Le 31/01/14, 15:26
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Malheureusement, la nuit n'est que de courte durée. Je me fais réveiller par le froid. Je n'ai qu'un short et un sweat, je ne pensais pas qu'il allait faire si froid...
Je ne vois rien au dehors, je décide donc d'écouter de la musique, je crois que c'est la première fois que je mets mes écouteurs depuis le vol Istanbul - Addis. Je me mets le dernier Nine Inch Nails, ça change de la musique éthiopienne où est-africaine, ça fait du bien! Ça le fait également penser que j'ai claqué 50 euros avant de partir pour aller les voir à Paris au mois de mai... Bref...
Il fait bien froid, j'essaie de me réchauffer comme je peux. J'ai avec moi mon duvet, mais il y a tellement de poussière que je préfère le laisser écarté de la poussière, sinon, je vais dormir dans la poussière du désert nord-kenyan jusqu'à la fin de mon séjour.
Le soleil se lève, Léon dort toujours depuis le départ d'Isiolo. Quelle chance! Je n'ai pas du dormir plus de deux heures...
Le soleil tape déjà fort quand nous arrivons aux environs de Nairobi. Tiens, c'est vrai, ici, au Kenya, ça roule à gauche. A vrai dire, il faisait nuit jusqu'à présent, et dans le nord, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il y avait de règles de circulation sur la piste...
On entre dans Nairobi il est presque 9h, seulement 3 heures de retard par rapport à l'heure prévue, avec le changement de pièce de la veille, les nombreux contrôles de police (8 au total en une seule journée!) et notre début de parcours particulier, escortés par l'armée kenyane...
Léon se réveille enfin. Benjamin va lui aussi en direction de Nakuru et se propose de nous amener jusqu'à la station de bus.
Nous descendons du bus (enfin!!!) et je veux fumer une cigarette. Au Kenya, il est interdit de fumer dans l'espace public, même à l'extérieur. Il faut donc généralement fumer dans les ruelles, à l'écart des grandes rues ou artères majeures. Je vois un local fumer en marchant, je me pose pas de questions, j'en allume une. Personne n'ira faire chier un muzungu qui a l'air de débarquer avec son sac à dos 80 litres sur le dos. Dans le cas contraire, je le teindrais et puis c'est tout.
On marche le long d'une rue "principale" assez sale. Beaucoup d'hommes en djellaba, de femmes voilées, de boutiques typiques bordent l'avenue, on a l'air d'être dans le quartier des ferrailleurs...
Quand, un panneau m'interpelle. "2nd avenue Eastleigh".
Bordel, Eastleigh! (Petit coucou à Barbie). Je suis dans le pire quartier de Nairobi, celui qui est surnommé "Little Mogadischu", habité et contrôlé par la diaspora somalienne. Il fait jour, je suis accompagné d'un kenyan, donc tout va bien. En revanche, je me demande comment ça se serait passé si nous étions arrivés à l'heure prévue, de nuit, et si je n'étais pas avec Benjamin.
Bref... Nous atteignons une artère plus importante. Nous traversons et prenons un "matatu", les minibus locaux, pour rejoindre la station des bus à direction de l'ouest du Kenya.
Arrivés la bas, un bus à l'air en partance pour Kisumu. Je ne réfléchis pas, je n'irais pas à Nakuru avec Léon et Benjamin, je décide de tracer ma route.
Je monte dans un bus assez confortable, avec des autocollants partout "Free Wifi Inside". Ça me fait bien rire, je ne crois pas une seule seconde que ce service marche. Et j'ai raison...
On quitte Nairobi aux environs de 13h, je n'ai aucune idée de la distance ou du temps nécessaire pour rallier Kisumu et le lac Victoria... Je suis assis sur la banquette du fond du bus, à côté d'un jeune couple qui passera le trajet à se galocher, et à côté d'une jeune demoiselle aux capacités respiratoires fort impressionnantes...
Dès notre sortie de la ville, je retrouve enfin des caractéristiques familières, rencontrées auparavant lors de mes différents voyages, l'Ethiopie étant vraiment "à part" dans les pays africains visités jusqu'à présent.
