etcetera

Salut a tous... ou plutôt salud, comme on dit ici. Je suis en effet dans la region des vins depuis plus d´une semaine et on trinque assez regulierement a la sante (salud) de tout le monde. On « apprecie avec responsabilite » (je prefere ce conseil, qui figure sur toutes les bouteilles argentines a notre « a consommer avec moderation », que je trouve un peu trop mercantile...) les differents cepages. Malbec (le plus repandu ici), cabernet sauvignon, tannat, et syrah notamment pour les vins rouges, et chardonnay, sauvignon, et torrontes(mon prefere) pour les blancs. On les a meme teste sous forme de glace... pas mal du tout ! Entre deux degustations, hips, on a quand meme pris le temps de visiter les differentes villes de la region.

SANTIAGO
Santiago, c´est la ville de Pablo Neruda, le poete. C´est aussi la ville la plus polluee au monde. Elle est en effet entouree de montagnes (un peu comme Grenoble, mais a plus grande echelle) qui retiennent la pollution.



On a bien sur teste les excellentes adresses donnees par un eleve (merci Roberto ! Personnellement, j´ai un petit faible pour les tortas de Tavelli) et visite les differents quartiers de la ville et quelques musees.
Petite anecdote : le temps s´est arrete en 1973, d´apres le musee sur l´histoire du Chili. Pas de traces de la dictature. Et la colonisation et l´evangelisation des indiens sont abordees sous un angle tres positif. C´est interessant de voir qu´il y a une version officielle relayee par un etat (pas besoin de chercher bien loin : en France, en 2005, il y a eu un debat sur le role positif de la colonisation...) ou une ideologie, mais qu´il est toujours necessaire de creuser un peu pour vraiment comprendre l´histoire. Bon, a Charlemagne, vous avez d´excellents profs d´histoire qui vous expliquent tout ca, je ne me fais pas de soucis. Mais je vous mets en parallele les echanges que j´ai pu avoir avec differents routards rencontres : un anglais a été surpris de voir que son heros national était qualifie de « pirate » (Francis Drake) dans d´autres pays. Ou une argentine d´origine indienne était degoutee de voir qu´encore aujourd´hui, dans presque toutes les villes de son pays, des rues ou des places portent le nom de generaux ayant massacre ses ancetres (j´ai par exemple vu de nombreuses rues Roca, le general et president qui a commandite le massacre des indiens au 19e siecle... cf article precedent... certains historiens parlent meme de genocide aujourd´hui). Quant a notre bon vieux Napoleon, je ne veux pas casser le mythe et passerai donc sous silence ce que les routards d´autres pays apprennent a l´ecole a son sujet...

VALPARAISO
J´ai beaucoup aime. Tout d´abord parce que cette ville a berce mon enfance en titillant regulierement mon imaginaire. En effet, beaucoup de livres et recits de voyage font reference a Valparaiso. C´était en effet un port tres influent, qui a un peu decline par la suite. Mais encore aujourd´hui, comme vous pouvez le voir sur une photo, les containers sont charges par centaine sur d´enormes cargos.




Cette ville est construite sur differents Cerros (collines) qui viennent se jeter dans l´ocean pacifique. L´eau est d´ailleurs tres froide, en raison du courant marin (Humboldt) qui remonte le long des cotes... Pour les baignades et le surf, il faudra donc encore attendre un peu. On a adore Valparaiso, beaucoup plus populaire que Santiago ou Vina del Mar (« les vignes de la mer »juste a cote de Valparaiso, qu´on a visite sur une journee) avec une vraie identite. Chaque cerro est different.





Certains sont decores par des street artistes, d´autres proposent une vue somptueuse sur Valparaiso et quelques uns sont dangereux pour les touristes (mais les gens, toujours sympas, nous previennent a chaque fois). Mais honnetement, on ne risquait rien. Car comme en Argentine, les chiens errants pullulent. Et un enorme berger allemand avait decide de nous escorter tout au long de notre periple a Valparaiso. Il nous attendait meme au pied de notre hostel (cf photo)...




Pour acceder sur les hauteurs de Valparaiso, on peut marcher, emprunter un funiculaire, un bus ou meme un ascenceur pour le Mont Polanco. C´est vraiment tres agreable de se promener dans cette ville. Sur le front de mer, on a meme vu une colonie de lions de mers et quelques pelicans.






