Le 04/06/12, 11:24
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Tous mes problèmes de justice sont enfin réglés, mais je ne souhaite pas quitter les îles Andamans sans voir la partie Nord qui est l'endroit le moins touristique.
Je traverse toute l'île, pour ça il faut passer sur des territoires d'indigènes. Comme je vous avais dit dans les précédents articles, il y a des gens ici qui vivent encore comme à l'âge de pierre. Il n'y a qu'une seule route qui traverse leur région, 4 convois de bus et de voitures sont organisés par jour, escortés par la police pour éviter tout contact avec les Indigènes. Sur la route j'aperçois par deux fois ces petits bonhommes noirs, ils sont nus, juste un cache-sexe vient recouvrir leurs bijoux de famille. Ils sont assis sur un tronc d'arbre mort, dans leur main un arc ou une lance, même les Indiens qui sont avec moi dans le bus les regardent par la vitre comme des extraterrestres alors qu'ils vivent sur la même île. Bien sûr le cortège va trop vite pour prendre une photo ,de plus c'est interdit de les photographier. Mais je suis content d'avoir pu en apercevoir!!
J'arrive à Kalipur, où je trouve un camping qui propose des petites cabanes en feuilles de palmier. C'est tout-à-fait dans mon budget 200 roupies (3,20 euros) la nuit, J'ai le camping pour moi tout seul car c'est la basse saison, je suis au milieu des cocotiers alors parfois la nuit, des noix de coco tombent sur mon toit, j'entends l'océan derrière l'immense manguier, je suis peinard, personne pour me faire chier.
Je demande à un bateau de pêcheurs de m'emmener sur une île à 1 km du bord pour quelques roupies, soi-disant elle est paradisiaque... malheureusement je suis rattrapé par une averse de légende! Mais j'en ai profité pour faire du snorkelling (plongé avec masque et tuba)!
Le lendemain, je loue une moto, j'ai encore les stigmates de mon accident mais je reprends avec confiance et vigilance le guidon. Je vais visiter un volcan de boue, ils ne sont pas très grands (4 mètres) , le phénomène est assez marrant car l'effet du gaz qui s'échappe des entrailles de la terre forme des bulles de boue qui éclatent en haut du cratère et ensuite la boue dégouline le long du volcan formant un petit ruisseau de boue, la texture de la boue est très liquide, et d'après les locaux elle est très bonne pour la peau, mais la thalasso ne sera pas pour aujourd'hui...je retourne dans ma cabane, mais la malédiction de la moto est bien décidée à me suivre encore... J'ai pu expérimenter et j'ai enfin bien compris ce que voulait dire "un coup vache"... Je suis tranquillement sur ma moto en train de rouler quand je vois une vache attachée avec une corde à un piquet au bord de la route. Mais celle-ci a traversé la route et je vois la corde posée sur la route, j'ai le temps de freiner et de m'arrêter. Le "coup de vache" qu'elle me fait, pour rester polis, est que cette conne à la bonne idée de partir en courant dans le sens inverse que j'arrivais, alors la corde s'est tendue et c'est coincée entre le garde-boue avant et la roue. Sous la pression de la corde le garde-boue explose en morceaux. J'arrive avec mon avant-bras à éviter de me prendre la corde dans la gueule et je passe dessous, c'étais impossible pour moi de reculer avec la moto car c'est aller trop vite. Heureusement que j'étais arrêté car sinon j'aurai pris un bon coup de la corde à linge!
Le lendemain, j'engloutis comme chaque matin mon pancake à la banane saupoudré de copeaux de noix de coco et nappé de miel de la forêt mais attention pas n'importe lequel, celui où s’aventurer dans la jungle profonde et où il faut grimper très haut jusqu'à la cime des arbres au péril de sa vie... seul les très bons grimpeurs et ceux qui n'ont pas peur des piqûres ont accès à ce miel...(La technique est qu’ ils enfument l'essaim d'abeilles avec des branches en feu pour les faire fuir et ensuite ils récoltent le miel!), j'ai le privilège de gouter ce miel-là!! Un délice, certainement un des meilleurs avec celui que j'avais gouté en Bolivie! Bref j'ai cette vieille bouteille d'eau devant moi remplis de ce liquide doré que je peux verser sur mon pancake à ma discrétion et je complète ce petit déj avec une mangue tombée du manguier pendant la nuit! Je discute avec le cuistot, un jeune Népalais de 22 ans qui a quitté sa famille à l'âge de 15 ans pour venir travailler en Inde. Je ne m'étendrai pas sur son histoire mais elle est assez émouvante... Je lui demande alors s'il veut venir passer la journée avec moi sur la moto découvrir les environs? Il hésite car il doit demander la permission à son patron pour s'absenter la journée (il faut savoir qu'il n'a pas de jours de repos et travaille pour envoyer de l'argent à ses soeurs, car pendant ces trois dernières années il a perdu ses parents... et son rêve c'est de pouvoir un jour retourner au Népal pour pouvoir se recueillir sur leurs tombes). Je viens avec lui pour appuyer la négociation avec son patron, celui-ci accepte dificilement.
