Le 31/12/13, 14:01
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Il fait toujours nuit noire quand je relève ma capuche pour scruter au dehors du bus. Nous sommes quelques farenjis, y compris 2 français de la région Grenobloise, Joël et Blandine (avec François-Xavier, on peut pas mieux faire, je pense, dans les stéréotypes des prénoms français...)
Je me rendors alors que le soleil se lève.
Soudain, un coup de coude me réveille. C'est Linda.
"Loook! There's so much to seeeee!"
Des babouins, et des enfants saluant avec le sourire le bus...
"So cuuuute...!"
Bon, ok, Linda, c'est ton premier voyage en Afrique, ça a l'air surnaturel pour toi, et pourtant, je trouve ça presque "normal".
Quelques kilomètres plus loin, le bus fait une halte au creux d'une vallée, pour une pause café le long d'une rivière. Les farenjis prennent les enfants en photo, je vais dans une cahute à l'ombre des fragments de tôle ondulée pour prendre le traditionnel café avec le chauffeur du bus et quelques locaux. Je commande un café, tout le monde me propose sa place sur un banc ou des chaises en plastique. Non merci, je vais rester debout, je pense rester assis suffisamment longtemps lors de cette journée...
Enfin réveillé.
La suite du parcours est magnifique. Des paysages grandioses, montagnes incessantes, assez certes au vu de la chaleur de l'altitude. Je n'arriverais pas à comprendre d'où peut provenir toute cette verdure et cette eau nécessaire à la vie (végétale et humaine) tant l'aridité de la région respire le no man's land.
La suite du parcours n'arrive, malgré tout, pas à me maintenir en éveil.
Vers 11h30, pause déjeuner à Debre Markos. 30 minutes seulement. Nous sommes environ à mi parcours.
Je pars m'asseoir à la terrasse d'un restaurant, vite rejoint par 3 Italiens, arrivés dans la nuit à l'aéroport, qui ont enchainé directement avec le bus. Visiblement très fatigués, la conversation n'est pas très constructive.
De la terrasse, je vois le chauffeur monter dans le bus, le démarrer, et alterner marche avant sur 2 mètres, puis marche arrière sur 2 mètres... C'est le signal. Je finis mon assiette rapidement quand il commence à klaxonner. En route.
Je saute dans le bus après un court arrêt aux toilettes, il était sur le point de partir. Moins une... Tout le monde est déjà à l'intérieur.
Les paysages de la suite sont similaires à ceux de la matinée, mais en descente, puisque Bahar Dar n'est "qu'à" 1000m d'altitude, sur les bords du lac Tana. Quelque chose me dit que ça va vraiment grouiller de moustiques...
Arrivée à Bahar Dar, il est 15h30. C'est assez étrange comment la lumière ici me choque, il paraît être 17h.
Le bus s'arrête pile devant le Ghion Hitel où je vais séjourner 2 nuits. Passée l'entrée, une grande allée bien verte mène à la réception.
J'avais réservé une "belle chambre" qui donne sur le lac pour 350 birhs par nuit, erreur du réceptionniste, ce n'est que 300. Tant mieux. En effet, ma chambre est la plus proche du lac, mais les barrières de tôle et les fils de fer barbelés séparant la zone hôtelière du sentier entourant le lac n'en font rien d'exceptionnel. Rien à voir avec ma case à pilotis donnant sur la lac Malawi à Nkhata Bay 2 ans plus tôt, mais qu'importe... Je ne suis pas à plaindre.
On est le 31 décembre, je suis en Éthiopie, c'est cool...
Une douche (froide) plus tard, je vais m'installer à la terrasse de l'hôtel, écrire quelques lignes avec... un Fanta ananas (encore), en contemplant le lac.
C'est donc le plus grand lac d'Ethiopie (environ 3500km carrés), et j'aperçois d'immenses oiseaux ressemblant à des pélicans (tsibo, je crois) par dizaines.
Je suis rejoint par Joël et Blandine, qui eux aussi passent 2 nuits au Ghion. Nous commençons à discuter, j'ai même des difficultés à parler français. Ils travaillent tous les deux dans le tourisme, c'est l'année des 40 ans de Blandine, elle rêve d'Afrique et d'Ethiopie depuis plusieurs années.
Petit sms à Alex, mon pote voyageur américain, qui nous rejoint par la suite avec Johnny, un autre américain qui voyage seul pour une longue période (indéterminée...).
C'est le 31, nous nous demandons comment célébrer la nouvelle année. Nous discutons en enchaînant les St Georges, jusqu'à nous décider à bouger. Nous tentons (en vain) de convaincre Joël et Blandine de nous suivre pour parcourir la ville. Hôtel semble un peu "pompette", il a l'air partant, jusqu'à ce que Blandine lui lance un "vas-y, chéri, si tu veux, je peux rester là toute seule..." avec des éclairs dans les yeux. Joël a compris, ce n'est pas ce soir qu'il fera la fête avec nous.
