Petit bonhomme de chemin

Jour 167

Le 17/12/11, 22:37

-71.972222-13.525


Au lever, j’ai une méga tête dans le c... Il n’y a pas d’autres mots pour exprimer à quel point le manque de sommeil me rend presque inerte et ronchon. Le pire de tout est qu’au final, j’aurais pu dormir quelques heures de plus car nous devons attendre Goyo qui rentre de Puno. Au lieu de partir à 6 heures comme prévu, il est en plus de 9 lorsque nous quittons Ollanta. Qu’est-ce que j’aurais donné pour une ou deux heures supplémentaires de sommeil, surtout en sachant la journée qui nous attend... Et pas même le chocolat chaud de la maman de Goyo n’arrive à me réconforter. Ni encore moins les questions à répétition d’Erland qui interprète mon mutisme matinal pour de la râlerie :
- « Tu râles ? »
- « Non... »
- « Tu râles ? »
- « Non... »
- « Tu râles ? »
- « Maintenant, oui, je râle. Erland tu m’énerves !!! ».

Il est presque 10 heures lorsque nous commençons enfin notre randonnée au niveau du kilometro 82. Comme Beatriz nous a également rejoints, nous sommes cinq à nous lancer dans l’aventure. L’idée est de suivre le chemin de fer en empruntant des sentiers parallèles. Dans un premier temps, la solution semble plus que satisfaisante. Ces petits chemins permettent de profiter des mêmes magnifiques paysages que les usagers du train tout en marchant à l’abri de tout danger et en profitant de petits sites archéologiques récemment mis en valeur par le ministère de la culture.


On remarque bien que nous nous situons environ mille mètres plus bas que Cusco. La chaleur ici se fait plus moite, la nature plus luxuriante, les fleurs plus nombreuses.





Evidemment, le chemin est un peu plus vallonné que la voie ferrée. Nous grimpons jusqu’à 50 mètres au-dessus de celle-ci pour mieux redescendre et ainsi de suite. La route est jalonnée de petits ponts de bois, de barrières à bétail aux ingénieuses charnières faites en semelles de chaussures usagées. Astucieux système D. Le tout donne encore plus de charme à la ballade.




Sur le trajet, nous croisons quelques porteurs du «camino inca ». Presque au pas de course, ils avancent l’échine courbée sous le poids d’énormes sacs presque plus grands qu’eux. Pauvres bêtes de somme humaines. Malgré cela, ils te saluent tous par un cordial « Buenos días ».

Bien entendu, de temps à autres, nous devons traverser la voie ferrée, voire même y marcher pour une à deux centaines de mètres mais c’est un moindre mal. Cependant, au bout de dix kilomètres, les petits chemins qui m’avaient jusque-là tant ravie disparaissent. Dans un premier temps, nous marchons sur un sentier qui longe les rails à une distance raisonnable. Mais peu à peu, ce sentier disparait à son tour. Réaliser que les vingt kilomètres restant se feront sur le chemin de fer réduit à néant le peu d’entrain que j’avais récupéré. Premièrement, ce genre de marche est ennuyante et éprouvante. Dès le matin, j’avais senti les effets secondaires des efforts de la veille et cela va de mal en pis. J’ai la plante des pieds en feu et un début d’ampoule à hauteur du coup de pied. Et puis le but de cette expédition n’était-il pas d’ouvrir une nouvelle route à commercialiser ? Honnêtement, je pense qu’aucun touriste ne paierait une agence pour qu’elle l’emmène ici.

Il faudra retenter notre chance en passant par les hauteurs. Cela signifie donc qu’il faudra sûrement revenir. Ce qui va être compliqué en raison des restrictions budgétaires qui nous sont imposées. Avant de partir, nous avions une obligation de résultats et il faut admettre qu’à ce stade, notre succès est mitigé. Il va probablement falloir renégocier ferme avec Aurelio...

Plus le temps passe, plus le moral de troupes baisse. La marche est vraiment épuisante et il est presque 19h lorsque nous arrivons enfin à notre destination, Aguas Caliente.


Petite communauté rurale sans histoire, au fil des ans, Aguas Caliente s’est développée pour devenir aujourd’hui cet étrange de point de modernité au milieu de nulle part. Ses rues pavées, ses cafés branchés me donnent vraiment une drôle d’impression. Il faut dire qu’avec l’essor du Machu Picchu, la bourgade s’est convertie en l’une des destinations les plus visités du Pérou.

Nous nous rendons dans un hôtel bon marché connu par Erland. La chambre ne paie pas de mine mais il y a l’essentiel : un lit, des draps propres et de l’eau chaude.

Comme nous nous sommes exclusivement nourris de fruits sur le trajet, nos ventres crient tous famine. Nous partons en quête de quoi nous rassasier et échouons dans une pollería. Une fois repus, Erland nous convoque tous à une réunion de la plus haute importance pour définir le programme de la soirée. Tous veulent sortir. Tous, sauf moi. Je suis crevée et je veux être en forme pour la visite du lendemain. Non sans mal, j’arrive à prendre congé de mes camarades pour me reposer un peu. Pourtant, j’ai du mal à fermer l’œil. L’insonorisation de l’hôtel laisse à désirer. Entre la musique du restaurant d’en bas et la clique qui fait la fête dans la chambre d’à côté, je peine à trouver le sommeil.

[ Voir les photos : Pérou - Cusco ]

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