Alice & Vincent

Le coffre de la voiture rempli de provisions, nous nous rendons au...


... Séquoia national Park, pour randonner au milieu des arbres millénaires de plusieurs mètres de diamètre !





On apprend l'histoire du parc, pourquoi les feux de forêt sont essentiels à la survie de l'espèce (pourquoi après un siècle de prévention des incendies, les rangers en déclenchent volontairement !) et comment les arbres y résistent. La brume qui nous entoure ajoute un peu de charme à la forêt, mais on est quand même très content quand le soleil se dévoile quelques minutes pour éclairer le Général Sherman, l'arbre le plus volumineux du monde (pas le plus large, malgré ses douze mètres de diamètre, ni le plus vieux de ses 2200 ans...).

En quittant les sentiers battus, la nature nous offre une biche et une sorte de marmotte, mais pas d'ours noir (ouf pour Alice, zut pour Vincent)...



Au camping, un petit barbecue pour nous réchauffer (on frôle les 0°).

Des maisons de toutes les couleurs sur des collines en bord de mer, des murs tagués et des gens qui parlent espagnol, ça vous dit quelque chose ? Non, nous n'avons pas fait 16h d'avion, 2 escales et 6 fuseaux horaires dans tous les sens pour revenir à Valparaiso !



Nous voilà à San Francisco, dans le quartier espagnol (la plupart des gens ne parlent vraiment pas anglais), la crazy town where you "wear some flowers in your hair".

Nous parcourons les rues quadrillées en visitant d'abord le centre et ses grands buildings (on commence à se sentir dans une ville américaine) puis le quartier chinois et enfin les quais où nous testons notre premier Burger.



C'est de là que nous partons le lendemain pour une balade à vélo. Première étape, le Golden Gate. Comme deux bons touristes, nous le prenons en photo sous toutes les coutures : de près, de loin, du dessus, du dessous, du sommet d'un fort, d'une rive et de l'autre... On y passe une bonne partie de la journée ! Le reste du temps, on flâne dans le Golden Gate Park, qui s'étend sur plusieurs kilomètres.

Avant de quitter San Francisco, nous allons visiter Alcatraz. C'est comme dans les films américains, mais on réalise un peu plus ce que ça signifie de finir sa vie ici.

Alice commence à en avoir marre de Vincent


Les habitants étaient plutôt bien lotis, mais la présence de la ville de San Francisco à seulement 2km était une torture pour les prisonniers enfermés sur l'île.

Après à peine 23h de bus, nous arrivons à Valparaiso, à côté de Santiago, notre dernière étape au Chili. C’est une grande ville à cheval sur une dizaine de collines qui plongent dans l’océan Pacifique. On peut monter sur chacune d’elles grâce à une vieil « ascencore » (funiculaire) rouge et jaune du début du siècle dernier.



Le dédale des rues et des escaliers sont le terrain de jeux des tagueurs-graffeurs qui font la renommée artistique de « Valpo ». Nous retrouvons nos amis marseillais, Guillaume et Marion, et nous faisons ensemble un tour guidé pour découvrir les plus beaux graffitis.







Nous apprenons aussi les différents types de tags : un en particulier avec des lettres assez pointues vient du Brésil, l’idée étant de former une échelle humaine pour faire le tag le plus haut et le plus vite possible pour ne pas être pris. Certains bâtiments publics sont repeints tous les lundis ! Au fur et à mesure de la journée, on commence à connaître les artistes locaux, mais il y a aussi pleins de graffeurs de passage qui payent leur séjour en taguant la façade de l’auberge.







Nous visitons aussi une des maisons du poète Pablo Neruda qui se trouve au sommet d’une des collines. Construite sur cinq étages, elle est pleine de trésors et a une vue époustouflante à tous les étages ! On y habiterait volontiers ! On se rappellera de son beau salon rond comme un manège avec son cheval de bois.





Avant de quitter Valparaiso, un très bon « ceviche » viendra conclure notre voyage en Amérique du sud.

La Patagonie nous aura marqué particulièrement par ses impressionnants glaciers et sa faune marine, nos premiers pas sur la glace et nos deux randonnées en autonomie. Nous retiendrons aussi sa météo capricieuse, largement compensée par ses magnifiques paysages de montagnes, de lacs et de steppes... et un budget impossible à respecter. Grâce à un excellent réseau de bus, notre rapide excursion au nord du Chili nous aura rappelé les très bons souvenirs de l’Altiplano bolivien.

Section Bande dessinée !

Le Chili, c'est aussi le pays où nous avons fait le plus de rencontres... et de rerencontres

Nous avons beaucoup hésité à y aller, mais finalement, nous avons craqué ! Nous voilà partis pour 35h de bus en direction du nord du Chili, vers le désert le plus aride du monde, le désert d’Atacama. Nous avons enchaîné les films pendant que le bus enchaînait les km et au petit matin, nous ouvrons les yeux sur un paysage escarpé où la vie lutte pour s’installer.


San Pedro d’Atacama est une ville du désert installée sur une grande oasis ; les maisons sont de plain-pied en adobe orangé dans des rues de terre battue. L’eau est rare, pleine d’arsenic et les coupures sont fréquentes, mais le temps est agréable. Il fait beau tout le temps et paraît-il que certaines zones du désert n’ont pas reçu de pluie depuis 12000 ans !



Nous réservons plusieurs tours pour visiter la région. Le premier nous emmène à la vallée de la lune, dont nous avons eu un premier aperçu en arrivant en bus.



Puis nous allons voir les Piedras Rojas, un site où se mêlent des pierres rouges volcaniques, un lac vert pâle plein d’arsenic et des montagnes orangées (de l'autre côté de l'appareil photo).





