Francesco's RTW

La fin du séjour au Japon a été à l’image des 2 semaines passées dans le pays : très agréable et pleine de surprises. Même si l’hôtel réservé pour la dernière nuit à Tokyo était décevant en comparaison de tous ceux qu’on avait eu auparavant – surprise n°1 – (minuscule chambre demi double, fumeur de surcroit, sans possibilité de changer car l’hôtel était complet, pour un tarif plutôt élevé dans sa catégorie...), le réceptionniste parfaitement bilingue – surprise n°2 – (en anglais, pas en français, faut pas rêver !) nous a expliqué que ce jour-là la plupart des hôtels de Tokyo affichaient complet car il y avait 2 importants festivals de feux d’artifice le soir même – surprise n°3 – et nous a donné toutes les explications pour s’y rendre. Ce n’était pas le plus beau feu d’artifice que j’ai jamais vu, il n’y avait presque pas de mise en scène ni de musique, mais c’était certainement le plus long – surprise n°4 – (presque 2 heures !) et le plus technique : il y avait des bombes avec des effets et des formes incroyables ! Et surtout une mention spéciale à la partie spéciale « Pokemon » – surprise n°5 –, un vrai délire pyrotechnique à la japonaise !

L’ambiance était également extraordinaire, il y avait une foule immense, impossible de se perdre il suffisait de suivre le flot humain, et pas un seul touriste (à part nous) – surprise n°6 –. Beaucoup de jeunes étaient habillés en habits traditionnels (kimonos et yukatas). Le long de la route il y avait plein de petits stands pour acheter des brochettes variées, délicieuses – surprise n°7. On a passé une très bonne soirée et on ne s’est pas couché tard – surprise n°8 – car le feu d’artifice a commencé dès la tombée de la nuit, à 19H.

Comme on a pris l’avion dimanche en fin d’après-midi, on a pu profiter d’un dernier repas. On ne pouvait pas partir sans se casser au moins une fois le ventre avec des sushis : mission accomplie !

Et enfin dernière surprise, et non des moindres, le budget prévu pour ces 2 semaines japonaises a été parfaitement respecté.

Et voilà, 5 semaines se sont déjà écoulées depuis notre départ. En ce moment, c’est notre dernière nuit à Tokyo avant le décollage pour le Vietnam dimanche après-midi.

Pendant ces 2 semaines au Japon, j’ai un peu perdu l’inspiration ; tout s’est passé comme sur des roulettes, aucune péripétie rocambolesque, aucune galère inextricable ou incompréhension embarrassante, à raconter.

Dès le premier jour, on a récupéré, en moins de 24 heures, nos valises qui étaient perdues quelque part entre Katmandou et Bombay ;

on ne s’est jamais perdu et même quand on ne savait pas trop où aller on nous a toujours proposé spontanément de l’aide ;

on a fait plus de 2500 km en train et on n’a jamais eu une seule minute de retard, on n’a jamais raté un train ni une correspondance, on ne s’est jamais trompé de train, de gare ou de direction ;

dans les hôtels on nous a systématiquement donné une chambre supérieure, quand c’était possible, même si on n’avait réservé la moins chère ;

on a dû croiser moins de 5 Japonais capables de parler un anglais à peu près correct et pourtant on s’est toujours fait comprendre...

Finalement un voyage bien sympathique dans un pays fort agréable... A mettre en perspective avec l’accueil des touristes japonais en France ou en Europe.

Apres désormais un mois de cuisine locale (sauf exceptions – ex : the laughing cow) les premiers signes de nostalgie culinaire commencent à faire leur apparition... voila le top 3 des "j'aurais envie de.."

1. (Vrai) Café: c'est pas vraiment une envie soudaine, plutot un manque.

2. Un bon pain croustillant avec du jambonde de Parme et de la mozzarella.

3. La garden-party bouillabaisse du 14 juillet dans le Luberon.

Troisième jour au Japon et nous faisons Tokyo - Kyoto avec le Shinkansen, que n’est meme pas le train le plus rapide du Japon. Départ de la gare de Tokyo prévu à 11H33.

Le train arrive en gare à 11h10 et aussitôt une dizaine de petites fourmis Japonaises s’activent pour changer tous les appuie-têtes en tissu, pour faire pivoter tous les sièges vu que le train va repartir dans le sens opposé, pour brosser tous les sièges et ramasser les (rarissimes) détritus abandonnés.
Nous montons dans le train et nus nous installons à nos places : voiture 13, rangée 16, place D et E (coté Mont Fuji).

Plus précis que le compte à rebours du nouvel an, -3,- 2,-1... 11h33 pétantes, le train démarre.

Les places sont assignes, personne n’est debout, aucun téléphone ne sonne, Les sièges s’inclinent encore plus que dans les avions, devant nous aurions la place pour 2 pairs de jambes.

Tokyo-Kyoto, 520km en 2H30. Quand on pense a tous les Campobasso – Roma Termini ou Nice – Marseille que j’ai pris...

Arrivée prévue à Kyoto à 14H03.
-3... -2... -1...

Derrière ces nuages il y a le mont Fuji. On nous avait promis qu’avec un peu de chance on aurait pu l’apercevoir....

S’endormir à Bombay et se réveiller à Tokyo est une expérience à peu près similaire à un épisode de Stargate ou de Retour vers le Futur. Une acrobatie dans l’espace-temps.

C’est vrai que les 30 heures de voyage nous avaient déjà pas mal décalqués ; 30 heures de décollages, d’atterrissages, de demi sommeils et de transit dans les aéroports ; mais à peine sortis de l’aéroport de Tokyo, on a eu l’impression d’avoir débarqué dans un monde parallèle.

