Alice me voila... sur les routes espagnoles !

Il est temps pour moi de dresser le bilan de mes péripéties.


Si je devais résumer ce mois de vadrouille en quelques chiffres :
• 5500 km (à cela s’ajoute tout ce que mon compte tour ne comptabilise pas quand il décide de passer en mode fainéant).
• 1356 photos ; pire qu’une chinoise !
• 28 jours de vadrouille, mais plus d’une nuit... (Les amateurs de vampires comprendront)
• 11 nuit en couchsurfing, 10 nuits dans ma voiture, 3 nuits à l’hôtel, 2 invitations chez des locaux (plus une refusée), 2 nuits chez ma tante.
• 3 jours de carnaval
• 3 sites naturels coup de cœur : le désert de Tabernas suivi par la Sierra Nevada, El Torcal et le canyon d’El Chorro
• 2 villes coups de cœur : Grenade et Valence
• 2 invitations pour des voyages ultérieurs : une sur Madrid et une sur Ibiza
• 2 livres m’ont accompagné tout au long de ce voyage. Merci Lewis Caroll !
• 1 via ferrata, à en croire des sources internet, étant l’une des plus difficiles et dangereuses d’Europe.
• 1 bière, et plein d’autres !
• D’innombrables moments émerveillement


Une constatation : Sur le plan personnel, j’ai trouvé ce que je cherchais, voir bien plus. C’est le principal.
Je peux donc revenir sur Marseille sereinement en n’ayant aucun regret de stopper mon voyage. Que des bons souvenirs, même les périodes de galères (et il y en a eu pas mal mine de rien !).


Des résolutions :
• Partir en tour du monde avant mes 30ans. Ca me laisse quelques années pour trouver la personne avec qui partager l’aventure, les lieux, régler les multiples formalités. J’ai pour idée de faire un voyage en faisant le tour des écoles dans le monde. A voir.
• Peaufiner mon anglais (entendez par là, apprendre totalement cette langue).
• Apprendre la téléportation. Mais pour ça il va falloir que je retourne à l’école, même si ça ne doit pas être sorcier !


Des remerciements :
• A ceux qui m'ont hébergé (Carlos, Alex pour ne citer qu'eux) et toutes les personnes ayant croisé ma route (Michael, Faly et toute la communauté d'El chorro, Jésus avec toute sa bande fanfaresque...) qui m'ont permis de passé un excellent voyage.
• A ceux qui m'ont aidé à préparer ce voyage ( Nir sans qui je serai encore perdu en Espagne à l'heure qu'il est ; même si le soir de l'installation du GPS sur mon téléphone fut un traumatisme , John pour tes planches qui m’ont servi bien plus que je ne l’aurais pensé)
• A ceux qui m'ont suivis chaque jours à travers mes écris et m’ont encouragé à continuer mon voyage (ma So, Brioche, John, Nir, Hervé, Flo, Jojo, Antoine,...)
• A ma tante avec qui j'ai passé 2 agréables soirées sur Montpellier.
• A ma mère et mon frangin, car ce sont ma mère et mon frangin ! (et même s'ils me râlent dessus quand je squatte à Marseille, je sais qu'ils sont content que je revienne sur la cité phocéenne... au moins un peu ! Enfin je l’espère).
• Et enfin, à Antoine de Maximy pour son excellente émission « J’irai dormir chez vous » qui a su éveiller mon esprit d’aventurière...


Le mot de la fin sera celui qui m’aura été attribué par plusieurs espagnols durant ce mois (et que je dédicace à mes Fous Furieux de Marseille) : Loca Loca !



Alice, Alice, Alice... Ma petite... Que dire de toi ?
Durant un mois je t’ai cherché, j’ai parcouru un pays de part et d’autre, murmuré ton nom par-ci par-là. J’ai croisé, sur mon chemin, des signes de ta présence. Je le sais, tu n’étais jamais loin de moi. A quoi un pays merveilleux peut-il bien ressembler ? Tu avais ton idée du merveilleux, tantôt un jardin incessible, tantôt la fin d’un échiquier vivant. Mais, si finalement le pays merveilleux n’était pas un lieu ni une finalité en-soi ? Si finalement chaque instant, chaque rire, chaque rencontre, chaque découverte, chaque questionnement, chaque peur et moment de doutes, chaque attente, chaque étonnement, chaque obstacle, chaque rêve avait son importance ? Si finalement, le merveilleux se cachait dans tout cela ? Un pays merveilleux dépourvu de tout cela, pourrait-il vraiment procurer la même magie ? Serait-il aussi appréciable ? Je ne crois pas. Et Alice, je pense que tu le sais bien.
Durant un mois, telle une enfant naïve, allant de lieux en lieux au gré des rencontres en suivant mon instinct et mes intuitions, j’ai constamment été émerveillé.
En y réfléchissant, peut-être qu’au fond de chacun d’entre nous, une Alice sommeille...

