Le 10/08/11, 5:17
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J'ai décidé d'écrire mes 8 jours dans l'Amazonie en deux parties pour que cela ne soit pas trop long à lire et lassant!
J'arrive à Nauta cela change d'Iquitos, ici il n'y a aucun touriste. J'ai entendu parler qu'il y avait des villages près de cette ville, je vais essayer d'y aller en pirogue avec mes propres moyens mais avant je vais goûter un petit repas local au marché et un jus de fruit. Cela fait 10 mins que je suis assis tranquille en train de manger mon poisson et un mec vient me voir et me demande ce que je fais ici, je lui explique que je veux aller dans un village voir une communauté. Il me répond qu'il a un pote qui de temps en temps fait guide et qui habite dans un village à 3 heures de pirogue de Nauta. Parfait je lui demande si je peux m'entretenir avec lui! Il s'apelle Paco, le premier contact est bon, il a l'air sérieux, un peu timide, il me dit qu'il part demain matin dans son village natal à San juan et que si je viens avec lui, je pourrai dormir dans le village. Bien sûr, il me demande un peu d'argent pour qu'il fasse le guide. J'accepte car le prix est 10 dollars par jour comparé aux 100 dollars que demandent certaines agences pour faire des tours super touristiques, tu as le confort certes, mais où est l'authentique et l'aventure dans tout ça ...!!!
Le village se trouve sur la rivière Yanayacu un des nombreux bras de l'Amazone. Sur la pirogue je m'endors comme une loque et je suis réveillé quand le moteur se coupe et que l'on percute la berge où je trouve le village. Paco m'emmène chez son oncle où il a prévu que je dorme, il me montre mon lit,un simple hamac avec moustiquaire accroché en plein milieu de la cuisine. Les maisons sont en bois montées sur pilotis pour éviter les inodations quand la rivière monte. La maison est ouverte de tous les côtés, les poules,poussins ont droit de passage, le cochon est lui juste en dessous du parquet sous mon hamac, il guette les restes qui tombent entre les planches du sol de la cuisine. Un peu plus loin se balancent dans un autre hamac une maman et son bébé. Ici les jeunes filles ont des enfants très tôt, il n'est pas rare qu'à 16 ans elles se promènent avec un bout de chou dans les bras! Paco m'a préparé un "carachama" dans une soupe. C'est un poisson préhistorique qui resemble à un poisson-chat avec une coque, le poisson n'a pas d'écailles mais une véritable armure articulée. Nous partons avec notre meilleure amie la machette,faire une randonnée de 4 heures dans la jungle. Avant de partir Paco me donne quelques conseils... comme toujours avoir sa machette avec soi même pour aller pisser, toujours prêt à dégainer au cas où un serpent se mette sur ton chemin, marcher tout le temps doucement pour voir sur quoi tu marches et voir plus facilement les animaux... On apprend à se connaitre, son père est décédé,Il a 28 ans c'est le plus vieux de sa famille donc il doit travailler, s'occuper de ses frères et soeurs et envoyer de l'argent aussi à ses deux fils. Il m'avoue qu'il a travaillé dans les champs de feuille de coca pour le compte des narcotrafiquants, sa vie était souvent en danger, donc il a préféré, conseillé par un ami, de faire guide. Son rêve est de construire un Lodge près du village pour accueillir des touristes.
