Estelle au pays du soleil levant

Journee du 30 juillet : escapade sur l'ile de Naoshima

Je me leve tres tot car je veux prendre une douche et la salle de bain n'est ouverte qu'entre 6h00 et 7h00 mais le bon cote des choses c'est que je peux partir plus tot pour Naoshima. Petit-dejeuner vite fait : cafe glace avec une tranche de cake et un gateau noisette et sesame que je prends en attendant le ferry. Une petite heure de trajet agreable et je suis sur l'ile ou je loue un velo [je ne peux plus me passer de pedaler !!]
Je demarre mon tour de l'ile par la visite du musee "Chichu" : c'est une grande claque ! Ce musee concu par Tadao Ando est totalement invisible depuis l'exterieur car il a ete integre dans la colline et n'heberge que 3 artistes. Une premiere salle contient des "Nympheas" de Monet mis en valeur par la lumiere naturelle qui tombe du plafond ouvert. Le deuxieme espace est dedie a James Turrel qui travaille avec la lumiere et on a l'impression de marcher dans un nuage lorsque l'on entre dans une de ses oeuvres. Le troisieme et dernier espace est une grande piece dans laquelle Walter De Maria a installe une sphere en marbre de 2,2 metres de diametre et 27 sculptures de bois dore. La lumiere naturelle eclaire cette installation d'est en ouest au fur et a mesure de la journee en modifiant le jeu des ombres : magique.
Un coup de velo et j'arrive a la "Benesse house" qui a egalement ete realisee par Tadao Ando et s'integre parfaitement dans le paysage. Ce musee heberge de nombreuses oeuvres contemporaines de divers artistes dont certaines sont exposees a l'exterieur comme une enorme citrouille jaune ou des proues de bateaux echoues. Je decouvre des artistes tres interessants et des oeuvres surprenantes.
Je mange une assiette de riz avec du boeuf au curry car j'ai faim mais il faut chercher les morceaux de boeuf dans la sauce et je remonte sur mon velo pour aller jusqu'a Honmaru ou se trouvent les maisons du "art house project". Je complete mon repas bien pauvre par un morceau de cake au the vert et un dessert fait de gelee de pomme pour me reconcilier avec la nourriture puis je visite l'une des maisons : "Haisha". La facade a ete recouverte par plein d'objets ou de materiaux differents comme du patchwork, le sol du couloir est fait de photos collees protegees par du verre et dans la premiere piece on peut regarder par un petit trou dans le mur et voir le sommet des arbres grace a un long periscope situe sur le mur exterieur. Une piece est toute noire et deformee comme si l'on se trouvait au fond d'un bateau et a l'etage on decouvre une statue de la liberte. Toute la maison est devenue une oeuvre d'art de Shinro Ohtake, c'est vraiment genial !
Je choisis de ne pas visiter les 4 autres maisons car je prefere revenir au port de Miyanoura pour aller au sento "I love you" qui est egalement une oeuvre d'art. On y trouve un elephant, de la mosaique, des cactus, un ecran diffusant un film de samourais dans le banc et un bain chaud bien sur. Le retour se fait allongee sur un banc sur le pont superieur a moitie endormie dans le soleil couchant. Je dine dans le petit restaurant ou je suis deja allee et je me regale d'une belle portion de nouilles Udon sautees avec des legumes accompagnee de bouchees qui ressemblent a de petits nems frits.

Journee du 31 juillet : transfert de Takamatsu a Hiroshima

Ce matin, je prends mon petit dejeuner dans une boulangerie a la gare : cafe, jus d'orange, pain brioche aux noix et petit pain a l'orange. Le trajet en train jusqu'a Hiroshima se deroule sans probleme et je me plonge dans la lecture de mon roman japonais : le heros est justement a Takamatsu que je viens de quitter
Arrivee a Hiroshima, je depose mes affaires a la guesthouse et part directement au parc de la paix. Je m'arrete pour grignoter des croquettes de pommes de terre et des sardines marinees [elles ont d'abord ete travaillees comme des tempuras puis ont marine dans du vinaigre] : c'est hyper bon.
Je visite le musee d'Hiroshima pour la paix qui evidemment me bouleverse : la premiere partie de la visite tres pedagogique presente les faits et la seconde montre des effets personnels des victimes et n'epargne rien des horribles consequences de la bombe. J'en ai plusieurs fois les larmes aux yeux et je me souviens de ce que j'ai ressenti lorsque j'etais a Auschwitz [le contexte est different mais les souffrances tellement proches].
Je vais voir ensuite le memorial pour la paix qui regroupe les noms et photos de toutes les victimes repertoriees [140000 personnes] puis le dome squelettique, seul reste d'un batiment totalement detruit lors de l'explosion qui a ete conserve en souvenir. Je passe egalement devant le monument erige en l'honneur des enfants victimes de la bombe ou pendent des milliers de grues en papier en souvenir d'une jeune fille, Sasaki Tadako, irradiee a 2 ans et morte d'une leucemie a 12 ans qui en avait fabriquees plus de 1000 en esperant guerir. Encore une fois, l'emotion est tres forte surtout apres avoir vu des photos de Sasaki dans le musee.
Je me promene un peu dans les rues commercantes et recherche desesperement un restaurant propose par mon guide mais je finis par abandonner et vais diner dans un petit restaurant ou il faut choisir son plat via un distributeur de tickets. Au menu : des nouilles udon froides que l'on trempe dans un bol de sauce chaude avec des legumes et du porc accompagnees d'un oeuf mollet et de tranches de radis Japonais saumure. Excellent
Retour a la guesthouse de nuit avec une superbe vue du dome eclaire et du cenotaphe s'ouvrant sur la flamme d'Hiroshima qui brule jour et nuit et soiree avec pleins de routards sympas : 3 Francais [1 bordelais et 2 Toulousains ], 1 Hollandais et 2 Japonais.

Encore une fois, vous aurez deux journees dans un message car l'ordi de l'hotel n'etait pas utilisable hier soir apres 23h00.

Journee du 28/07 : escapade a Kurashiki

Pour bien comprendre ce qui s'est passe le 28 juillet, je dois faire un mini flashback jusqu'a la veille au soir. Je suis a l'ordi de l'hotel et je discute avec deux compatriotes : Amandine et Sebastien qui viennent d'arriver de France dans la journee. Ils ont change des euros en yens pour regler l'hotel mais ne sont pas arrives a retirer plus de 20000 yens [200 euros] au distributeur. Ils en ont essaye plein et me demandent si j'ai eu des problemes de ce type [or, je n'ai eu aucun probleme mais j'ai pris la precaution de changer ma CB internationale contre une carte premier avant de partir pour avoir un plafond de retrait et de paiement eleves]. Amandine prend contact avec sa banque par mail et apprend qu'elle a un plafond de retrait de 300 euros [30000 yens] par semaine CONTRAIREMENT a ce que la banque lui avait dit !! Elle est un peu paniquee et se demande comment ils vont faire sachant qu'ils doivent tenir au moins 5 jours car 3 amis les rejoignent et peuvent apporter du liquide a changer... comme elle a paye l'hotel en especes, ils n'ont deja presque plus rien. Je lui conseille de regler les hotels et certains restau en CB et lui dit de regarder s'il y a un bureau Westen Union pour se faire envoyer des sous mais il faut aller a Tokyo pour en trouver un. Je lui propose de se voir le lendemain matin quand j'aurai fait mes calculs precis et lui dis que je retirerai du liquide pour eux.

