Le 25/12/13, 16:05
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Joyeux Noël!" Ce sont avec ces mots (en français s'il vous plait...!) que Kume me réveille...
Oui c'est Noël.
Premier Noël pour moi sans ma famille. Bizarre... Mais je me sens bien.
Après une courte toilette, nous sortons dans le quartier pour aller prendre un petit déjeuner. Les rues sombres et vides lors de mon arrivée la veille au soir sont soudainement mouvementées, pleines, colorées... "Here I am".
La petite marche jusqu'au café nous fait rencontrer plein de gens, tous souriants, chaleureux.
Le petit déjeuner qui suit le "buna" (café éthiopien, qui réveille comme rien au monde) est une combinaison de jus sur différents étages: mangue, papaye, avocat... Le tout dans une chope de bière, ça ressemble à ces bocaux remplis de sables de couleurs différentes.
Par la suite, Kume m'emmène dans un endroit où se pratique le khat (prononcer "tchat"). On rentre dans une espèce d'arrière-cour sale, sombre, pour finalement s'asseoir dans une pièce sombre, avec des feuilles au sol, des murs écailles, et quelques banquettes d'un confort sommaire le long des murs.
Le khat est en Éthiopie une herbe qu'ils mâchent, parfois pendant des heures, accompagné de cacahuètes et d'une bouteille d'eau. Le principe est simple: khat, cacahuètes, eau... Et ainsi de suite. Ça met dans un état super zen sans être fort. Ici, ce n'est pas considéré comme une drogue, et pourtant tout le monde fait ça dans des endroits clos, généralement sombres, insalubres (cet endroit aurait pu être une "crackhouse"...), se cache, et prends le soin d'emballer les branches de khat dans du papier journal, le tout dans un sac plastique.... Presque tout le monde fait ça ici, et pourtant, tout le monde se cache. Étrange...
Bon, ben, c'est Noël, j'ai l'impression que je ne pourrais pas passer à travers cette coutume locale. En avant Guingamp...
Tout en mâchant, je commence à avoir de sérieuses discussions avec Kume. Il parle un anglais avec un américain parfait, je comprends que c'est sa raison de vivre. Sa femme est aux USA, et il est en train d'obtenir son visa pour aller vivre la-bas.
Il me parle aussi de sa manière dont CouchSurfing a changé sa vie. En effet, il n'est jamais sorti d'Ethiopie, et c'est grâce aux nombreux couchsurfers qu'il a accueilli qu'il découvre le monde. Une discussion très intéressante.
Je commence à me sentir bien, détendu et relax au bout de 2 bonnes heures de khat. L'effet n'a rien de cannabique, il est beaucoup plus léger et plus agréable... Je ne sais pas combien de branches j'ai usé, ni combien de sacs de cacahuètes, mais j'en suis à mon troisième litre d'eau.
Les amis de Kume m'apprennent quelques mots et expression d'amharrique, que je prends le soin de noter dans mon carnet.
Changement de lieu, changement d'ambiance.
Nous montons un peu plus loin le long de la route principale (du quartier) pour finalement prendre une ruelle et frapper à un portail en fer. On nous ouvre. Une cour, une maison avec une petite terrasse...
On rentre à l'intérieur, en prenant le soin de se déchausser avant de rejoindre la pièce principale. Là aussi, le décor est assez semblable, en plus propre, avec des banquettes et des coussins. Des gens mâchent. Re-belote, sauf que je renonce au khat cette fois. Plutôt chicha.
Arrivent alors les amis de Kume. Sammy, qui est patron d'une boîte d'informatique, plutôt fortuné, Ashew, un chouette gars plutôt discret qui ne parle pas trop anglais (mais c'est celui qui a une voiture dans la bande...!) et Jitu, sa copine, la plus belle éthiopienne que j'ai vu et que je ne verrais jamais je pense. Je ne vais pas faire une généralité sur les éthiopiennes, mais j'ai envie de dire que TOUTES sont magnifiques.
Sammy, Kume et moi discutons bien autour de la chicha que l'on partage. Je bois même mon premier Fanta ananas de ce périple. C'est con, mais il n'y en a pas en Europe, et je suis fan de cette boisson!
Kume et moi décidons finalement d'aller dîner tous les 2. Nous entrons dans un restaurant où nous commandons de la cuisine locale. Ici, la base c'est l'injera, une sorte de grosse crêpe assez épaisse, souvent large, étalée sur un grand plateau, ou en rouleau. Si elle est étalée, la garniture est versée au milieu de l'injera, et il suffit d'en déchirer un morceau avec la main (droite! surtout pas la gauche!!!), de venir attraper de la garniture dans le morceau de crêpe, et de porter ses doigts à la bouche. Ne jamais se lécher les doigts non plus, c'est très mal vu...
Kume se dévoile beaucoup, encore, sur sa vie, les étapes qu'il a du passer, ses frères et sœurs qu'il a élevé tout seul quand il habitait encore à Mekele, au nord d'Addis. La discussion tourne à la confession... C'est impressionnant ce que ça fait du bien de se sentir confident de quelqu'un qui te connait à peine, et de ressentir la même chose. Pour moi aussi. Je lâche tout...