Je m'aperçois rapidement que Paco est complètement dans son élément, il connaît beaucoup de plantes médicinales dont il m'explique les vertus. On marche d'un pas lent avec le coude en avant, légèrement plié et avec la machette dans la main. On entend les singes hurlés, les oiseaux, perroquets et le bruit de notre machette qui découpe les lianes. Ici c'est impressionnant, la nature domine tout, elle t'étouffe même! Comme ces lianes qui s'entourent autour des arbres et qui les marquent à vie. Certains arbres on plus de 500 ans.Il y a une énergie incroyable qui se dégage, tu entends des bruits de tous les côtés sans pour la plupart du temps identifié l'auteur des mouvements. Tu as l'impression d'être observé à chaque instant! Ce lieu impose naturellement le respect, les moustiques te rappellent que tu n'es pas en terrain conquis. En effet ils sont une cinquantaine à tourner autour de moi à attendre la moindre brèche pour la prise de sang! Ces suceurs ne te laissent pas de répit même après m'être arrosé d'antimoustique! Si tu t'arrêtes quelques secondes, ils en profitent pour t'atomiser jusque sur les paupières, dans les oreilles ou sur le front où la sueur a éliminé l'antimoustique! Paco lui ne met pas de produit antimoustique et semble être immunisé mais son corps se transforme en véritable mousticodrome! On tombe nez à nez avec une colonie de singes, ils sautent de branche en branche avec une agilité remarquable, leurs cris d'alerte aigus semblent nous dire que nous ne sommes pas les bienvenu, ils s'enfoncent de plus en plus dans la forêt, impossible de les suivre... Paco n'a pas besoin de bouteille d'eau, un coup de machette dans une liane qui a la caractéristique de contenir de l'eau et nous voilà la gueule grande ouverte sous la liane à nous désaltérer. Pendant la marche on aura vu des papillons énormes aux couleurs vives , rats comestibles qui se cachent dans les troncs, ensuite nous rentrons aux villages pour manger et dormir. Mais sur le chemin nous entendons quelque chose qui cours dans les feuillages de la même façon qu'un humain, Paco me dit que l'on va passer par un autre chemin car il pense que c'est un "duende" les habitants de l'Amazonie croient en ces petits hommes maléfiques qui d'après le mythe, ont une jambe plus courte que l'autre et si tu croises un de ces personnages, ils viennent ensuite hanter tes nuits, Paco me dit qu'il en a déja vu et donc pour lui il est préférable de faire un détour.
Le lendemain on part la journée entière sur un autre chemin dans la forêt, il faut toujours appliquer les règles de sécurité, cette fois-ci on rencontrera le singe le plus petit du monde, le ouistiti, c'est un moment plein de tendresse car il est à 10 mètres de nous et est intrigué par notre présence, il surveille nos moindres gestes et monte petit à petit vers la cime de l'arbre. Paco me dit qu'on a beaucoup de chance d'en voir car c'est très difficile!! Ensuite on tombe sur une termitière où l'on fera l'expérience de mettre notre main dessus. Les termites t'envahissent la main, c'est une sensation étrange, ensuite on se frotte les mains avec les termites dessus et Paco m'explique que l'odeur des termites écrasés sur ta main est un antimoustique naturel, il me montre aussi des arbres dont l'écorce a des biens fait médicinal. La fin d'après-midi sera consacrée à la pêche aux piranhas!! et oui ici dans les marécages et les rivières les piranhas vivent en groupes et en nombres! c'est l'occasion de sortir les cannes et des morceaux de poulet pour taquiner ces carnivores... En ce moment c'est la pleine saison sèche donc le niveau de l'eau est bas et les poissons sont beaucoup plus concentrés, bien sûr, nous attrapons d'autres espèces de poissons, il y a une variété étonnante, presque à chaque prise c'est une espèces de poisson différente. Ma pêche fut bonne car j'ai attrapé 9 poissons dont 2 piranhas.
Le soir quand tu navigues en pirogue, les poissons sont surpris et sautent dans la piroque ce qui augmente ton ratio pêche. Donc il n'est pas rare qu'ils te surprennent en te sautant dessus, la première fois ça surprend!
