Le 02/04/15, 14:05
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Nous sommes arrivés hier au Parc National de Khao Sok par autobus. Nous dormons dans deux cabanes juchées en haut des arbres, près d’une jolie rivière poissonneuse. Juste avant le souper, en rentrant du marché, nous avons été entrepris par une horde de six singes sauvages qui en voulaient à nos raisins. Retranchés dans nos cabanes, nous avons ensuite été assiégés. Patrice a tenté de les faire fuir en secouant les branches. Erreur. Le mâle dominant a pris ça pour une mise en doute de sa virilité et a sorti les dents. Les autres l’ont encouragé. Le siège a duré 45 minutes, mais on s’est bien amusés! Les enfants faisaient des « high five » avec les macaques à travers la vitre. Val avait quand même hâte qu’ils se trouvent d’autres touristes à qui voler leurs fruits!
La nuit fut chaude et humide. On ne dort pas très bien, sans climatisation, à 35 degrés (malgré les ventilateurs). Val en a marre des bibittes qui lui grimpent dessus en permanence (fourmis, petites araignées, moustiques, etc.) Il faut dire que l’endroit est propice, extrêmement riche en faune (5% des espèces terrestres sont représentées dans ce parc). On y trouve notamment des tapirs, des tigres, des éléphants, des gibbons et on ne compte pas les insectes.
Le clou de notre passage ici fut la journée d’aujourd’hui. De bon matin, après une autre agression par les macaques et un nouveau siège de 30 minutes, nous avons pris un minibus (1h30) qui nous a emmenés jusqu’à un immense lac (plutôt un réservoir, depuis 1982), où nous avons emprunté un bateau bruyant qui nous l’a fait traverser en 1h10. Le trajet s’est déroulé au cœur de paysages extraordinaires. Cette partie de la Thaïlande est couverte de montagnes ahurissantes. On dirait le décor du film « Avatar ». Les enfants se croyaient sur la planète Pandora! Partout, d’immenses rochers (pains de sucres) de plusieurs centaines de mètres qui donnent l’impression d’avoir jailli depuis le sous-sol en quelques minutes, poussés par une force géologique irrésistible. Ils présentent des pentes inimaginables pour nous, Laurentiens : parfois des « 80 degrés » sur tous les côtés, pour plusieurs centaines de mètres de hauteur. Toutes les surfaces sont couvertes d’arbres, sauf celles qui sont vraiment verticales. On dirait que la forêt a été surprise par cette pousse subite et que les arbres s’y sont accrochés tant bien que mal. Parfois, c’est en plein milieu du Lac qu’un gros menhir rocheux surgit. Rien de commun avec nos montagnes. Même les rochers plus raisonnables, à hauteur humaine, ont l’air d’avoir poussé en cinq secondes.
Au bout du lac, on trouve une sorte de camp de base flottant pour explorateurs où certains passent la nuit. Après une baignade dans des bancs de poissons argentés à queue rouge et un dîner de poisson grillé (justement), nous avons repris le bateau qui nous a cette fois emmenés au départ du sentier.
Notre guide nous a entraînés dans une randonnée de 3 km qui aurait pu nous permettre d’apercevoir un tigre. Nous avons croisé des volées de centaines de papillons bleus et noirs, d’abord posés sur le sentier, puis, forcément, ensuite envolés tout autour. Émile a par la suite eu l’occasion de se balancer sur une liane. Le plus excitant était à venir : le sentier sinueux nous a ainsi amenés à l’entrée d’une grotte, creusée dans le flanc d’une montagne et dans laquelle s’engouffre une petite rivière souterraine. Armés de lampes de poches, nous y sommes entrés avec l’ambition de la suivre jusqu’à ce la montagne soit traversée de part en part; près d’un kilomètre dans le noir.
Ce fut une expérience éprouvante, mais magique, à descendre la rivière, dans ce tunnel naturel. Nous avons pu voir des milliers de chauve-souris irritées puisque dérangées, sur les plafonds des plus grandes salles. Il y avait aussi des araignées grandes comme la main, des amblypiges, des criquets des cavernes et des centipèdes de 12cm. De petits poissons vivent aussi dans l’eau de la grotte. Notre traversée de la montagne (d’une heure environ) nous a ensuite obligés à emprunter des passages « claustrogéniques » étroits (quelques centimètres) et descendants, avec la rivière qui cascade bruyamment sous nos pieds; des passages où l’on ne peut que nager dans la rivière, faute de pouvoir toucher le fond, avec le plafond juste au-dessus de la tête; des passages où l’on doit presque ramper durant plusieurs mètres; etc. Toute une initiation à la spéléologie doublée d’une épreuve physique et mentale bien réelle, constamment attentifs à ne pas se renverser les pieds sur les pierres, dans le noir! Nous avons finalement émergé à la lumière, de retour sur le sentier, heureux. Ce fut sans aucun doute un moment fort de notre voyage.
Les enfants ont été courageux et vaillants. Valérie et Jeanne nous ont bien fait rire, en se relançant pour se faire des frayeurs. On préférait effectivement ne pas trop savoir ce qui pouvait grouiller, dans l’obscurité de l’eau de cette caverne. Patrice et Émile se croyaient dans les mines de la Moria, surveillant l’apparition du « Balrog » (pour les amateurs du Seigneur des Anneaux), car l’impression que donnait cet épisode du film était bien celle qui nous avions là.
Le long retour, bateau-minibus, à l’ombre des montagnes surréalistes, jusqu’à nos cabanes dans les arbres, s’est bien passé. En somme, une journée mémorable et bien remplie. Bonne nuit.