Johnny, Alex et moi faisons une halte où réside Alex, un peu frileux, pour prendre un pull.
On traverse ensuite la route pour rentrer dans un bar "traditionnel" pour une bière. A l'intérieur, qabaro (tambour) et Chra (sorte de violon à une seule corde tenu par le musicien comme un violoncelle avec une sonorité très particulière) et chants rythment l'établissement.
Nous nous faisons inviter à danser par les (encore plus belles!) éthiopiennes.
On change alors de crèmerie, cette fois, pour un bar plus "moderne". On s'installe en terrasse où l'on entame la conversation avec un groupe de jeunes locaux (2 garçons, 2 filles) qui nous invitent à les suivre. Johnny à l'air perplexe, Alex et moi à 100%...
On prend alors 2 tuk-tuks (les taxis bon marché locaux, similaires aux rickshaws indiens) pour rejoindre un bar à cocktail dans une autre partie de la ville. Vide. Totalement.
Nos commençons à discuter, à boire, à danser même si nous ne sommes que tous les 7 dans ce grand espace.
Au bout d'un moment, Alex et Johnny décident de se la jouer solo. Moi pas, ces jeunes sont vraiment sympas, je reste avec eux. Puis nous changeons d'endroit pour un véritable "club" cette fois, encore dans un quartier inconnu.
Comme d'habitude, la musique est archi forte, on commande des bières et on danse.
A minuit, les "happy new year!" surgissent et je décide de payer ma bouteille de Winter Palace (vodka). Au diable l'avarice, c'est le nouvel an et ce ne sont pas 400 birhs (15€) qui vont plomber mon budget...
On danse, on boit, on danse, tout le monde vient danser avec moi qui fait tâche au milieu avec mon maillot de foot éthiopien...
La fatigue et l'ébriété se laisse entendre, je décide de rentrer au Ghion.
A la porte du club, plusieurs tuk-tuks en file indienne...
"Ghion Hotel...?"
"30 birhs!"
Juste pour le principe, et parce que je sais que je suis un Farenji avec plus d'argent, je négocie à 20...
"OK!" dit-il avec un grand sourire.
Je monte dedans, et en fait la course s'avère être de 30 secondes. Je ne savais absolument pas dans quel quartier j'étais, en fait à 150 mètres à vol d'oiseau. J'en rigole. Il a gagné sa soirée.
Je rejoins ma chambre, je tente de voir s'il y a de l'eau chaude, toujours pas. Tant pis. Au lit...
zZzZzZzZ...
Je me rendors alors que le soleil se lève.
Soudain, un coup de coude me réveille. C'est Linda.
"Loook! There's so much to seeeee!"
Des babouins, et des enfants saluant avec le sourire le bus...
"So cuuuute...!"
Bon, ok, Linda, c'est ton premier voyage en Afrique, ça a l'air surnaturel pour toi, et pourtant, je trouve ça presque "normal".
Quelques kilomètres plus loin, le bus fait une halte au creux d'une vallée, pour une pause café le long d'une rivière. Les farenjis prennent les enfants en photo, je vais dans une cahute à l'ombre des fragments de tôle ondulée pour prendre le traditionnel café avec le chauffeur du bus et quelques locaux. Je commande un café, tout le monde me propose sa place sur un banc ou des chaises en plastique. Non merci, je vais rester debout, je pense rester assis suffisamment longtemps lors de cette journée...
Enfin réveillé.
La suite du parcours est magnifique. Des paysages grandioses, montagnes incessantes, assez certes au vu de la chaleur de l'altitude. Je n'arriverais pas à comprendre d'où peut provenir toute cette verdure et cette eau nécessaire à la vie (végétale et humaine) tant l'aridité de la région respire le no man's land.
La suite du parcours n'arrive, malgré tout, pas à me maintenir en éveil.
Vers 11h30, pause déjeuner à Debre Markos. 30 minutes seulement. Nous sommes environ à mi parcours.
Je pars m'asseoir à la terrasse d'un restaurant, vite rejoint par 3 Italiens, arrivés dans la nuit à l'aéroport, qui ont enchainé directement avec le bus. Visiblement très fatigués, la conversation n'est pas très constructive.
De la terrasse, je vois le chauffeur monter dans le bus, le démarrer, et alterner marche avant sur 2 mètres, puis marche arrière sur 2 mètres... C'est le signal. Je finis mon assiette rapidement quand il commence à klaxonner. En route.
Je saute dans le bus après un court arrêt aux toilettes, il était sur le point de partir. Moins une... Tout le monde est déjà à l'intérieur.
Les paysages de la suite sont similaires à ceux de la matinée, mais en descente, puisque Bahar Dar n'est "qu'à" 1000m d'altitude, sur les bords du lac Tana. Quelque chose me dit que ça va vraiment grouiller de moustiques...