De retour au village on cherche des mygales qui aiment se mettre dans les toits des maisons, car ils sont fait de feuilles séchées. Après le repas nous sommes allés attraper des petits caimans. À l'aide de ma lampe de plongée puissante, il est facile durant la nuit de localiser les caimans car leurs yeux reflètent avec la lumière. Les caimans ne sortent que la nuit et le jour ils se cachent au milieu des plantes aquatiques. Paco me prévient qu'on ne verra que des petits caimans près du village car les gros sont plus loin dans les lagunes au milieu de la jungle. On en repère un, on s'approche de lui en l'éblouissant avec la lampe et d'un geste rapide Paco se penche dans l'eau et attrape le caiman, c'est un petit qui fait 50cm mais attention même à cette taille il peut facilement t'enlever un morceau de chair... après plusieurs photos on le relâche et rentre à la maison, c'était la première fois que je touchais un caiman et c'était sympas de voir de près à quoi cela ressemble!! On part au hamac tôt car demain Paco m'a prévu deux jours de marche dans la jungle avec une nuit en camping!
Equipé d'une tente, de nos machettes, harpons et un peu de nourriture, nous nous enfonçons dans la jungle, c'est incroyable la variété d'arbres, plantes et insectes qu'il y a! Je suis captivé par tous ces bruits qui nous entourent, on doit traverser des marécages, des petits ruisseaux en équilibre sur des troncs d'arbres qui traverse d'un côté à l'autre. Une seule erreur de pas ou de jugement et tu glisses dans l'eau, je suis dans un environnement hostile, dans les étangs vivent des anguilles électriques dangereuses pour l'homme, piranhas, serpents souvent vénéneux et la dernière chose est que je me trimballe mon appareil-photo et caméra. Ce qui ajoute un peu plus de piment à la traversée. Pendant notre marche on croisse des singes,insectes,oiseaux, traces de pas de jaguar et tapir. Jusqu'à ce que surgisse un serpent de 3 mètres, il est au milieu du passage et se dresse à 1m50 de nous, Paco me dit de ne pas bouger, j'essaie d'atraper mon appareil-photo et d'une rapidité déconcertante il prend la fuite à travers les branches et les feuilles, Paco part immédiatement à sa poursuite mais n'arrive pas à le rattraper!! Je reste impressionné de la vitesse du serpent, nous étions près de lui et s'il voulait d'un seul bond il aurait pu nous mordre sans problèmes. Paco à l'habitude de ce genre de situation et attraper un serpent est pour lui un jeu!! Après quelques heures de marche nous arrivons à une lagune où nous installerons le campement pour la nuit. Cela pourrait paraître un paradis grâce aux paysages mais les moustiques sont toujours là pour te rappeler que tu es proche de l'enfer! Il y a un radeau que Paco avait construit, à l'aide de sorte de bambou on le consolide un peu plus. Paco me dit que je peux le prendre pour aller naviguer un peu plus loin dans la lagune, je me retrouve donc seul sur ce radeau de fortune en train d'admirer une myriade de perroquets jouer entre eux, d'autres oiseaux plus étranges comme le shansho un oiseau préhistorique de la selva. Les martins pêcheurs se donnent à coeur joie des poissons qui viennent à la surface attraper les insectes. De la cime de l'arbre me surveille cet aigle, je suis vraiment tranquille seul sur ce radeau, en communions avec la nature. Je retourne voir paco qui m'avait attendu au camp. Le soir nous fessons une petite virée en forêt, c'est incroyable comme la jungle prend une autre forme, à présent ce sont les grenouilles, crapauds et insectes qui font un concert de bruit qui résonne encore plus fort que le jour. Au retour sur le camp, Paco me dit qu'il va aller me tuer un caiman pour que je puisse goûter. Il me suggère d'attendre sur le bord de la rive. Mais pour moi il n'était pas question que je loupe cette chasse. Le radeau est trop instable pour deux personnes me dit-il!! j'étais bien décidé à lui casser les couilles pour qu'il m'emmène avec lui!! À force de négociations, je monte avec lui sur le radeau, il était vraiment instable, ma consigne était de ne surtout pas bouger et de ne pas avoir peur pour ne pas se retrouver à l'eau!!! Je vous rappelle