Nous voilà partis à moto, vous auriez vu la tête de ce môme!! Il était assis derrière moi les bras écartés et un sourire qui illuminé de joie son visage, comme-ci un vent de liberté soufflé sur lui, à ce moment-là, je ne lui ai pas dit mais il m'a transmis toute cette joie et surtout il m'a mis cette petite claque que tu reçois derrière la tête et qui te remet l'esprit à l'endroit, celle qui te fait prendre conscience du privilège de voyager que l'on a tendance parfois à oublier!
Après 1 heure 30 de moto à travers des routes et des chemins escarpés, ma roue s'enfonce dans le sable, on arrive sur une des plus belles plages de l'île, encore une , on fait la rencontre de pêcheurs qui lancent avec précision leurs filets entre les rochers pour attraper de petits poissons. Ils approchent le banc de poissons lentement comme des panthères, d'un tour de bras le fillet surgit, se déploie et emprisonne les poissons qui se débattent pour passer entre les mailles! Parfois il se peut que le pêcheur fasse une mauvaise rencontre et qu'il attrape un serpent de mer venimeux, alors il sort sa machette et assaine quelques coups pour éviter la morsure.
J'avais entendu la présence d'une grotte pas très loin de cette plage, je demande le chemin à un local qui se propose naturellement de nous y conduire. Car il faut passer au milieu de la jungle et les chemins ne sont pas facilement visibles! Avant de partir notre guide nous invite dans sa maison en terre séchée, la mamie est encore en train d'étaler la boue encore humide sur le sol, la vaisselle est posée sur une planche en bois, au fond de la pièce se trouve le lit, un tapis en paille, avec deux coussins, est posé au sol ( certainement là où dorment les enfants), je suis assis dehors sur un tronc d'arbre, son fils passe la tête par la porte pour essayer de m'entrevoir, il n'a jamais vu de blanc et à chaque fois que j'essaie de le regarder son petit corps noir et nu se fond dans l'ombre à l'intérieur de la maison. ils vivent encore de l'agriculture, nous buvons un thé et mangeons une mangue, avant d'emprunter le chemin qui nous mène à la grotte. On passe des ruisseaux en sautant de pierre en pierre, on est en plein milieu de la jungle, un serpent vert se défille devant nous, s'arrête, nous observe quelques instants et passe son chemin, c'était un serpent venimeux nous prévient notre ami. 1 heure 30 après on arrive aux grottes... Ces grottes sont gardées en permanence par des gardes nationaux. Ils surveillent à ce que des voleurs ne pénètrent pas à l'intérieur car il y a une espèce d'oiseaux qui vient faire leurs nids dans l'obscurité de la grotte. Et ces nids coûtent très cher car ils sont rares et sont faits à partir d'une résine spécial qui est utilisée pour guérir certaines maladies. Normalement, tu es obligé d'avoir un permis, pour pouvoir rentrer dans ces grottes, que les autorités te délivrent si tu es un scientifique, sans ce permis il est interdit d'y rentrer. Mais bon j'ai juste ma gueule pour essayer de gagner la confiance des gardes pour qu'ils me la fassent visiter. Le fait que je sois venu avec un local joué en ma faveur, après une petite négociation autour d'un thé le garde se laisse séduire, il enfreint la loi car je n'ai pas de permis. il me dit qu'il ne me montrera qu'une seule grotte sur les 22 existantes, nous voilà parti dans les entrailles, on descend par un passage très glissant, on est équipé de lampes, on se retrouve sous des milliers de chauves-souris qui grincent, volent autour de toi, parfois tu sens qu'elles effleurent tes cheveux mais leur radar est tellement puissant que jamais elles ne te touchent!!! Il y a facilement une dizaine de ces créatures qui sont constamment autour de toi! L'expérience est assez impressionnante, on arrive jusqu'aux nids, les nids en résine fabriqués par ces petits oiseaux qui ressemblent à des hirondelles sont accrochés à la paroi de la grotte, les oiseaux sont en train de couver ils ne semblent pas être perturbés par notre présence.
