Le 14/07/10, 16:25
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Turquie : la vérité, la suite et la fin...
1.A Priène, cité développée au IVè s BC par les Grecs, oeuvrait un oracle dont la prédiction majeure, gravée dans la pierre, n’a pu être traduite que très récemment : « SARKOZY NE PASSERA PAS EN 2012 ».
FAUX, il n’y avait pas d’oracle à Priène... La prédiction est, quant à elle, peut-être vraie (espérons-le). Ce site est en tout cas absolument magnifique, du fait des vestiges eux-mêmes, de la nature environnante, et du peu de visiteurs : nous y étions seuls, ce qui rend la visite d’autant plus émouvante. Incroyable comme il nous a suffit de faire seulement quelques kilomètres pour quitter les complexes hôteliers et se retrouver à la campagne !
2. La spécialité d’Heraklea, au bord du lac Bafa, est le sucre d’orge géant. Théo a voulu savoir si cela plaît aux ânes. Réponse : oui, ils en raffolent !
FAUX, c’est un piston à eau que tient Théo, version du pistolet à eau que nous préférons voir dans ses mains. Il n’y a pas de spécialité à Heraklea, à part peut-être les broderies que font les femmes en dehors de leurs travaux de ferme. Le hameau est isolé et bucolique à souhait, nos voisins directs étaient un veau, sa mère, et cette mule, dans le vacarme assourdissant des cigales et la chaleur abrutissante.
On a trouvé l’ensemble magnifique et extrêmement agréable après les excès de la côte Egéenne. On a fait un tour en bateau sur le lac, pour voir certaines des îles sur lesquelles subsistent les ruines de monastères byzantins et gagner une plage d’où il est agréable de se baigner et crapahuter dans les rochers.
3. A Bodrum, nous avons pu voir le chargement de la plus vieille épave au monde (1400 BC !! ) et le seul scarabée d’or de Néfertiti jamais retrouvé.
VRAI, Bodrum abrite un super musée d’archéologie sous-marine, installé dans un château fort, où sont exposés les chargements d’épaves découvertes dans la région, et plusieurs datent de l’âge de bronze. C’est la seule chose qui nous intéressait à Bodrum, qui est une sorte de Saint Trop’. On est donc allé s’installer dans un petit village de la presqu’île, plus tranquille quoique tourné uniquement vers le tourisme lui aussi, Gümüslük.
4. L’équipage du ferry qui nous emmenait de Bodrum à Datça n’a pas pu fermer le haillon du pont, à cause de notre camping-car qui dépassait. Par malchance, ce jour-là, la traversée fut très houleuse.
TOUT A FAIT VRAI, une fois toutes les voitures rentrées, il ne restait plus tout à fait assez de place pour le camping-car ; on a donc navigué haillon baissé sur une mer forte. La sirène de tangage s’est déclenchée plusieurs fois, provoquant alors la course vers le pont de quelques gars de l’équipage : on s’est imaginé qu’ils allaient vérifier que le camping-car ne sombrait pas... Bien contents de poser pieds et roues à terre.
5.La très sauvage presqu’île de Datça a été surnommée « Amazone » du fait de ses paysages et de son micro-climat qui rappellent l’Amazonie.
NON PAS DU TOUT, mais nous, on s’y serait cru, en canoë sur le canal qui nous permettait de joindre la plage depuis l’endroit paumé où on a été accueilli. Cette presqu’île est franchement belle, très sauvage, la côte découpée de petites criques.
Craignant le mauvais temps en Bulgarie, on décide de prolonger notre séjour en Turquie, en faisant une petite virée sur la côte Méditerranéenne avant de remonter vers le Nord. Ce qui s’avère être une bonne idée, elle est beaucoup plus belle et préservée que sa voisine (mais l’eau est plus froide ).
6.A Öludeniz, la nature est très belle et abrite une espèce quasi-endémique à la côte méditerranéenne : l’Anglaeus Rota Ecrevissia (non comestible).