Nos cabanes dans les arbres, avec vue sur la rivière
Les singes nous prennent en otage. Mais le syndrome de Stockholm nous a atteints et nous avons finalement fraternisé. High five!
Les montagnes thaïlandaises
Baignade dans le lac Chiew Larn
La longue traversée de la caverne
Nous avons survécu. En arrière plan, la résurgence de la rivière. Nous sommes sortis par là.
La nuit fut chaude et humide. On ne dort pas très bien, sans climatisation, à 35 degrés (malgré les ventilateurs). Val en a marre des bibittes qui lui grimpent dessus en permanence (fourmis, petites araignées, moustiques, etc.) Il faut dire que l’endroit est propice, extrêmement riche en faune (5% des espèces terrestres sont représentées dans ce parc). On y trouve notamment des tapirs, des tigres, des éléphants, des gibbons et on ne compte pas les insectes.
Le clou de notre passage ici fut la journée d’aujourd’hui. De bon matin, après une autre agression par les macaques et un nouveau siège de 30 minutes, nous avons pris un minibus (1h30) qui nous a emmenés jusqu’à un immense lac (plutôt un réservoir, depuis 1982), où nous avons emprunté un bateau bruyant qui nous l’a fait traverser en 1h10. Le trajet s’est déroulé au cœur de paysages extraordinaires. Cette partie de la Thaïlande est couverte de montagnes ahurissantes. On dirait le décor du film « Avatar ». Les enfants se croyaient sur la planète Pandora! Partout, d’immenses rochers (pains de sucres) de plusieurs centaines de mètres qui donnent l’impression d’avoir jailli depuis le sous-sol en quelques minutes, poussés par une force géologique irrésistible. Ils présentent des pentes inimaginables pour nous, Laurentiens : parfois des « 80 degrés » sur tous les côtés, pour plusieurs centaines de mètres de hauteur. Toutes les surfaces sont couvertes d’arbres, sauf celles qui sont vraiment verticales. On dirait que la forêt a été surprise par cette pousse subite et que les arbres s’y sont accrochés tant bien que mal. Parfois, c’est en plein milieu du Lac qu’un gros menhir rocheux surgit. Rien de commun avec nos montagnes. Même les rochers plus raisonnables, à hauteur humaine, ont l’air d’avoir poussé en cinq secondes.
Au bout du lac, on trouve une sorte de camp de base flottant pour explorateurs où certains passent la nuit. Après une baignade dans des bancs de poissons argentés à queue rouge et un dîner de poisson grillé (justement), nous avons repris le bateau qui nous a cette fois emmenés au départ du sentier.
Notre guide nous a entraînés dans une randonnée de 3 km qui aurait pu nous permettre d’apercevoir un tigre. Nous avons croisé des volées de centaines de papillons bleus et noirs, d’abord posés sur le sentier, puis, forcément, ensuite envolés tout autour. Émile a par la suite eu l’occasion de se balancer sur une liane. Le plus excitant était à venir : le sentier sinueux nous a ainsi amenés à l’entrée d’une grotte, creusée dans le flanc d’une montagne et dans laquelle s’engouffre une petite rivière souterraine. Armés de lampes de poches, nous y sommes entrés avec l’ambition de la suivre jusqu’à ce la montagne soit traversée de part en part; près d’un kilomètre dans le noir.
Ce fut une expérience éprouvante, mais magique, à descendre la rivière, dans ce tunnel naturel. Nous avons pu voir des milliers de chauve-souris irritées puisque dérangées, sur les plafonds des plus grandes salles. Il y avait aussi des araignées grandes comme la main, des amblypiges, des criquets des cavernes et des centipèdes de 12cm. De petits poissons vivent aussi dans l’eau de la grotte. Notre traversée de la montagne (d’une heure environ) nous a ensuite obligés à emprunter des passages « claustrogéniques » étroits (quelques centimètres) et descendants, avec la rivière qui cascade bruyamment sous nos pieds; des passages où l’on ne peut que nager dans la rivière, faute de pouvoir toucher le fond, avec le plafond juste au-dessus de la tête; des passages où l’on doit presque ramper durant plusieurs mètres; etc. Toute une initiation à la spéléologie doublée d’une épreuve physique et mentale bien réelle, constamment attentifs à ne pas se renverser les pieds sur les pierres, dans le noir! Nous avons finalement émergé à la lumière, de retour sur le sentier, heureux. Ce fut sans aucun doute un moment fort de notre voyage.
Les enfants ont été courageux et vaillants. Valérie et Jeanne nous ont bien fait rire, en se relançant pour se faire des frayeurs. On préférait effectivement ne pas trop savoir ce qui pouvait grouiller, dans l’obscurité de l’eau de cette caverne. Patrice et Émile se croyaient dans les mines de la Moria, surveillant l’apparition du « Balrog » (pour les amateurs du Seigneur des Anneaux), car l’impression que donnait cet épisode du film était bien celle qui nous avions là.
Le long retour, bateau-minibus, à l’ombre des montagnes surréalistes, jusqu’à nos cabanes dans les arbres, s’est bien passé. En somme, une journée mémorable et bien remplie. Bonne nuit.
Nos cabanes dans les arbres, avec vue sur la rivière
Les singes nous prennent en otage. Mais le syndrome de Stockholm nous a atteints et nous avons finalement fraternisé. High five!
Les montagnes thaïlandaises
Baignade dans le lac Chiew Larn
La longue traversée de la caverne
Nous avons survécu. En arrière plan, la résurgence de la rivière. Nous sommes sortis par là.