Le 28/10/11, 1:53
-71.972222-13.525
Vendredi nous avons prévu de nous rendre au vivier de Maras pour suivre une formation organisée par les ingénieurs responsables du projet. Il est intéressant pour nous de connaître mieux cette autre initiative de CENPRODIC pour éventuellement la présenter à nos futurs touristes tout comme à nos bénéficiaires.
Mais Erland me passe un coup de fil aux petites heures du matin pour m’annoncer que la formation est finalement annulée. Je réponds de ma voie la plus caverneuse car je suis encore au lit. Quelle heure peut-il bien être ? Six heures moins dix... Ici, il ne semble pas y avoir d’heure convenable pour appeler quelqu’un. Aurelio n’a par exemple eu aucun scrupule à réveiller Erland à cinq heures et demi pour le prévenir du changement de programme. Pire encore, si Erland n’avait pas répondu, je suis persuadée qu’Aurelio le lui aurait reproché...
Le plus ennuyeux dans cette histoire est que nous avions proposé à Guru de l’emmener en compagnie de ses amis à Maras. Il va falloir que je lui explique que nous ne sommes plus en mesure de le faire. Moi qui pensais pouvoir gagner des points grâce à cette initiative... Je suis un peu confuse du peu de fiabilité dont nous faisons preuve. Pour essayer de rattraper le coup, j’emmène moi-même nos touristes à la station de bus et me débrouille pour leur trouver un transport à un prix raisonnable.
Il est donc sept heures et demie quand je rentre à Sta Ana pour me mettre enfin au boulot et j’ai déjà une heure de marche dans les pattes... De toute façon, je ne me fais guère d’illusions quant à mon programme qui aujourd’hui encore ne sera probablement pas respecté. Il en a été ainsi pendant toute la semaine. Et pourtant, j’ai l’impression de ne pas avoir arrêté une minute. Il n’y a pas de miracle : pendant qu’Erland, Rosa et moi-même passons notre temps à terminer l’équipement de l’hospedaje, nous n’avançons pas au niveau de notre travail respectif.
Nous sommes justement en train de parler de toutes ces choses avec Erland et Rosa en plein séance d'achats au magasin de bricolage lorsque nous sommes interrompus par une secousse sismique. C’est ma première expérience du genre ici au Pérou. Honnêtement, si Erland et Rosa ne me l’avaient pas fait remarqué, je ne me serais même pas rendue compte que la terre venait de trembler. Mais ils ont raison. Le balancement de tous les écriteaux suspendus au plafond le prouve. Si à Cusco cette secousse relève plutôt de l’anecdotique, à Ica, près de l’épicentre, le séisme a eu une magnitude de 6.9 sur l’échelle de Richter. Ce qui n’est pas rien. Il n’y a cependant aucun mort à déplorer, juste 103 blessés légers et 134 maisons d’adobe détruites.
Lorsque nous arrivons au marché El Molino, une agitation inhabituelle règne au « rayon » TV-Hifi-Vidéo. Beaucoup de gens s’y sont réunis pour suivre, cette fois, la retransmission en direct de l’enterrement de Ciro Castillo Rojo, épilogue d’un fait divers qui met tout le Pérou en émoi depuis près de six mois. En effet, on vient tout juste de retrouver le corps de cet étudiant décédé en montagne dans des circonstances assez troubles. Partis en trekking dans le canyon de Colca, Ciro et sa petite copine, Rosario, avaient été portés disparus au début du mois d’avril. Trente jours plus tard, une équipe de sauveteurs avait localisé Rosario, vivante, mais Ciro restait introuvable. La récente découverte de son corps vient de relancer la polémique : Ciro est-il tombé tout seul ou a-t-il été aidé par Rosario ? A l’heure actuelle, le mystère demeure.