Petit bonhomme de chemin

Jour 69

Le 08/09/11, 23:36

-71.972222-13.525


Après à peine 3h30 de sommeil, le réveil est un peu dur. Dire que je suis censée aller visiter de nouvelles écoles d’espagnol. Je prends mon courage à deux mains, une bonne douche et c’est parti pour une matinée de folie. Je suis sur le point de partir lorsque je reçois un SMS de Jack qui arrive dans quelques minutes à Sta Ana. Avant de partir à Puerto Maldonado, il m’avait confié quelques affaires qu’il vient récupérer avant de repartir pour Lima. Or, son bus pour la capitale ne part qu’à 18h00 et Jack me fait bien comprendre qu’il espère passer la journée avec moi. La perspective ne m’enchante guère mais d’un autre côté, c’est jusqu’à présent notre meilleur client. Il mérite peut-être un petit traitement de faveur. Finalement, après l’avoir forcé à prendre un maté de coca pour lutter contre son mal de l’altitude, j’envoie au lit ce pauvre Jack en lui promettant d’être de retour vers 13h00 pour passer l’après-midi avec lui. Vu les folies de la veille, je sais que de toute façon, je ne ferai pas grand-chose de bon une fois passées les premières heures de la matinée.

Je me remets donc en route. Mais, c’est un second faux départ. En sortant du bureau, je remarque la voiture de l’Arquitecto garée dans le parking. Visiblement, une réunion est en cours et je n’en ai pas été avisée. Ou l’aurais-je oubliée? Qu’à cela ne tienne, je me permets de m’y inviter.

Je finis par enfin prendre la direction de San Blas pour aller visiter quelques écoles d’espagnol. Mais arrivée sur place, je ne me sens pas les idées assez claires pour faire une présentation sérieuse du projet. Je décide finalement d’éviter la casse et rebrousser chemin. Ma matinée ne sera cependant pas tout à fait perdue. Sur le chemin du retour, je croise un groupe d’étudiants de l’Académie des Beaux-Arts en plein cours de peinture sur la petite place Sta. Teresa. Cela fait depuis longtemps qu’une idée me trotte dans la tête : proposer à ces jeunes artistes de nous donner un coup de pouce pour donner une touche plus cosy à notre logement de Sta. Ana (et par la même occasion, se débarrasser des horribles peintures avec lesquelles Aurelio veut décorer l’hospedaje). Erland à l’air de dire que c’est peine perdue, que je vais me heurter à un refus catégorique de la part des professeurs. Mais comme je ne suis pas du genre à me laisser abattre si vite et que cette idée ne me quitte pas, je décide de tenter ma chance quand même. J’attends la fin de la classe et y vais au culot. J’aborde le professeur et lui pose directement la question. Il me répond qu’en effet, l’école cherche des opportunités pour exposer les travaux des élèves et qu’elle a déjà collaboré avec des hôtels par le passé. Il est donc prêt à venir visiter notre infrastructure pour voir si nous pourrions travailler ensemble. Yes... Je le savais... Décidément, ces derniers jours sont riches en rencontres intéressantes.

Même si ma matinée a été tout sauf productive, je rentre assez contente de cette avancée inattendue. Comme prévu, j’emmène manger Jack dans un petit restaurant sans prétention mais en général très bon. Il est assez indécis quant au menu, donc ni une ni deux, il décide de se lever et de se promener entre les tables pour mieux voir ce qu’il y a dans l’assiette des gens. La honte... J’avais perdu l’habitude des bizarreries de Jack. Mais évidemment, lui, ne se rend pas compte de l’incongruité de la situation. Une dame péruvienne remarque très vite son petit manège et le renseigne très aimablement sur le menu. Une nouvelle preuve de l’accueil à la péruvienne. Ailleurs, je pense que les choses auraient pu se passer beaucoup moins bien.

Jack veut ensuite aller acheter du café péruvien pour sa famille. Aux alentours du supermarché, il y a un peu d’animation dans la rue. Les gens attendent quelque chose mais quoi ? Probablement une des nombreuses processions en l’honneur du St Patron de tel ou tel quartier. A force de voir ce genre de défilé presqu’un jour sur deux, j’en suis complétement blasée. Mais en ressortant du magasin, nous nous rendons compte qu’il y a de plus en plus de monde dans la rue. L’agitation sort un peu de l’ordinaire. Nous décidons donc d’attendre pour voir ce qu’il va se passer. Et il s’agit bien d’une procession, celle de la Virgen de la Natividad, mais celle-ci se fait en grandes pompes. Un défilé de plus de deux heures, des dizaines de groupes avec chacun leur propre orchestre, leur propre chorégraphie. Il y a de la musique, des couleurs de toutes parts, des centaines de costumes, du plus original au plus traditionnel, du plus austère au plus minimaliste. Un schtroumpf s’est même perdu dans tout ce petit monde... Mais surtout, quelle énergie! Les participants dansent, sautent, sans jamais s’arrêter.










Un certain nombre de petites vieilles profitent de ma gentillesse et passent devant moi. En somme, ce n’est pas bien grave. Elles m’arrivent toutes en-dessous de l’épaule. Et puis l’ambiance est bon enfant, à quoi bon la gâcher en râlant. Finalement, je ne regrette vraiment pas d’avoir fait l’ONG buissonnière cet après-midi.

Après avoir mis Jack dans un taxi, je prends le chemin de l’Alliance française où Pablo et Anabel m’attendent pour assister à la projection d'une des dernières œuvres des frères Dardenne, l’Enfant. Ce n’est pas moi qui ai choisi d’aller voir ce film belge, c’est Pablo. Moi, je sais à quoi m’attendre mais lui pas. Et sa mine déconfite à la fin de la séance en dit long. Il a trouvé la réalisation hyper chiante...

[ Voir les photos : Pérou - Cusco ]

Scrat
Blogs de voyages - © Copyright www.enroutes.com 2021 - Contact
Referencement et création de site : www.trafimedia.fr