Sur le chemin du retour, nous visitons des lagunes au bleu profond où courent une famille de vigognes et un salar où se retrouvent quelques flamants roses.


Notre troisième excursion est plus sportive (pour les fesses au moins...) : une virée dans le désert en 4x4, hors des pistes, vers le Salar de Tara. Nous roulons dans un immense cratère de 2400km² où au milieu de nulle part nous trouvons de l’obsidienne et un indien de pierre.


Tout au bout, le salar de Tara est magnifique et entouré de cathédrales de pierre. Des lamas, rubans dans les cheveux, viennent poser pour nous.







Le dernier jour, nous allons voir les célèbres geysers de Tatio au lever du soleil. La zone géothermique est jolie et nous rappelle beaucoup celle que nous avions vue quelques années plus tôt en Bolivie. Il paraît que c’est la troisième plus grande du monde, mais nous sommes quand même un peu déçus. Les geysers font un mètre de haut maximum et les 10m qu’on nous annonce dans les brochures décrivent la hauteur du nuage de vapeur...





Comme il fait très froid, Vincent en profite pour se baigner dans une source chaude (Alice trempe juste les pieds).


Toute la région d’Atacama est superbe, pleine de couleurs minérales, d’animaux (surtout des vigognes) et nous ne regrettons pas les 68h de bus aller-retour !

Nous continuons notre voyage dans la région des lacs et des fleuves par Pucon. De la ville nous voyons le volcan Villarica, le plus actif du Chili : la journée, de la fumée s'en échappe et la nuit, une lueur rouge brille au-dessus de son cratère.



La météo n'est pas très bonne, super prétexte pour aller aux thermes géométriques, construits sur une source chaude du volcan. Le cadre est superbe : des passerelles rouges reliant des bassins fumants en pierre de 36 à 45°C, le tout encastré entre deux falaises couvertes de mousse et de plantes à feuilles géantes.




Pour nous mettre en jambe pour l'ascension du Villarica le lendemain, nous grimpons une montagne avoisinante par le sendero El Cani. Nous marchons d’abord au milieu de bambous touffus et d'arbres géants, puis nous arrivons dans une forêt d'araucarias au milieu de lacs.



La vue que nous attendions au sommet n'est pas au rendez-vous (Les quatre volcans que le guide cite sont derrière les nuages), mais on compte bien se rattraper le lendemain.



Et au petit matin, nous partons à l'assaut du volcan !



Nous rejoignons assez rapidement la neige et nous chaussons les crampons. Notre guide nous explique les rudiments d'alpinisme et c'est parti ! L'expérience est bien différente de celle sur le Perito Moreno. Du champ de neige, nous passons dans une forêt de choux blancs glacés poussant sur une roche noire magmatique.

La montée est assez dangereuse pour les débutants que nous sommes (les guides, eux, font les malins).
Arrivés au sommet, avec 1400m de dénivelé dans les jambes, nous ne savions pas à quoi nous attendre : une semaine plus tôt, la lave était tellement haute que les guides avaient pris peur et trois jours avant, il n'y avait plus rien.
Dans un premier temps nous n'avons rien vu dans le cratère, puis un grondement et une gerbe de lave surgit du fond. Nous avons du mal à y croire !





La redescente est plus rapide : dès que nous quittons la zone pierreuse, nous enfilons une parka et nous glissons sur les fesses dans un couloir de neige. Ça nous rappelle le film Rastarocket que nous avons vu quelques jours plus tôt !


Section bande dessinée !

Pucon est la dernière ville de Patagonie que nous traversons, même si la météo y est bien moins capricieuse que plus au sud

Nous continuons notre route en compagnie de Marion et Guillaume, deux profs de maths qui font de la batoucada (orchestre de percussions de rue). Ensemble, nous allons à Cochamo avec pour objectif d'atteindre la Junta, une vallée entourée de montagnes de granit. Nous montons à cheval, nos sacs sur le dos.



La montée dure cinq heures et est très boueuse, les chevaux en ont parfois jusqu'au ventre ! Nous passons dans des canyons creusés par leurs sabots, et il n'est pas rare que l'un d'eux dérape sur les rochers. Il faut s'accrocher !


Le camping de la Junta est très sympa avec ses cascades toboggans (l'eau est malheureusement gelée) et ses tyroliennes pour traverser la rivière qui vire du vert au doré selon la profondeur.

Nous redescendons tous les quatre à pied et profitons un peu plus du paysage qu'à la montée !


Deux chiliens nous prennent en stop pour notre prochaine étape, Ensenada près du volcan Osorno et son beau cône blanc (légèrement dans les nuages).



Le lendemain, nous faisons une jolie randonnée sur ses flancs ensablés de la dernière éruption, où nous avons croisé des traces de pumas !


... ou de tigre ?

Après la croisière, nous allons sur la grande île de Chiloé, à Castro.
L'île est réputée pour ses arbres au bois dur et résistant à l'eau. Tous les bâtiments sont construits en tuiles de bois très colorées, ce qui donne à ces villages de pêcheurs un air un peu hors du temps.



En particulier, on trouve à Castro des palafitos, des maisons construites sur pilotis au bord de la mer.



Certains font appel à une artiste locale pour décorer la facade de leur batiment (notamment l'intérieur de notre auberge).


Mais ce qui amène les gens à Chiloé, ce sont les églises construites intégralement en bois (avec des encastrements astucieux et des chevilles) dont seize sont classées au patrimoine mondial !
Celle de Castro triche un peu avec ses murs recouverts de tôle (à motifs modelés ?)...


...mais la plus ancienne de l'île de 1740 tient toujours debout sans clou ni vis !