Absolues... ou pas.


* Style de vie:

En Espagne, on mange tout le temps. Au réveil, histoire d'avoir un peu d'énergie. A 11h un petit sandwich, car les espagnols commencent à avoir faim. A 14h un vrai repas. À 18h car ils recommencent à avoir faim. Et enFaim à 22h pour le dîner.

En Espagne on se couche tard, même si l'on doit se lever tôt.

En Espagne, les magasins sont fermé de 14h à 16h, mais restent ouvert en général jusqu'à 20h30.

En Espagne, dans les ascenseurs le rdc s'appelle B et le dernier étage A.

En Espagne lorsque tu as faim, il te suffit de faire un tour sur toi-même, de repérer un oranger, et de tendre le bras.

En Espagne, il a pour habitude de faire chaud. Sauf parfois.

En Espagne, les madeleines sont bonnes.

En Espagne, la plupart des villes ont le wifi gratuit.

En Espagne, les gens font de la gym dans les rues. Partout.





* Langage:

En Espagne, il te suffit de dire "Servez-ça" pour que l'on comprenne que tu désires une bière.

En Espagne, les gens aiment dire "Puta madre" et "Guapa". Aucune corrélation entre les deux.

En Espagne, les "U" se prononcent "Ou". Ce qui devient ridicule lorsque l'on te propose d'aller au Club.

En Catalogne, tout le monde parle le Catalan. Par contre, l'anglais et le français sont des langues mortes.

Au pays basque, une partie de Scrabble est perdue d'avance.




* Pouvoir d'achat:

En Espagne, il y a une faille temporelle: le prix de l'essence est le même qu'il y a 4ans en France.

En Espagne, aucun musée n'est gratuit.

En Espagne, tu peux trouver des pintes de bière à 2euros. Avec des tapas en prime en Andalousie. Ouais, ça laisse rêveur.

En Espagne, les bouteilles de bière ne font que 20cl. Du coup, tu es autorisé à en prendre plusieurs.

En Espagne, le pain ne coûte en moyenne que 40centimes. Cette affirmation ne signifie pas qu'il est bon.

En Espagne, on se retrouve avec pleins de pièces espagnoles dans son porte monnaie. Allez savoir pourquoi.

En Espagne, tu as besoin d'une carte d'identité pour utiliser ta Cb.




* Urbanisme:

En Espagne tu peux voir des places de parking verte, bleu, jaune, rouge ou blanche. Au final, beaucoup sont interdites.
Si tu veux directement allez au level 2, rends-toi à Saint-Sébastien. Tu trouveras des places avec des lignes en pointillées bleu et rouge ou bleu et vert. Attention, les règles du jeu ne sont pas fournies avec.

En Espagne, il ne faut pas être étonné en voyant des taureaux géants sur les collines.
Une fois c'était un âne. Mais il ne faut pas le dire.

En Espagne, les gens sont immortels. C'est ma seule explication
pour justifier l'absence de cimetière.

En Espagne, il y a des châteaux partout. Je valide donc l'expression "Acheter un château en Espagne".

Les espagnols ne connaissent ni l'isolation ni les radiateurs.




* Les routes:

En Espagne, les autoroutes sont limitées à 120km/h. Donc les automobilistes sont à 100.

En Espagne, il y a des panneaux de limitations de vitesses et d'autres de vitesses conseillés cote à cote. Il n'est pas rare de voir un panneau de limitation à 90km/h et quelques mètres plus loin un panneau de conseil à 30km/h.

En Espagne, les radars ont peur du soleil. Ils ont donc décidé de tous immigré au nord et de déserter le sud.

En Espagne, sous le feu tricolore principal il y a 2 petit feu et non 3.

En Espagne, les pompistes te servent.

En Espagne, pour indiquer "Éteignez vos feux", ils ont un panneau représentant une méduse avec un point d'interrogation. Je m'interroge également.

À Barcelone, les automobilistes sont daltoniens. Les voitures démarrent quand le feu est rouge.