Apres Valparaiso, nous avons fait cap sur Mendoza. Route magnifique et fascinante qui traverse la cordilliere des Andes et passe tout pres de l´Aconcagua, plus haut sommet des 2 ameriques (6900m et des poussieres...). Le passage de frontiere a 3000m était assez glacial et imprevu (je me suis retrouve a faire la queue a la douane en tong, short, t-shirt entoure de personnes emmitouflees dans de gros pulls... LE touriste !)




MENDOZA :
Mendoza, c´est la ville du vin en Argentine : pres des 2/3 de la production viticole est produite ici. On a donc loue des velos pour se balader dans les vignobles, decouvrir les differentes bodegas et deguster quelques bons vins... On a decouvert deux francais qui ont tout quitte en France pour reprendre une bodega et se lancer dans la production de vins (alors qu´ils n´y connaissaient absolument rien... faut oser !). On est tombe en pleine « semana santa », beaucoup de touristes argentins donc. A Mendoza, on s´est egalement fait quelques petits footings tranquillous (pas impossible que je me lance dans une petite ascencion en Bolivie, si j´ai la forme, que je supporte l´altitude, que la meteo s´y prete... ca nous fait beaucoup de « si ».






LA FAMILLE, LES AMIS... ET LE FROMAGE!!!
En ce moment, je suis a Tafi Del Valle, entre Tucuman et Cafayate, au nord ouest de l´Argentine. On a choisi de s´arreter la parce que c´est un village repute dans tout le pays pour ces excellents fromage. Car, il faut bien l´avouer, ca nous manque enormement. Inge vient des Pays-Bas (l´autre pays du fromage) et comme moi, a la question : « qu´est ce qui te manque le plus ? », sa reponse a été : « la famille, les amis et le fromage ». A Valparaiso, on s´était deja ruine pour un petit fromage importe, mais alors la, c´est un vrai gavage. Matin, midi, soir... 1kg en deux jours ! On a fete Pâques au fromage.


Je vous raconterai tout ca lors du prochain message, on va en effet remonter sur Cafayate (l´autre region du vin...), puis Salta, une grande et jolie ville ou je devrais capter internet beaucoup mieux. Bisous a tous et a tres bientot !

Hola!
Avant de reprendre ou j´en etais, je souhaite d´excellentes vacances a tous mes amis, familles, collegues, et eleves. Profitez bien, vous aussi !
Je suis donc arrive a Bariloche il y a un peu plus d´une semaine avec Inge, pour randonner dans la region des lacs. Rien de bien exotique a raconter sur les 5 jours ici... On a visite la ville, station de ski tres touristique, manger une fondue pas fantastique (forte influence suisse dans la ville, due a une colonie suisse qui était venue s´y implanter... donc fondue, chalet en bois et chocolat...), et fait de belles balades autour des superbes lacs. Mais franchement, apres la Patagonie et venant du Jura, je suis un peu blase, desole. Donc, pour une bonne fondue et des paysages sympas (je vous mets quand meme quelques photos des randos), inutile de traverser l´atlantique. ET VIVE LE JURA !! Fallait bien que je le case a un moment dans mon blog...






Dans mon precedent article, je vous avais rapidement parler de notre tres long voyage en bus pour arriver ici (sur la fameuse route 40). Petite anecdote : dans tous les bus argentins (souvent tres classes), on a le droit a un film, avec le volume a fond. Impossible donc d´y echapper. Pour ce trajet, on a eu droit a Avatar... Assez cynique de nous passer Avatar (pour ceux qui ne connaissent pas : des humains cupides viennent s´approprier la terre des Na´vis, extraterrestres, qui vivent en parfaite harmonie avec la nature) alors qu´on traverse la terre des Indiens Mapuches. Je vous explique pourquoi.
Avant la decouverte, l´invasion et la colonisation de l´Amerique par les europeens, ce continent était peuple par differentes populations « indiennes » qui ont été extermines par dizaine de millions (je vous encourage a lire le petit article de wikipedia sur un episode parmi tant d´autres de cette sombre periode http://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%AAte_du_D%C3%A9sert ) . Dans la region de Bariloche, les indiens Mapuches sont restes celebres car ils ont reussi a resister a l´envahisseur, et encore aujourd´hui on trouve des Mapuche en Patagonie. Mais depuis quelques temps, le gouvernement argentin, en difficulte financiere, vend les terres de Patagonie a de riches etrangers. Florent Pagny, par exemple, a une gigantesque hacienda pres d´El Bolson ( a 200kms de Bariloche). Et le geant industriel Benetton a achete 900 000 hectares ici pour faire paitre ses moutons, expulsant et chassant ainsi les mapuches de la terre de leur ancetres. Car ceux-ci n´ont aucun titre de propriete officiel (comme les Na´vis dans Avatar, ils ont cette jolie phrase : « l´homme appartient a la terre, et non l´inverse ») et perdent donc toutes les batailles juridiques aupres des tribunaux argentins. L´invasion continue, encore aujourd´hui, au 21e siecle avec un deni total des cultures indigenes...