On roule, on roule... Une petite pause à mi-chemin m'indique que je devrais arriver à Kisumu vers 18h.
Plus loin sur la route, l'asphalte s'arrête. Et j'ai l'impression de retrouver la piste du Nord Kenya. Tout le monde est secoué et saute dans le bus, y compris la poitrine de ma voisine qui dort.
On retrouve le goudron quelques kilomètres plus tard, dans un paysage très vallonné, et très vert. Il y a du thé à perte de vue, sur les flancs de toutes les collines autour. J'apprends par mon guide que cette région est la plus productrice du Kenya pour le thé, et que le pays est le 3ème plus gros exportateur au monde.
Les paysages sont magnifiques, tout est très vert, et le soleil couchant et sa lumière particulière dessine de longues ombres des arbres clairsemés sur les plantations de thé (oh c'est beau ce que je viens décrire...)....
Par la suite, tout devient plus "tropical". Du thé, certes, encore et toujours, mais aussi beaucoup de bananiers. C'est la première fois que je rentre dans une région comme celle-ci en Afrique, plus "jungle", typique à l'Afrique centrale du Cameroun, Congo, ou encore Ouganda.
Un arrêt dans la ville suivante et un passager grimpe. Il s'assoit à côté de moi comme c'est la seule place de libre dans l'autobus de 54 places.
Il se trouve qu'il est complètement saoul.
Il commence à m'emmerder, puis, voyant que ça ne marche pas, commence à s'en prendre au couple à côté, particulièrement à la fille. Le gars riposte et l'alcoolisé ne bronche pas. Il décide de changer de cible et de s'en prendre à ma voisine, voulant lui toucher les seins, grossièrement, en passant son bras par devant moi. La je commence sérieusement à m'énerver. Une fois, deux fois, trois fois... Ça suffit. J'enlève mes lunettes de soleil et le regarde droit dans les yeux. Je pense qu'il a compris...
Il ne s'en prendra plus à la fille, en revanche, il continue à me gonfler. J'enlève sa main de ma cuisse plusieurs fois, j'essaye de l'ignorer, mais son odeur me répugne.
Au bout de quelques kilomètres, un des responsables du bus (qui l'avait déjà mis en garde auparavant...) traverse l'allée d'un pas décidé, attrape le gars par le bras et le jette littéralement dehors. Sa valise explose au contact avec le sol et nous repartons.
Finalement, nous arrivons à Kisumu. Il fait déjà nuit. Merde, pas de coucher de soleil sur le lac Victoria, ça sera pour demain...
Je grimpe dans un tuk-tuk (ici, ça ne s'appelle plus un "bajaj") et demande au chauffeur de me trouver un endroit pas cher où trouver la nuit, sur la rue principale, Odinga Road.
"Pas de problème!"
On part de la station de bus, on fait 15 mètres et il s'empale dans l'arrière d'un 4x4. Génial. Ça va durer des plombes.
Finalement au bout de 10 minutes, le problème est réglé et nous repartons. On s'arrête à un premier hôtel pas cher, mais les chambres sont scellées. Impossible de voir l'intérieur d'une chambre sans avoir payé. Bon, on va en essayer un autre, pour finalement arriver à la Sooper Guest House. Plus de chambres simples, que des doubles à 1500 schillings kenyans (12euros). Je ne fais pas le difficile, il est 20h... En plus ils ont du wifi gratuit. Parfait.
Je monte dans ma chambre, assez propre, je laisse tomber mon énorme sac sur le sol qui est encore (et qui le sera un bon moment, je pense...) plein de poussière du désert de la veille, qui s'engouffrait partout, même dans la soute...
Je sors manger un morceau, il n'y a personne dans les rues, puis je rentre à l'hôtel.
Je prends une douche, et mon bronzage acquis jusqu'à présent n'était qu'un amas de poussière sur moi. Je suis de nouveau un muzungu après la douche.
Je m'effondre sur le lit.