qu'il fait nuit, on est à un jour de marche du village, puis 6 heures de pirogue car il faut remonter le courant de l'Amazone et deux heures de route d'Iquitos la ville. On rame doucement en direction de la berge opposée, on est équipé de notre machette, du harpon et de ma lampe de plongée. En quelques coups de rame on se retrouve au milieu de l'étang. Paco à l'aide de la lampe s'amuse à compter les yeux des caimans!! Sur 50 mètres de diamètre il y avait 19 caimans qui commençaient à aller chasser!! A ce moment-là je me dis "-Cyp qu'est que tu fous là!!" Je n'avais pas vraiment peur car j'avais confiance en Paco mais une sorte d'excitation m'envahissait, pour moi je vivais quelque chose d'unique. Ces dizaines de yeux nous matter, mais Paco me dis qu'ils n'attaquerons pas à part si l'on se retrouve à l'eau... Paco éclaire les spécimens, on s'approche d'eux très près jusqu'à deux mètres. Eux ils mesurent entre 1 mètres et 3 mètres ils sont immobiles éblouis par la lampe. Jusqu'à ce que l'on tombe nez à crocs sur un de 7 mètres, j'avais en face de moi un monstre de puissance, sa gueule était à 6 mètres de nous et sortait de l'eau, son dos énorme bien 60cm de largeur, sa queue disparaissait dans les profondeurs de la lagune,ses yeux reflétaient avec la lampe. On était tout les deux en admiration devant une telle bête, je n'avais jamais vu ça même dans un zoo. Cet animal dégage une force incroyable et en même temps une tranquillité étonnante, ce monstre impose le respect! Paco me dit qu'au harpon c'est impossible de tuer un caiman aussi grand! il nous tirerait vers le fond ou réduirait en miettes le radeau! à moins d'avoir un fusil! On continue notre recherche d'un plus petit, celui-là fait 1m50 et il fera l'affaire, Paco rame en sa direction, moi je suis accroupi je me tiens à un bambou du radeau, de l'autre main je tiens la machette. Paco allume et éteint la lampe pour que le caiman ne s'habitue pas à la lumière. On se trouve suffisamment près pour le harponner, Paco est debout le radeau tangue un peu et d'un geste rapide et précis lui assène un coup fatal. Le caiman reçoit le trident en plein dans le cou, c'est le seul endroit mou où tu peux atteindre le caiman car la tête et tout le corp sont dur comme du fer. À partir de ce moment le caiman vagit (nom donné au cri du caiman) de détresse, il est difficile que je décrive en écrivant le bruit que cela fait, mais dans la foulé 5 autres caimans lui répondent d'un même son, à cet instant Paco m'hurle de surveiller si d'autres caimans ne viennent pas en son aide dans lequel cas je lui mets un coup de machette. L'avant du radeau s'enfonce dans l'eau, l'eau passe à travers les troncs de bois et de bambous et j'ai de l'eau jusqu'aux chevilles Paco essaye de ramener le caiman à l'aide de la corde où est relié le trident. Celui-ci tire vers le fond mais il réussit à le ramener à la surface et lui donne plusieurs coups de machette derrière la tête et le monte sur le radeau. Tout cela c'est passé très vite. Fort heureusement pour nous qu'aucun caiman ne lui est venu en aide. Maintenant on ne voit plus de caimans ils sont tous partis, seul trois reste au loin. De retour sur la berge, Paco m'avoua qu'il avait un peu flippé que celui de 7 mètres vient en aide de son pote et débarque sur le radeau. Car cela n'aurait pas été la même histoire. Inconsciemment la pression redescend, en fait je n'ai jamais vraiment eu peur car j'avais confiance en Paco et cela va très vite, mais après coup je me rends compte des risques encourus, au final c'est une expérience incroyable qui me restera gravée longtemps, j'ai une pensée pour ce pauvre caiman qui s'est laissé tuer pour nous, cela peut choquer des gens mais le caiman reste un des repas favoris de l'indien ou des communautés natives de l'Amazonie! Ensuite il fallait que je porte la bête sur mon dos jusqu'au village pendant plusieur heures de marche. Fernando un chef cuistot local m'apprend à découper le caiman et le cuire au feu de bois et je dois vous avouer que c'est une des meilleures viandes que j'ai mangé... ( La suite de l'article très rapidement... déja je peux voir que t'en a marre!!)hahaha!!