CHILOE :
Malgre 5 jours dans un hostel grand luxe, on n´a pas été emballes par Bariloche. On file donc a Chiloe, au Chili. 20 kms avant la frontiere, c´est l´orgie dans le bus... chacun engloutit ses chocolats, empanadas et autres denrees, de peur de se les faire confisquer a la douane...
Arrives a Chiloe a 20h, on apprend qu´ une tornade a fait d´enormes degats sur l´ile a 19h. Du coup, on se cherche un hostel dans un quartier de la ville qui dispose encore de l´electricite... L´information passera en boucle sur la tele chilienne durant deux jours. Sur la tele regionale, c´est plutôt une emission sur les vampires... Ici en effet, la culture est completement differente de celle du Chili et repose sur des croyances et mythologies pittoresques. Dans notre hostel, un etudiant americain (qui finit ici sa these en ethonologie) nous donne l´exemple de personnes qui chantent a leurs patates pour qu´elles poussent mieux... Je lui donne l´adresse de mes connaissances qui parlent a leurs plantes (elles se reconnaitront...) et j´evite de lui dire que j´ai embrasse ma medaille magique suite a l´annonce de l´Ouragan...






Chiloe est un archipel chilien, peu connu des touristes et peu peuple. Du coup, dans la rue, tout le monde se connait et se/nous dit bonjour. Nous serons vraiment bien accueillis par tout le monde, partageant meme le repas de la famille qui nous heberge (voir photo dans la galerie Bariloche). Au menu : curanto, specialite locale, faite de poulet, saucisse et fruits de mer . En accompagnement, pas de legumes, mais une sauce qui se boit au bol et qui ferait se lever un mort (c´est d´ailleurs son surnom). Un grand moment...
Le premier jour, on entendra 3 fois la sirene des pompiers (qui sont veneres ici... statue, musee...): normal, ici tout est en bois et on se chauffe au bois, les incendies sont donc tres tres frequents. On visitera les deux principales villes de l´ile Ancud et Castro et on decouvrira les anciennes eglises en bois de chiloe (classees par l´Unesco) et les fameux Palafitos (maison sur pilotis).






L´ile principale de Chiloe est donc magnifique et me rappelle l´Irlande. Ici, il pleut 350j par an... Des moutons, des pres tres verts, des cotes escarpees, et une population rude (beaucoup de pecheurs) mais accueillante. On ne restera pas assez longtemps pour bien la decouvrir, mais d´apres ce qu´on en a vu (un sympathique chilote rencontre dans un bar nous montrera en photo quelques plages secretes et autres lieux superbes) ca donne envie d´y revenir... mais en été cette fois ci.



Je suis toujours avec Inge, cette charmante hollandaise qui vous intrigue tant. Meme si elle parle francais, on a decide de se parler en espagnol pour progresser. C´est bien sympa, mais il ne lui reste plus beaucoup de temps de voyage.



La, on file a Santiago, capitale du Chili, ou je vais tester les bonnes adresses donnees par Roberto (un eleve) et on quitte donc definitivement les rudes climats du sud du continent. Adieu Gore Tex, bonnet et fondue...
A bientôt !

