté s'il vous plait.
Pain, beurre, confiture et café, plaisirs simples dont je me remplirais la panse. C'est donc d'un pas léger que nous irons à la gare, têtus que nous sommes à vouloir prendre le train.
Trains couchettes spéciaux pour touristes: trop chers. Trains couchettes normaux : complets. On choisit de faire comme le peuple, banquette en bois dur pour la nuit.
Et comme le peuple nous arriverons fatigués et démontés à Lao Cai.
Mon voisin avertit l'oie blanche que je suis qu'a la sortie de la gare une foule de rabatteurs vont me proposer un mini-van pour aller a Sapa.
Très gentil, il m'indique le prix de la course normale en bus. La tension monte, un Stéphane avertit en vaut deux.
Couteau entre les dents, on résiste à la pression de la noria des rabatteurs et on fonce tête baissée jusque qu'à la place des bus.
1er bus, 4 fois le prix? Hein quoi, il peut répéter le monsieur? Il répète le même prix avec un grand sourire, avec les voyageurs à la fenêtre, spectateurs attentifs d'une arnaque annoncée.
Le bus repartira sans nous!
2eme bus, même scénario! Mais c'est quoi cette manie?
Retour chez les minis-bus, j'annonce, un poil excèdé j'avoue, mon prix haut et fort et finalement un chauffeur cédera. Non mais!
Sapa est réputée pour ses paysages de rizières en terrasses. Le temps est couvert, le plafond est bas, on voit que dalle.
Mais on s'en fout car à ce stade du voyage, les corps sont fatigués, la nuit a été infernale et on fera une méga sieste.
Le lendemain, carte et boussole en mains, on fera un petit tour dans les collines environnantes.
Rien n'est fait pour aider le randonneur donc on suivra discrètement un autre groupe avec ses "guides".
Car l'autre singularité de Sapa ce sont les tribus des montagnes, les H'mong en premier lieu, et il est extrêmement difficile d'échapper à ces petits bouts de femmes en costume traditionnel noir.
D'ailleurs, le lendemain, on se fera accompagner par 4 de ces gentilles dames.
Elles nous guideront a travers les rizières et les villages sur plus de 12 km aller dans l'espoir d'une vente.
Sa, la plus âgée, devra rebrousser chemin bredouille. Zi, jeunotte enceinte de 6 mois mènera la troupe.
Of course, on leur achètera des souvenirs et elles repartiront guillerettes pour 12 km et plus vers leur village.
Fin de journée, on fera le retour dans la bruine et le brouillard, temps classique.
Le lendemain je me heurte à l'administration vietnamienne, à savoir un péage sur le chemin de trekking.
Hier nos 3 accompagnatrices nous avaient fait prendre des chemins de traverse car l'argent récolté aux péages n'est pas destiné aux tribus.
De plus, elles se dissociaient volontiers des vietnamiens. Je refuse de payer.
Certains diront que le Steph est radin, têtu, un peu con sur les bords mais M. appréciera beaucoup le parcours off road à l'azimut que l'on fera à travers les collines.
C'est l'heure de retourner à Hanoi pour claquer tous nos dongs restants dans les douceurs de "chez fanny", glacier français. Une tuerie!
Petit tour de la ville en attendant de prendre l'avion.
Une fois n'est pas coutume je finirais sur une petite diatribe à l'encontre du Vietnam. J'ai de quoi comparer, encore plus en écrivant ces lignes depuis les Philippines.
Je trouve que tous ces "professionnels" du tourisme et de l'hôtellerie, n'ayant que le dollar comme religion, te gâchent très rapidement le plaisir de visiter ce vaste pays très contrasté.
Vous vouliez voir la baie d'Halong, le mieux est de la survoler. Faites un tour dans le delta du mekong depuis le Cambodge et basta.
Hanoi la surpeuplée concentre tous les défauts de ses voisins sans avoir repris les qualités.
On a droit aux incivilités d'usage a new delhi avec en cadeau bonus une totale indifférence et des gens qui font la gueule comme dans le métro parisien.
Et je ne parle pas de la corruption quasiment officialisée. Oncle Ho s'est retourne plusieurs fois dans son mausolée.