23/02 Lourdes- Montpellier
24/02 Montpellier- Marseille


La nuit fut longue...
Au petit jour, je frisonne autant qu'en soirée mais cette fois ci le froid en est la cause. La ville paraît plus accueillante de jour.
Finalement, le "cimetière de croix de bois", n'est pas un cimetière. Seulement des croix de pèlerins, posées à l'entrée du sanctuaire et de la grotte des apparitions ! La voilà enfin la Vierge !
Bref, s'il l'on met de coté le religieux, le sanctuaire possède une belle façade. Tout en mosaïque, colorée. Surmontée par une coupole avec en son sommet une couronne et une croix dorée. S'imbrique au-dessus un église élégante en pierre grises. 2 tourelles sur les côtés en pointe, et une principale au centre. Des escaliers de chaque côté en arc magnifiques. Avec un petit côté Disneyland je trouve.
La grotte des apparitions est en soit petite et se situe sous l'église.
Après avoir bu la fameuse eau de la grotte des apparitions, je crois je suis toujours la même. Et oui.

La ville en elle-même est très commerciale et n'a pas grand intérêt. Par contre le cadre est magnifique avec les montagnes enneigées au loin.

Remarque: il y a un parking nommé Paradis, quand lequel il restait de la place.


En route pour mon ultime étape: Montpellier. Je terminerai mon voyage au même endroit que son commencement. Cette fois-ci, j'ai eu le temps de visiter. Et c'est très sympathique.

En route...
... avec un large sourire se dessinant sur mon visage en voyant écrit sur un panneau: Marseille.

22/02- Saint Sébastien- Lourdes

Que dire ? Commençons par dire que Saint Sébastien est une ville de bord de mer très charmante.
Le centre historique est tel un quadrillage composé d'une 10aines de ruelles se croisant perpendiculairement.
Il y a 2 églises. L'une avec une façade baroque à flan de roche, et l'autre gothique. La place principale a été construite sur d'anciennes arènes. On peut encore voir le numéro des places sur les anciens gradins au niveau des fenêtres colorées.

Au dessus de la vielle ville, une colline. Une vue magnifique sur le petit port, sur les 2 plages très larges en arc de cercle, sur la petite île face à la ville et la mer à perte de vue. Un petit château fort trône sur la colline.

Le centre de la ville est composé de rues piétonnes plus larges que dans la vieille ville. Les bars à tapas ont laissé place aux commerces. Une mairie bien sympathique en bord de mer. Des barrières en fer forgé et des lampadaires élégants et blancs. À cela s'ajoute une belle église gothique, constituée d'une tourelle en pointe en son centre.
Plus loin sur la côté les "peignes du vent" domptent celle-ci.

Saint Sébastien ajoute une nouveauté dans le jeu complexe des places de parkings: certains emplacements sont matérialisés par des lignes en pointillées bleu et rouge ou bleu et vert. Et oui, pourquoi se contenter d'une couleur lorsque l'on peut mettre les 2 ! Je crois que je suis arrivée au level 2 malgré moi !


Arrivée à Lourdes en soirée.
Je comprend mieux, dorénavant, pour quelle raison Marie est restée vierge: j'ai beau cherché je ne l'ai pas trouvé dans sa grotte.
Je verrai bien demain à la lumière, non pas des cierges, mais du jour.
Pour le moment, mon chemin à croisé un cimetière assez flippant. Des croix de bois posées dans tous les sens. Le tout éclairé par des spots lumineux. Ça m'a donné des frissons. Des Christs crucifiés, géants, de partout dans la ville... Ma parole, ça fiche vraiment la trouille.
Du coup, j'ai décidé, pour tenter de trouver le sommeil, de me garer dans un village plus loin (si je reste ici je ne vais pas fermer l'œil de la nuit). Le Christ a envahi tous les villages aux alentours ! Ce n'est pas possible, bon sang (quoique je n'ai jamais goûté son sang) ! Bref, après avoir vu plusieurs ombres se déplacer dans la première ruelle où je m'étais installée, j'ai encore roulé plus loin... Dans un champs, un grand drap blanc flotte au vent...
Bon la nuit va être difficile.



En y réfléchissant, peut être que ce drap blanc n'était en réalité que la robe d'Alice tournoyant au vent...
Allez savoir...

21/02: Bilbao- San Sébastien 

Bilbao est une grande ville. Qui dit grande ville, dit des industries, des voitures, des grands boulevards et des ponts. Voilà ce qu'est en résumé Bilbao. 
Les immeubles sont vieillots. Ils sont en briquette rouges ou grises. Dans le style nord de la France.  Pourtant je ne suis qu'au nord de l'Espagne. Peut-être  que tous les nords des pays ont des constructions en briquette ?...
On ajoute à cette horreur urbaine une rivière marron, bien vaseuse et odorante. 