J'arrive à Nauta cela change d'Iquitos, ici il n'y a aucun touriste. J'ai entendu parler qu'il y avait des villages près de cette ville, je vais essayer d'y aller en pirogue avec mes propres moyens mais avant je vais goûter un petit repas local au marché et un jus de fruit. Cela fait 10 mins que je suis assis tranquille en train de manger mon poisson et un mec vient me voir et me demande ce que je fais ici, je lui explique que je veux aller dans un village voir une communauté. Il me répond qu'il a un pote qui de temps en temps fait guide et qui habite dans un village à 3 heures de pirogue de Nauta. Parfait je lui demande si je peux m'entretenir avec lui! Il s'apelle Paco, le premier contact est bon, il a l'air sérieux, un peu timide, il me dit qu'il part demain matin dans son village natal à San juan et que si je viens avec lui, je pourrai dormir dans le village. Bien sûr, il me demande un peu d'argent pour qu'il fasse le guide. J'accepte car le prix est 10 dollars par jour comparé aux 100 dollars que demandent certaines agences pour faire des tours super touristiques, tu as le confort certes, mais où est l'authentique et l'aventure dans tout ça ...!!!
Le village se trouve sur la rivière Yanayacu un des nombreux bras de l'Amazone. Sur la pirogue je m'endors comme une loque et je suis réveillé quand le moteur se coupe et que l'on percute la berge où je trouve le village. Paco m'emmène chez son oncle où il a prévu que je dorme, il me montre mon lit,un simple hamac avec moustiquaire accroché en plein milieu de la cuisine. Les maisons sont en bois montées sur pilotis pour éviter les inodations quand la rivière monte. La maison est ouverte de tous les côtés, les poules,poussins ont droit de passage, le cochon est lui juste en dessous du parquet sous mon hamac, il guette les restes qui tombent entre les planches du sol de la cuisine. Un peu plus loin se balancent dans un autre hamac une maman et son bébé. Ici les jeunes filles ont des enfants très tôt, il n'est pas rare qu'à 16 ans elles se promènent avec un bout de chou dans les bras! Paco m'a préparé un "carachama" dans une soupe. C'est un poisson préhistorique qui resemble à un poisson-chat avec une coque, le poisson n'a pas d'écailles mais une véritable armure articulée. Nous partons avec notre meilleure amie la machette,faire une randonnée de 4 heures dans la jungle. Avant de partir Paco me donne quelques conseils... comme toujours avoir sa machette avec soi même pour aller pisser, toujours prêt à dégainer au cas où un serpent se mette sur ton chemin, marcher tout le temps doucement pour voir sur quoi tu marches et voir plus facilement les animaux... On apprend à se connaitre, son père est décédé,Il a 28 ans c'est le plus vieux de sa famille donc il doit travailler, s'occuper de ses frères et soeurs et envoyer de l'argent aussi à ses deux fils. Il m'avoue qu'il a travaillé dans les champs de feuille de coca pour le compte des narcotrafiquants, sa vie était souvent en danger, donc il a préféré, conseillé par un ami, de faire guide. Son rêve est de construire un Lodge près du village pour accueillir des touristes.