Aussitôt ressorti de la grotte, je m'empresse de demander au garde d'aller voir une autre grotte, d'un air désabusé comme si je poussais le bouchon trop loin il accepte encore.
Mais cette fois-ci ce n'est pas la même histoire il faut se faufiler sur 2,3 mètres dans un trou en forme de tunnel qui fait exactement ma corpulence...c'est-à-dire qu'une fille avec de beaux poumons resterait coincée. Je suis obligé d'allonger mes bras au-dessus de ma tête et de me tortiller pour gagner chaque milimètre, cela a été les 3-4 minutes les plus longues de ma vie je dois avouer que c'est très angoissant car quand tu respires tu sens l'air frapper la paroi qui colle ton nez, mon coeur battait tellement fort que je l'entendais résonnais, tu te sens vraiment à l'étroit et tu dois maitriser ton cerveau pour ne pas tomber dans la paranoia ou l'angoisse qui te ferait paniquer et perdre tes moyens!! Mais passer cette épreuve tu peux enfin te mettre debout et admirer l'immensité de la caverne à l'aide de ta lampe! c'est vraiment magnifique, on dirait que je suis à l'intérieur d'une cathédrale, il y a beaucoup plus de chauves-souris que dans la première grotte, le garde me dit de ne pas les éclairer, mais je ne peux pas résister de voir le spectacle qui se passe au-dessus de moi, j'éclaire le plafond et j'ai compris après coup pourquoi il ne fallait pas les éclairer car elles se sont toutes mises à me chier dessus! J'étais couvert de merde, de pisse de chauves-souris, en plus mélangé avec ma sueur je ne vous raconte pas la gueule de mon t-shirt à la sortie! J'ai dû m'en débarrasser à contre coeur! nous regagnons la sorti par le même trou mais cette fois-ci je négocie le passage avec plus d'aisance! Mais putain que c'était bon de revoir la lumière du jour...
Sur la route du retour, le Népalais se confie à moi et me dit qu'il me considère comme son meilleur ami car il n'a jamais passé une journée comme ça: faire de la moto en regardant les paysages magnifiques défilés, voir une belle plage, regarder les pêcheurs, aller explorer des grottes et être invité chez des locaux. Il vient de me mettre la deuxième claque de la journée, lui qui a quitté sa famille très jeune et qui travaille tous les jours dur pour subvenir aux besoins de sa famille, il rencontre souvent des touristes mais qui ne lui prêtent même pas attention, trop occupés à rester entre amis. Le fait que je voyage seul et que je suis le seul touriste dans le camping, tous les soirs je m'incrustais dans sa cuisine et je préparais avec lui mon repas. Ce qui a suffi pour que je devienne son seul ami! Mais sa journée de rêve n'était pas encore terminée... je l’ai emmenai avec moi faire du snorkelling!! il habitait depuis 4 ans à côté d'un super spot de plonger mais jamais il n’eût le courage de demander à un touriste de venir avec eux. Il n'a pas eu besoin de me demander que je lui donne un masque et un tuba pour qu'il m'accompagne. Il y a une petite île en face de la plage que l'on a rejointe à la nage, il avait peur et sa technique de nage ne lui permettait pas d'aller à plus de 1 mètre sous l'eau, alors il me regardait descendre parfois à plus de 10 mètres pour aller danser avec des bancs de milliers de poissons, je nageais au milieu des ces poissons aux reflets argentés, tandis que d'autres espèces colorées les fonds, on a vu des coraux encore vivant, on a vu des poissons énormes les mêmes que parfois il cuisine pour les touristes!! on a vu des centaines de serpents qui sortaient leurs têtes du sable et la rentrai aux grès des courants tels des serpents charmeurs, la nuit tombait et la mer commençait à s'agiter, il était temps de rentrer!
Il est temps pour moi de reprendre la route, en cadeau d'adieu il m'offre la moitié d'une bouteille de 500 ml de miel de la jungle! Pour ma part il me reste deux jours avant de reprendre mon avion et quitter pour de bon les îles Andamans, après un passage éclair à Port Blair la ville que je connais sur le bout de mes doigts. Je m'envole pour le continent Indien, direction Mysore pour ses parfums, ses encens et son célèbre palais du Maharaja!!
