Le 05/02/13, 16:04
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Mardi 5 et mercredi 6 février
Le propriétaire de l’hôtel me l’avait annoncé, les nuages avaient pris le large pendant la nuit et la journée s’annonçait splendide. N’ayant pas trouvé de guide de voyage récent sur le Vietnam, je me suis informé auprès de mon hôte sur les curiosités touristiques locales. Après quelques explications autour d’une copie de carte manuscrite dégotée derrière son comptoir, j’ai enfourché un scooter à destination de Tam Coc, un petit village situé à sept kilomètres de là. Le plan était plus qu’approximatif, pas à l’échelle et très mal orienté mais le chemin pour s’y rendre n’était pas très compliqué, aussi je suis arrivé à bon port. Et c’est peu de le dire : Tam Toc est le point de départ pour une ballade en barque au cœur d’un lieu très justement surnommé « la Baie d’Along des terres ».
Installé dans une barque en alu de la taille d’un optimiste, ma guide et rameuse m’emmène sur les flots. Des canaux d’eaux stagnantes serpentent entre d’abruptes parois rocheuses hautes quelques centaines de mètres et parsemées d’arbustes. Entre les deux, de jeunes plants barbotent dans des rizières parfaitement entretenues. Quelques pécheurs posent ou relèvent leurs casiers et filets. Le paysage est somptueux et à ce moment-là j’avais l’impression d’être sur une autre planète !
Pour seuls bruits je n’avais que le clapot de l’eau sur l’avant de la barque en alu, le floc-floc inlassable des avirons dans l’eau et leur grincement contre les tolets. Au sujet, des avirons, la particularité locale est de les manœuvrer... avec les pieds !!! La rameuse est assise à l’arrière de l’embarcation est actionne les godilles tel une cycliste dont les pédales seraient très éloignées du cadre de son vélo. Lors des passages difficiles tels que les ponts ou les cavernes, les rames sont manœuvrées à la main (pléonasme nécessaire !).
Un moyen de transport original dans un univers spectaculaire, la journée commençait très bien !
Après un excellent déjeuner dans un petit restaurant dont la propriétaire-cuisinière-serveuse parlait français, je suis parti faire une promenade digestive au milieu des rizières. Des groupes de femmes plantaient des pousses de riz d’une quinzaine de centimètres de hauteur, le corps enfoncé dans la boue jusqu’aux genoux tandis que quelques hommes circulaient à vélo, en scooter ou tirant des chariots chargés de matériel de pêche.
De retour dans le bourg, j’ai ré-enfourché mon destrier pour me visiter deux petites pagodes situées non loin de là. Puis j’ai entrepris de me rendre à une énorme et récente pagode en empruntant une piste terreuse située en majeure partie sur une digue et traversant quelques petits villages. Sur le plan, la piste ne paraissait pas longue, en pratique c’était autre chose ! Cependant le paysage était encore une fois magnifique, heureusement car je ne pouvais pas rouler vite et j’ai eu tout le loisir de le contempler, tout en veillant à éviter les quelques trous parsemant ma route !
Enfin arrivé au terme de la piste, alors que je consultais la carte, un scooter arrivant de la route principale s’est arrêté à ma hauteur. Le conducteur, un vietnamien de Ninh Binh conduisait une touriste française à la grande pagode. Nous avons donc fait la route et la visite ensemble. Le site religieux, à peine fini, est un ensemble de bâtiments imbriqués tels une succession de muraille d’une citadelle. Tout y est immense, des monuments aux espaces verts en passant par les statues de Bouddha. Il me semble qu’il nous a fallu plus d’une demi-heure pour nous rendre du gigantesque portail d’entrée au cœur du sanctuaire. Là, quelques fidèles se recueillent devant trois colossales représentations dorées du Bouddha.
