Petit bonhomme de chemin

Jour 110

Le 19/10/11, 0:51

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Ce matin, je suis sur le pied de guerre car j’attends la visite de deux potentiels clients. Nos deux visiteurs nous viennent d’Asie. Jae et Guru sont respectivement Sud-Coréen et Indien. Après de âpres négociations, je parviens à convaincre les deux amis de séjourner chez nous au moins deux semaines. Ils viendront s’installer vers 18h. En attendant, la course contre la montre commence. Il faut terminer d’équiper la chambre. En effet, il manque quelques accessoires et un petit coup de ménage ne serait pas du luxe. Heureusement, dans cette affaire, j’ai une alliée de choix, Rosita qui n’a jamais peur de mettre la main à la pâte. C’est une chance de pouvoir se reposer sur elle car à 13h nous partons pour Maras pour réaliser avec les bénéficiaires du projet TURURAL leur plan de développement touristique.

A Maras, je dois avouer que le travail est vite expédié. Pour que nos deux toutes jeunes bénéficiaires terminent leur tâche dans un délai raisonnable, Indira tente d’éviter les «interactions » avec les garçons. Leur présence déconcentre les filles. D’ailleurs, je me demande bien à qui ce petit jeu de séduction plait le plus. Aux deux demoiselles ou à mes chers collègues ? Je peux comprendre l’émoi des deux adolescentes qui se font légèrement draguer par deux gars plus âgés. Par contre, le comportement d’Erland et Goyo me pose un peu plus question. Après tout, ils ont la trentaine alors qu’elles ont environ seize ans... Mais je crois qu’en la matière, ma façon de voir les choses est clairement européenne peut-être pas des plus pertinentes ici.

Le soir, je rejoins Jae et Guru à la réunion du Couch Surfing. Contrairement à la semaine dernière, il y a cette fois pas mal de monde (dont un petit Carolo). Si bien que je me laisse entraîner en boîte par le groupe. Nous débarquons au Mythology en plein quart d’heure 80’s. La musique n’est apparemment pas du goût de Jae et Guru qui prennent leurs jambes à leur cou. Ils sont probablement loin de se douter qu’il n’y a pas tant l’embarras du choix. Cusco tant réputé pour sa vie nocturne s’est vu privé, ces dernières semaines, de la moitié de ses boîtes qui ont été fermées par la municipalité. La polémique fait ici grand bruit et suscite le débat. Certains avancent que ces mesures vont tuer le tourisme et mettre beaucoup de gens au chômage. D’autres affirment qu’il s’agit d’une manœuvre financière visant à faire baisser le prix de ces établissements au profit de personnes connectées d’une manière ou d’une autre à la municipalité. Finalement, un autre groupe pense que cela ne serait pas arrivé si les propriétaires des night clubs payaient leurs impôts comme il se doit et mettaient leur discothèque aux normes. En temps normal, j’adopterais probablement ce dernier avis. Mais ici, il y a tant de corruption... L’Etat sert souvent des intérêts encore plus privés que ceux défendus par le secteur privé lui-même. Dans ce contexte, je comprends que l’on puisse hésiter à payer ses impôts.

[ Voir les photos : Pérou - Cusco ]

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