En 2 jours, j'aurais dormi 2h dans un bus infect plein de poussière, et j'aurais fait 1500km en 36h. En Afrique. C'est donc possible. Mais je suis à bout physiquement...
zZzZzZzZzZzZz
Je ne vois rien au dehors, je décide donc d'écouter de la musique, je crois que c'est la première fois que je mets mes écouteurs depuis le vol Istanbul - Addis. Je me mets le dernier Nine Inch Nails, ça change de la musique éthiopienne où est-africaine, ça fait du bien! Ça le fait également penser que j'ai claqué 50 euros avant de partir pour aller les voir à Paris au mois de mai... Bref...
Il fait bien froid, j'essaie de me réchauffer comme je peux. J'ai avec moi mon duvet, mais il y a tellement de poussière que je préfère le laisser écarté de la poussière, sinon, je vais dormir dans la poussière du désert nord-kenyan jusqu'à la fin de mon séjour.
Le soleil se lève, Léon dort toujours depuis le départ d'Isiolo. Quelle chance! Je n'ai pas du dormir plus de deux heures...
Le soleil tape déjà fort quand nous arrivons aux environs de Nairobi. Tiens, c'est vrai, ici, au Kenya, ça roule à gauche. A vrai dire, il faisait nuit jusqu'à présent, et dans le nord, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il y avait de règles de circulation sur la piste...
On entre dans Nairobi il est presque 9h, seulement 3 heures de retard par rapport à l'heure prévue, avec le changement de pièce de la veille, les nombreux contrôles de police (8 au total en une seule journée!) et notre début de parcours particulier, escortés par l'armée kenyane...
Léon se réveille enfin. Benjamin va lui aussi en direction de Nakuru et se propose de nous amener jusqu'à la station de bus.
Nous descendons du bus (enfin!!!) et je veux fumer une cigarette. Au Kenya, il est interdit de fumer dans l'espace public, même à l'extérieur. Il faut donc généralement fumer dans les ruelles, à l'écart des grandes rues ou artères majeures. Je vois un local fumer en marchant, je me pose pas de questions, j'en allume une. Personne n'ira faire chier un muzungu qui a l'air de débarquer avec son sac à dos 80 litres sur le dos. Dans le cas contraire, je le teindrais et puis c'est tout.
On marche le long d'une rue "principale" assez sale. Beaucoup d'hommes en djellaba, de femmes voilées, de boutiques typiques bordent l'avenue, on a l'air d'être dans le quartier des ferrailleurs...
Quand, un panneau m'interpelle. "2nd avenue Eastleigh".
Bordel, Eastleigh! (Petit coucou à Barbie). Je suis dans le pire quartier de Nairobi, celui qui est surnommé "Little Mogadischu", habité et contrôlé par la diaspora somalienne. Il fait jour, je suis accompagné d'un kenyan, donc tout va bien. En revanche, je me demande comment ça se serait passé si nous étions arrivés à l'heure prévue, de nuit, et si je n'étais pas avec Benjamin.
Bref... Nous atteignons une artère plus importante. Nous traversons et prenons un "matatu", les minibus locaux, pour rejoindre la station des bus à direction de l'ouest du Kenya.
Arrivés la bas, un bus à l'air en partance pour Kisumu. Je ne réfléchis pas, je n'irais pas à Nakuru avec Léon et Benjamin, je décide de tracer ma route.
Je monte dans un bus assez confortable, avec des autocollants partout "Free Wifi Inside". Ça me fait bien rire, je ne crois pas une seule seconde que ce service marche. Et j'ai raison...
On quitte Nairobi aux environs de 13h, je n'ai aucune idée de la distance ou du temps nécessaire pour rallier Kisumu et le lac Victoria... Je suis assis sur la banquette du fond du bus, à côté d'un jeune couple qui passera le trajet à se galocher, et à côté d'une jeune demoiselle aux capacités respiratoires fort impressionnantes...
Dès notre sortie de la ville, je retrouve enfin des caractéristiques familières, rencontrées auparavant lors de mes différents voyages, l'Ethiopie étant vraiment "à part" dans les pays africains visités jusqu'à présent.
