Destination... tour du monde !

Phnom Penh, la capitale

Le 25/04/12, 12:58

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Après les splendeurs de la région d’Angkor, Phnom Penh nous apparaît comme une ville vivante et accueillante, les rues sont larges et les immeubles de petite taille. Le grand nombre de places, ronds points et grands boulevards la rendent aérée (merci les français), mais la chaleur et les ordures lui donnent un coté étouffant et même pestilentiel par moment, on ne peu pas tout avoir Smile .

Alors que la journée, les gens somnolent sur le bord des routes ou regardent la télé, le soir, la ville s’anime. Comme eux, nous souffrons de la chaleur écrasante et retrouvons le petit vent du soir avec soulagement. On se pose même la question de se prendre une nuit ou deux avec la clim, mais alors on a peur de ne plus quitter la chambre ! On verra ça plus tard. On se promène sur les quais animés le soir, et on profite de la très bonne cuisine cambodgienne.

Notre première tâche ici consiste à obtenir nos visas pour le Vietnam et l’Inde. Tant le premier est facile à obtenir, tant le second n’est qu’une succession de problèmes et chaque nouvelle visite de cette ambassade nous apporte soucis et énervement. Enfin maintenant c’est fait, ouf !

Nous connaissons peu l’histoire récente tragique de ce pays et nous allons avoir l’occasion de combler cette lacune. Intrigues, corruption et guerres civiles ont toujours rythmé la vie du peuple cambodgien, dont le territoire est disputé par chinois, américains, russes, français, vietnamiens et thaïlandais. Après le retrait de la France et l’obtention de son indépendance en 1953, plusieurs gouvernements se succèdent, mais c’est le chaos. L’enfer commence avec la montée au pouvoir des « révolutionnaires » Khmers Rouges de Pol Pot, qui prennent Phnom Penh le 17 avril 1975 et installent un régime autoritaire maoïste. Le but de ce régime est de purifier le pays de la civilisation urbaine. Les villes sont donc évacuées et la population envoyée dans les campagnes pour travailler la terre, sans plus de formation. Les « élites », professeurs, médecins, toute personne parlant une langue étrangère, portant des lunettes, ou simplement sachant écrire, sont envoyés dans des camps, interrogés, torturés, jugés comme traitres puis exécutés. Ecoles, hôpitaux, sont également évacuées. En quelques années, un cambodgien sur quatre va mourir.

Nous nous sommes plongés au cœur de l’Histoire en allant voir un centre d’exécution situé à 15 km de la capitale. Ici, en 4 ans, 20 000 hommes, femmes et enfants seront exécutés un à un, sauvagement frappés ou égorgés avec marteaux, machettes, etc. Les corps étaient ensuite jetés dans des fosses et recouverts de pesticides pour ne pas éveiller les soupçons des villageois voisins... Lorsque, quelques années plus tard, un fermier a retrouvé cet endroit, les fosses étaient comme des plaies ouvertes : les gaz des corps en décomposition et les crues avaient éventrés les fosses et les preuves de ces tueries étaient remontées à la surface. Aujourd’hui encore, on a pu observer des dents et des os qui étaient sortis de terre. Bouleversant !

Dans le chapitre morbide, nous avons continué notre visite dans un lycée reconverti en prison,
où 15 000 personnes (souvent des familles entières) seront « interrogées » (torturées) afin d’obtenir des « aveux » (pure invention) pour justifier leur punition (exécution) comme opposant au « régime révolutionnaire » (dictature barbare et auto-génocidaire).

Dans ce contexte (70% des intellectuels exterminés), la reconstruction du pays est lente et difficile. Le Cambodge est un pays très pauvre, et jamais nous n’avons vu autant d’estropiés, ni autant d’enfants travailler et mendier... Cela nous fait beaucoup réfléchir sur notre histoire et sur notre propre pays, surtout dans ce contexte électoral de présidentielles.

Wali
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