Le matin du 28/07, je commence par prendre mon petit-dejeuner "europeen" a l'hotel : cafe, jus d'orange, oeuf dur, toast et confiture de fraise, yaourt, petite salade avec du bacon.
Je retrouve Amandine et Sebastien a l'accueil ou ils ont reussi a recupere leur reglement en especes contre un peiement en CB . Je leur confirme que je peux les depanner en retirant 40000 yens [un peu moins de 400 euros] et nous partons a la poste centrale apres que Sebastien m'a fait un virement en euros par Internet [c'est pratique la technologie quand cela marche ]. Je retire des yens pour eux et pour moi sans souci et ils refont des essais : finalement, ils peuvent retirer mais uniquement de petites sommes et une seule fois par jour [cela fait plus de frais : merci le banquier ]
Entre ce que j'ai retire pour eux et les retraits ponctuels, ils vont donc pouvoir se debrouiller en attendant que les potes arrivent avec du liquide.
Nous decidons de passer la journee ensemble et prenons le train pour Kurashiki qui est une ville de 400000 habitants a l'ouest d'Okayama. Elle a conserve un quartier entier appele "Bikan" constitue de maisons de marchands et d'entrepots qui ont ete renoves et amenages en musees pour certains. Il se deploie le long d'un charmant petit canal ou nagent des carpes, des tortues et des cygnes et autour d'un sanctuaire un peu en hauteur. Nous nous promenons sans but dans toutes les ruelles en admirant les maisons superbement restaurees et visitons le petit musee des jouets rempli de masques parfois effrayants, de toupies de toutes sortes dont une de 90 cm de diametre inscrite au Guinness book pour avoir tourne sur elle-meme durant 1 heure 8 minutes et 57 secondes.
Nous dejeunons dans un restaurant propose par le guide ou je choisis un menu qui est excellent :
- soupe claire aux coquillages
- nigirisushis de sardines [la specialite de la ville] et de Sawara [poisson de la mer interieure] avec du gingembre, du wasabi, de la sauce soja et un petit citron vert japonais
- du the chaud
Nous repartons en ballade jusqu'au sanctuaire puis nous faisons les touristes dans les petites boutiques ou Amandine et moi achetons chacune un chapeau pour nous proteger du soleil comme deux vraies Japonaises et Sebastien trouve une paire de chaussures [des sortes de bottines en tissu] vraiment marrantes avec la separation entre le gros orteil et les autres. Il les adopte car elles sont tres confortables et en plus soldees a 200 yens [2 euros ]. En fin d'apres-midi, nous degustons une glace Japonaise [la fameuse glace pilee avec du sirop bien chimique] : Amandine prend citron, Sebastien fraise et moi "Hawai" c'est-a-dire bleue mais gout ??
Nous rentrons a Okayama ou nous flanons encore un peu et je leur montre le cafe a chats mais il est ferme donc je devrais en trouver un autre ailleurs pour tenter l'experience... puis, apres une bonne douche, nous allons diner dans le petit restaurant ou je suis allee la veille.
Le couple qui le tient est ravi de me voir et nous accueille hyper gentiment en nous offrant de la salade de chou et des pois gourmands absolument delicieux en guise d'apero pour accompagner nos bieres pression. Nous mangeons des yakitoris [pour moi c'est 1 brochette poulet-poireau, 2 de gesiers, 2 de saucisses de volaille, 1 d'oeufs de caille, 1 de cartilage de poulet] plus du tofu frit et des concombres avec la bonne sauce. Le the glace nous est offert et nous discutons un long moment avec la proprietaire a la fois en Anglais sommaire et en Japonais car Amandine a appris seule a le parler et elle se debrouille vraiment bien.
J'ai passe une excellente journee et soiree avec Amandine et Sebastien et je remercie le destin de leur avoir cause quelques soucis finalement solutionnes puisque cela m'a permis de les rencontrer

Journee du 29/07 : transfert d'Okayama vers Takamatsu, sur l'ile de Shikoku

Je file a la gare a 9h00 et achete en passant un cafe, une brioche au miel et un muffin au chocolat chez le desormais incontournable "Vie de France" qui est devenu ma cantine pour le petit-dejeuner vu que je trouve ces boulangeries partout puisque c'est une chaine. Le trajet est rapide et le train emprunte un tres long pont qui s'appuie sur de petites iles pour relier Honshu a Shikoku d'une traite.
Arrivee a Takamatsu, je prends le temps de bien me renseigner au point info pour touristes a propos du transport en ferry entre Shikoku et la petite ile de Naoshima ou je compte aller demain et surtout concernant le festival d'art "Setouchi" qui se deroule en ce moment sur plusieurs iles de la mer interieure de Seto. Il y a des oeuvres exposees dans divers endroits a decouvrir au fur et a mesure des promenades ou dans certains musees. Les dames sont adorables et l'une d'entre elles telephone a un Sento [bain public] nomme "I love You" [c'est un jeu de mots anglo-nippon car "you" signifie phonetiquement "l'eau" en Japonais] pour savoir si je peux y entrer avec le tatouage. Il se trouve sur Naoshima, est tres beau et c'est possible donc demain je vais en profiter lors de ma journee dans l'ile !!
Je pose mes affaires a l'hotel dans ma petite chambre europeenne puis je dejeune dans un petit restaurant avec les salary men presses. C'est une cuisine plutot chinoise car faite au Wok, bonne et pas chere du tout :
- un bouillon de volaille
- une belle omelette aux crevettes et des crevettes en tempura
- du tofu, du chou cru en salade, de la pomme et du riz blanc
Une fois rassasiee, je vais louer un velo pour aller visiter "Shikoku-Mura" [c'est a 6 kilometres du centre donc je fais un peu de sport par la meme occasion]. C'est un musee a ciel ouvert regroupant 27 batiments typiques datant tous de l'ere Edo [XVIIeme et XVIIIeme siecles] : maisons de pecheurs, de fermiers, de familles plus aisees, theatre kabuki, presse pour la canne a sucre, fabrique de sauce de soja... C'est extremement interessant, tres pedagogique et installe dans un cadre superbe avec l'impression d'etre dans une foret tropicale ou il ne manque rien : chaleur, humidite forte, vegetation luxuriante, oiseaux et cigales bruyants et surtout mes amis les moustiques [evidemment, j'ai laisse mon vapo de citronnelle a l'hotel]
Je reste au moins 2h30 car je prends mon temps pour lire tous les panneaux explicatifs et entrer dans tous les batiments qui sont ouverts au public : je me regale et je suis toute seule !!
Je repars en velo et je prends le chemin des ecoliers pour rentrer en tournicottant a gauche et a droite, histoire de voir les canaux, des maisons traditionnelles, des champs de riz, les docks de marchandises, ceux des ferry et d'aller jusqu'au petit phare tout au bout de la jetee [finalement, j'aurai fait 15 km !].
La mer est belle dans le soleil couchant et j'adore cette odeur d'iode .
Je vais diner dans un restaurant repute pour son poisson qui, selon la commande, est preleve vivant d'un grand bassin occupant le centre de la piece ou l'on mange : fraicheur assuree...
Je choisis le menu "Shiki-go-zen" et bois une biere pression :
- une soupe miso au tofu et aux wakame [algues]
- une assiette de sashimi [morceaux de poisson cru sans riz] avec du thon et du poisson a chair translucide au gout tres fin
- un morceau d'omelette froide farcie au maquereau fume
- des legumes [chou et champignons] avec du tofu et de la sardine fumee cuisant dans un recipient en terre pose sur un mini rechaud, sur lesquels on verse de l'oeuf battu qui forme une sorte d'omelette
- un bol de riz blanc
- une assiette de morceaux de fruits frais [ananas, pasteque et orange]
Ce repas est tres fin et vraiment tres, tres bon !!!
Je vous laisse car je dois rentrer a mon hotel, a demain...