VRAI, malheureusement, car l’endroit est superbe : d’un côté la mer d’un turquoise hallucinant, de l’autre une lagune à l’eau transparente (on y a fait un petit tour de pédalo au soleil couchant), le tout bordé de montagnes.
Mais alors bonjour l’ambiance « tourisme de masse », très majoritairement des anglais : on a déguerpi vers l’Est.
7.A Patara, Aurélie s’est offert un rasage chez le barbier.
MEUH NON, quand même ! Un MASSAGE ! L’histoire, c’est qu’ Alex s’est offert un « full service » chez le barbier (rasage à l’ancienne, brûlage des poils des pommettes et des oreilles, parfumage avec un parfum qui, dans un flacon Fahrenheit, n’était pas du tout Fahrenheit, massage du visage, de la tête, des bras, du dos), et devant l’air béat d’Aurélie, le barbier lui a proposé le même massage. Moment vraiment super sympa.
A part ça, Patara jouit d’un site archéologique Lycien en cours de désensablage qui promet d’être immense, et d’une plage de 15 km de long, avec de bonnes grosses vagues.
8.A Demre, nous avons craqué et fini par recueillir un chien errant, adorable, qui s’est adapté remarquablement vite à la vie en camping-car. Théo est super heureux de ce nouveau compagnon.
NON, ça l’aurait pas trop fait dans le camping-car, ni avec Bouloche. Ce qui est vrai, c’est que les chiens errants sont légion depuis la Grèce, et, chose étonnante, super sympas en Turquie. Celui là nous avait accompagnés à la plage et s’est endormi à l’ombre du parasol.
De Demre, on a entamé notre remontée vers le Nord. Longue route de montagne et à travers d’immenses plaines agricoles.
9.Au bord du lac Salda, s’est développée toute une colonie de chameaux, depuis l’installation de nomades venus de Syrie en suivant l’Euphrate, au XIXè s.
FAUX, il y en avait un, mais on ne sait pas du tout d’où il sortait.
10. Remontant droit au Nord, nous avons joint Pamukkale, pour l’une des curiosités les plus connues de Turquie : sur la falaise, des neiges éternelles perdurent toute l’année malgré les 30°C en été.
FAUX, ce qui fait la renommée de Pamukkale est bien cette falaise blanche étincelante, mais elle est de roche !! Balade assez géniale le long de cette formation, les pieds nus dans l’eau chaude qui continue à sourdre, au coucher du soleil. Et pour couronner le tout, une fois au sommet, on déambule dans une grande cité antique, Hiérapolis.
11. A Pamukkale, Théo a fêté ses 3 ans.
VRAI, 3 ans dont chaque jour a été vécu à fond...
De Pamukkale, très longue route vers le Nord, une étape obligatoire dans un bled complètement paumé, avec un très beau temple de Zeus, désert. Encore une fois l’occasion d’une chouette expérience humaine, quand nous avons enfin pris le temps de nous occuper de cette batterie auxiliaire, morte depuis bien longtemps, et de la faire changer dans un grand « oto elektrik ». Un nombre hallucinant de gars de tous les âges travaille là-dedans, et ils se sont peu à peu tous agglomérés autour du camping-car, essayant à qui mieux mieux de comprendre ce qu’il nous fallait, nous apportant du thé, papouillant Théo, papotant de tout autre chose au passage, jusqu’à ce que soudainement se pointe un gars parlant anglais, ouf !
Encore une nuit à se faire réveiller à 4h30 du mat’ par les muezzins (c’est le cas depuis Patara), et puis enfin : Istanbul !!
Tout ce qu’on en connaît avant d’y être (le Bosphore, la Mosq uée Bleue, Sainte Sophie, le palais de Topkapi...) et bien plus au gré de nos déambulations...
C’est une ville hyper vivante, colorée, lumineuse, très agréable, à condition de s’écarter des rues bondées de restos et de rabatteurs de Sultanhamet.