Je traverse toute l'île, pour ça il faut passer sur des territoires d'indigènes. Comme je vous avais dit dans les précédents articles, il y a des gens ici qui vivent encore comme à l'âge de pierre. Il n'y a qu'une seule route qui traverse leur région, 4 convois de bus et de voitures sont organisés par jour, escortés par la police pour éviter tout contact avec les Indigènes. Sur la route j'aperçois par deux fois ces petits bonhommes noirs, ils sont nus, juste un cache-sexe vient recouvrir leurs bijoux de famille. Ils sont assis sur un tronc d'arbre mort, dans leur main un arc ou une lance, même les Indiens qui sont avec moi dans le bus les regardent par la vitre comme des extraterrestres alors qu'ils vivent sur la même île. Bien sûr le cortège va trop vite pour prendre une photo ,de plus c'est interdit de les photographier. Mais je suis content d'avoir pu en apercevoir!!
J'arrive à Kalipur, où je trouve un camping qui propose des petites cabanes en feuilles de palmier. C'est tout-à-fait dans mon budget 200 roupies (3,20 euros) la nuit, J'ai le camping pour moi tout seul car c'est la basse saison, je suis au milieu des cocotiers alors parfois la nuit, des noix de coco tombent sur mon toit, j'entends l'océan derrière l'immense manguier, je suis peinard, personne pour me faire chier.
Je demande à un bateau de pêcheurs de m'emmener sur une île à 1 km du bord pour quelques roupies, soi-disant elle est paradisiaque... malheureusement je suis rattrapé par une averse de légende! Mais j'en ai profité pour faire du snorkelling (plongé avec masque et tuba)!
Le lendemain, je loue une moto, j'ai encore les stigmates de mon accident mais je reprends avec confiance et vigilance le guidon. Je vais visiter un volcan de boue, ils ne sont pas très grands (4 mètres) , le phénomène est assez marrant car l'effet du gaz qui s'échappe des entrailles de la terre forme des bulles de boue qui éclatent en haut du cratère et ensuite la boue dégouline le long du volcan formant un petit ruisseau de boue, la texture de la boue est très liquide, et d'après les locaux elle est très bonne pour la peau, mais la thalasso ne sera pas pour aujourd'hui...je retourne dans ma cabane, mais la malédiction de la moto est bien décidée à me suivre encore... J'ai pu expérimenter et j'ai enfin bien compris ce que voulait dire "un coup vache"... Je suis tranquillement sur ma moto en train de rouler quand je vois une vache attachée avec une corde à un piquet au bord de la route. Mais celle-ci a traversé la route et je vois la corde posée sur la route, j'ai le temps de freiner et de m'arrêter. Le "coup de vache" qu'elle me fait, pour rester polis, est que cette conne à la bonne idée de partir en courant dans le sens inverse que j'arrivais, alors la corde s'est tendue et c'est coincée entre le garde-boue avant et la roue. Sous la pression de la corde le garde-boue explose en morceaux. J'arrive avec mon avant-bras à éviter de me prendre la corde dans la gueule et je passe dessous, c'étais impossible pour moi de reculer avec la moto car c'est aller trop vite. Heureusement que j'étais arrêté car sinon j'aurai pris un bon coup de la corde à linge!
Le lendemain, j'engloutis comme chaque matin mon pancake à la banane saupoudré de copeaux de noix de coco et nappé de miel de la forêt mais attention pas n'importe lequel, celui où s’aventurer dans la jungle profonde et où il faut grimper très haut jusqu'à la cime des arbres au péril de sa vie... seul les très bons grimpeurs et ceux qui n'ont pas peur des piqûres ont accès à ce miel...(La technique est qu’ ils enfument l'essaim d'abeilles avec des branches en feu pour les faire fuir et ensuite ils récoltent le miel!), j'ai le privilège de gouter ce miel-là!! Un délice, certainement un des meilleurs avec celui que j'avais gouté en Bolivie! Bref j'ai cette vieille bouteille d'eau devant moi remplis de ce liquide doré que je peux verser sur mon pancake à ma discrétion et je complète ce petit déj avec une mangue tombée du manguier pendant la nuit! Je discute avec le cuistot, un jeune Népalais de 22 ans qui a quitté sa famille à l'âge de 15 ans pour venir travailler en Inde. Je ne m'étendrai pas sur son histoire mais elle est assez émouvante... Je lui demande alors s'il veut venir passer la journée avec moi sur la moto découvrir les environs? Il hésite car il doit demander la permission à son patron pour s'absenter la journée (il faut savoir qu'il n'a pas de jours de repos et travaille pour envoyer de l'argent à ses soeurs, car pendant ces trois dernières années il a perdu ses parents... et son rêve c'est de pouvoir un jour retourner au Népal pour pouvoir se recueillir sur leurs tombes). Je viens avec lui pour appuyer la négociation avec son patron, celui-ci accepte dificilement.