Kume m'apprends un proverbe en amharique, je tombe amoureux de cette phrase. En rentrant, je me ferais tatouer de l'amharique sur le bras gauche, c'est décidé. Une phrase qui révèle exactement ma façon de penser et de voir les choses en ce moment. Positivement.
Ça fait un bien fou, on se prend dans les bras. Il m'appelle "bro"...
On décide par la suite d'aller célébrer Noël dans un club local.
Le premier me fait penser à la Mine un vendredi soir à 23h.... Il n'y a que des jeunes. Filles...
A la seconde où je rentre, j'ai l'impression d'être un ver dans un poulailler. Ça jacasse, ça rigole, ça regarde du coin de l'œil...
Nous restons boire 2 bières (nouvelle unité de temps instaurée entre nous...!) puis nous allons dans un autre endroit.
Moins sombre, moins "club", avec plus de musique éthiopienne, Kume tombe sur deux amis de son enfance là-bas. On boit des coups ensemble, je commence à danser, au milieu du bar, avec tous les mecs qui me rejoignent en m'offrant à boire et me souhaitant joyeux Noël. Je pense être le seul "farenji" (blanc, touriste) à 300 mètres à la ronde. Sur le mur, une affiche avec un père Noël: "MARRY Christmas"....
J'en arrête plus de sourire tant les gens sont sympathiques, tant je me sens bien (peut-être l'alcool et le khat, certes...) et ça faisait vraiment longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça...
Les UTL (Unités de Temps Liquides) s'enchaînent, Kume et moi nous débridons sur le dancefloor, le bar se remplit, le son monte, la température aussi...
Kume a une philosophie qui se résume en 4 lettres: ACHW: "Anything Can Happen on Wednesday"... Ça tombe bien, on est mercredi, et en plus, c'est Noël...
Je me sens super bien, entouré de gens qui me souhaitent un joyeux Noël, je danse comme je n'ai jamais dansé. Bon certes, je commence à être un peu pompette (...). Mais ça ne m'était jamais arrivé de boire autant et de rigoler un jour de Noël, à part peut-être une fois avec mon père et mon oncle Pascal (j'entends d'ici ma mère lire ces lignes et faire "ROOOOOH!!!")...
Bref, la suite est inévitable, Kume et moi enchaînons avec un troisième club, où l'on reste quelques UTL de plus, puis nous rentrons chez lui en taxi en titubant un peu (nous, pas le taxi...)
zZzZzZz...
Oui c'est Noël.
Premier Noël pour moi sans ma famille. Bizarre... Mais je me sens bien.
Après une courte toilette, nous sortons dans le quartier pour aller prendre un petit déjeuner. Les rues sombres et vides lors de mon arrivée la veille au soir sont soudainement mouvementées, pleines, colorées... "Here I am".
La petite marche jusqu'au café nous fait rencontrer plein de gens, tous souriants, chaleureux.
Le petit déjeuner qui suit le "buna" (café éthiopien, qui réveille comme rien au monde) est une combinaison de jus sur différents étages: mangue, papaye, avocat... Le tout dans une chope de bière, ça ressemble à ces bocaux remplis de sables de couleurs différentes.
Par la suite, Kume m'emmène dans un endroit où se pratique le khat (prononcer "tchat"). On rentre dans une espèce d'arrière-cour sale, sombre, pour finalement s'asseoir dans une pièce sombre, avec des feuilles au sol, des murs écailles, et quelques banquettes d'un confort sommaire le long des murs.
Le khat est en Éthiopie une herbe qu'ils mâchent, parfois pendant des heures, accompagné de cacahuètes et d'une bouteille d'eau. Le principe est simple: khat, cacahuètes, eau... Et ainsi de suite. Ça met dans un état super zen sans être fort. Ici, ce n'est pas considéré comme une drogue, et pourtant tout le monde fait ça dans des endroits clos, généralement sombres, insalubres (cet endroit aurait pu être une "crackhouse"...), se cache, et prends le soin d'emballer les branches de khat dans du papier journal, le tout dans un sac plastique.... Presque tout le monde fait ça ici, et pourtant, tout le monde se cache. Étrange...
Bon, ben, c'est Noël, j'ai l'impression que je ne pourrais pas passer à travers cette coutume locale. En avant Guingamp...
Tout en mâchant, je commence à avoir de sérieuses discussions avec Kume. Il parle un anglais avec un américain parfait, je comprends que c'est sa raison de vivre. Sa femme est aux USA, et il est en train d'obtenir son visa pour aller vivre la-bas.
Il me parle aussi de sa manière dont CouchSurfing a changé sa vie. En effet, il n'est jamais sorti d'Ethiopie, et c'est grâce aux nombreux couchsurfers qu'il a accueilli qu'il découvre le monde. Une discussion très intéressante.