Dans la ville, il y a des policiers de partout.  Mais quand je dis partout, cela signifie tous les 50m. Hallucinant. Les poubelles, à défaut d'avoir leurs sacs à l'intérieur ils les recouvrent. Un ruban de la police fixant l'ensemble. Si bien que toutes les poubelles sont inutilisables. 
A croire que la ville se prepare à une attaque imminente de l'ETA. Comme si le terroriste existait au pays basque ! 

Je ne suis pas vraiment venue pour voir la ville, et heureusement, mais son célèbre musée Guggenheim. Extérieurement, son architecture est assez complexe à décrire.  Ça part dans tous les sens. Le bâtiment est constitué de titane, de calcaire et de verre. Tous les murs en calcaire sont de formes conventionnelles. Ceux recouverts de titane, sont totalement courbus.
Intérieurement, son architecture est assez complexe à décrire. Également. De très grandes et très hautes pièces blanches. Sur 3 étages. Mais les pièces sont si vastes qu'il n'y a que 18salles. L'atrium, est le centre du musée. On repasse forcément par ce hall pour entrer dans une nouvelle salle du musée. Ce qui n'est pas déplaisant au vu de la beauté de celui-ci. Tout en hauteur (55m), il est composé de courbes et contre courbes blanches, de 2 ascenseurs en verre (des plaques superposées), et d'également un mur entier en verre rendant le lieux très lumineux. 
Les salles accueillent des œuvres monumentales et contemporaines (mise à part les rares salles où il y a des tableaux, les œuvres prennent généralement une salle chacune). 
Richard Serra a envahit une bonne moitié du musée avec des œuvres géantes. Toutes constituées de plaques de fer immenses et tordues. Il  aime jouer avec la notion de poids et d'équilibre. D'ailleurs, on se demande toujours comment ses œuvres tiennent debout. 
2 autres artistes notables exposent: Boltanski et Ernesto Neto. Le premier, toujours dans un registre rendant le spectateur mal à l'aise et le poussant à réfléchir sur l'homme et la mémoire. Pour cela, une toute petite pièce. Au mur environs mille portraits en noir et blanc qui nous observent, et des 10aines d'ampoules baisse luminosité suspendues à des câbles noirs descendent jusqu'aux spectateurs. Neto quand à lui expose dans ce musée l'une de ses structures de nylon. Des sortes des collants géants ne faisant qu'un seul bloc. Le tout rempli pour moitié de billes de polystyrène. Elles apparaissent comme lourde. 
Bref, ce n'est que mon interprétation des choses, et ça ne passionne pas forcément tout le monde. Donc j'arrête là pour la description des œuvres. Et je conclurai en disant que ce musée est très agréable aussi bien pour la beauté du lieu (qui est une œuvre à lui seul) que pour les collections. 

Dans le musée il y a des gardiens de partout. Très pointilleux et t'interdisant de prendre des photos. C'est ballot, le lieu est tellement exceptionnel. 
Au vu du nombre de policiers dans la ville et de gardiens dans le musée, je pense qu'au moins 1 travailleurs sur 5 à Bilbao est dans la sécurité ! 

À la sortie du musée, le nombre de policiers a été doublé dans les rues. Des snipers ont investi les toits. Je pense que ce n'est tout de même pas ordinaire ! 
Après renseignements auprès des policiers, il y a bien une raison à tout cela. Le roi d'Espagne est en ville. Tout s'explique. 

Direction San Sebastian. 
Arrivée de nuit. Un petit tour rapide sur la plage puis dans la vieille ville. 
Des bars à tapas de partout. On m'avait prévenu: ici les bars exposent leurs tapas tous plus appétissants les uns que les autres pour attirer les clients. 
Apres 2 nuits passées dans ma voiture, j'ai décidé d'aller à l'hôtel cette nuit. La ville est pleine de pensions. Le problème, c'est que la moitié ne te répond pas lorsque tu sonnes et l'autre est complète. Après 1h de recherche une petite auberge de jeunesse a pu me recevoir. Une chambre de 6...ou je suis seule. Parfait. Une bonne douche chaude (ce qui est très agréable !) et dodo ! 

20/02: Salamanque 

C'est à reculons que je quitte le carnaval de Ciudad Rodrigo. Vraiment un excellent moment. 
Mais mon voyage n'est pas  terminé, j'ai encore beaucoup de choses à découvrir... Et puis, faire la fête 3 nuits et 3 jours de suite, ça fatigue. 
Donc je repars fatiguée. Ce qui peut expliquer ma journée inintéressante qui a suivi. 

