Nous avons atteint avant-hier matin l’île de « Gili Air », au Nord de l’île de Lombok, sans une égratignure (sauf peut-être un petit mal de cœur). Un court vol nous y a emmenés à partir de Bali, en 42 petites minutes. Un balade en « taxi » de près de 3 heures nous a par la suite emmenés jusque dans un port mal famé (note dans le guide : Attention aux voyous et aux gens qui insistent pour porter, voire voler, vos valises), en passant par Senggigi. Nous avons ensuite pris le bateau « public » (genre grosse pirogue en bois), rempli à ras bord d’environ 50 Indonésiens un peu maganés (+ quelques touristes comme nous) pour rejoindre notre île, en moins de 20 minutes. Nous n’avons pas chaviré et Val n’a pas eu le temps pour le moindre petit haut le cœur, trop absorbée entre la surveillance des valises (qui menacent à chaque vague de sacrer le camp à l’eau) et celle des enfants (qui sont trop heureux d’être sur le pont avant, les cheveux dans le vent). Un dernier petit kilomètre à pied pendant lequel chacun traîne sa valise sur le macadam plein de sable (dur pour les roulettes) sous un Soleil de plomb, avant d’arriver enfin au nouveau quartier général. Le moral en a pris un coup, quand même. Ce n’est qu’en soirée que nous avons repris nos esprits et retrouvé notre bonne humeur, devant un bon repas, pris dans un petit resto de plage. Soupe de fruits de mer, mie gorengs, brochettes de thon grillées sur le feu. L’ambiance nous a enivrés : bières froides, jus de lime, air de « Bob Marley » (en Indonésie, tout le monde trippe Bob Marley), petites lanternes multicolores accrochées un peu partout dans les arbres, table dans le sable et gros poufs dans lesquels s’assoir pour apprécier la vue sur la mer. On est conquis!
Notre habitation est bâtie de manière non-conventionnelle. Sur pilotis, le bas est entièrement extérieur (avec des lits de repos « d’après-midi », une salle de bain minimaliste, une table en bois et un hamac, immédiatement apprécié des enfants. Le haut est fait pour la nuit. On y grimpe comme dans un grenier et y pénètre par une trappe coulissante (bois sur bois) verrouillable. L’intérieur n’est composé que de deux grands lits, sous filets anti-maringouins (obligatoire pour éviter la piqûre de malaria). Un peu de place pour les bagages, et voilà. On va vivre dehors, quoi, avec l’humidité constante, les fourmis et tout ce que ça implique. Mais on s’habitue vite. Déjà des routines sont installées, malgré la chaleur. Le plus dur : l’absence d’eau douce sur l’île (tout est salé, ça finit par piquer) et l’omniprésence d’eau dans l’atmosphère (lire : humidité relative).
On cumule déjà plusieurs plongées en snorkeling. Là, c’est formidable. On a des kilomètres à explorer, juste devant notre habitation (vers la gauche comme vers la droite. Devant, au-delà de 250 mètres, ça plonge littéralement (presque des falaises) vers les profondeurs du Grand Bleu). À notre actif : des millions des poissons multicolores (parfois en bancs de centaines de poissons grands comme la main), les plus grands de 1 mètre environ. Des crevettes-mantes, des étoiles de mer, des coraux de toutes les formes, de gros mollusques en coquille, des poissons-licornes, des bancs de ménés interminables, des poissons-globes, une anguille, un bébé poisson-lion, un poisson-roche (mortel), des serpents marins, des anémones, mais surtout, surtout, nos trophées : d’immenses tortues marines de 1m de long qui se laissent approcher et même toucher. Valérie a abusé : elle a tenté de se faire traîner par l’une d’elles. Refus. Jeanne a été attaquée de tous côtés par un beau petit poisson fâché contre elle, Émile a trouvé les plus beaux coquillages. Nous sommes comblés par la plongée et la plage. Déjà, nous sommes en projet de chercher de meilleurs « spots ». Ce sera difficile tant c’est beau. Mais c’est chaud.
Ça fait cependant beaucoup de bien d’être loin de Bali et de ses bruits. Ici, les voitures sont absentes. Des attelages de petits chevaux « pintos » assurent l’essentiel du transport lourd. Le transport léger est exclusivement pédestre. Ce matin, Émile et Patrice ont assisté au lever du Soleil (on dort tellement mal) sur le Gunung Ranjani, le deuxième plus haut volcan d’Indonésie, qui est juste devant nous. Hallucinant!
L’école à la maison se poursuit et les enfants travaillent très bien, malgré qu’ils connaissent des journées meilleures que d’autres. Pas toujours facile d’avoir maman et l’enseignante dans une seule et même personne! Quant à Patrice, il bosse sur ses articles et se plaint de la qualité du lien Internet.
Notre habitation pour les prochains jours
La circulation à l'heure de pointe à Gili Air
Les enfants qui font leurs travaux scolaires. On a déjà vu pire comme décor. Notez que les tortues ont été vues juste là, en face, dans ce coin de mer bleue, près de la bouée jaune à droite.