Le 25/05/12, 11:20
85.89035588888957.959154966667
Nin hao à toutes et à tous,
C'est du chinois! Jamais expression n'a eu autant de sens que depuis notre arrivée sur le sol de Chine.
Et encore, on est passé par une phase d'acclimatation à Hong kong et on avait eu un aperçu de ce qui nous attendait.
On nous parle en mandarin, en cantonnais, en araméen. Panneaux indicateurs, menus, bus, trains, on n'y entend rien.
On calligraphie des symboles pour se faire comprendre, c'est parfois marrant mais souvent frustrant de perdre son temps à tourner en rond sans obtenir ce que l'on cherche.
Tout commence à Hong kong.
On quitte la ruralité des Philippines pour atterrir dans la modernité des gratte-ciels illuminés et leurs boutiques de luxe.
Carte hyper détaillée et dollars hongkongais en poche, on débarque dans le quartier cosmopolite des guesthouses, dont les rabatteurs sont...des indiens.
Bien sur ils nous mettent sur une fausse piste, petits coquins, on échange des amabilités et finalement on trouve notre 4 mètres carre (+ 1m carre de salle de bain,wc,douche).
Au fait monsieur google map, tu ne pourrais pas faire des plans intra-building car c'est la que le bat blesse ici.
Des sous-sols, des ascenseurs, des tours interconnectées, on s'y perd comme pour rire sans repères extérieurs.
Notre première grande activité sera d'obtenir le précieux visa pour la Chine, HK étant une région autonome.
Deux choix se présentent:
1) au prix normal tu tentes la voie officielle en fournissant tous les papiers qui vont bien, resa d'hôtels, parcours, billet de retour et actes de naissance des arriere-arriere grands-parents selon l'humeur du bureaucrate. Difficile dans le cadre d'un tour du monde.
2) pour un petit supplément, ton passeport et une photo suffisent. Comme quoi!
Mais dans les deux cas, notre beau pays des droits de l'homme bénéficie du délai maximal, 4 à 5 jours d'attente incompressibles.
Ben oui Nicolas, ne fallait pas inviter le tibétain en exil.
C'est même inscrit dans les agences de visa: "traitement spécial pour les français". Au moins ils ne parlent pas de solution finale.
Notre deuxième mission sera de mettre au point un parcours qui intègre un petit tour au Tibet.
Car pour cette région aussi beaucoup de tracasseries.
Obligation de prendre un voyage organisé avec guide pour obtenir le précieux sésame d'entrée qu'il faut demander au moins une semaine avant.
Of course les tours operators se délectent de cette situation, surtout quand on connait le vrai coût de la vie (hébergement,repas) là-bas.
Ces formalités faites, on peut enfin visiter HongKong. On profite des musées gratuits le mercredi pour se culturer un peu.
C'est surtout que notre séjour sera marqué par le sceau de l'infamie: une pluie quasi continue.
Adios la belle vue sur la baie depuis les montagnes environnantes. Bonjour les centres commerciaux et la vie underground.
M. en profitera pour acheter une paire de chaussures qui fera d'elle une star une fois de retour en France.
Accalmie nocturne, on fonce sur le bras de mer pour le spectacle des buildings et de leurs enseignes lumineuses.
On fera aussi la promenade sur l'avenue des stars.
Comme sur hollywood boulevard, on peut mettre ses mains dans les empreintes de Li shu yuan ou bien de Jing yen kong pour ne citer que les plus connus. Quoi, vous ne connaissez pas ?
Y'avait aussi une statue d'un type un poil plus musclé que moi, un dénommé Bruce Lee.
Grâce à un petit tuyau trouvé sur Internet (y'a 50 spots wifi au mètre carré), on visitera une expo sur la monnaie et la bourse au 55eme étage de la plus haute tour de HK island.
Deux pouilleux au milieu des costards cravates qui prennent des photos par les vitres au lieu de s'intéresser à la polymérisation du nouveau billet de 10.
Ca y est, nous avons les visas grâce à nos vraies fausses informations. On va pouvoir passer la vraie frontière.
Direction Gullin via Canton en bus de nuit version couchette.
On arrive tôt, direction une gargote qui vends des sticks de café et de l'eau chaude. Puis merci N8 pour nous amener à l'endroit supposé de l'hôtel.
Zip, zip. Alors la j'ai imité le bruit inaudible des 95% des scooters croisés ou évités de justesse.
Ils sont tous électriques, ça surprend énormément, on ne fait pas gaffe, d'autant plus qu'ils empruntent parfois le trottoir.
Apres une légitime sieste matinale induite par le bus de nuit, on fera la visite du parc de la ville, attraction majeure très prisée par les locaux en ce dimanche.
Le lendemain on tentera en solo d'aller voir les terrasses de riz de l'échine du dragon.