Je m'aperçois rapidement que Paco est complètement dans son élément, il connaît beaucoup de plantes médicinales dont il m'explique les vertus. On marche d'un pas lent avec le coude en avant, légèrement plié et avec la machette dans la main. On entend les singes hurlés, les oiseaux, perroquets et le bruit de notre machette qui découpe les lianes. Ici c'est impressionnant, la nature domine tout, elle t'étouffe même! Comme ces lianes qui s'entourent autour des arbres et qui les marquent à vie. Certains arbres on plus de 500 ans.Il y a une énergie incroyable qui se dégage, tu entends des bruits de tous les côtés sans pour la plupart du temps identifié l'auteur des mouvements. Tu as l'impression d'être observé à chaque instant! Ce lieu impose naturellement le respect, les moustiques te rappellent que tu n'es pas en terrain conquis. En effet ils sont une cinquantaine à tourner autour de moi à attendre la moindre brèche pour la prise de sang! Ces suceurs ne te laissent pas de répit même après m'être arrosé d'antimoustique! Si tu t'arrêtes quelques secondes, ils en profitent pour t'atomiser jusque sur les paupières, dans les oreilles ou sur le front où la sueur a éliminé l'antimoustique! Paco lui ne met pas de produit antimoustique et semble être immunisé mais son corps se transforme en véritable mousticodrome! On tombe nez à nez avec une colonie de singes, ils sautent de branche en branche avec une agilité remarquable, leurs cris d'alerte aigus semblent nous dire que nous ne sommes pas les bienvenu, ils s'enfoncent de plus en plus dans la forêt, impossible de les suivre... Paco n'a pas besoin de bouteille d'eau, un coup de machette dans une liane qui a la caractéristique de contenir de l'eau et nous voilà la gueule grande ouverte sous la liane à nous désaltérer. Pendant la marche on aura vu des papillons énormes aux couleurs vives , rats comestibles qui se cachent dans les troncs, ensuite nous rentrons aux villages pour manger et dormir. Mais sur le chemin nous entendons quelque chose qui cours dans les feuillages de la même façon qu'un humain, Paco me dit que l'on va passer par un autre chemin car il pense que c'est un "duende" les habitants de l'Amazonie croient en ces petits hommes maléfiques qui d'après le mythe, ont une jambe plus courte que l'autre et si tu croises un de ces personnages, ils viennent ensuite hanter tes nuits, Paco me dit qu'il en a déja vu et donc pour lui il est préférable de faire un détour.
Le lendemain on part la journée entière sur un autre chemin dans la forêt, il faut toujours appliquer les règles de sécurité, cette fois-ci on rencontrera le singe le plus petit du monde, le ouistiti, c'est un moment plein de tendresse car il est à 10 mètres de nous et est intrigué par notre présence, il surveille nos moindres gestes et monte petit à petit vers la cime de l'arbre. Paco me dit qu'on a beaucoup de chance d'en voir car c'est très difficile!! Ensuite on tombe sur une termitière où l'on fera l'expérience de mettre notre main dessus. Les termites t'envahissent la main, c'est une sensation étrange, ensuite on se frotte les mains avec les termites dessus et Paco m'explique que l'odeur des termites écrasés sur ta main est un antimoustique naturel, il me montre aussi des arbres dont l'écorce a des biens fait médicinal. La fin d'après-midi sera consacrée à la pêche aux piranhas!! et oui ici dans les marécages et les rivières les piranhas vivent en groupes et en nombres! c'est l'occasion de sortir les cannes et des morceaux de poulet pour taquiner ces carnivores... En ce moment c'est la pleine saison sèche donc le niveau de l'eau est bas et les poissons sont beaucoup plus concentrés, bien sûr, nous attrapons d'autres espèces de poissons, il y a une variété étonnante, presque à chaque prise c'est une espèces de poisson différente. Ma pêche fut bonne car j'ai attrapé 9 poissons dont 2 piranhas.
Le soir quand tu navigues en pirogue, les poissons sont surpris et sautent dans la piroque ce qui augmente ton ratio pêche. Donc il n'est pas rare qu'ils te surprennent en te sautant dessus, la première fois ça surprend!
De retour au village on cherche des mygales qui aiment se mettre dans les toits des maisons, car ils sont fait de feuilles séchées. Après le repas nous sommes allés attraper des petits caimans. À l'aide de ma lampe de plongée puissante, il est facile durant la nuit de localiser les caimans car leurs yeux reflètent avec la lumière. Les caimans ne sortent que la nuit et le jour ils se cachent au milieu des plantes aquatiques. Paco me prévient qu'on ne verra que des petits caimans près du village car les gros sont plus loin dans les lagunes au milieu de la jungle. On en repère un, on s'approche de lui en l'éblouissant avec la lampe et d'un geste rapide Paco se penche dans l'eau et attrape le caiman, c'est un petit qui fait 50cm mais attention même à cette taille il peut facilement t'enlever un morceau de chair... après plusieurs photos on le relâche et rentre à la maison, c'était la première fois que je touchais un caiman et c'était sympas de voir de près à quoi cela ressemble!! On part au hamac tôt car demain Paco m'a prévu deux jours de marche dans la jungle avec une nuit en camping!