Direction Salamanque. 
Cette ville est d'aspect très sympathique. Les bâtiments sont constitués de grosses pierres de taille. Les rues piétonnes sont larges et très propres. 
La plaza mayor est une grande place carré. Apparemment c'est la plus importante d'Espagne. Ravie de le savoir. La couleur des murs qui l'entourent sont dorés par le soleil. Des arcs et colonnes encerclent la place. 
Salamanque se vante d'avoir 2 cathédrales, car elle possède justement 2 cathédrales. 
Il y a beaucoup d'étudiants et de jeunes à Salamanque. La ville fait de la culture intensive d'universités !
De manière générale, de beaux bâtiments, des rues propres et élégantes, une population jeune. Un bon combo. Mais dommage que je sois si fatiguée et qu'il fasse si froid. Du coup, j'ai juste fait un tour rapide et j'ai repris la route. Chauffage à fond. 

Oui je sais, mon texte n'est pas très passionnant, mais que voulez-vous c'est ainsi. 

J'ai donc décidé de rouler. Beaucoup. 
Et me voilà sur la place de la mairie d'un petit village à 10km de Bilbao. Il est maintenant  21h, l'heure de dormir.

17/02- 20/02: Ciudad Rodrigo et son carnaval. 


3 jours de carnaval, ça ne fait aucun mal !
3 jours de fête ininterrompu, ce qui m'a bien plus ! 
3 jours carrément Funny, et totalement Funky ! 


Alors, n'allant pas entrer dans les détails (vous n'aviez qu'à êtes là !), je ne vais décrire que certaines choses et en occulter d'autres. Du coup, un seul chapitre pour ces 3jours...
Que l'histoire commence.  

Il était une fois un carnaval... Et une petite Fanny. 

La scène du crime: Ciudad Rodrigo. 
C'est une charmante petite ville fortifiée.  La fête bat son plein dès mon arrivée le vendredi en fin d'aprem. Une fête foraine, un marché, de la musique de partout, des troupes ambulantes, des déguisements, des gens joyeux (allez savoir pourquoi !). Pour l'occasion un chapiteau gigantesque a été installé avec des buvettes. Des barrières métalliques de 2 bon mètres cheminent au travers de toute la ville.

Le carnaval à Ciudad Rodrigo est le moment fort de l'année. Toute activité normale semble s'arrêter pour laisser place à la fête. Non pas pendant un week-end, mais durant 5jours. L'école est banalisée, les boutiques fermées et les travailleurs sont en congés. 
Pour l'occasion, les bars et restaurants ont décoré leurs établissements. Des grilles et plaques en bois ont été installé devant toutes les boutiques.
La grande place du village héberge des gradins de bois. Dont l'ascension est assez périlleuse d'ailleurs. Une petite échelle de bois puis ensuite démerde-toi. Le sol est couvert d'une sorte de sable poudreux. 

Ici, le carnaval ce n'est pas seulement des gens déguisés. Ce sont avant tout des taureaux. España oblige ! 
Du coup, l'installation de barrières et panneaux de bois dans toute la ville prend un sens. 

Toute la journée les cloches de la ville résonnent.  Elles annoncent le déroulé des événements. M'enfin pour les connaisseurs; pour moi ce n'était que des cloches sonnant plus ou moins rapidement.  