Une fois sortis, j’ai quitté mes compagnons d’un instant pour rentrer à l’hôtel. Le plan n’étant pas très fidèle à la réalité, j’ai dû me faire indiquer la route à plusieurs reprises, constatant avec regrets que ma prononciation de la langue vietnamienne était pitoyable. Arrivé tant bien que mal, j’ai consulté ma messagerie et j’y ai découvert un mot de Nico m’annonçant qu’il arrivait le lendemain à Ho Chi Minh !!! Me sachant loin de l’ancienne capitale du Sud-Vietnam, j’ai descendu les marches de l’escalier quatre-à-quatre afin de me renseigner auprès de mon hôte des possibilités de transport pour rejoindre Ho Chi Minh (HCM City ou Saïgon) le plus rapidement possible. Il était 18h30 et j’espérais pouvoir partir au plus tôt ! Il m’a informé que les bus mettaient beaucoup de temps, qu’une bonne partie des routes étaient en mauvais état, que la circulation était dangereuse et m’a donc conseillé de prendre le train tout en m’avisant qu’il me faudrait de trente-cinq à quarante heures pour rejoindre Saïgon. Après l’avoir chaleureusement remercié, j’ai à nouveau sauté sur le scooter pour foncer à la gare. Enfin, foncer, c’est un bien grand mot ! Alors que la circulation en ville est chaotique la journée, elle est bien pire que ça en soirée ! Je suis arrivé, non sans quelques frayeurs, en un seul morceau à la gare et à mon grand soulagement l’unique guichet était encore ouvert. Après avoir patienté un bon moment, j’ai enfin pu y accéder. Malheureusement, tous les trains étaient plein jusqu’au lendemain après-midi et je n’ai pu qu’acheter une place en troisième classe, c’est-à-dire sans couchette et sans climatisation pour le train du lendemain à 17h. En effet, à quelques jours du Têt, de nombreux vietnamiens partent retrouver leurs familles et tous les moyens de transports sont pleins à craquer.
Ce n’est qu’une fois arrivé à l’hôtel que j’ai réalisé que j’allais passer trente-six heures sur un siège en bois... Chose que je me suis empressé d’oublier pour éviter d’altérer les derniers moments à passer ici. La bonne nouvelle c’est que Sarah et Raymond arrivaient le lendemain midi à Ninh Binh, et tout en sachant que je ne les verrais qu’un court instant, j’attendais ce moment avec impatience.
Le lendemain, après un copieux petit déjeuner, je suis parti en direction d’un énigmatique village flottant indiqué sur mon plan. Le ciel étant clair et la température des plus agréables, c’était un réel plaisir de rouler. Heureusement car la carte m’a joué un nouveau tour ! Tout en me conformant aux indications, bien que plein de doutes, je me suis engagé sur une large digue s’enfonçant dans les rizières parsemées de quelques rochers abruptes. Au bout d’une demi-heure, sans croiser âme-qui-vive, les questions furent nombreuses dans ma tête : Ai-je pris la bonne route ? devrai-je faire demi-tour ? ... ?
J’ai pris la décision de continuer et au bout de trente minutes supplémentaires, je suis enfin arrivé au village flottant. Je peux vous assurer que passer une heure, en scooter, sur une digue au milieu de nulle-part, ça fait tout drôle !!! Cela dit, je n’étais pas au bout de mes surprises car le village flottant était tout sauf ce à quoi je m’attendais. Je pensais y voir des maisons en bambou flottant sur des bidons, en je me suis retrouvé au milieu d’un petit village constitué, d’une part, de maisons construites sur la terre ferme en brique et béton et, d’autre part, par une centaine d’énormes péniches accueillant des familles au grand complet. J’étais également étonné du peu d’activité régnant dans ce village, mais, en errant dans les étroites ruelles, je suis tombé sur deux mariages ou plus de deux cent personnes étaient attablées.
Sur le chemin du retour, je me suis arrêté visiter deux pagodes, dont l’une plus grosse avait la particularité d’être construite au flanc d’une petite montagne et d’utiliser les cavités naturelles de celle-ci. Une fois à Ninh Binh, je me suis arrêté dans un magasin de téléphonie et d’informatique acheter une barrette de mémoire pour mon notebook qui peinait sérieusement lors de l’utilisation du logiciel de retouches photos. Sarah et Raymond étant en train de prendre une douche salutaire après leur trajet en provenance de Thanh Hoa, je me suis installé dans la salle du restaurant pour y entamer, les mains un peu tremblantes, une opération à cœur ouvert de mon ordinateur. C’est très pratique un notebook, mais il ne faut avoir à le démonter ! Mes amis m’ont rejoint alors que je refermais la bête après fièrement réussi le remplacement de la mémoire. Les retrouvailles furent chaleureuses et nous nous sommes empresser de raconter nos expériences transfrontalières respectives avant de partir nous promener en ville.
Le marché couvert de Ninh Bin est très grand et comme dans l’ensemble des marchés asiatiques, on y trouve absolument de tout. J’en ai profité pour acheter quelques épices et surtout des filtres à café vietnamiens. A l’extérieur, attirés par une alléchante odeur, nous sommes tombés sur un stand qui vendait des copeaux de noix de coco cuits. Les noix étaient pelées et ouvertes afin d’extraire de la chair de fines lamelles qui étaient plongés dans un bain bouillonnant de sirop de lait de coco et de sucre. C’était excellent et nous en avons acheté cinq cent grammes chacun !