Quand je vous disais que la langue nous posait problème: on atteint péniblement l'entrée vers 15 h, trop tard pour une visite, d'autant plus que la spécialité chinoise est au rendez-vous, c'est a dire des prix d'entrées trop élevés.
C'est le pays de la rentabilité immédiate, on ne sait jamais si la province voisine se mettait à promouvoir une attraction concurrente.
Bref, c'est un échec cuisant, trafalgar, une berizina qui illustre nos difficultés à nous faire comprendre.
Okay, on tente le tour organisé sur la Li river. Cher aussi, avec des options qu'on nous indique une fois a bord du bus.
Hormis le radeau de bambous en plastique véritable pleine fleur, le décor est fabuleux tout comme la route qui y mène.
Rajoutez 50 mètres d'eau au fond de cette région et vous obtenez la baie d'halong, mais en 1000 fois plus vaste. Superbe.
Ce paysage est reproduit sur les paquets de cigarettes les plus vendus en Chine.
Il y a aussi quelques blancs dans ce tour mais en général on ne voit quasiment jamais de touristes.
On remonte vers Anshum pour aller voir les chutes de Huangguoshu. Un panneau annonce la couleur: site classe AAAAA (cote maxi) par l'office du tourisme chinois et une banderole proclame "Bienvenu dans l'un des plus beaux endroits de Chine". En anglais svp, Cela promet.
On y est en autonomes (j'ai du écrire une fois que nous étions têtus).
On débarque au tourism center pour y prendre un ticket (cher, vous vous en doutez).
Rusé, l'endroit est a des kilomètres des chutes, personne ne parle anglais malgré le quintuple A et on comprends qu'il faut acheter l'option navette (pour trop cher bien sur).
Sur le GPS, cela à l'air jouable à pieds. On se dirige sous des regards interloqués vers la première cascade.
Pour aller à la chute principale, M., inspirée par Ingrid de pekin-express, nous arrêtera 2 camionnettes. Bien joué ma belle.
Ce sont les plus belles chutes de Chine, on peut même passer de l'autre coté du rideau d'eau par un étroit tunnel rocheux taillé pour des chinois, ce qui me vaudra de rayer mon crâne tout bronzé.
On remonte à pieds vers la station de bus. On n'a pas pris l'option escalator. Attention, ceci n'est pas un trait d'humour, il y avait bien une option escalator.
Une grosse journée de bus nous attend pour remonter à Chendgu. De jour.
Le chinois ne roule pas très vite et il utilise indifféremment toutes les voies, y compris celle d'arrêt d'urgence pour dépasser négligemment les nombreux automobilistes qui roulent à 40km/h tout en téléphonant.
L'occasion d'admirer cette autoroute de montagne (avec des passages piétons), composée uniquement de ponts et de tunnels, résultat d'un travail titanesque.
L'occasion aussi de se demander si la Chine ne serait pas qu'un immense chantier immobilier, tant on peut voir partout des ensembles de tours d'habitation en construction, souvent de plus de 30 étages. 10% de croissance à faire rêver notre président. Ma petite entreprise ne connait pas la crise.
Ah oui, au passage, une bonne nouvelle pour VW: j'ai retrouvé les dix millions de santana vendues ainsi que le stock de couleur bordeaux et vert flashy. Ce sont des taxis.
Arrivés très tard à Chendgu, une dame nous entraîne à l'écart pour nous proposer sa guesthouse pas chère.
On va finalement y dormir dans une de ces tours, dans un appart transformé en chambres. Tiens le prix a doublé une fois rendu sur place, loin de tout.
Comme c'est drôle. On repart vers l'ascenseur et le prix redescend au tarif convenu.
Chendgu, c'est l'assommoir pour nous.
Après avoir cherché encore une fois pendant deux heures notre agence de voyage pour le Tibet, on y apprend que les autorités nous refusent l'entrée sous prétexte de tensions récentes a Lhassa. Cerise sur le gâteau, on perd 50$ en frais divers pour annulation, c'était dans le contrat.
Comme Google me crache une page d'injures quand je fais une recherche avec le mot Tibet, est-ce mes chers collègues peuvent vérifier pour moi si l'info est correcte.
Sinon on s'est fait entuber de 50$ en plus d'avoir bousillé notre planning. Ou bien cela fait partie du "traitement spécial".
Pour se détendre, nous irons voir d'inoffensives peluches blanches et noirs. Et des petits rouquins aussi.
On a maintenant du temps devant nous. On décide d'aller faire le chemin de pénitence du mont Emei.
Entre autres il faut que j'expie mon manque d'assiduité à la newsletter, même si nos rares accès à Internet sont consacrés à la recherche d'infos plus précises, très nécessaires ici.
J'espère aussi pouvoir troquer mes pêchés et mes défauts contre un peu de sagesse. Mais c'est pas gagné!