Au niveau des taureaux, j'ai eu l'occasion de découvrir plusieurs choses (et oui, je suis une novice en la matière et c'est bien la première fois que j'assiste à ce genre de spectacle. Donc telle une enfant, laissez moi vous décrire ce que j'ai vu) :
••• Des lâchers de taureaux dans les rues. Du bas de la ville, jusqu'à la place principale. L'aller se fait tous les matins; le retour en soirée. Généralement 2 ou 3 taureaux noirs sont lâchés chacun leur tour. La couleur est importante, car d'autres taureaux blanc et marron parcourent également les rues, mais ils sont plus "sympathiques". Entendez par là moins agressif. Ils se baladent toujours par groupe de 3 ou 4. Et comme les vaches, ils ont des cloches autour du cou. Pendant que les taureaux se baladent en ville, certaines personnes "jouent" avec. Certains fous furieux s'amusent à courir devant. Les moins téméraires derrière.
••• En après midi tous les jours, et à minuit le premier et dernier jour du carnaval, les taureaux occupent la place de la ville. Les arènes sont généralement pleines une bonne heure avant le spectacle. Mais n'y voyez rien d'ennuyant d'attendre, bien au contraire. Il y a des fêtards de partout. Un trompettiste jouant des airs connus (du moins des espagnols) poussent toute la foule à chanter et danser. Le centre de l'arène devient un spectacle humain constant. Au centre des arènes, des personnes déguisés, des musiciens, des lanceurs de ballons ou de pétards ( attention quand tu veux l'attraper !), des bourrés ou tout simplement des tarés, se succèdent pour enflammer la foule. 
Par la suite sur la piste avec les taureaux, des amateurs. À vrai dire, n'importe qui peut tenter sa chance face aux taureaux. Mais bon, c'est à tes risques et périls... Quelques belles actions sont tout de même digne de pros. Par exemple quand tu vois un superman courir en direction du taureau, et tenter de s'envoler au-dessus de la bestiole. Spectaculaire ! 
Par contre, quelques blessés sont à chaque fois à déplorer. Et oui, même si les taureaux par moment paraissent calmes, des coups de folie leur prennent souvent. Assez imprévisible comme bestiole; c'est bien pire qu'un chat croyez-moi ! 
Pour faire sortir le taureau de l'arène, le groupe des taureaux sympathiques interviennent. Ils guident le noir vers la sortie. En théorie. En pratique, c'est plus compliqué et peut prendre énormément de temps. Parfois, ils sont obligés de jouer les cow-boys en utilisant un lasso afin attraper le taureau par les cornes. 
••• Certains lâchés de taureaux dans les rues sont précédés par des chevaux. 

Voilà pour le côté taureau.  

Parallèlement à tout cela, qui occupe pas mal de temps en journée, la fête est constante à l'extérieur des arènes. Ciudad Rodrigo est composé de ruelles étroites, du coup elles sont rapidement bondées. Les bars sont envahis (c'est ça aussi de faire de la bière à 1 euro !). Les gens en achètent par cagettes entières !
Des troupes de musiciens amateurs déambulent pour le plus grand plaisir de tous. Les rues deviennent des pistes de danse géantes. Les espagnols ont une quantité impressionnantes de chanson enflammant les foules. C'est assez bluffant. Dès les premières notes tout le monde, sans distinction, chante et danse. Ce sont de bons vivants ! 

Tout le monde porte un bout de tissu orange fluo, et la majorité est déguisée. Des taureaux et vaches, toreros, policiers, curés se sont multipliés. Parfois, on peut croiser Tintin et le Capitaine sur un scooter, une page Facebook, une clé de 24, une île et son palmier, un téléphone géant...

Malgré tout, la fête reste à taille humaine. Parmi la foule, on avait l'occasion de recroiser plusieurs fois les mêmes personnes sans trop de difficulté. Ce qui est bien conviviale. 

En soirée, jusqu'au  petit matin, concert géant sous le chapiteau. 
Remarque: Je crois que les murs en Espagne ont besoin d'être arrosé: tout le monde urine dessus le soir. Il doit bien y avoir une raison ! 

Et chaque jour le même scénario recommence. Taureaux le matin dans les rues avec bière à la main dès 10h, les bars et leurs musiques, les rues et leurs troupes ambulantes, les taureaux l'aprem dans l'arène, retour dans les rues, et concert jusqu'au lendemain matin. 

Conseil: marcher nu-pieds est déconseillé. Des bouteilles de bière s'alignent le long des murs, mais certaines se promènent et se répandent en mille morceaux...  

Complément d'informations:
••• Des gens débouchent des bouteilles de vin à la main. Quoique je ne suis pas sûre que le mot "déboucher" convienne, puisqu'en réalité le bouchon est poussé à l'intérieur. 
••• On met du sel dans les rues pour le givre, du sable dans l'arène pour les taureaux, et de la sciure de bois dans les bars pour les gens. 
••• Certaines personnes jettent des bouteilles par les fenêtres. 
••• Les seuls français que j'ai croisé étaient des râleurs. 
••• Les espagnols boivent beaucoup de rhum Fanta. 
••• Lorsqu'une de tes 2 mains est libre, une bière apparaît. 
••• Malgré le monde, l'alcool et la fatigue, je n'ai constaté aucun débordement mis à part dans les verres. 
••• Dans les restaurants tu ne manges pas de légumes avec ta viande. 



Parmi tous ces déguisements, j'ai eu l'honneur de croisé un fou. Mais pas n'importe lequel ! Celui là exerçait le métier de chapelier... Il n'était pourtant pas l'heure du thé ! 