Ce matin, je prends a nouveau mon petit-dejeuner a la boulangerie francaise toujours avec un fond sonore d'accordeon [je me crois chez ma grand-mere en Alsace qui ecoute du musette a la radio ] : un cafe, un petit sandwich au thon, une sorte de scone au fromage blanc et a la pomme et un croissant brioche au chocolat. C'est rigolo car finalemet les seuls produits vraiment typiquement francais sont les croissants et les brioches mais tout le reste ne se trouve pas dans une boulangerie en France. Il y a d'ailleurs plein d'excellentes idees a prendre car les divers scones, petits pains sales ou sucres et autres sont delicieux et originaux...
Je file en metro jusqu'a la gare de Shinkobe pour prendre le Shinkansen jusqu'a Okayama et je renseigne un couple de Sud-africains d'origine Indienne qui veulent aller a Hiroshima en train. Je vais finir par ouvrir une agence de voyage...
Arrivee a Okayama, je recupere mon habituel plan de la ville et vais poser mes bagages au Ryokan. Ma chambre japonaise est grande et agreable, j'ai une petite salle de bain mais le ryokan dispose d'un bain public ou je vais me plonger ce soir.
J'en profite pour rediger le petit message concernant mon repas d'hier soir.
Je demande si je peux louer un velo et la bonne surprise c'est qu'on m'en prete un gratuitement
Je pars visiter le chateau mais je m'arrete dans un restaurant de tempura pour dejeuner : un bol de soupe miso, 5 tempura [une grosse crevette, du poulet, de la courge, du poivron vert et de l'aubergine] avec de la sauce au soja, du riz, de la salade de chou et carottes crus et du the glace. Tres bon et vraiment pas cher [650 yens = 6,50 euros].
Le chateau d'Okayama est au bord de la riviere Asahi et son donjon ressemble fort a celui d'Himeji sauf qu'il est noir et or. On l'appelle d'ailleurs : "U-jo" c'est-a-dire "le chateau corbeau". Il a ete construit en 1597 par le Daimyo [seigneur] Ukita Hideie et se composait alors du donjon entoure de 35 tourelles et 21 portes. Il appartient successivement a plusieurs Daimyo dont 12 dans la meme lignee : celle de la famille Ikeda. En 1869, il devient propriete de l'etat et par manque d'argent pour en assurer l'entretien, de nombreux batiments sont detruits : il ne reste que le donjon, 2 tourelles et une porte !! Malheureusement le donjon va bruler suite a un bombardement en juin 1945 et c'est donc sa copie conforme erigee en 1966 que l'on visite. Il reste une tourelle d'origine qui a echappe a toutes les destructions : "la tourelle de la vue de la lune" depuis le sommet de laquelle le Daimyo avait la meilleure vue sur la lune ou qu'elle soit dans le ciel.
Le donjon est extremement elegant et a l'interieur je decouvre des "katana" [sabres des samourais], de superbes armures, des ecrits originaux des differents Daimyo et une reconstitution de la chambre du seigneur. On peut se vetir comme un prince ou une princesse de l'ere Edo et etre pris en photo gratuitement par la dame qui gere cela. Je ne resiste pas au plaisir de me glisser dans la peau d'une princesse du XVII siecle : j'enfile tout d'abord un premier kimono blanc tres leger dont on ne verra au final que le col puis un kimono de satin rose et or qui est ceinture par le Obi dans lequel la dame me glisse 2 accessoires noirs et or [je chercherai de quoi il s'agit exactement pour vous le dire]. Enfin, je rajoute un manteau ouvert en tissu broche rouge et or et une perruque avec le chignon traditionnel : j'ai l'air d'une vraie nipponne aux yeux bleus
Apres cela, je vais me promener dans le "Korakuen" qui est l'un des plus celebres jardins de l'ere Edo. Il est installe sur une ile au milieu de la riviere "Asahi" juste aux pieds du chateau et a ete realise sur ordre de Tsunamasa Ikeda entre 1687 et 1700. Il se compose de plusieurs maisons de the, de 3 etangs et de nombreux petits autels. Il y a une petite foret de bambous, une plantation d'erables, de cerisiers, de pruniers, de theiers, un petit champs de riz, des lotus, des iris, des palmiers, des oiseaux et des cigales en quantite qui font un raffut pas possible. Il y a meme un espace protege ou les grandes et majestueuses grues blanches avec le cou noir et le sommet de la tete rouge sont elevees. Elles avaient totalement disparu apres la seconde guerre mondiale et ont ete reintroduites avec succes recemment.
Je fais ensuite une belle ballade en velo le long de l'ile puis me perd, une fois de plus, dans les rues de la ville.
Mention speciale pour Thiphaine : j'ai trouve un cafe a chats et je vais y aller demain...
Je rentre au Ryokan poser le velo et je vais diner tout pres dans un petit restaurant familial de "Yakitori" ou je suis la seule etrangere. La patronne parle un peu Anglais et le fiston va chercher son manuel scolaire pour me dire 2 ou 3 phrases toutes pretes du genre : "What are you doing this afternoon ?" Je me regale de 6 brochettes [1 de poulet et poireau, 1 de poulet simple, 2 de petites saucisses de volaille et 2 de foies de volaille caramelises] accompagnees de concombre coupe en grosses tranches avec une sauce epaisse et douce et une petite salade de chou cru, tout cela arrose de the glace. Un client qui a ete en France lors de ses etudes [cela fait 25 ans] et qui parle Anglais vient discuter avec moi de vin [il aime le sauvignon et le pinot noir ]. Je regle ma note, salue tout le monde et reussit meme a faire un bisou au petit dernier qui fait la moue mais se laisse faire et me rend compte sur le chemin du retour que je n'ai pas paye assez cher : je suis certaine d'avoir eu 2 brochettes en cadeau
Je vais faire un petit tour au bain avant d'aller au lit, a demain soir...

Juste quelques lignes pour vous decrire mon repas d'hier soir : j'ai deguste la specialite de la ville qui est "le boeuf de Kobe".
Je choisis du boeuf presente en cubes que l'on cuit soi-meme. On dispose d'un grill qui est compose d'une grille placee au-dessus d'un foyer rempli de braises rougeoyantes. On pose sur la grille une petite assiette en terre dans laquelle il y a un morceau de graisse qui fond doucement au fur et a mesure des cuissons. Avec une grande pince, on met ses morceaux de viande a cuire dans l'assiette plus ou moins longtemps selon son gout.
Mon boeuf est accompagne d'ail cru a faire egalement griller et de trois petits raviers contenant de l'ail en poudre, une sauce sucree et epaisse et du Wasabi pour tremper les morceaux de boeuf avant de les faire cuire. La sauce sucree a pour effet de rendre la viande tres croustillante a l'exterieur tout en conservant le moelleux a l'interieur.
Il y a egalement une sauce au soja et au poivre noir delicieuse dans laquelle tremper les morceaux de viande apres cuisson cette fois-ci.
J'accompagne le boeuf d'une salade verte d'une grande fraicheur agrementee de lamelles de poivron, de tomates cerises, d'oignons rouges, de petits lardons et croutons et je bois une biere blonde pression.

Cette viande est extremement gouteuse et delicate et ce repas est vraiment succulent, une fois de plus :lol

Pour commencer, je te reponds Rose : il y a 7 heures de decalage entre Toulouse et le Japon. Actuellement, il est 20h10 ici alors qu'il n'est que 13h10 chez vous

Ce matin je range mes vetements tous secs car mon systeme D qui faisait ressembler ma chambre a une rue napolitaine a parfaitement fonctionne

Je prends mon petit dejeuner dans une boulangerie francaise avec de l'accordeon en musique de fond et franchement toutes leurs viennoiseries sont delicieuses : cafe avec un pain perdu au sirop d'erable et une sorte de sable aux eclats de chocolat [je commencais a etre en manque de chocolat ].