Premier choc : on était devenu sourds! Sur le trajet entre la gare de métro et notre hôtel, on voyait passer les voitures, comme sur coussin d’air, sans aucun bruit. La cacophonie permanente de klaxons à Bénarès et à Katmandou était devenue une habitude pour nous, un bruit de fond. Au Japon, seulement du silence, même dans les rues de Tokyo. Depuis 4 jours au Japon, on n’a pas entendu un seul klaxon (ni vu personne se faire renverser).

Deuxième effet kiss cool: on recommence à pouvoir observer le ciel, les paysages, les immeubles pendant nos promenades. Cela semble naturel, pourtant c’était chose impossible en Inde et au Népal; il fallait en permanence regarder ses pieds pour éviter les bouses et autres déjections animales, les déchets organiques et plastiques, les nids de poule remplis d’eau pourrie. A Tokyo, nous avons vu (en cherchant bien) un seul vieux papier jeté sur un trottoir. Un seul. Et à l’heure actuelle, il est quasiment certain que le cantonnier préposé à ce trottoir s’est fait hara-kiri.

Les files d’attente... Le concept de file d’attente a encore du mal à prendre en Inde: pendant que 10 mecs te doublent par la droite et par la gauche, ceux de derrière te poussent avec leur ventre jusqu’à ce que ton propre ventre touche le mec devant toi. A l’aéroport de Delhi on s’est fait mal voir parce qu’on attendait, derrière la ligne jaune de courtoisie, qu’un comptoir d’enregistrement se libère. Tous ceux qui étaient derrière nous, furieux, nous ont finalement doublés pour aller se coller contre les personnes qui étaient déjà aux différents comptoirs en train de s’enregistrer. La ligne jaune, dans les aéroports comme sur la route, est un concept abstrait en Inde.

Au Japon, la file d’attente est un art, dont il est parfois difficile de mesurer toute la subtilité. Hier, nous nous sommes arrêtés 3 minutes pour chercher notre chemin dans le métro, et en se retournant, on s’est aperçu que 4 personnes étaient derrière nous en train de faire une file d’attente... Comme ça... Pour pas nous passer devant ou nous demander de nous pousser un peu...

La culture est décidément un sport acrobatique.


(Zone fumeur dans la rue à Tokyo: personne ne dépasse la ligne blanche, pas un mégot au sol)

Le Japon promet d’être un pays plein de surprises et de subtilités. Ca a déjà commencé en cherchant une chambre d’hôtel à Tokyo ; voici les options proposées quand on demande une chambre pour deux adultes pour 3 nuits :



Les amateurs de Chevalier et Laspales n’auront pas manqué de reconnaitre le cultissime sketch du train pour Pau et ses fameuses couchettes mi-couple !

http://www.youtube.com/watch?v=G7NB_RwtPx4

On n’a toujours pas compris quelle était la différence entre la « presque double » et la « demi double » - à part le prix – mais on a beaucoup rigolé en se repassant le sketch.

PS : on n’a pas réservé dans cet hôtel !

Partis de Katmandou à 15h30 du 20 Juillet nous sommes enfin arrivés à Tokyo à 20:30 du 21 Juillet après deux escales en Inde et une escale à Hongkong de presque 5 heures. Bilan de ces 2 jours de voyage et d’une nuit mouvementée :
- Nous n’avons pas vu le mont Everest au départ de Katmandou, trop de nuages de partout ; enfoirée de mousson !
- Nos valises ont décidé de faire leur propre vie de leur côté. Elles ont passé 2 jours en « transit douanier » quelque part entre Delhi et Bombay. Nous les avons récupérées à Tokyo le troisième jour grâce a l’efficacité et la gentillesse du personnel AirIndia a Mumbai et Tokyo et de Cathay Pacific.
- On a littéralement dû sauter d’un taxi-pirate-escroc-taré au bout de 500m de course, en plein milieu de la rue à Bombay et au beau milieu de la nuit : il ne demandait pas 2 ou 3 fois le prix normal, mais juste 16 fois !!!
- On a tenté d’anticiper notre vol pour Tokyo et ainsi de s’éviter les 5 longues heures d’attente dans l’aéroport d’Hong-Kong (de toute façon, ce ne sont pas les bagages qui nous encombraient !) ; mais à 4 minutes près, ça a foiré. 4 petites minutes...

Le Népal a été une belle étape de ce voyage, sans être pour autant grandiose.
Le visage des Népalais donne une bonne image du pays: entre l’Inde et le Tibet. Ils ont la même couleur de peau que les Indiens (mais ils ne faut pas leur dire!) avec des traits plus chinois. Ils sont par ailleurs plus accueillants que les Indiens, les vendeurs sont moins insistants (même si la négociation est aussi acharnée et qu’ils font la gueule si tu n’achetes rien), et, de manière générale, ont un bon sens des affaires.




Pour les néophytes, l’architecture est fascinante:
- les stupa, constructions en forme de cloche représentant de Boudha sensées contenir ses reliques, auxquelles sont accrochées des drapeaux de prières multicolores que le vent transporte vers le ciel.
- Les temples en forme de pagode dédiés à Vishnou ou Shiva, symboles que la frontière entre l’hindouisme et le boudhisme n’est pas vraiment définie (pour les hindous, Boudha est une des réincarnations de Vishnou).

Alors, qu’est ce qui ne m’a pas plu? Kathmandou est une des villes les plus polluées que j’ai jamais visitées ; les motos et les voitures émettent d’épaisses fumées noires non filtrées qui se mélangent à la poussière. Les routes sont en piteux état dans l’attente des financements de la Chine, dont le Népal devient de plus en plus dépendant et contrôlé.