blog de transibetcaetera

Café Lao

Le 23/02/11, 15:32

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Du 12 au 15 février, Sud du Laos.

Pour se remettre de notre épopée motorisée, nous nous rendons sur la très tranquille Don khong, île posée au milieu du Mékong, à cet endroit où le fleuve s'élargit tellement qu'il laisse place à des centaines ou des milliers d'îlots selon la saison.






Ici la vie s'écoule au rythme du mékong version saison sèche : pas très vite, semblant même parfois être bloquée un bon nombre d'années en arrière. J'investis dans le maillot de bain local pour pouvoir me baigner sans dénoter trop dans le paysage, je me retrouve donc dans un tube de tissus de 2 m² que je m'acharne à garder, de haute lutte contre la gravité à laquelle s'ajoutent les 5 litres d'eau retenus une fois mouillée.





Mais de nouveau, l'asphalte nous appelle, nous ne pouvons résister plus longtemps et louons une motobike pour monter sur le plateau de Boloven, haut lieu ( 1300 metres ) de la culture du café. Nous y perdrons un peu de peau sur les paumes (remplacée avantageusement bien que douloureusement par quelques graviers), un rétroviseur, et nous y gagnerons moults bleus dans de mesquines ornières et surtout notre premier bon café depuis bien longtemps.



Nous nous consolons donc à coup d'Hexomédine et d'histoires de plantation et de torréfaction. Par exemple maintenant on sait reconnaitre un arbre à Robusta d 'un Arabica, facile : de 600 à 1200 m d'altitude c'est du Robusta, plus haut (5-6metres) avec un bouquet de feuille en haut, et de 1200 à 1500 metres c'est de l Arabica, en forme de sapin de noel. En ce moment c'est la fin de la récolte, les meilleures graines sont déja parties, et celles qui restaient sont en train de sécher au soleil aux abords de toutes les maisons, puisqu'ici tout le monde fait du café.



Une fois bien séchées, on les fait griller au wok, méthode locale, ça commence à sentir vraiment bon, puis on les refroidit en les lançant en l'air, ça aussi, ça doit être local parce que je l'ai jamais vu faire chez les Cafés Noailles... Et puis, on le boit.







Après cela, nous troquons notre motobike et son rétroviseur tout neuf contre un pachyderme pas beaucoup plus stable. Vincent croise les bras, ça fait plus cornack, d'après lui ; moi je me prends pour une princesse indienne à Darjeeling, modestement...



Et puis on reprend la route,nous et nos jean lestés de quelques kilos de poussière, parce que demain on part en Thailande pour retrouver nos copines de Marseille Claire et Steph !

Au Laos on a aimé :

- Le sticky rice, ou riz gluant, qu'on mange avec les doigts dans des petits paniers, ou alors qu'on achète dans des sacs en plastique pour le petit déjeuner et/ou le déjeuner et/ou le diner
- Ne plus être en Chine (mais Vincent ne cautionne pas)
- Les motobike, même si cet amour est parfois à sens unique
- Les bonzes et leur habit safrané qui ménent tranquilles leur petite vie de bonzes des villes ou de bonzes des champs



- Manger du pain et même parfois fantasmer sur de la vache qui rit, bah oui, c'est presque du fromage, quand même.
- Les Lao

Voir les photos : Laos - Paksong ]

Posté par transibetcaetera

La boucle

Le 11/02/11, 15:33

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Du 8 au 11 février, Tha Kaek, Centre du Laos,

Là où on s'est rendu compte qu'on était pas encore prèt pour le Paris-Dakar moto, mais en tout cas on s'est entrainé.



La boucle ou le Loop c'est un parcours de 450 km qui serpente autour d'un parc naturel plein de grottes et de rivières entre des pics calcaires et que nos illustres prédecessrices Lucie et Solène nous avait abondamment vante.

450 km d'asphalte brulante et de sentiers sinueux à travers la jungle laotienne.




Nous partons donc de bon matin, après avoir choisi nos fidèles destriers pour ces trois jours : 2 motobikes dont il s'avera rapidement qu'à défaut d'être parfaites, elles se complétaient bien puisque l'une avait un compteur d'essence et des phares, pas l'autre qui bénéficiait elle d'un compteur de vitesse, ça se vaut. Egalité par contre en ce qui concerne nos casques, minimalistes, mais les traumatismes craniens, c'est bien connu, c'est comme le palu, ça n'arrive qu'aux autres.

J1 : On a loué 2 magnifiques motobikes, moi j'ai un compteur kilométrique et un compteur de vitesse en état de marche. Marie a une paire de feux et une jauge d'essence. je crois que je me suis fait avoir. Mon démarreur rendra l'ame 10 km plus loin, pas grave, démarrer au kick dans un vrombissement furieux cultivera mon coté rebelle.




8 h : Nous sommes face à la route déserte. Lunettes sur le nez, casque vissé sur la tete , écouteur Mp3 à l'oreille, sélection : B.O Easy Rider piste 2 Born to be wild ...D'un violent coup de pied je démarre mon terrible engin. Ca y est, mon trés peu stylé scooter s'est transformé en harley davidson. J'affiche un sourire extatique sous ma fiére moustache. Ca faisait déja pas mal de temps que j'en révais.






Nous commençons par essuyer de vexants echecs : nous cherchons pendant 2-3 heures une rivière qui sort d'une falaise, qui est censé être au bout d'une des multiples pistes qui partent de la route, après en avoir exploré quelques uns et n'avoir trouvé que : des rivières qui sont déjà sorties depuis longtemps de leur source, des vaches, des épines dans les pieds (bah oui je suis en sandales waterproof), une école perdue dans la brousse dont l'instit nous dit que c'est pas par là, les premiers rochers au mileu de la route d'une longue série, nous rebroussons chemin et cherchons notre panier de riz gluant qui constitue notre repas du midi depuis notre arrivée au Laos.