En rentrant à l’hôtel afin que je récupère mon sac, nous avons achetés de longs nems dans un snack. C’était la première fois que nous en trouvions alors nous nous sommes empressés de les déguster au risque de nous bruler tant ils étaient chauds. L’heure de mon départ approchait, aussi nous sommes rentrés hâtivement, puis après de brefs adieux et la promesse de nous retrouver quelques semaines plus tard, je me suis rapidement dirigé vers la gare...
Installé dans une barque en alu de la taille d’un optimiste, ma guide et rameuse m’emmène sur les flots. Des canaux d’eaux stagnantes serpentent entre d’abruptes parois rocheuses hautes quelques centaines de mètres et parsemées d’arbustes. Entre les deux, de jeunes plants barbotent dans des rizières parfaitement entretenues. Quelques pécheurs posent ou relèvent leurs casiers et filets. Le paysage est somptueux et à ce moment-là j’avais l’impression d’être sur une autre planète !
Pour seuls bruits je n’avais que le clapot de l’eau sur l’avant de la barque en alu, le floc-floc inlassable des avirons dans l’eau et leur grincement contre les tolets. Au sujet, des avirons, la particularité locale est de les manœuvrer... avec les pieds !!! La rameuse est assise à l’arrière de l’embarcation est actionne les godilles tel une cycliste dont les pédales seraient très éloignées du cadre de son vélo. Lors des passages difficiles tels que les ponts ou les cavernes, les rames sont manœuvrées à la main (pléonasme nécessaire !).
Un moyen de transport original dans un univers spectaculaire, la journée commençait très bien !
Après un excellent déjeuner dans un petit restaurant dont la propriétaire-cuisinière-serveuse parlait français, je suis parti faire une promenade digestive au milieu des rizières. Des groupes de femmes plantaient des pousses de riz d’une quinzaine de centimètres de hauteur, le corps enfoncé dans la boue jusqu’aux genoux tandis que quelques hommes circulaient à vélo, en scooter ou tirant des chariots chargés de matériel de pêche.
De retour dans le bourg, j’ai ré-enfourché mon destrier pour me visiter deux petites pagodes situées non loin de là. Puis j’ai entrepris de me rendre à une énorme et récente pagode en empruntant une piste terreuse située en majeure partie sur une digue et traversant quelques petits villages. Sur le plan, la piste ne paraissait pas longue, en pratique c’était autre chose ! Cependant le paysage était encore une fois magnifique, heureusement car je ne pouvais pas rouler vite et j’ai eu tout le loisir de le contempler, tout en veillant à éviter les quelques trous parsemant ma route !
Enfin arrivé au terme de la piste, alors que je consultais la carte, un scooter arrivant de la route principale s’est arrêté à ma hauteur. Le conducteur, un vietnamien de Ninh Binh conduisait une touriste française à la grande pagode. Nous avons donc fait la route et la visite ensemble. Le site religieux, à peine fini, est un ensemble de bâtiments imbriqués tels une succession de muraille d’une citadelle. Tout y est immense, des monuments aux espaces verts en passant par les statues de Bouddha. Il me semble qu’il nous a fallu plus d’une demi-heure pour nous rendre du gigantesque portail d’entrée au cœur du sanctuaire. Là, quelques fidèles se recueillent devant trois colossales représentations dorées du Bouddha.
Une fois sortis, j’ai quitté mes compagnons d’un instant pour rentrer à l’hôtel. Le plan n’étant pas très fidèle à la réalité, j’ai dû me faire indiquer la route à plusieurs reprises, constatant avec regrets que ma prononciation de la langue vietnamienne était pitoyable. Arrivé tant bien que mal, j’ai consulté ma messagerie et j’y ai découvert un mot de Nico m’annonçant qu’il arrivait le lendemain à Ho Chi Minh !!! Me sachant loin de l’ancienne capitale du Sud-Vietnam, j’ai descendu les marches de l’escalier quatre-à-quatre afin de me renseigner auprès de mon hôte des possibilités de transport pour rejoindre Ho Chi Minh (HCM City ou Saïgon) le plus rapidement possible. Il était 18h30 et j’espérais pouvoir partir au plus tôt ! Il m’a informé que les bus mettaient beaucoup de temps, qu’une bonne partie des routes étaient en mauvais état, que la circulation était dangereuse et m’a donc conseillé de prendre le train tout en m’avisant qu’il me faudrait de trente-cinq à quarante heures pour rejoindre Saïgon. Après l’avoir chaleureusement remercié, j’ai à nouveau sauté sur le scooter pour foncer à la gare. Enfin, foncer, c’est un bien grand mot ! Alors que la circulation en ville est chaotique la journée, elle est bien pire que ça en soirée ! Je suis arrivé, non sans quelques frayeurs, en un seul morceau à la gare et à mon grand soulagement l’unique guichet était encore ouvert. Après avoir patienté un bon moment, j’ai enfin pu y accéder. Malheureusement, tous les trains étaient plein jusqu’au lendemain après-midi et je n’ai pu qu’acheter une place en troisième classe, c’est-à-dire sans couchette et sans climatisation pour le train du lendemain à 17h. En effet, à quelques jours du Têt, de nombreux vietnamiens partent retrouver leurs familles et tous les moyens de transports sont pleins à craquer.