17/02- Segovie- Avila-Ciudad Rodrigo 

Réveil sous le givre. J'ai dû gratter la voiture aussi bien à l'extérieur, qu'à l'intérieur...
Segovie est une charmante ville. 
Dès que tu arrives, un magnifique aqueduc romain se dresse devant toi. Constitué d'énormes pierres, il est formé de 2 étages d'arcs superposés. 
La cathédrale est très sympathique visuellement parlant. À espaliers. Sur chacun, des pointes tels des sapins avec des boules de Noël. Mis à part ça, pas de statues mais beaucoup de fenêtres. Le tout bien arrondi.  En tout cas, c'est peu commun comme style de construction. 
Un Alcazar au bout du centre ville, sur le bord d'une petite falaise. 
Le centre est constitué essentiellement d'une rue commerçante. 

Direction Avila. 
Ce village est ancien. Tellement ancien que les pierres qui constituent la majorité des bâtiments ressemblent à l'ancêtre du parpaing. En plus grand cependant. Mais gris également, ce qui donne un côté triste au village. 
L'intérêt principal de ce village, se sont ses tourelles. Alors 1, puis 2, puis 3, puis 4, puis 5... Puis j'ai regardé dans mon bouquin pour savoir qu'il y en a 88. Très bon chiffre soit dit en passant. Elles sont en parfait état par ailleurs. 
La ville est comme endormie, partons d'ici ! 


Direction Ciudad Rodrigo. Avec un nom pareil, c'est forcément à 30km de la frontière portugaise  vous dites-vous. Et bien oui, c'est le cas. 
Bon, cette étape m'éloigne de la France. Ce n'était pas prévu, mais apparemment il y a un chouette carnaval ce week-end. Donc en avant ! 

16/02- Tolède- Ségovie

Au dessus du village où j'ai passé la nuit il y a des moulins. Alignés et les cheveux au vent. Et une bequille en bois part de la toiture de chacun. Surement pour ne pas s'envoler. Ouais. 

Direction Tolède.
Première difficulté dès l'arrivée: se garer. C'est pire qu'à Barcelone. Les emplacements sont soit blanc, vert, bleu, jaune et petite extension du jeu avec l'orange. Bref, ne connaissant toujours pas le code couleur, je me contenterai de chercher des places blanches... Loin. 

Tolède est une ville médiévale. 
Je dirai même, Tolède est une très jolie ville médiévale. 
Ou je pourrai dire, Tolède est une ville médiévale touristique. 

C'est un amas de petites ruelles étroites , pavés rectangulaires au sol. Elles tournoient et sont pentues. Les maisons sont anciennes en pierre ou en briquette. 

Quand on arrive sur Tolède un bâtiment attire directement le regard. Normal, il est gigantesque. Il parait même plus grand que la cathédrale. C'est un bloc carré aux dimensions surréalistes, construit avec d'impressionnantes pierres. Bizarrement, ce bâtiment n'est seulement qu'une bibliothèque. 

La ville est entourée de murailles mais seulement à quelques endroits. 
Il y a une cathédrale (désolé, j'ai déjà spoilé l'information). Faite de façon banale. Après avoir vu la cathédrale de Séville je pense que maintenant ça va être difficile de trouver mieux... 
Quelques édifices religieux par-ci par-là. 

La spécialité de la ville: le travail minutieux de l'or à la main. Il y en a un peu partout. 

Ville médiévale très agréable, mais rien d'exceptionnel. 
Ah si, peut-être le nombre incroyable de boutiques souvenirs. 

J'ai pris la décision de ne pas visiter Madrid, même si je passe devant. Plusieurs raisons: il fait très froid, il va y avoir énormément de touristes, se garer va être compliqué, et les grandes villes c'est vraiment trop fatiguant. 

Du coup, direction Ségovie pour passer la nuit. 
Après Madrid, les montagnes sont de retour. 
-"Chouette", me dis-je dans un premier temps.
-"Waouh, il y a de la neige dessus !", dans un second temps. 
-"Cool, ma route passe sur la montagne", dans un troisième. 
-"Putain, je suis à 2000metres d'altitude, il va faire nuit dans 30min, il y a un bon mètre de neige sur les côtés et des congères sur les chalets, il fait méga froid et mon réservoir est presque vide. " en conclusion. 

Heureusement, la route redescendait par la suite. Donc au revoir la neige et les congères. Par contre il fait toujours aussi froid. Ça me change de l'Andalousie où j'étais en tee-shirt il y a 2jours...

