Le 28/09/08, 1:29
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Ne vous fiez pas au titre alarmant, nous revenons simplement d’une descente éprouvante à 60 mètres de profondeur dans les mines de Potosi.
Potosi plus haute « grande ville » du monde est aussi la cité minière la plus active de Bolivie. Les espagnoles y ont découvert de l’or puis beaucoup d’argent au 16ème siècle et ont exploité le filon à fond. A l’époque la ville était l’une des plus riches d’Amérique du sud, certaines avenues étaient même recouvertes d’or au sol... Au fur et à mesure que les ressources se sont amenuisées la ville a perdu de sa splendeur, pour devenir aujourd’hui une ville minière, certes sympathique mais sans grand charme, l’unique attraction résidant dans la visite de mines, encore en exploitation aujourd’hui. Jusqu’en 1983 l’exploitation des mines était orchestrée par l’état, les mineurs étaient alors salariés et bénéficiaient des certains avantages sociaux (soins, retraite). Après l’arrêt de l’exploitation nationale, les mineurs se sont retrouvés sur le carreau et se sont mis pour la plupart à leur compte, en indépendants ou en salariés de micro entreprise de 3 à 4 personnes. Inutile de dire que les conditions de travail se sont largement détériorées. Les mineurs motivés par l’appât du gain et le fantasme du chercheur d’or travaillent désormais plus de 12 heures par jour dans l’espoir de trouver « le filon » d’argent ou de cuivre qui fera leur fortune.
Au départ on était un peu sceptique à l’idée de s’embarquer dans une visite « touristique » de la mine puis on s’est dit que de toutes manière ça ne pouvait que bénéficier à l’économie de la ville et des mines... et puis pour tout vous dire il n’y avait que ça à faire ! En plus les tours sont organisés par d’anciens mineurs ce qui est plutôt pas mal.
Tout commence donc à 9 heures de matin avec passage obligé par le vestiaire pour changer de vêtements. On enfile la tenue de mineurs : blouse, bottes, casque et la lampe frontale. On est pas mal hein ?
C’est dans cet habit ma foi très seyant que l’on débarque avec nos confrères touristes sur le marché des mineurs (la grande classe). Ici on achète des « cadeaux » pour les mineurs que nous croiserons dans la mine. On pensait leur faire plaisir en choisissant des gâteaux, boissons, cigarettes... mais apparemment on fait fausse route. Ce qui fait plaisir au mineur de Potosi c’est de la dynamite, de la feuille de coca et de l’alcool à 96 degrés (dénommée « alcool potable », on en a acheté une fiole, on vous le fait goûter en rentrant).
Nous voilà donc avec nos bâtons de dynamite, nos détonateurs et une solution en granulé dont j’ai oublié le nom pour allumer le tout. Retour dans le bus et direction la mine. Inutile de préciser que le bus est chargé de dynamite, chaque touriste ayant acheté son « cadeau ». On prie pour qu’il n’y ait pas d’accident.
On arrive quelques minutes plus tard à l’entrée de la mine. On est a plus de 4300 mètres, l’air est rare et il va falloir descendre à plus de 60 mètres sous terre. On s’enfonce dans la mine. On pensait découvrir des échelles pour passer d’un niveau à l’autre... et bien non ce sont des conduits très étroits plein de poussière qui relie les galeries. Il faut souvent se mettre à quatre pattes ou à plat ventre pour se faufiler dans les artères. On croit mourir de chaud, on suffoque, l’air est très très rare, chargé de poussière. On se demande comment les mineurs font pour remonter parfois plus de 40 kilos de « matière » par ces minuscules conduits. Parce que nous avec simplement notre appareil photo autour du cou on croit mourir.
Au bout de 20 minutes de descente notre guide trouve enfin un mineur à l’œuvre. On échange deux trois mots, il ne s’arrête pas de taper dans la pierre avec sa massue, apparemment il ne veut pas perdre de temps. On lui offre la dynamite, il est ravi (et nous on est bien content de s’en être débarrassée). Plus tard il nous dira qu’il a 15 ans et que ça fait deux ans qu’il travaille dans la mine....et oui c’est un mineur « mineur » (bon ok c’est pas drôle).
Au 3ème niveau on rencontrera d’autres mineurs, plus vieux cette fois-ci qui poussent des wagonnets de 1 tonne de pierre sur les rails. Après 2 heures de déambulation dans les galeries on entame la remontée qui est encore plus éprouvante que la descente. On sort de la mine extenués, je n’ai plus de voix, Frank plus de force et on se demande encore comment les gens font pour y descendre tous les jours depuis des années parfois. C’est vraiment l’épreuve physique la plus difficile que l’on ait accomplie depuis le début du voyage.
Les festivités ne s’arrêtent pas là puisque les guides de plusieurs groupes (pas le nôtre heureusement) se lancent dans ce que j’appellerais l’animation « dynamite ». Ce qui consiste à allumer un bâton de dynamite puis à le faire passer de touriste en touriste pour la « photo » souvenir (on l’a pas fait). Ensuite les guides courent comme des dératés pour jeter le bâton dans un coin désert avant qu’il n’explose avec grand fracas ! Tout cela amuse beaucoup les touristes, et les guides encore plus ! Par bonheur on est sortis vivants de tout cela et on n’est pas mécontents quand même. Je crois qu’on peut dire qu’on connaît l’un des métiers le plus durs du monde maintenant...