Equipé d'une tente, de nos machettes, harpons et un peu de nourriture, nous nous enfonçons dans la jungle, c'est incroyable la variété d'arbres, plantes et insectes qu'il y a! Je suis captivé par tous ces bruits qui nous entourent, on doit traverser des marécages, des petits ruisseaux en équilibre sur des troncs d'arbres qui traverse d'un côté à l'autre. Une seule erreur de pas ou de jugement et tu glisses dans l'eau, je suis dans un environnement hostile, dans les étangs vivent des anguilles électriques dangereuses pour l'homme, piranhas, serpents souvent vénéneux et la dernière chose est que je me trimballe mon appareil-photo et caméra. Ce qui ajoute un peu plus de piment à la traversée. Pendant notre marche on croisse des singes,insectes,oiseaux, traces de pas de jaguar et tapir. Jusqu'à ce que surgisse un serpent de 3 mètres, il est au milieu du passage et se dresse à 1m50 de nous, Paco me dit de ne pas bouger, j'essaie d'atraper mon appareil-photo et d'une rapidité déconcertante il prend la fuite à travers les branches et les feuilles, Paco part immédiatement à sa poursuite mais n'arrive pas à le rattraper!! Je reste impressionné de la vitesse du serpent, nous étions près de lui et s'il voulait d'un seul bond il aurait pu nous mordre sans problèmes. Paco à l'habitude de ce genre de situation et attraper un serpent est pour lui un jeu!! Après quelques heures de marche nous arrivons à une lagune où nous installerons le campement pour la nuit. Cela pourrait paraître un paradis grâce aux paysages mais les moustiques sont toujours là pour te rappeler que tu es proche de l'enfer! Il y a un radeau que Paco avait construit, à l'aide de sorte de bambou on le consolide un peu plus. Paco me dit que je peux le prendre pour aller naviguer un peu plus loin dans la lagune, je me retrouve donc seul sur ce radeau de fortune en train d'admirer une myriade de perroquets jouer entre eux, d'autres oiseaux plus étranges comme le shansho un oiseau préhistorique de la selva. Les martins pêcheurs se donnent à coeur joie des poissons qui viennent à la surface attraper les insectes. De la cime de l'arbre me surveille cet aigle, je suis vraiment tranquille seul sur ce radeau, en communions avec la nature. Je retourne voir paco qui m'avait attendu au camp. Le soir nous fessons une petite virée en forêt, c'est incroyable comme la jungle prend une autre forme, à présent ce sont les grenouilles, crapauds et insectes qui font un concert de bruit qui résonne encore plus fort que le jour. Au retour sur le camp, Paco me dit qu'il va aller me tuer un caiman pour que je puisse goûter. Il me suggère d'attendre sur le bord de la rive. Mais pour moi il n'était pas question que je loupe cette chasse. Le radeau est trop instable pour deux personnes me dit-il!! j'étais bien décidé à lui casser les couilles pour qu'il m'emmène avec lui!! À force de négociations, je monte avec lui sur le radeau, il était vraiment instable, ma consigne était de ne surtout pas bouger et de ne pas avoir peur pour ne pas se retrouver à l'eau!!! Je vous rappelle qu'il fait nuit, on est à un jour de marche du village, puis 6 heures de pirogue car il faut remonter le courant de l'Amazone et deux heures de route d'Iquitos la ville. On rame doucement en direction de la berge opposée, on est équipé de notre machette, du harpon et de ma lampe de plongée. En quelques coups de rame on se retrouve au milieu de l'étang. Paco à l'aide de la lampe s'amuse à compter les yeux des caimans!! Sur 50 mètres de diamètre il y avait 19 caimans qui commençaient à aller chasser!! A ce moment-là je me dis "-Cyp qu'est que