Le blog de David, Alban et Sophie

Notre projet sera encadré par l’Institut National d’Hygiène (INH) durant toute la durée de notre séjour. L’Institut comprend un laboratoire de référence pour la surveillance des maladies à potentiel épidémique, un laboratoire de contrôle de qualité de l’eau et des aliments, ainsi qu’un laboratoire d’analyses médicales et un centre de vaccinations pour les particuliers.

La première semaine de travail est dédiée à l’organisation du projet. Nous rencontrons le chargé de la communication, de l’hygiène et de la sécurité de l’INH. Avec son aide, ainsi qu’avec celle du président d’Afrik Demain, nous organisons le calendrier de visites des établissements de santé de la commune de Lomé. Nous visiterons tous les types d’établissements (CHU, centre hospitalier régional, hôpitaux de district, centres médico-sociaux, unité de soins périphériques, cliniques privées). Nous avons aussi développé un questionnaire qui nous permettra d’interviewer le personnel lors de nos visites.

Nous sommes trois amis (Alban, David et Sophie) ayant décidé de partir 2 mois cet été pour un stage humanitaire au Togo avec l’association Afrik Demain. Afrik Demain est une association togolaise travaillant pour un développement durable au Togo. Ces sujets de travail concernent les domaines de la protection de l’environnement et de l’éducation. Nous écrirons régulièrement dans ce journal de bord pour raconter l’avancée de notre projet.

Nous nous sommes rencontrés tous les trois durant notre master en sciences et technologies du vivant à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Le stage devait initialement porter sur le développement de techniques agro-forestières mais étant plus spécialisés dans le domaine de la santé, nous avons décidé avec l’accord de l’association de nous tourner vers la gestion des déchets hospitaliers, ayant déjà travaillé dans ce domaine. David et moi sommes en effet partis l’année dernière en Tanzanie pendant deux mois avec l’Institut Tropical et de Santé publique Suisse pour une étude sur la gestion des déchets hospitaliers. Nous travaillerons en collaboration avec l’Institut National d’Hygiène à Lomé et établirons un rapport sur ce sujet.

Les déchets hospitaliers représentent une source majeure de pollution et d’accidents dans les pays en développement. De nombreux individus sont exposés aux dangers des déchets hospitaliers : le personnel hospitalier, les patients, les personnes habitant dans les environs des établissements de santé, ainsi que des animaux qui peuvent être des vecteurs de maladies infectieuses. De plus, les déchets hospitaliers sont une source de contamination de l’eau, du sol, et de l’air lorsqu'ils ne sont pas éliminés correctement. Les seringues usagées représentent aussi un grand risque pour la santé des populations. Pour exemple, en l'an 2000, les piqûres accidentelles causèrent entre 82000 et 87000 infections par le virus du SIDA et des hépatites B et C. Il est donc important de respecter les bonnes pratiques quant à l’élimination de ces déchets.

L’association travaille aussi en collaboration avec des écoles. Nous leur avons donc apporté une cinquantaine de kilos de fournitures scolaires, albums et romans pour enfants, manuels scolaire et vêtements, que nous avons rassemblé chez nous et chez nos proches.

23 août 2014

Nous atterrissons le 22 août au soir à Lomé avec 4h de retard pour cause de problème technique. Nous sommes tout d’abord accueillis par la chaleur et l’humidité tropicale à la sortie de l’avion. La suite de l’accueil est un peu moins sympathique. Un douanier me demande d’ouvrir ma valise cadenassée puis se ravise en me disant que ce n’est pas nécessaire, que je dois seulement lui donner de l’argent en échange. Sur le coup je ne comprends pas trop ce qu’il me veut et nous sommes prêts à continuer notre chemin. Mais les hommes de l’aéroport ne veulent pas nous lâcher et nous demandent tous de l’argent en s’énervant. Nous retrouvons deux personnes d’Afrik Demain qui sont venus nous accueillir et nous conseillent de les ignorer. Les hommes de l’aéroport ne nous lâchent pas jusqu'à ce que nous montions dans un taxi.

Nous arrivons finalement aux locaux de l’association, une petite maison entourée d'un jardin au nord de la capitale. Il y a trois chambres pour les stagiaires, une cuisine, une salle de bains, un salon-bureau et une terrasse sur le toit, sur laquelle on peut dormir s’il fait trop chaud à l’intérieur. L’association est constituée du président, Evan Gnandi et de ses collaborateurs (Matthieu (dit le guerrier), Amiral, Divine, des noms tous plus jolis les uns que les autres !). Un autre stagiaire, Fabrizio, venant aussi de l’EPFL est présent lorsque nous arrivons. Lui finit son stage dans le domaine des déchets ménagers et du compostage.
Le lendemain, nous rencontrons d’autres membres de l’association au fil de la journée. Le soir, Evan nous organise une fête à la togolaise avec les membres de l’association. Nous sommes initiés au Sodabi, alcool de palme local que nous buvons chacun notre tour dans un verre en guise de rite initiatique et dansons ensuite au rythme des djembés.



24 août

Aujourd'hui, dimanche, nous partons voir le bord de mer. Notre logement se trouve au nord de la ville, nous devons donc prendre un taxi pour y aller. Le trafic est dense et les motocyclettes sont bien dix fois plus nombreuses que les voitures.
Arrivés à la plage, nous sommes surpris de voir que celle-ci est bondée mais que personne ne se baigne. Le courant est de toute façon trop fort, ce serait dangereux. Les gens viennent au contraire endimanchés à la plage. Ils se retrouvent pour discuter, manger, jouer de la musique. On peut aussi assister à des concours de danse très populaires organisés par des marques de « sucreries » (sodas) ou d’opérateurs téléphonique. Au loin les cargos attendent leur tour pour accéder au port de Lomé.