Ce n’est qu’une fois arrivé à l’hôtel que j’ai réalisé que j’allais passer trente-six heures sur un siège en bois... Chose que je me suis empressé d’oublier pour éviter d’altérer les derniers moments à passer ici. La bonne nouvelle c’est que Sarah et Raymond arrivaient le lendemain midi à Ninh Binh, et tout en sachant que je ne les verrais qu’un court instant, j’attendais ce moment avec impatience.
Le lendemain, après un copieux petit déjeuner, je suis parti en direction d’un énigmatique village flottant indiqué sur mon plan. Le ciel étant clair et la température des plus agréables, c’était un réel plaisir de rouler. Heureusement car la carte m’a joué un nouveau tour ! Tout en me conformant aux indications, bien que plein de doutes, je me suis engagé sur une large digue s’enfonçant dans les rizières parsemées de quelques rochers abruptes. Au bout d’une demi-heure, sans croiser âme-qui-vive, les questions furent nombreuses dans ma tête : Ai-je pris la bonne route ? devrai-je faire demi-tour ? ... ?
J’ai pris la décision de continuer et au bout de trente minutes supplémentaires, je suis enfin arrivé au village flottant. Je peux vous assurer que passer une heure, en scooter, sur une digue au milieu de nulle-part, ça fait tout drôle !!! Cela dit, je n’étais pas au bout de mes surprises car le village flottant était tout sauf ce à quoi je m’attendais. Je pensais y voir des maisons en bambou flottant sur des bidons, en je me suis retrouvé au milieu d’un petit village constitué, d’une part, de maisons construites sur la terre ferme en brique et béton et, d’autre part, par une centaine d’énormes péniches accueillant des familles au grand complet. J’étais également étonné du peu d’activité régnant dans ce village, mais, en errant dans les étroites ruelles, je suis tombé sur deux mariages ou plus de deux cent personnes étaient attablées.
Sur le chemin du retour, je me suis arrêté visiter deux pagodes, dont l’une plus grosse avait la particularité d’être construite au flanc d’une petite montagne et d’utiliser les cavités naturelles de celle-ci. Une fois à Ninh Binh, je me suis arrêté dans un magasin de téléphonie et d’informatique acheter une barrette de mémoire pour mon notebook qui peinait sérieusement lors de l’utilisation du logiciel de retouches photos. Sarah et Raymond étant en train de prendre une douche salutaire après leur trajet en provenance de Thanh Hoa, je me suis installé dans la salle du restaurant pour y entamer, les mains un peu tremblantes, une opération à cœur ouvert de mon ordinateur. C’est très pratique un notebook, mais il ne faut avoir à le démonter ! Mes amis m’ont rejoint alors que je refermais la bête après fièrement réussi le remplacement de la mémoire. Les retrouvailles furent chaleureuses et nous nous sommes empresser de raconter nos expériences transfrontalières respectives avant de partir nous promener en ville.
Le marché couvert de Ninh Bin est très grand et comme dans l’ensemble des marchés asiatiques, on y trouve absolument de tout. J’en ai profité pour acheter quelques épices et surtout des filtres à café vietnamiens. A l’extérieur, attirés par une alléchante odeur, nous sommes tombés sur un stand qui vendait des copeaux de noix de coco cuits. Les noix étaient pelées et ouvertes afin d’extraire de la chair de fines lamelles qui étaient plongés dans un bain bouillonnant de sirop de lait de coco et de sucre. C’était excellent et nous en avons acheté cinq cent grammes chacun !
En rentrant à l’hôtel afin que je récupère mon sac, nous avons achetés de longs nems dans un snack. C’était la première fois que nous en trouvions alors nous nous sommes empressés de les déguster au risque de nous bruler tant ils étaient chauds. L’heure de mon départ approchait, aussi nous sommes rentrés hâtivement, puis après de brefs adieux et la promesse de nous retrouver quelques semaines plus tard, je me suis rapidement dirigé vers la gare...