C'est reparti, les km s'engouffrent sous nos roues. Ni les buffles au travers de la routes ni les chévres suicidaires ne pourrons nous arréter. Nous atteignons Ban Thang Lan, notre premiére étape et c'est du sommeil du juste que nous passons cette premiére nuit sur la route.








J2 : Ca se corse. Le bitume a laissé la place à un sentier rocailleux parsemé de larges bandes de sable. Je range mon Mp3 dans ma poche et regarde tristement ma motobike qui n'a décidement rien d'une motocross.




La suite du parcours fut principalement marquée par 80 km d'absence de route, dont il nous faudra 6 heures entrecoupées d'une nuit de sommeil pour venir à bout. De la colonisation le Laos a gardé 3 choses : le pain, la pétanque (prononcer pétang), et les bornes kilométriques, là il n'y avait ni l'un ni l'autre et le détenteur du compteur de vitesse, dont je ne citerai pas le nom, ayant oublié de regarder le dit compteur, nous parcourions notre piste sans savoir quand ce chaos de sable, poussière et rocher prendrait fin. Nos motos tremblant de tous leurs boulons se posaient surement la même question, mais que suis-je venue faire dans cette galère ?



Une quinzaine de moustiques collés aux dents et a demi recouvert de poussiére, nous arrivons enfin à notre étape du jour. 6 h pour faire 80 km, nous n'avions pas cru le guide, nous avions tort. Pour changer de la moto, nous optons en fin de journée pour une barque à moteur. Objectif : passer sous la montagne à travers 7 km de rivière souterraine, Moyen : une barque de 40 cm de large, un moteur de mobylette, une lampe de poche et Jan notre guide spéléo-pilote. Après une heure passée à hésiter entre les qualificatifs merveilleux et totalement flippant nous sortons enfin du tunnel et accostons en plein coeur de la jungle où pendant quelques minutes nous nous croyons dans le monde perdu, quelques instants plus tard, une armée de vendeurs à la sauvette nous proposent chips aux crevettes et Sprite, c'est presque avec soulagement qu'on retombe sur terre.






J3 : C'est avec plaisir que nous retrouvons le bitume et sa savoureuse adhérence, on est presque en avance, on va faire un petit détour vers un joli lac conseillé par le Lonely, après tout ça peut pas être pire ! Mais comme diraient nos chers moines taoistes, le pire est toujours incertain et nous voilà de nouveau ensablés au milieu d'abruptes montées, de la poussières jusqu'à mi-mollet, à 10 km/h, cette fois-ci je regardai mon compteur kilométrique, plus que 15 km, Marie est rassurée.

Après avoir ingéré 200 grammes de poussière chacun nous atteignons notre récompense ultime : un lac d'un bleu à faire palir un canard WC, sortant de hautes falaises. Nous nous jetons dedans en oubliant presque qu'il faudra bientot prendre le chemin du retour.
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Voir les photos : Laos - Tha Kaek ]

Posté par transibetcaetera

Une journée dans la jungle du Nord Laos

Le 02/02/11, 14:23

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A partir du 27 janvier, Laos,

- 7h30, heure de départ prévue de notre 2ième jour de trek dans la jungle.

- 8h, les guides qu'une gentillesse toute laotienne empèche de nous réveiller nous attendent

- 10h30, nous finissons par nous lever de nos nattes et les guides nous disent que du coup, on finira surement le trek à la nuit tombée, surtout qu'une gentille mamie de 74 ans américaine, bouddhiste et végétarienne nous accompagne, hier on a marché 6h, dans les montées elle va pas très vite et dit souvent "oh my heart", mais sinon ça va.





- 11h, nous traversons un village Black Tai (parenthèse ethnique : 2 minorités ethniques sont majoritaires dans le nord du Laos : les Black Tai, reconnaissables à leurs habits traditionnels noirs ou indigo très foncés et les Akkha, eux c'est facile : ils portent des bonnets brodés de perles argentées et surtout les grand-mères essaient à tout prix de nous refiler de l'opium sous prétexte de nous vendre des bracelets, j'en ai acheté, c'est sympa comme cadeau, les bracelets... ). Donc, revenons au village, nous avions acheté des cahiers et des crayons pour les donner aux enfants, la japonaise leur file un ballon, ils préfèrent le ballon. Japon 1 - France 0.



- 14h on a faim, notre guide ramasse des troncs de bambous, on arrive dans 15 min, il dit.

- 14h35 c'est pas vrai, on est toujours pas arrivé, mais comme il y a la septuagénaire toujours de bonne humeur qui avance en chantonnant , je peux pas raler ce serait déplacé. Le guide ramasse de fleurs de bananier et des petites herbes.


- 15h on s'est arreté pour manger, notre guide fabrique des plats, une louche et des baguettes avec les troncs de bambous ainsi que des cuillères en feuille de bananier. Le repas qu'il nous concocte dans la jungle avec tout ce qu'il a ramassé sur le chemin monte sur le podium de mes meilleurs repas, c'est beau, bon et inespéré.






- 16h on se dit que les français et américains n'avaient pas du faire de trek ici, sinon ils auraient jamais pensé pouvoir y gagner une guerre




- 16h05 on se dit qu'ils n'ont pas du non plus faire de trek en Afganistan avant d'y aller.

- 19h on arrive, à la lampe frontale, un dernier champs de mais, une dernière rivière à traverser et un chauffeur de touktouk qui nous attend depuis 15h pour nous ramener à Luang Namtha, nous nous sommes désolé, mais lui, arbore toujours ce même sourire.



Voir les photos : Laos - Luang Namtha ]

Posté par transibetcaetera
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