Je commence à me sentir bien, détendu et relax au bout de 2 bonnes heures de khat. L'effet n'a rien de cannabique, il est beaucoup plus léger et plus agréable... Je ne sais pas combien de branches j'ai usé, ni combien de sacs de cacahuètes, mais j'en suis à mon troisième litre d'eau.
Les amis de Kume m'apprennent quelques mots et expression d'amharrique, que je prends le soin de noter dans mon carnet.
Changement de lieu, changement d'ambiance.
Nous montons un peu plus loin le long de la route principale (du quartier) pour finalement prendre une ruelle et frapper à un portail en fer. On nous ouvre. Une cour, une maison avec une petite terrasse...
On rentre à l'intérieur, en prenant le soin de se déchausser avant de rejoindre la pièce principale. Là aussi, le décor est assez semblable, en plus propre, avec des banquettes et des coussins. Des gens mâchent. Re-belote, sauf que je renonce au khat cette fois. Plutôt chicha.
Arrivent alors les amis de Kume. Sammy, qui est patron d'une boîte d'informatique, plutôt fortuné, Ashew, un chouette gars plutôt discret qui ne parle pas trop anglais (mais c'est celui qui a une voiture dans la bande...!) et Jitu, sa copine, la plus belle éthiopienne que j'ai vu et que je ne verrais jamais je pense. Je ne vais pas faire une généralité sur les éthiopiennes, mais j'ai envie de dire que TOUTES sont magnifiques.
Sammy, Kume et moi discutons bien autour de la chicha que l'on partage. Je bois même mon premier Fanta ananas de ce périple. C'est con, mais il n'y en a pas en Europe, et je suis fan de cette boisson!
Kume et moi décidons finalement d'aller dîner tous les 2. Nous entrons dans un restaurant où nous commandons de la cuisine locale. Ici, la base c'est l'injera, une sorte de grosse crêpe assez épaisse, souvent large, étalée sur un grand plateau, ou en rouleau. Si elle est étalée, la garniture est versée au milieu de l'injera, et il suffit d'en déchirer un morceau avec la main (droite! surtout pas la gauche!!!), de venir attraper de la garniture dans le morceau de crêpe, et de porter ses doigts à la bouche. Ne jamais se lécher les doigts non plus, c'est très mal vu...
Kume se dévoile beaucoup, encore, sur sa vie, les étapes qu'il a du passer, ses frères et sœurs qu'il a élevé tout seul quand il habitait encore à Mekele, au nord d'Addis. La discussion tourne à la confession... C'est impressionnant ce que ça fait du bien de se sentir confident de quelqu'un qui te connait à peine, et de ressentir la même chose. Pour moi aussi. Je lâche tout...
Kume m'apprends un proverbe en amharique, je tombe amoureux de cette phrase. En rentrant, je me ferais tatouer de l'amharique sur le bras gauche, c'est décidé. Une phrase qui révèle exactement ma façon de penser et de voir les choses en ce moment. Positivement.
Ça fait un bien fou, on se prend dans les bras. Il m'appelle "bro"...
On décide par la suite d'aller célébrer Noël dans un club local.
Le premier me fait penser à la Mine un vendredi soir à 23h.... Il n'y a que des jeunes. Filles...
A la seconde où je rentre, j'ai l'impression d'être un ver dans un poulailler. Ça jacasse, ça rigole, ça regarde du coin de l'œil...
Nous restons boire 2 bières (nouvelle unité de temps instaurée entre nous...!) puis nous allons dans un autre endroit.
Moins sombre, moins "club", avec plus de musique éthiopienne, Kume tombe sur deux amis de son enfance là-bas. On boit des coups ensemble, je commence à danser, au milieu du bar, avec tous les mecs qui me rejoignent en m'offrant à boire et me souhaitant joyeux Noël. Je pense être le seul "farenji" (blanc, touriste) à 300 mètres à la ronde. Sur le mur, une affiche avec un père Noël: "MARRY Christmas"....
J'en arrête plus de sourire tant les gens sont sympathiques, tant je me sens bien (peut-être l'alcool et le khat, certes...) et ça faisait vraiment longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça...
Les UTL (Unités de Temps Liquides) s'enchaînent, Kume et moi nous débridons sur le dancefloor, le bar se remplit, le son monte, la température aussi...
Kume a une philosophie qui se résume en 4 lettres: ACHW: "Anything Can Happen on Wednesday"... Ça tombe bien, on est mercredi, et en plus, c'est Noël...
Je me sens super bien, entouré de gens qui me souhaitent un joyeux Noël, je danse comme je n'ai jamais dansé. Bon certes, je commence à être un peu pompette (...). Mais ça ne m'était jamais arrivé de boire autant et de rigoler un jour de Noël, à part peut-être une fois avec mon père et mon oncle Pascal (j'entends d'ici ma mère lire ces lignes et faire "ROOOOOH!!!")...
Bref, la suite est inévitable, Kume et moi enchaînons avec un troisième club, où l'on reste quelques UTL de plus, puis nous rentrons chez lui en taxi en titubant un peu (nous, pas le taxi...)
zZzZzZz...