Salut a tous! Je suis en ce moment a Bariloche, dans la region des lacs. On (j´ai retrouve a El Chalten, Inge, rencontree a Ushuaia. On va faire un bout de route ensemble) est donc a la limite nord de la Patagonie. Mais pour arriver ici, ca n´a pas été de tout repos. On vient en effet d´ enchainer 27h de bus sur la mythique route 40, embleme de tout un pays. Elle longe la cordilliere des Andes, durant plus de 5000kms, traverse 18 cours d´eaux, 20 parcs nationaux et peut monter jusqu´a 5000m... Mythique egalement et surtout parce que le Che (Ernesto Guevara, argentin de Rosario et non pas cubain comme beaucoup peuvent le croire) l´a emprunte lors de son voyage en mobylette a travers l´Amerique du Sud (periple qu´il a relate dans un livre, que je vous conseille. Un film recent s´en est d´ailleurs inspire: Carnets de voyage, tres bien egalement). Voyage interessant avec des paysages toujours aussi impressionants, mais pas de tout repos donc car la route n´est que partiellement asphaltee. Ainsi, au debut, nous mettrons plus de 6h pour ne faire que 250kms...
Mais avant ca, j´en ai pris plein les yeux.
J´avais donc quitte Puerto Natales et le parc Torres del Paine pour El Calafate, point de depart pour visiter le Perito Moreno. C´est un enorme glacier, veritable monstre de glace de 5kms de large et 15kms de long... Il se trouve dans le parc des Glaciers, classe Patrimoine mondiale de l´humanite par l´Unesco. Malgre le trou dans la couche d´ozone au dessus de la Patagonie, c´est l´un des seuls glaciers au monde a continuer d´avancer.




Je passerai une journee a le contempler, et a ecouter le silence (peu de touristes), les craquements qui se repercutent sur toutes les montagnes, et les bruits assourdissants des blocs de glace qui tombent dans le lac (cf photo suivante, mais ca ne rend pas grand-chose en image...). Hallucinant et apaisant a la fois...







Je poursuis ensuite ma route a El Chalten , capitale nationale de la rando. Dans ce petit village de 700 habitants, je retrouve plein de connaissances faites en cours de route. Super sympa !
Le premier jour, je me fais 3 petites randos sur un rythme tranquille (« pepere » diraient certains...) pour decouvrir une jolie vue sur El Chalten, une cascade dans une foret d´automne et un panorama magnifique sur le gigantesque lac Viedma et ses montagnes aux formes si particulieres.
Le deuxieme jour, Andy, un anglais passionne de photo, me dit que les previsions sont bonnes et qu´on a une chance de voir le Fitz Roy, montagne sacree en Patagonie (les indiens appelaient le Fitz Roy : « Chalten » volcan, car cette montagne accroche tous les nuages qui passent vers elle, ce qui fait penser a un volcan en eruption). Andy est en effet a El chalten depuis 2 mois pour reperer, « comprendre le spot » et faire LA photo. Et il n´a toujours pas eu les conditions parfaites (soleil, sans vent, couleurs d´automne et Fitz Roy degage)... Alors quand il nous dit ca, avec des amis, on hesite pas, on fonce au Fitz Roy !!




Toute la balade est superbe avec des couleurs d´automne magnifiques et le Fitz roy qui se decouvre par instant, mais arrivee en haut, avec la vue sur le lac et cette montagne imposante, c´est l´apotheose. On reste donc deux heures la-haut, a discute de la culture de nos differents pays (une allemande, une bolivienne, une anglaise, trois espagnols et une francaise) les yeux rives sur le Fitz roy en attendant qu´il se decouvre totalement. On partage bien evidemment le mate (que je n´arrive pas a trouver mauvais), une douce ivresse s´empare de nous.



On a l´impression de rever eveille, chaque instant la haut est en effet un souvenir inoubliable. On ne veut rien rater, rien regretter.
Mais c´est vraiment a notre retour au village, quand tout le monde nous demande si nous avons eu la chance de voir le Fitz Roy et les 8 « locos » (fous) qui se sont baignes dans le lac (une eau a 5 degres...), qu´ on realise qu´on a vecu, ensemble, une journee unique et magique...





Difficile de faire mieux, pensais-je... Et pourtant !
Certes, la journee suivante aura été pourrie par le temps. Je decide de faire quand meme une rando pour aller voir le glacier Torre. Je retrouve Esteban, le chilien (Calice de Tabernac... cf mes aventures a Torres del Paine) et un espagnol pour faire une balade de 8h sous la pluie et le vent. Le brouillard nous empechera de profiter parfaitement des paysages, dommage... Mais discussions toujours aussi sympas et enrichissantes.
Les previsions pour les jours suivants sont excellentes. J´en pofite donc pour faire l´ascencion du Loma del Pliegue Tumbado, une rando difficile qui offre un panorama exceptionnel sur toute la region. Je ne croiserai que 4 randonneurs au cours ma journee, dont Andrew, un australien avec qui je termine l´ascencion. En haut, on est comme deux gamins, le panorama qui s´offre a nous (mais qu´on a merite, les 50 derniers metres etaient vraiment difficiles et un peu dangereux) est incroyable !