Après une nuit en autonomie à ne pas dormir tant tous les bruits du monde semblaient s’être donnés le mot (chiens, chats, pique-niqueurs, mouettes, bateaux, désinsectiseur, muezzins, indéterminé mais le pire), on s’est installé dans un hôtel, profitant du double vitrage, de la clim et de la baignoire pendant 5 jours !
Il nous faut à nouveau quitter un pays où on était très bien...
Direction la Bulgarie. Une éternité à la frontière pour sortir de Turquie, parce qu’il nous manque un papier qui aurait dû nous être donné à l’entrée, ce qui énerve beaucoup les douaniers qui en viennent à nous accuser d’avoir de faux passeports ; on s’insurge (bon, la vérité, c’est qu’on s’est rendu compte après qu’on l’avait ce papier...). Cela nous oblige à finir le trajet de nuit, dans une forêt méga-sombre, sur une route absolument pourrie, avant d’arriver enfin sur les bords de la mer Noire.
Venant de Turquie, le choc est rude : il pleut, il fait froid, les gens ne sourient pas... Dommage pour nos derniers jours à la mer que le temps ait été mauvais ; à défaut de baignade, on a ressorti les pantalons et les KWays pour faire une grande balade côtière.
Du coup, on décide d’abréger le séjour, mais le camping-car est embourbé tant il a plu !! Heureusement, un monsieur adorable, francophone et, pour la petite histoire, nain , nous tire avec sa jeep tout le long de la piste en terre défoncée jusqu’à la route asphaltée (émotions fortes !!) et on se lance dans une longue traversée d’Est en Ouest, au cours de laquelle on découvre que la Bulgarie offre vraiment une très belle nature : des forêts, des plaines, des montagnes, des rivières et des lacs, mais alors :
-les villes sont glauquissimes : grises, des tours lépreuses, rien n’est entretenu, tout est vieux. A Plovdiv, on a même vu une grande réserve de camions et autre matériel militaires qui finissent de rouiller. Quelques magasins de mobilier design ultra moderne par ailleurs.
-les villages sont hyper pauvres, des maisons de briques nues (et de broc) à moitié construites, les autres à moitié détruites.
-tout au long du parcours, d’immenses usines désaffectées pourrissent, restes de l’industrialisation communiste disproportionnée (le pays est en fait très agricole, des champs de tournesols à n’en plus finir notamment).
De tout ça est né un dicton "Quand tu as vu ça, tu enseignes beaucoup mieux L'URSS de Staline".
-et pour finir, il existe des îlots entiers de constructions en cours mais abandonnées, fantômes ; on nous explique que c’est l’œuvre de la mafia qui obtient des subventions de l’Etat, commence à construire, puis laisse tout en plan. Horrible.
Tout cela donne une impression de tristesse et de dureté. Les Bulgares sont d’ailleurs d’un abord assez fermé (on s’est même fait hurler dessus à 2 reprises), mais tout Bulgare en cache un autre, beaucoup plus cordial !
A proximité de Plovdiv, on visite le monastère de Bachkovo, qui est d’un grand intérêt socio-culturel tant la dévotion des Bulgares pour ses icônes est fervente, puis on se rend au bord du lac de Batak, entouré de prairies en fleurs : magnifique, d’autant que le soleil est de retour.
On finit ensuite la traversée vers l’Ouest, et on passe sans encombre la frontière : nous voilà en Serbie !
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1.A Priène, cité développée au IVè s BC par les Grecs, oeuvrait un oracle dont la prédiction majeure, gravée dans la pierre, n’a pu être traduite que très récemment : « SARKOZY NE PASSERA PAS EN 2012 ».
FAUX, il n’y avait pas d’oracle à Priène... La prédiction est, quant à elle, peut-être vraie (espérons-le). Ce site est en tout cas absolument magnifique, du fait des vestiges eux-mêmes, de la nature environnante, et du peu de visiteurs : nous y étions seuls, ce qui rend la visite d’autant plus émouvante. Incroyable comme il nous a suffit de faire seulement quelques kilomètres pour quitter les complexes hôteliers et se retrouver à la campagne !