Arrivée à Bahar Dar, il est 15h30. C'est assez étrange comment la lumière ici me choque, il paraît être 17h.
Le bus s'arrête pile devant le Ghion Hitel où je vais séjourner 2 nuits. Passée l'entrée, une grande allée bien verte mène à la réception.
J'avais réservé une "belle chambre" qui donne sur le lac pour 350 birhs par nuit, erreur du réceptionniste, ce n'est que 300. Tant mieux. En effet, ma chambre est la plus proche du lac, mais les barrières de tôle et les fils de fer barbelés séparant la zone hôtelière du sentier entourant le lac n'en font rien d'exceptionnel. Rien à voir avec ma case à pilotis donnant sur la lac Malawi à Nkhata Bay 2 ans plus tôt, mais qu'importe... Je ne suis pas à plaindre.
On est le 31 décembre, je suis en Éthiopie, c'est cool...
Une douche (froide) plus tard, je vais m'installer à la terrasse de l'hôtel, écrire quelques lignes avec... un Fanta ananas (encore), en contemplant le lac.
C'est donc le plus grand lac d'Ethiopie (environ 3500km carrés), et j'aperçois d'immenses oiseaux ressemblant à des pélicans (tsibo, je crois) par dizaines.
Je suis rejoint par Joël et Blandine, qui eux aussi passent 2 nuits au Ghion. Nous commençons à discuter, j'ai même des difficultés à parler français. Ils travaillent tous les deux dans le tourisme, c'est l'année des 40 ans de Blandine, elle rêve d'Afrique et d'Ethiopie depuis plusieurs années.
Petit sms à Alex, mon pote voyageur américain, qui nous rejoint par la suite avec Johnny, un autre américain qui voyage seul pour une longue période (indéterminée...).
C'est le 31, nous nous demandons comment célébrer la nouvelle année. Nous discutons en enchaînant les St Georges, jusqu'à nous décider à bouger. Nous tentons (en vain) de convaincre Joël et Blandine de nous suivre pour parcourir la ville. Hôtel semble un peu "pompette", il a l'air partant, jusqu'à ce que Blandine lui lance un "vas-y, chéri, si tu veux, je peux rester là toute seule..." avec des éclairs dans les yeux. Joël a compris, ce n'est pas ce soir qu'il fera la fête avec nous.
Johnny, Alex et moi faisons une halte où réside Alex, un peu frileux, pour prendre un pull.
On traverse ensuite la route pour rentrer dans un bar "traditionnel" pour une bière. A l'intérieur, qabaro (tambour) et Chra (sorte de violon à une seule corde tenu par le musicien comme un violoncelle avec une sonorité très particulière) et chants rythment l'établissement.
Nous nous faisons inviter à danser par les (encore plus belles!) éthiopiennes.
On change alors de crèmerie, cette fois, pour un bar plus "moderne". On s'installe en terrasse où l'on entame la conversation avec un groupe de jeunes locaux (2 garçons, 2 filles) qui nous invitent à les suivre. Johnny à l'air perplexe, Alex et moi à 100%...
On prend alors 2 tuk-tuks (les taxis bon marché locaux, similaires aux rickshaws indiens) pour rejoindre un bar à cocktail dans une autre partie de la ville. Vide. Totalement.
Nos commençons à discuter, à boire, à danser même si nous ne sommes que tous les 7 dans ce grand espace.
Au bout d'un moment, Alex et Johnny décident de se la jouer solo. Moi pas, ces jeunes sont vraiment sympas, je reste avec eux. Puis nous changeons d'endroit pour un véritable "club" cette fois, encore dans un quartier inconnu.
Comme d'habitude, la musique est archi forte, on commande des bières et on danse.
A minuit, les "happy new year!" surgissent et je décide de payer ma bouteille de Winter Palace (vodka). Au diable l'avarice, c'est le nouvel an et ce ne sont pas 400 birhs (15€) qui vont plomber mon budget...
On danse, on boit, on danse, tout le monde vient danser avec moi qui fait tâche au milieu avec mon maillot de foot éthiopien...
La fatigue et l'ébriété se laisse entendre, je décide de rentrer au Ghion.
A la porte du club, plusieurs tuk-tuks en file indienne...
"Ghion Hotel...?"
"30 birhs!"
Juste pour le principe, et parce que je sais que je suis un Farenji avec plus d'argent, je négocie à 20...
"OK!" dit-il avec un grand sourire.
Je monte dedans, et en fait la course s'avère être de 30 secondes. Je ne savais absolument pas dans quel quartier j'étais, en fait à 150 mètres à vol d'oiseau. J'en rigole. Il a gagné sa soirée.
Je rejoins ma chambre, je tente de voir s'il y a de l'eau chaude, toujours pas. Tant pis. Au lit...
zZzZzZzZ...