Je prends le train pour Himeji ou je vais admirer le sublime chateau, meme si je sais que le batiment principal n'est pas accessible car de gros travaux d'entretien sont en cours. Je m'attends a une petite ville un peu ancienne dans laquelle le chateau medieval serait comme dans un ecrin : he bien, c'est rate !! Himeji est une ville de 530 000 habitants toute de beton et de modernite mais son chateau est protege par un parc.
Je passe au centre d'information touristique chercher ma carte de la ville [je le fais systematiquement maintenant car ces cartes sont precises et je recupere souvent des docs en francais] et j'apprends que je peux disposer d'un velo gratuitement pour la journee . Je pars chercher mon velo et la je decouvre une fois de plus toute l'ingeniosite nipponne : les velos sont parques au sous-sol et il faut les monter jusqu'a la rue a l'aller ou les descendre jusqu'a parking au retour. Pour cela, il y a un escalier avec une rigole de chaque cote. Celle de droite est en beton normal et permet d'y faire rouler son velo en le tenant a cote de soi pendant qu'on descend l'escalier, jusque la rien de revolutionnaire me direz-vous !! Mais celle de gauche est differente et permet de ne pas s'epuiser a pousser le velo a cote de soi tout en montant l'escalier puisqu'il s'agit d'un petit tapis roulant qui s'active automatiquement des que la roue du velo le touche : on grimpe donc tranquillement les escaliers en tenant son velo qui monte tout seul sans avoir besoin de pousser... les faineants apprecieront !
Une fois mon moment d'emerveillement technologique passe [oui, je sais il ne me faut pas grand chose mais c'est normal car je suis blonde ] je file vers le fameux chateau qui a ete bati en 1346 en tant qu'ouvrage defensif. Sa forme actuelle qui date de 1618 est toujours principalement liee a cette visee defensive [3 douves successives, murs imposants, portes infranchissables, meurtrieres...] mais elle a aussi integre de nombreuses ornementations delicates comme les tuiles ouvragees par exemple. Par miracle, les bombes de la seconde guerre mondiale ont totalement epargne le site et ce chateau blanc, surnomme "le chateau du heron blanc" puisqu'il se dresse sur la colline tel un heron pret a s'envoler, est dans un excellent etat de conservation.
Je debute ma visite en franchissnt la grande porte de la "chataigne d'eau" appelee ainsi car des chataignes d'eau en bois dore sont sculptees sur la poutre superieure. Je visite ensuite l'enceinte ouest qui etait reservee a la princesse Sen [fille aine du Shogun Tokugawa Ieyasu qui avait epouse Tadatoki Tadamasa seigneur du chateau] et a ses suivantes. Cette partie est composee d'un long couloir de 300 metres borde par les chambres des servantes et amenant a la "Tourelle du maquillage" ou la princesse remettait de l'ordre dans sa toilette avant d'aller prier. La piece de la tourelle est luxueuse [tatamis au sol et larges fenetres] et protegee de potentielles attaques puisque situee au bout du batiment avec une sortie de secours bien sur.
Je poursuis en longeant un mur d'enceinte interne qui est perce de meurtrieres de formes etonnantes : des ronds, des carres et des triangles. Chaque forme est destinee a une arme differente mais l'ensemble se doit aussi d'etre esthetique.
Je passe une nouvelle porte pour decouvrir un mur plus ancien que les autres appele "mur d'huile". Il est compose d'un melange d'argile, de sable et de gravier fixe avec une colle a base de riz qui devient aussi dur que du beton arme une fois sec. Effectivement, il n'a pas bouge et n'a pas eu besoin d'etre renove !!
J'arrive dans le "quartier des lombes" qui comprend la tourelle "du sel" et celle "du riz" puisque leur role etait de servir d'entrepot pour ces denrees o combien vitales en cas de siege. On y trouve egalement un puit profond qui fait partie de la vingtaine qui sont repartis dans divers endroits du chateau.
Je monte aux pieds du Donjon principal qui mesure 31 metres, est bati sur un socle de pierre de 15 metres, le tout au sommet de la colline d'Himeyama a 45 metres au-dessus de la mer : le sommet du donjon atteind donc une altitude de 91 metres !! On peut voir 5 etages de l'exterieur mais il en compte 7 car il y a un etage cache [le 4eme] et un sous-sol. Il est soutenu par deux piliers principaux d'un metre de diametre et sa restauration a pris 8 ans [de 1956 a 1964]. Les travaux d'entretien actuels devraient durer jusqu'en 2011... je ne peux donc malheureusement ni le visiter ni admirer les collections d'objets [objets de la vie courante des chatelains, armes, documents concernant les 6 familles qui s'y sont succedees, etc.] exposees aux differents etages.
Je termine ma visite par la "douve aux trois pays" qui tient son nom du fait que le premier chatelain, Terumasa Ikeda, gouvernait Harima, Bizen et Awaji.

Je suis ravie de ma visite et je vais maintenant me promener dans le jardin "Kokoen" qui se compose de 9 parties reproduisant des jardins de l'ere Edo [1600 - 1860].
Comme il est midi, je dejeune dans le petit restaurant du jardin, installee devant le petit etang ou nagent les enormes carpes Japonaises rouges, noires, blanches ou tachetees. Je commande la specialite : du congre grille. On me porte un plateau sur lequel se trouvent une tasse de the chaud, un petit bol de soupe miso avec une quenelle aux feves fraiches, des legumes au vinaigre et une tres belle boite. En l'ouvrant, je decouvre deux tranches de congre grillees posees sur un lit de riz couvert de fines lamelles de crepes : c'est succulent.
Je flane ensuite dans les differents jardins tous aussi beaux les uns que les autres :
- "le jardin de la residence du seigneur" est le plus grand et il est organise autour de l'etang et d'une cascade.
- "le jardin de la ceremonie du the" est extremement epure et organise autour de la maison de the
- "le jardin des ruisseaux" est frais et traverse par deux ruisseaux sinueux
- "le jardin des arbres d'ete" qui est actuellement verdoyant mais prend toute sa dimension a l'automne quand les erables sont rouge feu
- "le jardin des pins" sent bon la resine
- "le jardin des fleurs" presente des plantes et fleurs sauvages
- "le jardin des collines et des eaux" est un jardin Japonais traditionnel organise autour des 2 iles [la tortue et la grue] issues des jardins zen
- " le jardin des bambous" ou des bambous de toutes sortes se cotoient

Je quitte "Kokoen" et je passe voir une ephemere reproduction du chateau d'Himeji qui vient d'etre sculptee dans un tas de sable de 5 metres de haut : c'est tout simplement bluffant tellement c'est ressemblant et beau

Retour a Kobe en Shinkansen et flanerie a pied dans le quartier de "Kitano" pour decouvrir les "Ijinkan" [maisons de negociants europeens qui s'installerent ici a partir de 1887] : la maison de France, celle d'Angleterre, du Danemark, de Vienne, la Weathercock, la Moegi ou la Choueke. Elles proposent de belles facades de bois ou de briques et je visite l'une d'entre elles qui est gratuite. Elle est composee de grandes pieces toutes pourvues de superbes cheminees et d'un magnifique et large balcon vitre comme une veranda.
Je fais ma pause gouter dans un Starbuck cafe installe dans une tres jolie maison a la facade couverte de bois bleu : un cafe glace parfume au caramel accompagne d'un muffin au fromage et d'un scone aux myrtilles.
Je reprends ma promenade qui m'amene jusqu'a l'eglise catholique et la mosquee sises pas loin l'une de l'autre puis je reviens tranquillement en direction de mon hotel.
Je cherche le cafe Popeye [cafe Internet] pour pouvoir rediger mon blog sans me ruiner car l'acces Internet de l'hotel est payant et pas tres bon marche. sur un plan de quartier, je repere les deux blocs correspondants a l'adresse donnee par mon guide [au Japon, on utilise tres peu les rues pour donner une adresse mais plutot des blocs qui sont des pates de maisons plus ou moins grands] et je decide de les arpenter en esperant avoir de la chance... bingo, je le trouve

Je vais donc aller manger maintenant que je vous ai tout raconte et je vous ferai le compte-rendu de ce repas demain soir. Au programme de demain : transfert jusqu'a Okayama le matin et visite l'apres-midi.

La journee a ete principalement consacree a des contingences materielles. Ce matin, petit-dejeuner partage avec le couple de Canadiens : jus d'orange, cafe, toasts et petits pains a la confiture de fraise [toujours la meme ] et yaourt. Je me cale bien pour tenir jusqu'a mon arrivee a Kobe prevue en milieu d'apres-midi.
Je prends le temps de decrire ma journee d'hier sur mon blog et je rale comme un poux car je fais une mauvaise manip alors que j'ai redige la moitie de mon long blabla et je perds tout !!! Je suis obligee de tout recommencer...
Le trajet en train entre Nara et Kobe via Osaka se passe tres bien et j'utilise ce temps pour reperer des infos pratiques dans mes 2 guides afin de ne pas galerer une fois arrivee, j'ai meme le temps de faire mes comptes pour voir si je n'ai pas encore explose ma cagnotte mais pour le moment tout va bien
Arrivee a l'hotel qui est pres de la gare, je m'installe dans une petite chambre classique sans charme mais propre et calme. Je fais une lessive et je fais preuve du plus d'ingeniosite possible pour accrocher mon linge un peu partout dans ma chambre afin qu'il seche [j'ai vraiment bien fait de glisser 3 cintres et 6 pinces a linge dans mon sac ]
Apres une bonne douche, je vais me ballader dans Kobe avec la nuit qui tombe. Je vais jusqu'au petit "Chinatown" ou je trouve le restau indique sur mon guide et je choisis :
- une assiette de riz couvert de chou chinois, pousses de bambou et petits morceaux de porc
- 8 raviolis frits farcis au porc et aux crevettes
C'est vraiment excellent et cela reste asiatique meme si je fais faud bond pour cette fois a la cuisine nippone.
Je marche jusqu'au port ou je decouvre la grande tour toute illuminee ainsi que bon nombre d'autres batiments dont le magnifique "Meriken hotel" [hotel americain] appele ainsi car cette zone portuaire a longtemps ete sous autorite americaine. Je vais voir le morceau de dock totalement detruit par le grand tremblement de terre qui a ravage la ville en 1995 et fait de nombreux morts. Cette partie a ete laissee volontairement en l'etat pour que les generations futures realisent l'ampleur des degats et restent toujours en alerte car cela peut recommencer a tout moment. Ce n'est pas grand mais c'est quand meme tres impressionnant de voir le bitume et le beton brises comme s'il s'agissait de simples allumettes.
Apres avoir bien profite de toutes les illuminations, je quitte le port pour remonter vers mon hotel en passant par un jardin ou se trouve une flamme toujours allumee en souvenir des victimes du seisme de 1995. Je me regale en decouvrant plusieurs tres belles oeuvres d'art contemporain disseminees dans le parc.
Decidement, c'est vraiment beau une ville la nuit !!
Je vais aller me coucher tot car demain je pars a Himeji visiter le chateau medieval.
Oyasuni nasai...