Nous voilà partis à moto, vous auriez vu la tête de ce môme!! Il était assis derrière moi les bras écartés et un sourire qui illuminé de joie son visage, comme-ci un vent de liberté soufflé sur lui, à ce moment-là, je ne lui ai pas dit mais il m'a transmis toute cette joie et surtout il m'a mis cette petite claque que tu reçois derrière la tête et qui te remet l'esprit à l'endroit, celle qui te fait prendre conscience du privilège de voyager que l'on a tendance parfois à oublier!
Après 1 heure 30 de moto à travers des routes et des chemins escarpés, ma roue s'enfonce dans le sable, on arrive sur une des plus belles plages de l'île, encore une , on fait la rencontre de pêcheurs qui lancent avec précision leurs filets entre les rochers pour attraper de petits poissons. Ils approchent le banc de poissons lentement comme des panthères, d'un tour de bras le fillet surgit, se déploie et emprisonne les poissons qui se débattent pour passer entre les mailles! Parfois il se peut que le pêcheur fasse une mauvaise rencontre et qu'il attrape un serpent de mer venimeux, alors il sort sa machette et assaine quelques coups pour éviter la morsure.
J'avais entendu la présence d'une grotte pas très loin de cette plage, je demande le chemin à un local qui se propose naturellement de nous y conduire. Car il faut passer au milieu de la jungle et les chemins ne sont pas facilement visibles! Avant de partir notre guide nous invite dans sa maison en terre séchée, la mamie est encore en train d'étaler la boue encore humide sur le sol, la vaisselle est posée sur une planche en bois, au fond de la pièce se trouve le lit, un tapis en paille, avec deux coussins, est posé au sol ( certainement là où dorment les enfants), je suis assis dehors sur un tronc d'arbre, son fils passe la tête par la porte pour essayer de m'entrevoir, il n'a jamais vu de blanc et à chaque fois que j'essaie de le regarder son petit corps noir et nu se fond dans l'ombre à l'intérieur de la maison. ils vivent encore de l'agriculture, nous buvons un thé et mangeons une mangue, avant d'emprunter le chemin qui nous mène à la grotte. On passe des ruisseaux en sautant de pierre en pierre, on est en plein milieu de la jungle, un serpent vert se défille devant nous, s'arrête, nous observe quelques instants et passe son chemin, c'était un serpent venimeux nous prévient notre ami. 1 heure 30 après on arrive aux grottes... Ces grottes sont gardées en permanence par des gardes nationaux. Ils surveillent à ce que des voleurs ne pénètrent pas à l'intérieur car il y a une espèce d'oiseaux qui vient faire leurs nids dans l'obscurité de la grotte. Et ces nids coûtent très cher car ils sont rares et sont faits à partir d'une résine spécial qui est utilisée pour guérir certaines maladies. Normalement, tu es obligé d'avoir un permis, pour pouvoir rentrer dans ces grottes, que les autorités te délivrent si tu es un scientifique, sans ce permis il est interdit d'y rentrer. Mais bon j'ai juste ma gueule pour essayer de gagner la confiance des gardes pour qu'ils me la fassent visiter. Le fait que je sois venu avec un local joué en ma faveur, après une petite négociation autour d'un thé le garde se laisse séduire, il enfreint la loi car je n'ai pas de permis. il me dit qu'il ne me montrera qu'une seule grotte sur les 22 existantes, nous voilà parti dans les entrailles, on descend par un passage très glissant, on est équipé de lampes, on se retrouve sous des milliers de chauves-souris qui grincent, volent autour de toi, parfois tu sens qu'elles effleurent tes cheveux mais leur radar est tellement puissant que jamais elles ne te touchent!!! Il y a facilement une dizaine de ces créatures qui sont constamment autour de toi! L'expérience est assez impressionnante, on arrive jusqu'aux nids, les nids en résine fabriqués par ces petits oiseaux qui ressemblent à des hirondelles sont accrochés à la paroi de la grotte, les oiseaux sont en train de couver ils ne semblent pas être perturbés par notre présence.