Allez, a+ pour de nouvelles aventures.
S.
C'est du chinois! Jamais expression n'a eu autant de sens que depuis notre arrivée sur le sol de Chine.
Et encore, on est passé par une phase d'acclimatation à Hong kong et on avait eu un aperçu de ce qui nous attendait.
On nous parle en mandarin, en cantonnais, en araméen. Panneaux indicateurs, menus, bus, trains, on n'y entend rien.
On calligraphie des symboles pour se faire comprendre, c'est parfois marrant mais souvent frustrant de perdre son temps à tourner en rond sans obtenir ce que l'on cherche.
Tout commence à Hong kong.
On quitte la ruralité des Philippines pour atterrir dans la modernité des gratte-ciels illuminés et leurs boutiques de luxe.
Carte hyper détaillée et dollars hongkongais en poche, on débarque dans le quartier cosmopolite des guesthouses, dont les rabatteurs sont...des indiens.
Bien sur ils nous mettent sur une fausse piste, petits coquins, on échange des amabilités et finalement on trouve notre 4 mètres carre (+ 1m carre de salle de bain,wc,douche).
Au fait monsieur google map, tu ne pourrais pas faire des plans intra-building car c'est la que le bat blesse ici.
Des sous-sols, des ascenseurs, des tours interconnectées, on s'y perd comme pour rire sans repères extérieurs.
Notre première grande activité sera d'obtenir le précieux visa pour la Chine, HK étant une région autonome.
Deux choix se présentent:
1) au prix normal tu tentes la voie officielle en fournissant tous les papiers qui vont bien, resa d'hôtels, parcours, billet de retour et actes de naissance des arriere-arriere grands-parents selon l'humeur du bureaucrate. Difficile dans le cadre d'un tour du monde.
2) pour un petit supplément, ton passeport et une photo suffisent. Comme quoi!
Mais dans les deux cas, notre beau pays des droits de l'homme bénéficie du délai maximal, 4 à 5 jours d'attente incompressibles.
Ben oui Nicolas, ne fallait pas inviter le tibétain en exil.
C'est même inscrit dans les agences de visa: "traitement spécial pour les français". Au moins ils ne parlent pas de solution finale.
Notre deuxième mission sera de mettre au point un parcours qui intègre un petit tour au Tibet.
Car pour cette région aussi beaucoup de tracasseries.
Obligation de prendre un voyage organisé avec guide pour obtenir le précieux sésame d'entrée qu'il faut demander au moins une semaine avant.
Of course les tours operators se délectent de cette situation, surtout quand on connait le vrai coût de la vie (hébergement,repas) là-bas.
Ces formalités faites, on peut enfin visiter HongKong. On profite des musées gratuits le mercredi pour se culturer un peu.
C'est surtout que notre séjour sera marqué par le sceau de l'infamie: une pluie quasi continue.
Adios la belle vue sur la baie depuis les montagnes environnantes. Bonjour les centres commerciaux et la vie underground.
M. en profitera pour acheter une paire de chaussures qui fera d'elle une star une fois de retour en France.
Accalmie nocturne, on fonce sur le bras de mer pour le spectacle des buildings et de leurs enseignes lumineuses.
On fera aussi la promenade sur l'avenue des stars.
Comme sur hollywood boulevard, on peut mettre ses mains dans les empreintes de Li shu yuan ou bien de Jing yen kong pour ne citer que les plus connus. Quoi, vous ne connaissez pas ?
Y'avait aussi une statue d'un type un poil plus musclé que moi, un dénommé Bruce Lee.
Grâce à un petit tuyau trouvé sur Internet (y'a 50 spots wifi au mètre carré), on visitera une expo sur la monnaie et la bourse au 55eme étage de la plus haute tour de HK island.
Deux pouilleux au milieu des costards cravates qui prennent des photos par les vitres au lieu de s'intéresser à la polymérisation du nouveau billet de 10.
Ca y est, nous avons les visas grâce à nos vraies fausses informations. On va pouvoir passer la vraie frontière.
Direction Gullin via Canton en bus de nuit version couchette.
On arrive tôt, direction une gargote qui vends des sticks de café et de l'eau chaude. Puis merci N8 pour nous amener à l'endroit supposé de l'hôtel.
Zip, zip. Alors la j'ai imité le bruit inaudible des 95% des scooters croisés ou évités de justesse.
Ils sont tous électriques, ça surprend énormément, on ne fait pas gaffe, d'autant plus qu'ils empruntent parfois le trottoir.
Apres une légitime sieste matinale induite par le bus de nuit, on fera la visite du parc de la ville, attraction majeure très prisée par les locaux en ce dimanche.
Le lendemain on tentera en solo d'aller voir les terrasses de riz de l'échine du dragon.
