Il me reste 4 jours a Nairobi, j’aurais bien organise une autre sortie de 3 jours mais je ferai les autres parcs avec mon Overlanding et puis c’est 300 $ minimum. Les rencontres au Wildebeest sont toujours aussi sympas, ce n’est pas désagréable de me dire que je vais rester là les prochains jours, il a toujours du monde pour m’accompagner faire des sorties la journée. Je pars une après-midi visiter un orphelinat en périphérie de la ville avec deux hollandaises. Nous faisons les courses au supermarché avant pour leur amener de quoi se nourrir et se laver pour quelques jours. A l’arrivée c’est toujours la furie, les enfants courent derrière la voiture. Je n’ai pas le temps de sortir que déjà trois enfants s’accrochent a ma jambe, mon cou... la distribution de biscuits va me sauver, ouf !
La plupart sont orphelins, certains du SIDA, d’autres ont été envoyés ici car ils étaient mal traites ou parfois non nourris, souvent proches de la mort. Le centre n’a que 5 ans, les enfants les plus âgés ont 12-13 ans. Le directeur du centre est un homme qui a le cœur sur la main, il a tout monté tout seul. Une autre après-midi sera consacrée au marche masaï au centre de Nairobi, ou on peut trouver tout l’artisanat typique masaï, je ne peux et veux pas vraiment acheter quoi que ce soit, je serai obligée de porter tout ca pendant les 4 prochains mois. Les sculptures et les batiks sont magnifiques. Je demande les prix par curiosité, la batik qui doit faire 2 mètres sur 1 est annoncée à 15 000 Shillings ! C’est un prix de Mzungu à coup sur ! J’essaie de marchander, mon dieu, il faut savoir être patient. Ils essaient de te vendre toute leur marchandise, ils ajoutent toujours quelque chose à ce que tu as choisi et marchande pour te faire croire qu’ils ont fait baisser les prix. Bref, c’est l’embrouille et ca commence à me fatiguer, après tout je n’en veux pas de cette batik, ni de cette sculpture, ni de ces tongs, ni de ce bracelet ! Je décide d’abandonner mais le souci c’est qu’eux n’abandonnent jamais et te pourchassent en te donnant toujours un nouveau prix pour un nouveau lot de souvenirs. Une amie kenyane essaie de m’aider à négocier, ils commencent un peu à être trop insistants pour moi. Mince c’est 3 000 ou rien ! C’est 30 dollars, plutôt raisonnable comme prix si ca ne lui convient pas ok, ce n’est pas grave ! Le gars le prend mal et commence à être franchement désagréable, voire violent du moins dans ces propos, on s’en va, je me sens mal. Désormais, je ne demanderai plus jamais à savoir un prix, je veux partir. Mais 30 minutes plus tard le marchand revient s’excuser de son comportement et m’offre la batik pour 3000 shillings, je ne comprends plus rien et décide de l’acheter pour clôturer l’incident. Je n’aime pas du tout ce genre de stratégie mais je ne pouvais guère refuser un prix que j’avais défini moi-même. La dispute me parait du coup complètement inutile ??
Nous rejoignons ensuite le groupe de micro finance qui organise un match de foot contre les locaux à Kibera, connu pour être le plus grand bidon ville du continent que nous décidons de visiter pas très intéressées par le football. C’est immense en effet, des millions de personnes vivent ici entoures de décharges. Je retrouve parfois l’ambiance asiatique des Philippines, la saleté, la puanteur, la pauvreté est partout. Comment font ils pour tenir le coup entasses comme ca les uns contre les autres ? C’est la loi du plus résistant, mais le partage fait partie de leurs mœurs et heureusement. Si le cousin arrive à gagner quelques shillings, il doit les partager avec ses cousins ! Beaucoup de personnes attendent dans la rue, n’ayant rien à faire, il n’y a pas assez de travail pour tous. Les enfants sont livres a eux-mêmes et courent dans les rues étroites, je ne sais pas comment ils font pour se retrouver. Sur la colline, le point culminant de Kibera, nous découvrons dépitées l’ampleur du désastre, le bidon ville s’étend à perte de vue, au loin, des nouveaux bâtiments que le gouvernement a construit pour aider les familles les plus en difficulté avec des loyers très avantageux. Mais les logements sont tellement sollicites que ce n’est pas les plus nécessiteux qui en profitent mais ceux qui ont le plus de contacts. La corruption pourrie les aides du gouvernement ou des associations humanitaires sur le territoire africain.
Une autre après-midi sera consacrée au coiffeur, j’avais dit que je me faisais des tresses africaines avant de partir, essayons, on verra bien. A vrai dire, je n’aurais jamais pense que ca prendrait 4 heures. Je les laisse me trouver quel type de tresses serait le plus approprié. Et voila que je me retrouve avec des faux cheveux, jusqu’aux fesses, des rajouts châtains. Personne ne me reconnait quand je rentre au Wildebeest, c’est assez impressionnant. Je dois avoir au moins 200 tresses sur la tête qui doivent peser son kilo, je ne peux pas toutes les tenir dans une main, pas facile a dompter, attacher, laver et sécher, moi qui croyait que ca serait plus facile a entretenir ! Bref, j’ai tenté l’expérience et ca valait le coup, on ne peut pas dire qu’elles n’ont pas fait du bon boulot. Nouvelle tête, nouvelle vie !
Demain je rencontre mon groupe pour commencer l’Overlanding.