Bonjour tout le monde, ne voulant pas me coucher trop tard hier soir j'ai remis a ce matin la redaction de mes aventures du jour [vu la longueur de ma prose, vous comprendrez ce choix ].
Je dois d'abord vous raconter ma decouverte du Sento : c'est un etablissement de quartier tres simple ou je cotoie de vieilles dames charmantes. On vient definitivement au Sento pour se laver et chacune a son necessaire de toilette [savon, shampoing, dentifrice...] dans un petit panier qui peut rester sur place et etre range au-dessus des casiers ou l'on range ses vetements. On entre nue dans la piece des bains et on commence par se laver de la tete aux pieds en s'asseyant sur un petit tabouret. De petites bassines sont a disposition pour melanger eau chaude et froide et se laver mais il y a aussi des sortes de robinet de douche inclinables pour se rincer plus facilement.
Une fois propre, on va dans les differents bains : un bain tres froid, un bain chaud, un bain tres chaud, un bain a bulles et un bain dont l'eau est violette et parfumee. On entre et sors de chaque bain autant de fois qu'on le souhaite. C'est vraiment hyper relaxant et en repartant du Sento, je me sens propre et zen
Je pense que cette description va "parler" fortement a ma maman car elle pourrait etre celle du hammam de quartier ou elle se rend si je remplace les bains par la vapeur. Tout le reste correspond et les Japonais sont donc "cousins de bain" avec les Marocains

J'attaque le recit de ma journee d'hier mais je vais la raconter au present comme pour les autres fois.
Lever vers 8h00 et petit-dejeuner avec ce que j'ai achete au supermarche : the, pain de mie, jus d'orange, yaourt nature mais sucre car il n'y a pas de yaourts non sucres en rayon et confiture de fraise "Bonne maman" [les Japonais ne mangeant pas de confiture, ils n'en produisent pas non plus].
Je loue un velo pour la journee et pars decouvrir le grand parc de Nara avec ses nombreux temples et ses daims. Il y a plus d'un millier de daims en totale liberte et ils sont plus ou moins apprivoises comme vous allez le decouvrir.
Je commence par aller au sanctuaire de "Kasuga Taisha" ou le temple principal est "parseme" de 3000 lanternes de pierres ou de bronze. Juste avant d'y arriver, je vois plusieurs hardes de daims installees a l'ombre des grands arbres. Elles sont toutes constituees d'un male aux grands bois, de femelles adultes et de jeunes dont certains tetent encore. Je m'approche pour les admirer et les photographier et si respecte la distance de securite d'un metre entre eux et moi, ils ne bougent pas. Je reste un long moment puis je pars au temple ou se trouve un tres beau batiment principal avec un epais toit de chaume et des piliers d'un rouge eclatant. Un tres belle treille de glycine le cotoie et, grace a une grande photo, j'ai une idee du spectacle auquel on assiste lors de la floraison des enormes grappes de fleurs violettes. Les servantes du culte portent toutes une sorte de coiffe faite de perles et de fleurs de glycines qui pendent devant leur front.

D'un coup de velo, me voila au principal sanctuaire du parc : "Todaiji".
Avant de me lancer dans les differentes visites, je fais la pause dejeuner car les temples ferment leurs portes assez tot. Je vais dans un petit restaurant de nouilles ou je mange un tres bon "Oyaka udon" : bol de nouilles odon dans un bouillon avec des morceaux de poulet, des cives et de l'oeuf en filaments.
Les daims qui sont presents partout dans les allees sont bien differents de ceux que je viens de voir. Ils n'ont absolument pas peur de l'homme et tout le monde les caresse mais aussi les nourrit avec de petites galettes prevues pour cela qui s'achetent partout pour 150 yens [1,50 euro]. Bien sur, c'est fort sympathique et cela fait de belles photos souvenir mais cela entraine deux effets pervers :
- les daims sont tellement accros a ces galettes qu'ils stagnent devant les vendeurs et deviennent tres envahissants des qu'une personne en achete. Je vois plusieurs fois la meme scene : un touriste [Japonais ou etranger, homme ou femme, cela ne fait aucune difference] achete des galettes et en deux secondes se retrouve cerne par 2 puis 4 puis 8 daims qui veulent tous attraper un morceau de galette. Ils n'hesitent pas a pousser, tirer sur les vetements, mordre les fesses et presque monter sur le personne qui est totalement debordee puis tres vite reellement effrayee et finit par lacher toutes les galettes pour s'echapper.
- plus grave encore, les daims se mettent a manger le papier [les plans du parc en particulier lorsque quelqu'un les fait tomber au sol] et les sachets en plastiques tenus par les gens [ils tirent dessus pour voir s'il n'y a pas de galettes dedans et en arrache des bouts qu'ils avalent]. Par deux fois, je cours vers un daim en train de manger un plan du parc pour lui arracher litteralement de la bouche [croyez moi, il faut tirer fort car ils ne veulent pas lacher leur butin] et le gronder [je sais qu'il ne comprend pas mais je le fais quand meme] et en plus je rale car les Japonais le regarde faire en riant et en faisant des photos Visiblement, ils me prennent pour une folle et n'ont pas l'air de comprendre en quoi manger du papier peut etre nocif pour un daim
Le premier batiment du sanctuaire que je vais voir est le "Daibutsu-den" : c'est le plus grand edifice en bois du monde qui abrite la statue de 16 metres du bouddha "Vairocana". Je ne rentre pas voir le bouddha car il n'est pas tres beau a cause de trop nombreuses restaurations de qualite tres mediocre.
Je croise alors deux colocataires de la guesthouse : Fanny la norvegienne et Gerard le Catalan polyglotte [il parle couramment Espagnol et Catalan bien sur mais aussi Francais et Anglais car il a vecu a Paris et San Francisco et se debrouille en Japonais !!]. Nous allons au "Nigatsu-do" qui offre une superbe vue sur le parc et ressemble enormement au "Kyomisu-dera" de Kyoto puisqu'ils sont tous deux construits sur pilotis.
Fanny et Gerard partent prendre leur train pour Osaka et je vais visiter le "Kaidan-in" qui est un peu a l'ecart et donc totalement ignore par les touristes [et c'est tant mieux !!]. Il recele un tresor : les statues des 4 rois celestes, tous representes dans des positions aggressives car places aux quatre angles autour d'une statue de Bouddha, ils le protegent. Elles mesurent 1,60 metre de haut et datent du VIIIeme siecle.
Je me ballade en velo dans le parc et m'arrete boire un cafe glace qui me rafraichit [il fait toujours 35 degres sous abri et le soleil cogne dur].
Je file a l'ouest du parc au "Kofuku-ji" ou se trouvent une pagode a 5 etages, un temple principal qui est ferme au public pour renovation et surtout deux lieux renfermant des statues sublimes : le "Tokon-do" et le "Kokuhokan".
Le "Tokon-do", aussi appele "pavillon d'or", a ete originellement construit en 726 en l'honneur de l'imperatrice Gensho mais le batiment actuel date de 1415. Il abrite une serie de grandes statues : "Yakushi Nyorai" [le bouddha therapeute, 2,55 m de haut] accompagne de "Vimalakirti" [pretre tres repute, 1m de haut] et entoure de 3 "Bosatsu" [ses assistants, 3 m de haut]. Il est protege par les 4 "Shi-tenno" positionnes aux 4 angles [les rois celestes, 1,60m de haut] et les 12 "Juni Shinsho" [generaux celestes, 1,20m de haut] repartis autour de lui et qui ont des regards courrouces tres expressifs pour effrayer les mauvais esprits.
Le "Kokuhokan" est un musee exposant des chef d'oeuvre de la statuaire bouddhique parfaitement mis en valeur. Je ne cite que les pieces les plus remarquables mais elles sont toutes tres belles :
- une tete de bouddha en bronze du VIIeme siecle tres epuree
- une statue d'Ashura en chanvre laque [protecteur du bouddha ayant 6 bras], datant du VIIIeme siecle dont les 3 visages juveniles ont une expression differente [la tristesse, la serenite et la reflexion me semble-t'il]
- 4 statues de moines dont les yeux de verre donnent vraiment l'impression d'etre reels et je resterai marquee a tout jamais par le regard infiniment tendre de l'un d'entre eux qui m'a profondement emue.
Apres cette visite magique, j'enfourche mon velo et je vais me perdre dans les rues et ruelles de Nara a la recherche du parc de l'ancien palais "Heijo" [situe assez loin a l'ouest] que je finis par trouver vers 18h00 et qui bien sur, vu l'heure, est ferme . A ma decharge, le plan qui m'a ete donne n'est pas du tout a l'echelle et pas tres precis donc ce n'est pas simple de se reperer mais cela n'a aucune importance car j'ai fait une tres chouette ballade hors des sentiers battus. J'ai vu des champs de riz, des maisons anciennes et apercu les tumulus recouvrant de tres anciennes tombes sur de petits ilots au milieu de la riviere que j'ai longee.
De retour a la guesthouse, je discute avec un charmant couple d'Australiens et je vais avec eux tester un autre Sento. Il est plus moderne que le premier et c'est encore plus agreable de profiter des bains en discutant de choses et d'autres, encore une fois en Anglais ce qui me fait travailler la cervelle .
Petit repas tardif au retour du bain, j'ai encore fait mes achats au pif et voila le resultat : salade de concombre a la patate douce [du moins cela y ressemble], aubergines au vinaigre et au gingembre, brochettes de ce qui semblait etre des lamelles de tripe mais qui sont faites de morceaux de peau de canard caramelises et en dessert, de la gelee blanche cette fois avec des morceaux de fruit que je ne reussis pas a identifier. Tout cela est delicieux.
Par ailleurs, j'avais aussi choisi une sorte de salade de chou avec une sauce cremeuse mais, pour la premiere fois, je n'ai pas du tout aime et je n'ai pas pu le manger car le gout de la sauce etait tres fort et m'a fait penser a celui des fromages a pate persillee [ les seuls fromages que je ne peux pas avaler ]

