Le 27/11/11, 0:09
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Pas encore de repos dominicale pour ce dimanche. Ce matin, nous assistons à l’assemblée communale de Senca. Et la réunion commence à 6h du matin. Oui, oui, 6h du matin... Mais nous, nous arrivons vers 7h30. La plupart habitants sont réunis sur la petite place bétonnée qui sert de terrain de foot. Dans le milieu rural, de nombreux biens et terrains sont encore détenus en commun, au nom de la communauté. Ce qui explique les fréquentes réunions destinées à gérer les possessions de la communauté et à défendre ses intérêts. Chaque communauté a à sa tête un président élu qui est assisté dans sa tâche par un secrétaire, un trésorier, entre autres. Il y a aussi des comités qui se chargent de questions spécifiques : eau et assainissement, routes, artisanat, pêche, etc.
Lorsque nous arrivons, il est question de l’eau, sujet crucial pour de nombreuses localités. Les habitants de Senca doivent faire reconnaitre officiellement l’une de leurs sources. A cet effet, le responsable du comité en charge du problème rappelle à ses voisins que chaque famille doit participer aux frais pour mettre à jours les actes notariés.
Nous assistons aux débats pendant environ 30 minutes, jusqu’au moment où un intervenant fasse remarquer notre présence et demande que nous nous retirions. Nous avons été invités par le président avec qui nous discutons de la possibilité d’appuyer de petits travaux communaux qui favoriseraient le tourisme. Mais apparemment, notre visite n’a pas été annoncée officiellement. Nous ne voulons pas faire de vague, donc nous allons attendre la fin de la réunion dans ce que nous appelons notre bureau mobile, notre 4X4.
Quelques minutes plus tard, Rolando nous rejoint et nous explique que la personne qui nous a gentiment chassés n’habite plus dans la communauté mais est le président de la carrière où la plupart des hommes du village travaillent. Il a donc encore son mot à dire à Senca. Et s’il voit d’un si mauvais œil notre participation à la réunion c’est parce que son fils a une agence de voyage et qu’il ne veut pas que d’autres personnes se mêlent du développement de l’activité touristique à Senca. Comme quoi, on ne peut pas plaire à tout le monde...
L’assemblée se clôture aux environs de 9h et le président nous invite à venir discuter avec le groupe des artisanes. Là non plus, notre projet ne fait pas l’unanimité ou plutôt suscite l’envie. En effet, le soutien que nous offrons concerne de petits projets qui vont favoriser toute la communauté. Nous envisageons également de faire collaborer des volontaires à ces travaux dans le cadre des chantiers internationaux que nous organiseront l’an prochain. Ces volontaires auront besoin d’être logés. En toute logique, ce seront chez les bénéficiaires du projet TURURAL qu’ils séjourneront puisque ces derniers ont suivi une formation qui font d’eux les personnes plus à même de recevoir des voyageurs. Evidemment, nos bénéficiaires généreront un petit bénéfice sur leur prestation de logement. Et c’est sur ce point que les jaloux et opportunistes ne sont pas d’accord. Eux aussi veulent leur part du gâteau. A présent, ils veulent tous participer à notre programme de formation. Certains auront même la mauvaise foi de dire qu’ils n’ont jamais été invités à y prendre part. Mais Erland reste inflexible, hors de question que ces personnes se joignent à la formation à ce stade avancé. Avant de nous retirer, Erland tente toutefois d’apaiser les esprits les plus échauffés et parvient plus au moins à rétablir le calme. Mais la trêve est probablement de courte durée. Une fois que nous aurons quitté le lieu, la foire d’empoigne pourra recommencer de plus belle et c’est probablement Rolando qui en fera les frais. Le pauvre...