Le 22/12/11, 0:09
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Cet après-midi, nous nous rendons à nouveau à Cruzpata pour une seconde réunion concernant l’organisation de chantiers internationaux. Cette fois, l’assemblée a tout ce qui a de plus officiel et se fait en présence du président de la communauté, des trois présidents sectoriels et de l’alcalde menor. Chacun représente un niveau de pouvoir différent. En effet, le Pérou est divisé en 25 régions, elles-mêmes composées de provinces, formées par un ensemble de districts qui comptent plusieurs communautés qui, à leur tour et en fonction de leur importance, peuvent comprendre plusieurs secteurs. Dans le cas de Cruzpata, les présidents sectoriels sont à la tête de chacun des 3 secteurs de l’entité communautaire. Actuellement, la communauté dépend de Maras mais est en passe de devenir un district à part entière. Pour cette raison, elle compte déjà avec un alcalde menor, soit un alcalde subalterne qui dépend de celui de Maras. Il y a également un secrétaire qui prend note des « actas de sesión », soit des minutes officielles de la réunion qui apparaitront dans les registres de la communauté. C’est donc tout ce qui a de plus sérieux.
Pour moi, il s’agit de la première fois que j’assiste à une réunion de cette importance. C’est l’occasion de découvrir tout le protocole de mise pour ce genre d’évènement. Avant de prendre la parole pour la première fois, il est de rigueur de saluer personnellement chacun des participants en faisant référence à son titre. On s’adresse à Erland, par exemple, en tant que Licenciado. De temps à autre, nos interlocuteurs se trompent et mon chef devient alors Ingeniero voire Arquitecto. Ce n’est pas bien grave même si, connaissant l’opinion d’Erland sur les ingénieurs, cela ne doit pas le ravir. Moi, je reste Señorita Sophie. Cela me convient parfaitement et je me vois mal insister pour qu’on m’appelle Licenciada.
Malgré le froid qui s’est emparé de la salle de réunion spécialement aménagée dans la maison du président, les débats sont relativement productifs et nous parvenons à deux accords. L’un concerne directement les chantiers internationaux, l’autre la réalisation d’un ponton sur la lagune afin de promouvoir l’activité touristique à Cruzpata. La prochaine étape sera de demander audience à l’alcalde de Maras pour lui soumettre ce dernier projet et solliciter la participation financière de la municipalité, voire de la province d’Urubamba. Pour ce faire, nous nous donnons à nouveau rendez-vous lundi mais à Maras cette fois.
Je suis assez contente de la réunion car notre message est bien passé semble-t-il. Je crois que les différents participants ont bien compris ce qu’était un volontaire et qu’il n’était pas à confondre avec un touriste. Cet aspect pour moi est des plus importants car le bon déroulement du chantier en dépend grandement. Lundi, après notre rendez-vous de Maras, nous repasserons à la petite école du District de Chequere pour terminer de définir les travaux que réaliseront les volontaires durant ce premier chantier. Après de multiples prises de contact, je suis soulagée de voir qu’on avance enfin à ce niveau.