PS : je suis vraiment desolee mais je ne reussis toujours pas a transferer les photos car cela plante a chaque fois . Si je ne trouve pas de solution d'ici la fin du voyage, je ferai une selection en rentrant et les mettrai en ligne.

Ce matin, je prends a nouveau et toujours dans la boulangerie francaise le petit-dejeuner en compagnie de Farshid [cafe au lait, jus d'orange, une sorte de pain au raisins sans raisins et une sorte de tartine recouverte de bananes, noix et pommes caramelises : encore une fois delicieux] avant de faire tranquillement mes bagages pour aller prendre le train pour Nara. Je profite du fait d'etre a la gare en avance pour reserver mes places dans le Shinkansen pour mes prochains voyages puisque c'est obligatoire.
Le trajet entre Kyoto et Nara est rapide et je suis a Nara a 13h00 ou je galere un peu en sortant de la petite gare annexe car je dois me reperer par rapport au plan que j'ai recupere au point info pour touristes. Une voiture s'arrete avec a son bord 4 charmantes dames qui s'inquietent de me voir perdue et s'empressent de m'indiquer le chemin jusqu'a la guesthouse.
"Naramachi guesthouse" est un endroit tres agreable tenu par un couple Japonais tres prevenant et investi par de jeunes routard venus des USA, Norvege, Israel, Espagne et Canada.
Je dejeune au "Younan cafe", adresse indiquee par la maitresse de maison de la guesthouse, ou je me regale pour un tout petit prix : une soupe miso claire, un melange de riz blanc et brun, des legumes [des carottes un peu sucrees, des aubergines roties avec une sauce sucree, de la courgette crue avec du sesame], du tofu frit sur un lit de petites algues, du poisson grille sur un lit de chou blanc et pour finir du cake au the vert et aux haricots rouges.
Je me perds ensuite volontairement dans les ruelles de Naramachi, le quartier le plus ancien de la ville, et decouvre de petites merveilles au detour de toutes les rues : des temples, des machiya [tres anciennes maisons en bois], de minuscules boutiques et plein de petits autels avec de nombreux presents [jouets, paquets cadeaux, nourriture]. Je visite une machiya totalement renovee et decouvre un interieur extremement ingenieux qui gere l'espace tres etroit et tout en longueur qui fait la particularite de ces maisons. En effet, comme les taxes foncieres etaient calculees en fonction de l'etendue de la facade, les habitants ont trouve la parade en construisant ces maisons etroites mais tres longues
Je m'offre une tres jolie petite theiere et une tasse traditionnelles pour pouvoir me faire mon the vert dans les regles une fois rentree a la maison car je suis devenue accro a ce the au gout d'algue [et je sais que mon mari cheri n'est pas hyper fan...] et une superbe epingle a chignon en verre qui est une creation d'une artiste locale. Finalement, je vais rentrer avec plein de cadeaux alors que je pensais que tout serait hors de prix : encore une tres bonne surprise
Je passe au supermarche acheter de quoi petit-dejeuner demain et apres-demain matin et mon diner de ce soir. Je flane dans les rayons alimentaires car c'est tellement different de chez nous que je ne me lasse pas de tout regarder. Mais revenons a mon diner : des croquettes de pommes de terre au fromage [il existe une sorte de fromage de tofu ], des haricots verts en salade avec du sesame, de la salade de pommes de terre au jambon et de l'ananas frais. Simple et bon.
Pour finir, j'ai une grande nouvelle a vous annoncer : je vais au Sento ce soir car a Nara les tatouages ne sont pas interdits Bien sur, je vous raconterai cette experience demain soir...

Si le couple de Francais que j'ai croise a Kyoto lit mon blog, j'ai la reponse a la question posee par leur fils : que represente l'etrange animal dont on voit la statuette devant les maisons nipponnes ? C'est un TANUKI [animal specifiquement japonais ressemblant un peu a un raton laveur] qui porte un chapeau pour se proteger du soleil et une bouteille de sake Il porte bonheur a la maisonnee. Ceux qui connaissent les dessins animes de Miyazaki ont vu des Tanuki dans le film "Pompoko" ou ces petits animaux luttent contre la disparition de leur foret a cause des humains.

Je vous quitte pour filer me glisser dans l'eau tres chaude du sento... a demain.

Ce matin, petit dejeuner encore une fois a la boulangerie francaise [cafe, jus de banane, pain perdu et patisserie danoise qui est un petit pain a la creme vanille] en compagnie de Farshid que j'ai rencontre hier quand j'etais sur l'ordi a l'hotel. C'est une jeune Iranien qui fait des etudes de medecine, il a termine sa quatrieme annee de medecine generale et va debuter sa specialisation en neurologie a la rentree. Nous papotons pendant une heure puis nous partons chacun de notre cote pour la journee.

J'en profite pour saluer les deux couples de Francais , forts sympathiques, avec qui j'ai partage des petits dejeuners a Tokyo : Dorothee et Bernard d'une part, Sabine et Gwenael [pardon si ce n'est la bonne orthographe ] d'autre part. J'espere que la suite de leur sejour se deroule sous des auspices aussi favorables que les miens et que la "patte folle" de Gwenael ne l'empeche pas de profiter au maximum de son voyage...