On en a les larmes aux yeux : 360º de paysages grandioses. Du coup, pour poser pour la photo, on ne sait pas trop quel angle choisir (au final, on mitraillera durant 2h...). Je vous ai mis celle avec le Fitz Roy et le glacier Torre, mais il y en a beaucoup d´autres...



Le jour suivant, je decide de me refaire la rando au Fitz Roy, accompagne cette fois ci d´Inge, que j´ai donc retrouve ici a El Chalten. Journee parfaite, qui se passe de commentaires... mais j´en ai embrasse mes medailles magiques (c´est pas bon ca, je deviens gaga...) !




PS : Lors du prochain message, je vous parlerai un peu de l´histoire de l´Argentine et surtout des indiens qui y ont été massacres. Je viens d´ailleurs de me procurer le livre d´Eduardo Galeano (Las venas abiertas de America Latina) que je n´avais pas pu finir avant mon depart... A bientôt donc

Salut a tous !
Je suis en ce moment dans le bus qui me mene a El Calafate, en Argentine (le passage de frontiere Chili-Argentine se fait beaucoup plus facilement dans ce sens : les argentins tolerent visiblement le trafic de miel et de dulce de leche... du coup, j´ai pu garder mes restes de ravitaillement qui me serviront de nouveau a El Chalten, pour le Fitz Roy...).
J´ai termine hier le trek du W dans le parc Torres del Paine et en suis revenu vivant, plus que jamais (l´americaine et d´autres trekeurs m´avaient fait un peu peur). GRANDIOSE !!! J´ai mis pas mal de photos dans le dossier Chili-Puerto Natales. Je les ai compressees au max, mais j´espere que ca vous donnera un petit apercu de la beaute de ce parc.

Samedi 26 : Journee « logistique ». J´achete tous mes ravitaillements pour mes 5 jours de trek, ici a Puerto Natales. Dans le Parc, il est en effet difficile de trouver quelque chose ou alors a des prix prohibitifs... La plupart des refuges sont en train de fermer car la saison hivernale commence et ne permet plus de faire le tour complet du parc (déjà 1m de neige par endroit). Je loue egalement mon matos de camping (technique : je n´aurai jamais eu froid, meme a moins 10º, mais tres lourd...) et embrasse une derniere fois mes medailles magiques avant d´affronter ce fameux trek du W...



Un bus charge de trekeurs du monde entier (USA, France, Italie, Israel, Autriche, etc...)passe me prendre a mon hostel le lendemain a 7h du matin, direction le parc Torres del Paine pour 4 jours (je doublerai finalement une etape) de rando inoubliables.


J´aurai une meteo « patagonienne » avec un temps changeant tres tres vite. Mais grosso modo, soleil les deux premiers jours, neige le suivant et pluie le dernier. Avec un vent tres violent parfois, soufflant en continu ou par bourrasques a certains endroits. La plupart du temps, on peut les anticiper. Elles font un bruit impressionnant et sont visibles a la surface des lacs (formation d´embruns). On s´accroche a un arbre et on attend que ca passe. Mais plusieurs fois, j´ai été surpris par une rafale et alors la, c´est phenomenal : j´ai decolle a chaque fois malgre mes 100kilos (paquetage compris, je vous vois venir...).
Le premier jour, je suis monte aux Torres del Paine assez facilement. En bas de chaque ascension (les trois branches du W), il est en effet possible de planter la tente et d´y laisser le sac a dos. Du coup, j´ai fait une partie du trek en rando avec mon gros sac sur le dos, une autre partie en « trail » (course en montagne), ce qui me fera gagner pas mal de temps sur le temps estime. Arrivee en haut, je decouvre ma plus belle surprise en rando.