On roule, on roule... Une petite pause à mi-chemin m'indique que je devrais arriver à Kisumu vers 18h.
Plus loin sur la route, l'asphalte s'arrête. Et j'ai l'impression de retrouver la piste du Nord Kenya. Tout le monde est secoué et saute dans le bus, y compris la poitrine de ma voisine qui dort.
On retrouve le goudron quelques kilomètres plus tard, dans un paysage très vallonné, et très vert. Il y a du thé à perte de vue, sur les flancs de toutes les collines autour. J'apprends par mon guide que cette région est la plus productrice du Kenya pour le thé, et que le pays est le 3ème plus gros exportateur au monde.
Les paysages sont magnifiques, tout est très vert, et le soleil couchant et sa lumière particulière dessine de longues ombres des arbres clairsemés sur les plantations de thé (oh c'est beau ce que je viens décrire...)....
Par la suite, tout devient plus "tropical". Du thé, certes, encore et toujours, mais aussi beaucoup de bananiers. C'est la première fois que je rentre dans une région comme celle-ci en Afrique, plus "jungle", typique à l'Afrique centrale du Cameroun, Congo, ou encore Ouganda.
Un arrêt dans la ville suivante et un passager grimpe. Il s'assoit à côté de moi comme c'est la seule place de libre dans l'autobus de 54 places.
Il se trouve qu'il est complètement saoul.
Il commence à m'emmerder, puis, voyant que ça ne marche pas, commence à s'en prendre au couple à côté, particulièrement à la fille. Le gars riposte et l'alcoolisé ne bronche pas. Il décide de changer de cible et de s'en prendre à ma voisine, voulant lui toucher les seins, grossièrement, en passant son bras par devant moi. La je commence sérieusement à m'énerver. Une fois, deux fois, trois fois... Ça suffit. J'enlève mes lunettes de soleil et le regarde droit dans les yeux. Je pense qu'il a compris...
Il ne s'en prendra plus à la fille, en revanche, il continue à me gonfler. J'enlève sa main de ma cuisse plusieurs fois, j'essaye de l'ignorer, mais son odeur me répugne.
Au bout de quelques kilomètres, un des responsables du bus (qui l'avait déjà mis en garde auparavant...) traverse l'allée d'un pas décidé, attrape le gars par le bras et le jette littéralement dehors. Sa valise explose au contact avec le sol et nous repartons.
Finalement, nous arrivons à Kisumu. Il fait déjà nuit. Merde, pas de coucher de soleil sur le lac Victoria, ça sera pour demain...
Je grimpe dans un tuk-tuk (ici, ça ne s'appelle plus un "bajaj") et demande au chauffeur de me trouver un endroit pas cher où trouver la nuit, sur la rue principale, Odinga Road.
"Pas de problème!"
On part de la station de bus, on fait 15 mètres et il s'empale dans l'arrière d'un 4x4. Génial. Ça va durer des plombes.
Finalement au bout de 10 minutes, le problème est réglé et nous repartons. On s'arrête à un premier hôtel pas cher, mais les chambres sont scellées. Impossible de voir l'intérieur d'une chambre sans avoir payé. Bon, on va en essayer un autre, pour finalement arriver à la Sooper Guest House. Plus de chambres simples, que des doubles à 1500 schillings kenyans (12euros). Je ne fais pas le difficile, il est 20h... En plus ils ont du wifi gratuit. Parfait.
Je monte dans ma chambre, assez propre, je laisse tomber mon énorme sac sur le sol qui est encore (et qui le sera un bon moment, je pense...) plein de poussière du désert de la veille, qui s'engouffrait partout, même dans la soute...
Je sors manger un morceau, il n'y a personne dans les rues, puis je rentre à l'hôtel.
Je prends une douche, et mon bronzage acquis jusqu'à présent n'était qu'un amas de poussière sur moi. Je suis de nouveau un muzungu après la douche.
Je m'effondre sur le lit.
En 2 jours, j'aurais dormi 2h dans un bus infect plein de poussière, et j'aurais fait 1500km en 36h. En Afrique. C'est donc possible. Mais je suis à bout physiquement...
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