Viendez, je vous emmène aux Philippines.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Viêt Nam - HAlong ]

Posté par ceeeeb

Newsletter No 12 (Good Morning Vietnam)

Le 16/04/12, 9:49

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Good morning Vietnam

Et oui, c'est à bord d'une petite embarcation typique du delta du mekong que nous nous sommes infiltrés discrètement chez les viets, une gentille république démocratique socialiste fière de son drapeau rouge et qui te confisque ton passeport dans chaque hôtel.
Nous voulions faire dans l'original en passant une frontière sur l'eau.
Un petit tour bien organisé pour découvrir la vie du delta.
A bord de notre barquette, nous sommes des spectateurs privilégies de la vie quotidienne des innombrables canaux qui irriguent toute la région.
Les maisons sont posées sur des pilotis pour compenser la crue importante du fleuve pendant la saison des pluies. Pour les plus riches, écran plat, clim et eau chaude, les pauvres se contenteront d'une ampoule au mieux et de l'eau de la rivière pour tout faire, avec de la pierre d'alun pour la purifier.
Pour notre 1ere étape à Chau Doc, nous avons droit a un orage aussi subit que violent. Des trombes d'eau et les rues se remplissent de 10 cm d'eau.
On partage ce tour avec un couple de québecquois retraités. Tabernac, c'est un régal de les faire parler ceux-la avec leur accent. Un jeune suisse qui a tout fait tout vu et une jeune photographe allemande armée d'objectifs que tu croirais des télescopes complètent ce petit groupe.
L'allemande a des faux airs d'Emmanuelle beart (jeune of course genre manon des sources).
Tour grand luxe, on a droit au petit dej, avec du pain, héritage français, pas terrible, du beurre, pas mieux et de la confiture passable. Et le fameux café viet, extra noir, extra fort. Comme on a 4000000 de dongs, on peut se le permettre.
On visitera successivement dans ce tour une ferme d'élevage de poissons, un atelier de tissage de nattes de plages, un atelier de fabrication de noodles de riz, le marche flottant de My Tho ou les bateaux arborent une pique en bambou garnie des produits qu'ils vendent, un autre atelier de fabrication de bonbons a la coco.
Nous avons une vue directe sur la vie de tous les jours des habitants du delta, pêche, lavage, cuisine, transport, et nous avons beau être le millionième bateau de touristes à passer, ils nous font coucou avec le sourire. Et c'est qu'ils sont photogéniques revêtus de ce qui sert chez nous de pyjama. Le chapeau pointu de paille fait aussi son apparation comme accessoire traditionnel. Les écoliers en uniforme sont aussi de la partie.
Bon ils sont tellement enthousiastes à nous saluer que je me demande s'ils n'auraient pas un cours d'instruction civique concernant l'accueil des étrangers ?
On aura bien appris à trinquer aussi. "Yo", ce n'est pas le diminutif d'un de mes filleuls adorés, mais le "santé" d'ici. 15 yo plus tard, notre hôte dans la maison de village ou nous faisons halte invite le trio franco-germano-suisse à aller se coucher.
Fallait pas nous donner un sachet d'alcool de riz non plus!
Okay, c'était le deuxième, il était vide et on allait attaquer ceux des autres tables parties lâchement se coucher. Hic.
On finit le tour en arrivant par bus à Saigon, oups, Ho chi minh ville, pardon oncle Ho. Chemin faisant, j'avais été frappé par la quasi absence de voitures particulières sur la route, impression confirmée à Saigon, la ville du deux roues. Pareil, tout le monde s'évite mais ici c'est très impressionnant et cela ne te donne pas envie de louer un deux roues.
Mince, comment ils vont faire plus tard vu qu'il y a 0 places de stationnement dans cette ville agréable ?
Apres le ca kho to, on goûtera au banh xeo, pancake frite huileuse fourrée à la crevette, soja et autres herbes inconnues. Pas mauvais mais c'est loin de valoir une crêpe salée bretonne.
Tiens, a ce propos, on commence à développer un syndrome "je mangerais bien ci, ça me manque", dont les symptômes sont un fort salivage devant les menus des nombreux restos français du coin, ou bien dans les rayons import des minis market. Je prépare une liste de plats pour mon retour en décembre, histoire de reprendre les 8 kilos perdus.