Je file en velo au sud de la ville voir le temple de Nishi- Hongaji, principal lieu de culte de l'ecole bouddhiste Jodo Shinshu qui regroupe au moins 12 millions d'adeptes au Japon. A mon arrivee, l'immense "Goei-do" [salle de priere] est ouvert et accessible car un important groupe d'enfants s'y trouve. Visiblement, il s'agit de jeunes membres du Jodo Shinshu qui sont encadres par des moines. J'en profite pour faire des photos des murs peints, des poutres et des lanternes finement dorees et de l'autel dedie a Bouddha. Les enfants sortent ensuite sur le parvis du temple pour etre pris en photo par groupes avec 3 moines ages, visiblement haut places car tres proteges par le staff. Je suis obligee de descendre les marches de l'escalier pour recuperer mes basketts et je dois expliquer, en anglais, ce que je viens faire au milieu de tout ce beau monde pour eviter l'incident diplomatique J'en profite pour faire discretement une photo des "grands pontes "...
Je tente de discuter en "petit Japonais" avec une charmante dame de 72 ans, qui ne fait pas du tout son age d'ailleurs, et nous arrivons a echanger quelques mots. Cependant, cela montre rapidement ses limites car je ne peux que mettre bout-a-bout des mots que je peche dans mon mini dico et cela ne constitue aucunement une vraie phrase. Sans syntaxe ni conjugaison, mon charabia ne va pas bien loin...

Je reprends mon velo pour aller a l'est au sanctuaire de "Kiyomizu-dera". La fin du trajet est pentue car ce sanctuaire est accroche a flanc de colline et je souffle comme un boeuf sous le soleil de plomb mais je monte jusqu'en haut sur mon velo [haha, fierte mal placee quand tu nous tiens]. Ce sanctuaire qui date de 798 comprend une trentaine de batiments plus ou moins grands et le temple principal a ete rebati en 1633 contre la falaise, sur d'immenses pilotis, pour offrir un superbe panorama sur la ville. Avant de m'attaquer a la visite, je deguste un bol de soupe d'Udon [les nouilles de sarrasin] avec une tranche de tofu frit : bon et roboratif.
En dehors de la splendide vue de Kyoto depuis la terrasse du "Hondo", il y a egalement une superbe pagode a 3 etages, une cascade purificatrice dont les pelerins boivent l'eau et un temple dedie a l'amour devant lequel se trouvent deux grosses pierres separees l'une de l'autre d'environ 10 metres : si on reussit a parcourir cette distance les yeux fermes et a toucher la pierre sans tricher, on va trouver l'amour La tradition veut que ceux qui se marient suite a cela previennent le temple qui inscrit leur nom sur un grand tableau face a l'entree. Effectivement, il y a enormement de noms inscrits y compris des prenoms europeens donc c'est certainement efficace mais je n'ai pas teste puisque je suis mariee depuis 20 ans deja
J'essaie quelque chose de tres deroutant : on descend dans un couloir totalement noir dans lequel on circule en se tenant a une rampe pour atteindre un autel de pierre a peine eclaire. Arrive la, il faut toucher l'autel en faisant un voeu puis repartir toujours en se tenant a la rampe et dans le noir absolu jusqu'a la sortie. C'est extremement perturbant car au bout d'un metre a peine dans le noir on a totalement perdu ses repaires. Une sorte de peur irrepressible de percuter un obstacle pousse a avancer a la vitesse de l'escargot alors qu'on sait bien qu'il n'y a pas de risque et on s'accroche a la rampe comme a une bouee de sauvetage... c'est une sacree experience entre le train fantome et la decouverte de la cecite.
La promenade dans le parc boise du sanctuaire est fraiche et je clos ce moment en degustant un delicieux "hiyashi-ame" [boisson a base de sirop de gluten avec du gingembre, du miel et de la pomme].

Un petit parcours en velo m'amene a "Gion" qui est le quartier des "machiya" [maisons de bois tres anciennes] et des "geishas". Je m'arrete a "Ryozen-Kwan-on" qui rend hommage au soldat inconnu a travers un memorial pacifiste et la statue de 24 metres de haut du Bouddha Kwannon qui symbolise la compassion. Les moines presents sur le site celebrent 4 ceremonies par jour en l'honneur du bouddha et des 2 millions de Japonais morts durant la seconde guerre mondiale. Leurs noms sont portes sur des tablettes conservees dans des tiroirs dores que l'on peut ouvrir. C'est tres emouvant de voir toutes ces tablettes alignees dans un tiroir et d'imaginer leur nombre total devant les murs entiers de tiroirs...
Je me promene dans "Gion" et au coin d'une ruelle m'attend une enorme surprise : une "maiko" [apprentie geisha] encore adolescente pose pour des photos officielles. J'ai donc tout le loisir de la photographier, ce qui en temps normal est complique car elles se cachent loin des touristes. Cette jeune fille est magnifique avec son maquillage blanc, son kimono traditionnel chatoyant ceinture et son long "obi" [large ceinture artistiquement nouee sur le kimono] qui permet de la differencier d'une "geiko" [geisha cofirmee] qui porte un obi court. J'en profite pour preciser que les geishas ne sont plus que 200 a Kyoto et qu'elles ne sont aucunement des prostituees. Ce sont de veritables artistes polyvalentes qui doivent maitriser l'art de la ceremonie du the et de l'ikebana [art foral japonais tres epure] et savoir chanter, danser, jouer de la musique afin de divertir des clients fortunes lors de diners. Les maiko entrent dans une "okiya" [maison de geishas] apres leurs etudes au college pour apprendre tous les arts cites plus haut.
Je fais une pause gouter dans un petit salon de the : un capuccino et un chou fourre a la creme de sesame [original et tres bon] et je vais me presenter au "sento" [bain public traditionnel] que m'a gentiment indique un membre du personnel de mon hotel ce matin. Et la, ma crainte se confirme : je ne peux pas acceder au sento a cause de mes tatouages. Sauf enorme coup de chance, ce sera pareil partout ou je vais passer et pire encore, je ne pourrai pas aller dans un "onsen" [source thermale] car les tatouages y sont egalement prohibes Au Japon, les seules personnes traditionnellement tatouees sont les "Yakusa" [membres de la mafia] et ces messieurs ont leurs sento et onsen reserves. De nos jours, les tatouages ne sont plus l'exclusivite des Yakusa puisque j'en ai vu sur de jeunes adultes [garcons et filles] mais ils restent culturellement attaches a l'appartenance a la mafia et sont donc toujours source d'exclusion. Mes tatouages m'attirent de nombreuses remarques tres gentilles dans la rue, surtout de la part des dames d'un certain age qui s'emerveillent devant le kiku [le chrysantheme etant la fleur nationale] mais dans ce cas precis ils m'empechent de me plonger [litteralement] dans une tres importante part de la culture nippone...
Je profiterai au maximum des bains prives, lorsqu'il y en a, dans mes lieux d'hebergement comme ceux du Ryokan Sawanoya a Tokyo.

