Le 31/10/11, 4:09
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Aujourd’hui est un jour un peu spécial au Pérou, celui d’Halloween ou celui de la chanson criolla, c’est selon les goûts... En effet, pour combattre l’invasion de la fête commerciale « made in US », les Péruviens ont adopté une stratégie peut-être plus efficace que le boycott généralement prôné en Europe. Ils ont inventé une nouvelle célébration pour la contrecarrer. C’est ainsi qu’est née la fête de la chanson criolla. Par «criolla», on entend de la côte, et plus précisément les airs issus de la fusion entre les musiques européens et africains au Pérou. Il s’agit d’un style tout-à-fait différent des rythmes andins (ou amérindiens), plus caractéristiques des régions montagneuses (et avec lesquels, j’ai personnellement peu d’atomes crochus). Par conséquent, les airs criollos sont surtout mis à l’honneur à Lima. A Cusco, c’est Halloween qui l’emporte.
Et les festivités commencent très tôt. Toutes les caissières du supermarché travaillent grimées. De nombreuses mamans emmènent à l’école leurs petits bouts qui arborent fièrement leur plus beau déguisement. Le Spiderman est très en vogue cette année...
En soirée, les rues sont particulièrement animées. Les costumes et les masques sont de sortie. La Plaza de Armas est noire de monde. Petits et grands s’y sont tous retrouvés. C’est à croire qu’une grande partie de la ville a finalement succombé aux tentations des coutumes importées. Seul petit bastion de résistance, sur la place Regocijo, un groupe de musiciens joue du cajón, un instrument de percussion en forme de caisse, symbole de la musique criolla. Mais il y a aussi d’autres exhibitions d’un genre un peu moins conventionnel. Par exemple, le fan club du groupe musical Sud-coréen SS501 reprend les chorégraphies de ses idoles dans la rue.
Après un petit tour en ville pour m’imprégner de l’ambiance, je rejoins mes amis au Muse. C’est le dernier soir de Pablo à Cusco, je me devais d’être là. Apparemment, ce serait aussi celui de Yann mais, comme à son habitude, il n’arrivera que plus tard. Il est encore en pleine séance maquillage... Je suis une des rares à ne pas être déguisée. L’intention y était mais je n’ai pas vraiment eu le temps de trouver un déguisement. Par contre, mes amis ont rivalisé d’ingéniosité pour se distinguer de la masse. Notamment Leo et Paul dans leur costume de ninja. Ils remporteront d’ailleurs le concours du meilleur déguisement organisé par le bar.
J’avoue que ce soir, je découvre Paul sous un nouveau jour. Moi qui voyais le petit (enfin, pas si petit) Australien comme un mec timide et très posé, quel n’est pas mon étonnement de le voir grimper sur la scène pour nous gratifier de quelques mouvement de « robot dance » plutôt réussis. Ce à quoi je ne m’attendais pas non plus, c'est de me retrouver à mon tour sur cette même scène quelques minutes plus tard, poussée par l’enthousiasme (un peu trop) débordant de Frankie...
Vers 2h du matin, les rangs commencent à se défaire. Il est grand temps que les coloc’s de Frankie la ramène chez elle. Mais Pamela et moi, sommes encore en état de faire la fête. Nous suivons donc Leo et Paul dans un autre bar. Ils sont encore complètement dans leur trip... Dans ces conditions, difficile de passer inaperçu sur la Plaza de Armas. Le déplacement à la ninja n’est-il pourtant pas censé permettre de se mouvoir ni vu, ni connu ?
Nous débarquons à l’Ukukus, une des boîtes les plus connues de Cusco qui vient tout juste de rouvrir ses portes. L’endroit est parait-il très prisé. Et en effet, il faut montrer patte blanche pour pouvoir entrer. Mais Leo semble connaître tout le monde ici, du videur au DJ. Nous passons donc le comité d’accueil sans entrave. Leo n’est pas nécessairement la personne avec qui je m’entends le mieux parmi les couch surfers mais sur ce coup-là, il gagne des points... Et la boîte en effet vaut le coup. Il faudra revenir...