Bon, il valait mieux manger léger avant d'aller visiter le musée de la guerre: un peu de matériel capturé, un étage complet de propagande communiste, et deux étages remplis essentiellement de photos horribles, atrocités unilatérales commises par les méchants français et américains.
Bombardements à tout va, phosphore, napalm, agent orange, le génie humain n'a pas de limite quand il s'agit de tuer son prochain.
M. et moi échangeons nos impressions avec un fort accent belge une fois, histoire de ne pas trahir notre appartenance à une nation d'envahisseurs honnis.
Beaucoup de contrastes avec la visite des tunnels de Cu Chi, ou les guident se complaisent à vanter l'ingéniosité des vietcongs à fabriquer des pièges pour mutiler atrocement les soldats et à disparaître dans des galeries trop étroites pour "les gros culs américains et leurs M16 de pacotille", dixit notre guide s'exprimant dans un anglais correct après son passage à UCLA ! Un comble.
On retiendra de ces deux visites la bêtise humaine qui n'a pas de camp et un plaidoyer en faveur de la paix.
Apres tout cela, envie de détente, farniente et mer. Direction Mui Ne.
Pour la plage c'est raté! La houle a tout emporté dans la mer de chine, les hôtels se cramponnent à la rive a grands coups de béton ou de digues en sac de sable. En revanche, c'est le paradis du kite surfing, vent, vagues et de nombreuses propositions de stages. Avis aux amateurs, n'est-ce pas Fa!
Du coup nous sommes allés voir les immenses dunes de sable blanc et rouge travaillées par les vents.
Je vous avez dit que les cambodgiens vendaient leurs cotes au plus offrant, et bien ici c'est pire encore, les panneaux, les menus de toute une zone sont en russes, limite on doit payer en roubles.
Têtus nous sommes, on avait dit plage accueillante donc on monte à Nha Trang qui nous offre un joli front de mer et des rouleaux de plus de deux mètres que je qualifierais de...renversants, pour notre plus grand plaisir.
Nous logeons chez la mère grippe-sous, mémére ou plutôt mégère francophone ayant de forte notion de capitalisme et de rentabilité.
C'est d'ailleurs cette impression récurrente qui prédomine maintenant concernant nos "contacts" vietnamiens du secteur du tourisme. Tous les autres voyageurs rencontrés formulent aussi comme par hasard les mêmes griefs. Ces personnes sont super affables pour te vendre un truc, puis fermé comme une huître la transaction faite. Sans oublier le coté oursin si tu n'es pas preneur. Plus que partout ailleurs nous avons droit très souvent, trop souvent aux prix d'amis. La ou les indiens intervenaient spontanément pour défendre l'étranger abusé, ignorant des prix du marché, ici tu peux payer quatre fois le prix normal dans l'indifférence, ou la complaisance, générale.
Et c'est le pays le plus cher question transport et nourriture. En contrepartie, même les hôtels pas chers sont d'un bon standing, le meilleur rencontré jusqu'ici pour un prix identique.
Tant pis, on sera dans le rouge sur le budget vietnam, histoire de faire couleur locale Wink
On teste la spécialité locale de Nha Trang: j'ai nommé le bain de boue.
Eau boueuse à 40 degrés, bonne pour la peau, rinçage à l'eau minérale puis piscine a 39 degrés. Quand il fait chaud faut au moins cela.
Tiens j'ai fugacement une pensée pour ceux qui meurent de soif ou qui ont froid. J'ai honte.
Pour économiser, on prend un bus de nuit pour aller à Hue. 3 ou 4 couchettes étroites de front sur deux étages. Le bus vire sec, vibre et tressaute. Ce n'est pas notre première nuit en bus aussi on commence à fatiguer. Chance, on n'est pas radin sur l'activité sieste!
On passe la passe de la mer de nuages, sommet mythique escamote par un long tunnel que nous empruntons.
Je ne croyais pas à la légende qui veut que le temps change radicalement à cet endroit. E stupido Stephano, perche e vero.
Soleil et chaleur au sud, fraîcheur et grisaille à la sortie du tunnel.
Aye, je comprends mieux la motivation de oncle Ho à envahir le sud, à vouloir tester lui aussi sa planche de surf.
Brrr, dans la prochaine newsletter, biroute vous narrera son périple dans le ch'nord.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Posté par ceeeeb
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