tu fous là!!" Je n'avais pas vraiment peur car j'avais confiance en Paco mais une sorte d'excitation m'envahissait, pour moi je vivais quelque chose d'unique. Ces dizaines de yeux nous matter, mais Paco me dis qu'ils n'attaquerons pas à part si l'on se retrouve à l'eau... Paco éclaire les spécimens, on s'approche d'eux très près jusqu'à deux mètres. Eux ils mesurent entre 1 mètres et 3 mètres ils sont immobiles éblouis par la lampe. Jusqu'à ce que l'on tombe nez à crocs sur un de 7 mètres, j'avais en face de moi un monstre de puissance, sa gueule était à 6 mètres de nous et sortait de l'eau, son dos énorme bien 60cm de largeur, sa queue disparaissait dans les profondeurs de la lagune,ses yeux reflétaient avec la lampe. On était tout les deux en admiration devant une telle bête, je n'avais jamais vu ça même dans un zoo. Cet animal dégage une force incroyable et en même temps une tranquillité étonnante, ce monstre impose le respect! Paco me dit qu'au harpon c'est impossible de tuer un caiman aussi grand! il nous tirerait vers le fond ou réduirait en miettes le radeau! à moins d'avoir un fusil! On continue notre recherche d'un plus petit, celui-là fait 1m50 et il fera l'affaire, Paco rame en sa direction, moi je suis accroupi je me tiens à un bambou du radeau, de l'autre main je tiens la machette. Paco allume et éteint la lampe pour que le caiman ne s'habitue pas à la lumière. On se trouve suffisamment près pour le harponner, Paco est debout le radeau tangue un peu et d'un geste rapide et précis lui assène un coup fatal. Le caiman reçoit le trident en plein dans le cou, c'est le seul endroit mou où tu peux atteindre le caiman car la tête et tout le corp sont dur comme du fer. À partir de ce moment le caiman vagit (nom donné au cri du caiman) de détresse, il est difficile que je décrive en écrivant le bruit que cela fait, mais dans la foulé 5 autres caimans lui répondent d'un même son, à cet instant Paco m'hurle de surveiller si d'autres caimans ne viennent pas en son aide dans lequel cas je lui mets un coup de machette. L'avant du radeau s'enfonce dans l'eau, l'eau passe à travers les troncs de bois et de bambous et j'ai de l'eau jusqu'aux chevilles Paco essaye de ramener le caiman à l'aide de la corde où est relié le trident. Celui-ci tire vers le fond mais il réussit à le ramener à la surface et lui donne plusieurs coups de machette derrière la tête et le monte sur le radeau. Tout cela c'est passé très vite. Fort heureusement pour nous qu'aucun caiman ne lui est venu en aide. Maintenant on ne voit plus de caimans ils sont tous partis, seul trois reste au loin. De retour sur la berge, Paco m'avoua qu'il avait un peu flippé que celui de 7 mètres vient en aide de son pote et débarque sur le radeau. Car cela n'aurait pas été la même histoire. Inconsciemment la pression redescend, en fait je n'ai jamais vraiment eu peur car j'avais confiance en Paco et cela va très vite, mais après coup je me rends compte des risques encourus, au final c'est une expérience incroyable qui me restera gravée longtemps, j'ai une pensée pour ce pauvre caiman qui s'est laissé tuer pour nous, cela peut choquer des gens mais le caiman reste un des repas favoris de l'indien ou des communautés natives de l'Amazonie! Ensuite il fallait que je porte la bête sur mon dos jusqu'au village pendant plusieur heures de marche. Fernando un chef cuistot local m'apprend à découper le caiman et le cuire au feu de bois et je dois vous avouer que c'est une des meilleures viandes que j'ai mangé... ( La suite de l'article très rapidement... déja je peux voir que t'en a marre!!)hahaha!!