Quand je vous disais que la langue nous posait problème: on atteint péniblement l'entrée vers 15 h, trop tard pour une visite, d'autant plus que la spécialité chinoise est au rendez-vous, c'est a dire des prix d'entrées trop élevés.
C'est le pays de la rentabilité immédiate, on ne sait jamais si la province voisine se mettait à promouvoir une attraction concurrente.
Bref, c'est un échec cuisant, trafalgar, une berizina qui illustre nos difficultés à nous faire comprendre.
Okay, on tente le tour organisé sur la Li river. Cher aussi, avec des options qu'on nous indique une fois a bord du bus.
Hormis le radeau de bambous en plastique véritable pleine fleur, le décor est fabuleux tout comme la route qui y mène.
Rajoutez 50 mètres d'eau au fond de cette région et vous obtenez la baie d'halong, mais en 1000 fois plus vaste. Superbe.
Ce paysage est reproduit sur les paquets de cigarettes les plus vendus en Chine.
Il y a aussi quelques blancs dans ce tour mais en général on ne voit quasiment jamais de touristes.
On remonte vers Anshum pour aller voir les chutes de Huangguoshu. Un panneau annonce la couleur: site classe AAAAA (cote maxi) par l'office du tourisme chinois et une banderole proclame "Bienvenu dans l'un des plus beaux endroits de Chine". En anglais svp, Cela promet.
On y est en autonomes (j'ai du écrire une fois que nous étions têtus).
On débarque au tourism center pour y prendre un ticket (cher, vous vous en doutez).
Rusé, l'endroit est a des kilomètres des chutes, personne ne parle anglais malgré le quintuple A et on comprends qu'il faut acheter l'option navette (pour trop cher bien sur).
Sur le GPS, cela à l'air jouable à pieds. On se dirige sous des regards interloqués vers la première cascade.
Pour aller à la chute principale, M., inspirée par Ingrid de pekin-express, nous arrêtera 2 camionnettes. Bien joué ma belle.
Ce sont les plus belles chutes de Chine, on peut même passer de l'autre coté du rideau d'eau par un étroit tunnel rocheux taillé pour des chinois, ce qui me vaudra de rayer mon crâne tout bronzé.
On remonte à pieds vers la station de bus. On n'a pas pris l'option escalator. Attention, ceci n'est pas un trait d'humour, il y avait bien une option escalator.
Une grosse journée de bus nous attend pour remonter à Chendgu. De jour.
Le chinois ne roule pas très vite et il utilise indifféremment toutes les voies, y compris celle d'arrêt d'urgence pour dépasser négligemment les nombreux automobilistes qui roulent à 40km/h tout en téléphonant.
L'occasion d'admirer cette autoroute de montagne (avec des passages piétons), composée uniquement de ponts et de tunnels, résultat d'un travail titanesque.
L'occasion aussi de se demander si la Chine ne serait pas qu'un immense chantier immobilier, tant on peut voir partout des ensembles de tours d'habitation en construction, souvent de plus de 30 étages. 10% de croissance à faire rêver notre président. Ma petite entreprise ne connait pas la crise.
Ah oui, au passage, une bonne nouvelle pour VW: j'ai retrouvé les dix millions de santana vendues ainsi que le stock de couleur bordeaux et vert flashy. Ce sont des taxis.
Arrivés très tard à Chendgu, une dame nous entraîne à l'écart pour nous proposer sa guesthouse pas chère.
On va finalement y dormir dans une de ces tours, dans un appart transformé en chambres. Tiens le prix a doublé une fois rendu sur place, loin de tout.
Comme c'est drôle. On repart vers l'ascenseur et le prix redescend au tarif convenu.
Chendgu, c'est l'assommoir pour nous.
Après avoir cherché encore une fois pendant deux heures notre agence de voyage pour le Tibet, on y apprend que les autorités nous refusent l'entrée sous prétexte de tensions récentes a Lhassa. Cerise sur le gâteau, on perd 50$ en frais divers pour annulation, c'était dans le contrat.
Comme Google me crache une page d'injures quand je fais une recherche avec le mot Tibet, est-ce mes chers collègues peuvent vérifier pour moi si l'info est correcte.
Sinon on s'est fait entuber de 50$ en plus d'avoir bousillé notre planning. Ou bien cela fait partie du "traitement spécial".
Pour se détendre, nous irons voir d'inoffensives peluches blanches et noirs. Et des petits rouquins aussi.
On a maintenant du temps devant nous. On décide d'aller faire le chemin de pénitence du mont Emei.
Entre autres il faut que j'expie mon manque d'assiduité à la newsletter, même si nos rares accès à Internet sont consacrés à la recherche d'infos plus précises, très nécessaires ici.
J'espère aussi pouvoir troquer mes pêchés et mes défauts contre un peu de sagesse. Mais c'est pas gagné!
Allez, a+ pour de nouvelles aventures.
S.