Potosi plus haute « grande ville » du monde est aussi la cité minière la plus active de Bolivie. Les espagnoles y ont découvert de l’or puis beaucoup d’argent au 16ème siècle et ont exploité le filon à fond. A l’époque la ville était l’une des plus riches d’Amérique du sud, certaines avenues étaient même recouvertes d’or au sol... Au fur et à mesure que les ressources se sont amenuisées la ville a perdu de sa splendeur, pour devenir aujourd’hui une ville minière, certes sympathique mais sans grand charme, l’unique attraction résidant dans la visite de mines, encore en exploitation aujourd’hui. Jusqu’en 1983 l’exploitation des mines était orchestrée par l’état, les mineurs étaient alors salariés et bénéficiaient des certains avantages sociaux (soins, retraite). Après l’arrêt de l’exploitation nationale, les mineurs se sont retrouvés sur le carreau et se sont mis pour la plupart à leur compte, en indépendants ou en salariés de micro entreprise de 3 à 4 personnes. Inutile de dire que les conditions de travail se sont largement détériorées. Les mineurs motivés par l’appât du gain et le fantasme du chercheur d’or travaillent désormais plus de 12 heures par jour dans l’espoir de trouver « le filon » d’argent ou de cuivre qui fera leur fortune.
Au départ on était un peu sceptique à l’idée de s’embarquer dans une visite « touristique » de la mine puis on s’est dit que de toutes manière ça ne pouvait que bénéficier à l’économie de la ville et des mines... et puis pour tout vous dire il n’y avait que ça à faire ! En plus les tours sont organisés par d’anciens mineurs ce qui est plutôt pas mal.
Tout commence donc à 9 heures de matin avec passage obligé par le vestiaire pour changer de vêtements. On enfile la tenue de mineurs : blouse, bottes, casque et la lampe frontale. On est pas mal hein ?
C’est dans cet habit ma foi très seyant que l’on débarque avec nos confrères touristes sur le marché des mineurs (la grande classe). Ici on achète des « cadeaux » pour les mineurs que nous croiserons dans la mine. On pensait leur faire plaisir en choisissant des gâteaux, boissons, cigarettes... mais apparemment on fait fausse route. Ce qui fait plaisir au mineur de Potosi c’est de la dynamite, de la feuille de coca et de l’alcool à 96 degrés (dénommée « alcool potable », on en a acheté une fiole, on vous le fait goûter en rentrant).
Nous voilà donc avec nos bâtons de dynamite, nos détonateurs et une solution en granulé dont j’ai oublié le nom pour allumer le tout. Retour dans le bus et direction la mine. Inutile de préciser que le bus est chargé de dynamite, chaque touriste ayant acheté son « cadeau ». On prie pour qu’il n’y ait pas d’accident.
On arrive quelques minutes plus tard à l’entrée de la mine. On est a plus de 4300 mètres, l’air est rare et il va falloir descendre à plus de 60 mètres sous terre. On s’enfonce dans la mine. On pensait découvrir des échelles pour passer d’un niveau à l’autre... et bien non ce sont des conduits très étroits plein de poussière qui relie les galeries. Il faut souvent se mettre à quatre pattes ou à plat ventre pour se faufiler dans les artères. On croit mourir de chaud, on suffoque, l’air est très très rare, chargé de poussière. On se demande comment les mineurs font pour remonter parfois plus de 40 kilos de « matière » par ces minuscules conduits. Parce que nous avec simplement notre appareil photo autour du cou on croit mourir.
Au bout de 20 minutes de descente notre guide trouve enfin un mineur à l’œuvre. On échange deux trois mots, il ne s’arrête pas de taper dans la pierre avec sa massue, apparemment il ne veut pas perdre de temps. On lui offre la dynamite, il est ravi (et nous on est bien content de s’en être débarrassée). Plus tard il nous dira qu’il a 15 ans et que ça fait deux ans qu’il travaille dans la mine....et oui c’est un mineur « mineur » (bon ok c’est pas drôle).
Au 3ème niveau on rencontrera d’autres mineurs, plus vieux cette fois-ci qui poussent des wagonnets de 1 tonne de pierre sur les rails. Après 2 heures de déambulation dans les galeries on entame la remontée qui est encore plus éprouvante que la descente. On sort de la mine extenués, je n’ai plus de voix, Frank plus de force et on se demande encore comment les gens font pour y descendre tous les jours depuis des années parfois. C’est vraiment l’épreuve physique la plus difficile que l’on ait accomplie depuis le début du voyage.
Les festivités ne s’arrêtent pas là puisque les guides de plusieurs groupes (pas le nôtre heureusement) se lancent dans ce que j’appellerais l’animation « dynamite ». Ce qui consiste à allumer un bâton de dynamite puis à le faire passer de touriste en touriste pour la « photo » souvenir (on l’a pas fait). Ensuite les guides courent comme des dératés pour jeter le bâton dans un coin désert avant qu’il n’explose avec grand fracas ! Tout cela amuse beaucoup les touristes, et les guides encore plus ! Par bonheur on est sortis vivants de tout cela et on n’est pas mécontents quand même. Je crois qu’on peut dire qu’on connaît l’un des métiers le plus durs du monde maintenant...