Aussitôt ressorti de la grotte, je m'empresse de demander au garde d'aller voir une autre grotte, d'un air désabusé comme si je poussais le bouchon trop loin il accepte encore.
Mais cette fois-ci ce n'est pas la même histoire il faut se faufiler sur 2,3 mètres dans un trou en forme de tunnel qui fait exactement ma corpulence...c'est-à-dire qu'une fille avec de beaux poumons resterait coincée. Je suis obligé d'allonger mes bras au-dessus de ma tête et de me tortiller pour gagner chaque milimètre, cela a été les 3-4 minutes les plus longues de ma vie je dois avouer que c'est très angoissant car quand tu respires tu sens l'air frapper la paroi qui colle ton nez, mon coeur battait tellement fort que je l'entendais résonnais, tu te sens vraiment à l'étroit et tu dois maitriser ton cerveau pour ne pas tomber dans la paranoia ou l'angoisse qui te ferait paniquer et perdre tes moyens!! Mais passer cette épreuve tu peux enfin te mettre debout et admirer l'immensité de la caverne à l'aide de ta lampe! c'est vraiment magnifique, on dirait que je suis à l'intérieur d'une cathédrale, il y a beaucoup plus de chauves-souris que dans la première grotte, le garde me dit de ne pas les éclairer, mais je ne peux pas résister de voir le spectacle qui se passe au-dessus de moi, j'éclaire le plafond et j'ai compris après coup pourquoi il ne fallait pas les éclairer car elles se sont toutes mises à me chier dessus! J'étais couvert de merde, de pisse de chauves-souris, en plus mélangé avec ma sueur je ne vous raconte pas la gueule de mon t-shirt à la sortie! J'ai dû m'en débarrasser à contre coeur! nous regagnons la sorti par le même trou mais cette fois-ci je négocie le passage avec plus d'aisance! Mais putain que c'était bon de revoir la lumière du jour...
Sur la route du retour, le Népalais se confie à moi et me dit qu'il me considère comme son meilleur ami car il n'a jamais passé une journée comme ça: faire de la moto en regardant les paysages magnifiques défilés, voir une belle plage, regarder les pêcheurs, aller explorer des grottes et être invité chez des locaux. Il vient de me mettre la deuxième claque de la journée, lui qui a quitté sa famille très jeune et qui travaille tous les jours dur pour subvenir aux besoins de sa famille, il rencontre souvent des touristes mais qui ne lui prêtent même pas attention, trop occupés à rester entre amis. Le fait que je voyage seul et que je suis le seul touriste dans le camping, tous les soirs je m'incrustais dans sa cuisine et je préparais avec lui mon repas. Ce qui a suffi pour que je devienne son seul ami! Mais sa journée de rêve n'était pas encore terminée... je l’ai emmenai avec moi faire du snorkelling!! il habitait depuis 4 ans à côté d'un super spot de plonger mais jamais il n’eût le courage de demander à un touriste de venir avec eux. Il n'a pas eu besoin de me demander que je lui donne un masque et un tuba pour qu'il m'accompagne. Il y a une petite île en face de la plage que l'on a rejointe à la nage, il avait peur et sa technique de nage ne lui permettait pas d'aller à plus de 1 mètre sous l'eau, alors il me regardait descendre parfois à plus de 10 mètres pour aller danser avec des bancs de milliers de poissons, je nageais au milieu des ces poissons aux reflets argentés, tandis que d'autres espèces colorées les fonds, on a vu des coraux encore vivant, on a vu des poissons énormes les mêmes que parfois il cuisine pour les touristes!! on a vu des centaines de serpents qui sortaient leurs têtes du sable et la rentrai aux grès des courants tels des serpents charmeurs, la nuit tombait et la mer commençait à s'agiter, il était temps de rentrer!
Il est temps pour moi de reprendre la route, en cadeau d'adieu il m'offre la moitié d'une bouteille de 500 ml de miel de la jungle! Pour ma part il me reste deux jours avant de reprendre mon avion et quitter pour de bon les îles Andamans, après un passage éclair à Port Blair la ville que je connais sur le bout de mes doigts. Je m'envole pour le continent Indien, direction Mysore pour ses parfums, ses encens et son célèbre palais du Maharaja!!