Je rend mon velo au loueur, j'achete la petite valise a roulette pour ranger tous mes achats, et ils sont nombreux je l'avoue, puis je dine dans un restaurant ou les sushis circulent sur un long tapis roulant afin que les clients choisissent au fur et a mesure ce qui leur donne envie. Je commence par admirer la grande variete des paires de sushis posees sur de petites assiettes qui defilent devant mes yeux et je me lance en choisissant un sushi avec un poisson gras [sardine ou maquereau] et un sushi de poulpe avec les tentacules. Je prends ensuite un maki d'oeufs de saumon et concombre et un sushi superbe mais dont je n'ai pas la moindre idee de ce que cela peut etre. On dirait une fine lamelle de pamplemousse mais en fait, ce sont des oeufs de poulpe agglomeres. Je mange un sushi de poisson gras fume, suivi d'un sushi de crabe et d'un sushi de poisson blanc tres ferme. On dispose egalement d'un ecran sur lequel sont repertoriees toutes les assiettes existantes et l'on peut en choisir une. Elle ne sera pas differente de celles qui circulent mais au lieu d'attendre que l'assiette choisie fasse le grand tour sur son tapis roulant, on est livre directement par le Shinkansen [TGV japonais] !! Je ne plaisante pas, au-dessus du tapis roulant se trouve un rail sur lequel circule un modele reduit de Shinkansen et les cuisiniers y posent le sushi commande via l'ecran qui porte un numero indiquant la place du client le long du rail. Le train demarre et vient s'arreter pile devant le client qui prend son assiette et renvoie le train en cuisine en appuyant sur un bouton.
Evidemment, je ne me refuse pas le plaisir de la livraison par train et je choisis un beau sushi compose de morceaux d'un violet soutenu. Ce doit etre un fruit de mer ou quelque chose comme cela mais quand il arrive, je realise que c'est de l'aubergine en saumure, bravo pour ma perspicacite Je conclus ce festin par un dessert mais je prefere une simple tranche de melon d'eau rafraichissante aux assiettes de gateaux et cremes sucrees qui defilent egalement. Comme dans tous les restaurants japonais, le the [chaud ou glace] est gratuit et a volonte.
Resultat des courses : 8 paires de sushis absolument delicieux plus le melon pour un total de 997 yens [9 euros et 97 cents] Je vais recommencer plusieurs fois d'ici la fin de mon sejour

Avant de vous compter ma journee, je veux remercier Rose, Sandra et ma maman pour leurs commentaires car cela me fait tres plaisir d'avoir des retours [ceux et celles qui m'envoient des mails aussi, bien sur ]
Mamounette, je ne manquerai pas d'ecrire un texte pour Josie sur une tablette votive demain dans l'un des 3 temples que j'ai prevu de visiter [j'ai explique comment cela fonctionne dans mon message concernant le 3eme jour a Tokyo].

C'est parti pour la journee d'aujourd'hui... qui a commence par une nuit tres courte vu que je me suis endormie a 4h30 du matin et levee a 9h00 !!! Impossible de dormir donc j'ai redige mon blog assez tard, fait des mails et surfe d'un site a l'autre puis j'ai lu dans ma chambre. Ce soir, j'essaie de me "recaler" en me couchant des que j'ai termine d'ecrire ce message.

Ce matin donc, petit-dejeuner dans la meme boulangerie francaise qu'hier avec jus d'orange, cafe au lait, un croissant aussi bon que chez nous et un pain au lait fourre a la creme vanille, miam....
J'enfourche mon velo et je file au chateau Nijo : c'est un chateau fortifie entoure de douves construit par le Shogun Tokugawa Ieyasu en 1603 abritant un grand jardin et une merveille : le Ninomaru.
C'est le palais du Shogun dans lequel tous les "fusuma" [cloisons coulissantes] sont sompteusement decores de peintures de l'ecole Kano. On voit des pins gigantesques, des aigles, des fleurs, des paons, des pantheres et des tigres superbes mais mal proportionnes car les peintres japonais n'en avaient jamais vus et ils devaient les imaginer a partir des descriptions dont ils disposaient. Ces decors etant tres fragiles, les photos sont interdites mais, meme sans photo, je ne suis pas prete d'oublier ces oeuvres d'art.
A la fin de ma visite, je fais une petite pause pour bien reperer mon parcours en velo sur la carte de Kyoto en buvant un cafe glace.
Je file jusqu'au temple de "Gingakuji", situe au nord est de la ville en traversant une nouvelle fois le parc du palais imperial [toujours la chasse a l'ombre] et m'achete en route deux brochettes de "millas" [je l'appelle ainsi faute de mieux] comme celle que j'ai mangee avant-hier au restaurant. Elles sont moins subtiles en bouche mais quand meme tres bonnes et surtout elles me calent pour un moment
"Gingakuji" est en fait une villa construite par le Shogun Yoshimasa a la fin du XVeme siecle pour se retirer suite a sa destitution par un coup d'etat organise par les Daymio [seigneurs feodaux]. Yoshimasa souhaitait couvrir d'argent le toit de son pavillon pour en faire le pendant du "pavillon d'or de Kinkakuji", bati par son grand-pere un siecle avant [cf ma visite d'hier]. Malheureusement, il n'a pas pu realiser son reve car il a ete ruine lors de sa destitution. Le pavillon porte quand meme le nom de "pavillon d'argent" meme si son toit a finalement garde la belle couleur sombre des cypres qui ont servis a sa construction.
Je me promene tranquillement dans le jardin mixte puisqu'il est compose d'un jardin sec Zen et d'un jardin d'inspiration chinoise ou l'eau coule au milieu des arbres, des fleurs et des mousses.
Je remonte sur mon velo pour suivre le "chemin de la philosophie" qui longe un petit canal a l'abri des cerisiers et des saules pleureurs. Il tient son nom du fait que, depuis plusieurs siecles, les moines viennent y mediter en marchant. Je trouve par hasard un magasin plein de tresors : kimonos de "seconde main" mais en super etat, yukatas [kimonos simples en coton portes a la maison] a petits prix et plusieurs objets confectionnes a partir de morceaux d'anciens kimonos. Evidemment, je fais des emplettes et en plus le vendeur me fait un prix sans que je demande quoi que ce soit Un peu plus loin, je rencontre une Japonaise qui peint des fleurs et des fruits sur du papier Canson blanc, format cartes postales. C'est tres fin et j'en choisit 5 pour ma belle-maman qui peint elle aussi des fleurs et des fruits. Tres gentiment, la dame me "dedicace" chaque dessin en ecrivant le mot de mon choix en Japonais [en Kanji, c'est-a-dire en ideogrammes] : sur la premiere c'est "arigato gozaimasu" [merci beaucoup], sur la deuxieme c'est "Kyoto", sur la troisieme et la quatrieme ce sont les noms des fleurs representees soit "fuji" [une glycine] et "higanhana" [litteralement la fleur de l'au-dela dont je ne connais pas le nom francais ].
Sur la derniere, je lui demande de transcrire le prenom de ma belle maman : Jacqueline, ce qui n'est pas chose facile. Mais en passant par une etape phonetique ou Jacqueline devient "JAKELINA", elle reussit et je repars avec un petit cadeau totalement personnalise et unique
Je passe par l'arcade commercante pour trouver la figurine de Broly [un mechant dans dragon ball Z], cadeau que mon fiston a choisi parmi les propositions que je lui ai faites par mail et je repere une petite valise a roulette que je viendrai acheter demain car je n'ai pas assez de place pour mettre tous mes cadeaux dans ma valise [je peux avoir un second petit bagage en soute car j'etais tres loin du poids maximum autorise lors du voyage aller]

Je veux diner dans un restaurant indique dans mon guide mais impossible de le trouver malgre l'aide d'un gentil monsieur, donc je choisis un restau en fonction des propositions en vitrines [tres souvent, des artefacts en plastiques des plats sont presentes dans une vitrine, ce qui permet de se faire une idee]. Le restau est tres beau, avec un grand jardin interieur, et je choisis un menu sushi/tempura compose comme suit :
- une assiette d'Udon [nouilles faites avec de la farine de ble] servies froides avec une sauce a base de soja
- 2 tempura de crevettes et 5 de legumes [beignets tres legers]
- 7 sushis [bouchees de riz rectangulaires surmontees d'un ingredient toujours cru] : 1 poulpe, 1 saumon, 1 thon, 1 poisson blanc, 1 poisson de la famille du maquereau, 1 grosse crevette et une tranche d'omelette [seule exception a la regle du cru mais elle est toujours froide]
- 3 makis [bouchees de riz rondes entourees par une feuille de nori, algue noire, et fourrees de fins batonnets de poisson cru ou d'oeufs de poisson et/ou de legumes crus] : saumon et courgette
Avec tout cela, il y a des tranches de gingembre au vinaigre, du gingembre et du radis noir rapes et je bois du the vert glace.
Verdict : la fraicheur des sushis est exemplaire et les morceaux sont parfaitement decoupes, les tempuras ne sont absolument pas gras et juste chaud comme il faut donc c'est PARFAIT !!!
Pour couronner le tout, cela me coute 2000 yens [20 euros] ce qui est bien en dessous des prix des sushis en France...

Encore une belle journee qui se termine et il faut que je file au lit car il est deja 1h30 !! A demain...