Petite visite nocturne de Ségovie. 
Aucune auberge de jeunesse dans la ville. Obligée de dormir encore une nuit dans ma voiture...
Dans un petit village à quelques kilomètres, sous une église et les étoiles scintillantes. 

15/02- Cordoue

Généralement l'orientation ce n'est pas un problème pour moi. À Cordoue cette règle ne s'applique pas. Il faut toujours des exceptions dans la vie... Dès que je veux aller dans une direction, je me retrouve systématiquement dans une autre. 

Bref, après de multiples détours, me voila devant la Grande Mosquée. Un bloc carré de 200m de long et assez bas. Impressionnant. Exterieurement, mis à part les dimensions, rien de particulier. Juste un enorme bloc de pierres. Mais dès que tu rentres à l'interieur le lieu devient merveilleux instantanément. Une véritable forêt de colonnes a poussé. Près de 850 occupent ce gigantesque espace. En marbre rose, ou noir, ou vert, voir même en pierre. Ces colonnes soutiennent non pas un, mais 2arcs superposés. Ces arcs alternent de la pierre et des briquettes rouges. 
Certains arcs ressemblent à des nuages. Oh Ciel, où sommes-nous ! 
Une porte surmontée d'un 3/4 de cercle attire l'attention. Tout le pourtour est soit en or soit bleu ( à défaut de savoir la matière, j'vous donne la couleur). Très fin et harmonieux. Le tout surmonté par une coupole pyramidale. 
Les chrétiens ont eu la mauvaise idée, à mon sens, de bâtir une église en plein milieu de la mosquée. Du coup, au lieu d'avoir une immense salle de colonnes où de splendides perspectives apparaîtraient, le champs de vision est coupé par l'église. En contradiction avec la mosquée, elle est haute et lumineuse. De nombreuses et grandes fenêtres. Des murs blancs et des sculptures au plafond. Il y a également un magnifique mur de marbre rose. Un coro magnifique, avec un orge bicolore de chaque côté, et des sièges en bois noir contrastant avec la luminosité du lieu. Des horloges se fondent dans le décors et sonnent légèrement tous les quarts d'heure. 
La lumière se décompose et génère des arcs en ciel un peu partout. 
La visite se termine au même endroit qu'elle a commencé: dans une orangeraie. Rien d'étonnant en Andalousie ! Par contre, il y a un système d'irrigation qui relie via de fins canaux non couvert les arbres entre eux jusqu'à la fontaine centrale. 

Ensuite visite de l'Alcazar. Situé juste à côte. Comme à Séville, les bâtiments religieux juxtaposent l'Alcazar. De magnifiques mosaïques, une belle vue sur la ville du haut de la tour, et d'agréables jardins. Dans ce jardin poussent d'étranges arbres: en forme de cylindre pointant vers le ciel. Peut-être veulent-ils concurrencer avec les colonnes de la Mosquée ? J'ai oublié de leur poser la question, trop occupée à faire un somme au soleil et bercée par le bruit des différentes fontaines.  Du coup, le mystère resta entier. 

Un petit tour dans le quartier juif de jour. Toujours aussi agréable. Encore une fois, impossible de se repérer. Bon je crois que malgré moi, j'ai dû arpenter toutes les ruelles et même les impasses. Un petite synagogue, une rue bien fleurie, des petits commerces, des maisons blanches avec des halls magnifiques. Voilà ce qu'est ce quartier. Très agréable de se perdre dedans finalement. 

Avant de quitter la ville, direction la Médinat.  C'est un site archéologique assez grand (c'est un euphémisme vu qu'apparemment c'est le plus grand d'Europe, mais c'est un détail...). Le temps d'une petite promenade, me voilà transporter au temps des romains... 

Fin de la visite de Cordoue.  
Fin de ma visite en Andalousie.
En voiture, et direction Tolède. Sur la route, des champs d'oliviers à perte de vue poussent sur de la terre ocre. 
Tolède c'est assez loin, donc je me suis arrêter avant pour trouver un endroit où garer ma voiture et dormir. Manque de peau, je suis tombée dans un village étrange. Une large et longue rue piétonne borde une rivière asséché.  De nombreux marcheurs y marchent (étonnant !). Ils marchent dans un sens, puis font demi-tour au bout. Un couple est passé 6fois devant moi. Je me suis endormie avant de savoir s'ils sont passés une 7ème fois. Et oui, ça endort plus facilement de compter des promeneurs réels que des moutons fictifs ! Si l'on parlait d'un disque je dirai qu'il est rayé, mais je me contenterai de dire que ces gens sont fêlés.