La ou je ne pensais voir que 3 tours (les torres...), je decouvre un lac, un cirque... et deux francais tourdumondistes super sympas. J´y resterai plus de 2h a contempler ce spectacle majestueux et a discuter avec Simon et Judith de nos voyages respectifs. Et notamment de nos blogs et du style un peu naif « ouais, c´est trop bien... les dauphins.... youpi... » qu´on a tous. Mais l´objectif du blog de voyage n´est finalement pas de revolutionner la littérature (d´ailleurs : lo siento pour toutes les fautes d´orthographe... l´ecriture d´un message se fait souvent en speed, sans temps de relecture), mais plutôt de vous faire vivre et partager ce qu´on vit et ressent sur le moment.


Deuxieme jour, je me fais la jonction jusqu´au campement italiano en longeant un lac somptueux. Mais je m´apercois (comme a chaque fois...) que si je m´eclate a courir en montagne, je n´eprouve que peu de plaisir a marcher avec un sac de 20 kilos sur le dos (mais que fait la FCPE ?? un petit bonjour aux collegues profs !)... Heureusement, les decors sont somptueux, le ciel change a une vitesse vertigineuse (fort vent) et les couleurs sont magnifiques.








Troisieme jour, la meteo change radicalement et on se prend de la pluie et de la neige en altitude. Avec un bresilien, Pedro, on decide de faire l´ascencion (dans la vallea Frances) ensemble par mesure de securite.


On monte sur un bon rythme (un manteau de neige consequent commence déjà a recouvrir tout le sentier), on se perd, on s´envole, on tombe, on parle peu, et on atteint le sommet les premiers et certainement les derniers de la journee, le sentier devenant impraticable et vraiment dangereux.
En haut, jolie vue sur un glacier, sur une foret au couleur d´automne recouverte de neige et sur un torrent qui facilitera notre orientation. A la redescente, je recupere mon paquetage et enchaine jusqu´au Refugio Peloe, ou je passerai la nuit et verrai enfin ses fameux rats qui pullulent sur ce campement (c´est moins vendeur que les ours canadiens, Fred, je te l´accorde...)!!
Jusqu´a present, ils se faisaient assez discrets et comme j´accrochais a chaque fois toute ma nourriture aux branches d´arbre, je ne les avais jamais vus. D´ailleurs tous les trekeurs qui ne prenaient pas cette peine se retrouvaient chaque matin avec un trou dans la tente, dans leur sac a dos et dans leur provision... Mais, sur ce campement, impossible de les ignorer, ils sont partout. Je les entendrai toute la nuit passer a cote de ma tente pour aller depouiller les voisins. Et je serai reveille plusieurs fois dans la nuit par un bruit suspect (j´ai beau avoir vu Ratatouille, j´ai un peu de mal avec ces bestioles la...) ou par d´autres campeurs hurlant en decouvrant des souris dans leur tente.
Du coup, je decide de faire les deux etapes suivantes en une fois (en mode « trail ») pour eviter de repasser une nuit ici et de subir le mauvais temps annonce (pluie, vent et froid). Je ferai donc l´aller retour au Refugio Grey sous une pluie battante et en mode tres tres sportif (la forme revient, c´est rassurant !). Superbes paysages la encore, mais peu de photos au final car la meteo était vraiment pourrie.



Sinon, j´ai aussi rencontre trois quebecois en fin de trek, deux chiliens -qui avaient justement appris quelques crisses quebecois (les « calice » et « criss de tabarnac » avec l´accent chilien valaient le detour sur la rando)- et une Bolivienne charmante (Flo, je suis taquin, fais toi plaisir...), Estefania, qui finissait le W quand je le commencais. Discussion passionnante (qui valait largement un article de courrier internationnal ou du monde diplo) sur la politique d´Evo Morales, et sur la distribution de l´eau notamment (un tres bon film est sorti recemment sur le sujet : Tambien la llueve) et sur son pays. Super feeling, du coup, on se recroisera un peu plus au nord, tres certainement...





Voila resume rapidement (mon bus arrive a El Calafate...) ma rando sur le W, l´un des treks les plus reputes au monde. Il n´est finalement pas si difficile (surtout en été...) et permet de decouvrir la Patagonie en profondeur. Au programme : Perito Moreno demain (sans doute le glacier le plus connu) et El Chalten a partir de dimanche pour randonner autour du Fitz Roy (d´apres les connaisseurs, les paysages sont encore plus impressionnants qu´a Torres del Paine). Desole, mais ca nous promet encore quelques jolis articles Youpitralala...