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Le lac Titicaca

Le 05/06/11, 16:47

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Salut a tous !
Un article consacre au Lac Titicaca, lieu magique et d´une tranquillite rare.



J´avais donc quitte La Paz avec un bus pour Copacabana, ville bolivienne au bord de ce fameux lac Titicaca (plus haut lac navigable au monde... 3800m). Theoriquement, je ne devais mettre que 3h. Je mettrai au final 6h : probleme sur une porte qui ne se ferme pas, que le chauffeur reparera avec du scotch... Arrive a Copacabana, j´apprends que la frontiere avec le Perou vient de reouvrir (les populations locales s´opposent a l´implantation d´une grosse usine qui pourrait polluer le lac, cela faisait 15j que la frontiere était bloquee). Je decide de reprendre un bus immediatement, direction Puno, pour decouvrir le lac du cote Peruvien. Nouveau contre-temps : on partira avec 4h de retard. Voila, c´est aussi ca la Bolivie, un pays magnifique au fonctionnement encore un peu chaotique. Les boliviens sont d´une patience rare, qui frole le fatalisme. Au cours de ces 4h d´attente, j´en ai profite pour changer mes bouquins dans un « bookexchange », le principe est sympa : tu amenes un livre que tu as termine et tu repars avec un autre livre. Du coup, je me suis pris un recueil de poemes de Pablo Neruda en edition bilingue, livre parfait pour mon sejour sur les iles du lac Titicaca.




LES ILES DU LAC TITICACA :
Arrive a Puno a 22h, je decide de partir des le lendemain sur les iles du Lac Titicaca. Je m´inscris donc dans une agence (la seule ouverte a cette heure) pour un tour organise... le premier depuis le debut de mon periple.

Les Iles UROS :



Le lendemain, un bus vient chercher chacun des touristes a son hotel. L´operation prendra une heure, alors que le port n´est qu´a 15 minutes a pied... On embarque ensuite pour les iles flottantes d´UROS. Initialement, ces iles artificielles n´etaient que de petites barques, construites par les Uros pour echapper aux Incas. Petit a petit, les techniques se sont ameliorees et desormais ces iles artificielles ont une superficie tres importante (certaines font plus de 100m de long). Le principe est plutôt sympa : ils peuvent deplacer leurs iles, les separer, les rapprocher. On voit des enfants qui vont seuls, en bateau, a l´ecole (qui se trouve egalement sur une ile flottante). S´il y a une vraie vie en communaute sur chacune de ces iles, ils dependent cependant presqu´exclusivement du tourisme. Du coup, cela donne un peu le sentiment de visiter un parc d´attraction avec des figurants...




L´ile d´AMANTANI :



On part ensuite pour trois heures de bateau en direction de l´ile d´Amantani, ou l´on dormira chez l´habitant. Cette ile est decoupee en plusieurs communautes, qui vivent de la peche et de l´agriculture. L´argent du tourisme (vente d´artisanat et hebergement) sert a l´achat de materiel introuvable sur l´ile (panneaux solaires par exemple). Le contact avec la population est donc beaucoup plus authentique et on ne ressent plus le cote mercantile de la relation. Avec Mick, un allemand bien sympa, on est loge dans la famille de Lucia.



On mangera local (patates, patates et patates... la viande est reservee pour les grandes occasions : mariages et anniversaires) et on decouvrira une partie de la culture de l´ile. Le soir, les habitants ont organises une soiree dansante : ils nous habillent avec la tenue de l´ile (assez simple pour les hommes : poncho et bonnet, beaucoup plus complique pour les femmes : deux jupes, plusieurs epaisseurs de vetements et un chale qui ne fera que tomber durant les danses) et on part dans la salle commune pour danser ensemble, touristes et peruviens. Je deteste l´ambiance des boites francaises et il faut faire preuve d´une perseverance extreme pour m´y trainer Razz . Ici, c´est completement different : on danse tous ensemble, par petits groupes ou a deux une danse tres simple techniquement (on tourne et on agite les bras...) au rythme d´une musique jouee en live (flute de pan, charango, quena). Une fois la danse terminee, on va s´asseoir quelques minutes pour discuter. Il y a donc des echanges, ce qui nous permet de rompre rapidement la glace avec les habitants de l´ile. Bien sympa !




L´ile de TAQUILE :



Direction ensuite l´ile de Taquile et sa culture si particuliere (que j´avais decouverte grace a l´emission « j´irai dormir chez vous »). Ici, hommes, femmes, tout le monde tricote. Les bonnets de Taquile sont d´ailleurs reputes dans le monde entier (d´une technique parfaite : il faut en effet 2 mois pour finir un bonnet) et ont chacun une signification sociale. Par exemple, un bonnet rouge pour les hommes maries, un blanc pour les celibataires (pratiques, non ?), un multicolore pour les autorites.




Du coup, je decide d´abandonner mon groupe qui ne devait y passer que quelques heures pour me trouver une « famille d´accueil » et vivre au rythme de l´ile un peu plus longtemps. A 13h, tous les touristes embarquent donc pour rentrer sur Puno, je me retrouve donc seul touriste sur l´ile et la vie authentique reprend ces droits. Les enfants ne viennent plus monnayer une photo ou un bracelet tresse mais viennent spontanement discuter avec moi sans aucune arriere-pensee mercantile. Ma famille d´accueil sera d´une gentillesse extreme et je decouvrirai ici une petite utopie. La vie sur l´ile est en effet organisee en cooperative, qui fonctionne sans toutes les « bequilles » necessaires a une societe imparfaite : il n´y a par exemple aucun policier sur l´ile. Les relations entre les gens sont tres simples mais saines.


De plus, Taquile est d´une tranquillite impressionnante : aucune voiture, aucun chien. Je me baladerai sur cette ile magnifique dans un calme olympien. Quant aux spectacles du coucher de soleil et de la nuit etoilee (ciel tres pure, qu´aucune lumiere artificielle ne vient parasiter) sur Taquile, ils valent toutes les seances cinema...
Qu´il est bon de voyager hors des sentiers battus !






Voila pour le lac Titicaca. En ce moment, je suis a Cuzco, journee d´election au Perou. Et ca sent la poudre... Les peruviens ont en effet le choix au second tour de cette presidentielle entre deux extremes : Keiko Fujimori, la fille d´un ancien president aujourd´hui en prison, qui prone un ultra-liberalisme sans limite et un candidat, ancien terroriste.
Santiago Pedraglio, un journaliste peruvien, explique cette impasse par la politique menee par Alan Garcia, l´ancien president. Certes, le Perou a connu ces dernieres annees une croissance economique a deux chiffres mais rien n´a été fait pour changer l´existence de la population. L´education et la sante par exemple sont toujours en ruine. Malgre ce taux de croissance ideal pour le Fmi, seulement 18% des peruviens sont satisfaits de la situation economique et 14% estiment juste la redistribution des richesses. Ce qui a pousse la population a vote de la sorte au premier tour...
Mais en France, avec un Le Pen au second tour il n´y a pas si longtemps et l´emergence de sa fille dans le debat national actuel, nous ne sommes guere mieux lotis... Il serait temps d´imposer d´autres indicateurs que la simple croissance economique pour juger de la qualite d´une politique !
Bref, pas impossible que mon expedition au Machu Pichu soit annulee en raison de manifestations...
Photos et resumes de ce lieu mythique la semaine prochaine, si tout va bien !
Bises a tous !

[ Voir les photos : Pérou - Titicaca ]

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