2. La spécialité d’Heraklea, au bord du lac Bafa, est le sucre d’orge géant. Théo a voulu savoir si cela plaît aux ânes. Réponse : oui, ils en raffolent !
FAUX, c’est un piston à eau que tient Théo, version du pistolet à eau que nous préférons voir dans ses mains. Il n’y a pas de spécialité à Heraklea, à part peut-être les broderies que font les femmes en dehors de leurs travaux de ferme. Le hameau est isolé et bucolique à souhait, nos voisins directs étaient un veau, sa mère, et cette mule, dans le vacarme assourdissant des cigales et la chaleur abrutissante.
On a trouvé l’ensemble magnifique et extrêmement agréable après les excès de la côte Egéenne. On a fait un tour en bateau sur le lac, pour voir certaines des îles sur lesquelles subsistent les ruines de monastères byzantins et gagner une plage d’où il est agréable de se baigner et crapahuter dans les rochers.
3. A Bodrum, nous avons pu voir le chargement de la plus vieille épave au monde (1400 BC !! ) et le seul scarabée d’or de Néfertiti jamais retrouvé.
VRAI, Bodrum abrite un super musée d’archéologie sous-marine, installé dans un château fort, où sont exposés les chargements d’épaves découvertes dans la région, et plusieurs datent de l’âge de bronze. C’est la seule chose qui nous intéressait à Bodrum, qui est une sorte de Saint Trop’. On est donc allé s’installer dans un petit village de la presqu’île, plus tranquille quoique tourné uniquement vers le tourisme lui aussi, Gümüslük.
4. L’équipage du ferry qui nous emmenait de Bodrum à Datça n’a pas pu fermer le haillon du pont, à cause de notre camping-car qui dépassait. Par malchance, ce jour-là, la traversée fut très houleuse.
TOUT A FAIT VRAI, une fois toutes les voitures rentrées, il ne restait plus tout à fait assez de place pour le camping-car ; on a donc navigué haillon baissé sur une mer forte. La sirène de tangage s’est déclenchée plusieurs fois, provoquant alors la course vers le pont de quelques gars de l’équipage : on s’est imaginé qu’ils allaient vérifier que le camping-car ne sombrait pas... Bien contents de poser pieds et roues à terre.
5.La très sauvage presqu’île de Datça a été surnommée « Amazone » du fait de ses paysages et de son micro-climat qui rappellent l’Amazonie.
NON PAS DU TOUT, mais nous, on s’y serait cru, en canoë sur le canal qui nous permettait de joindre la plage depuis l’endroit paumé où on a été accueilli. Cette presqu’île est franchement belle, très sauvage, la côte découpée de petites criques.
Craignant le mauvais temps en Bulgarie, on décide de prolonger notre séjour en Turquie, en faisant une petite virée sur la côte Méditerranéenne avant de remonter vers le Nord. Ce qui s’avère être une bonne idée, elle est beaucoup plus belle et préservée que sa voisine (mais l’eau est plus froide ).
6.A Öludeniz, la nature est très belle et abrite une espèce quasi-endémique à la côte méditerranéenne : l’Anglaeus Rota Ecrevissia (non comestible).
VRAI, malheureusement, car l’endroit est superbe : d’un côté la mer d’un turquoise hallucinant, de l’autre une lagune à l’eau transparente (on y a fait un petit tour de pédalo au soleil couchant), le tout bordé de montagnes.
Mais alors bonjour l’ambiance « tourisme de masse », très majoritairement des anglais : on a déguerpi vers l’Est.
7.A Patara, Aurélie s’est offert un rasage chez le barbier.
MEUH NON, quand même ! Un MASSAGE ! L’histoire, c’est qu’ Alex s’est offert un « full service » chez le barbier (rasage à l’ancienne, brûlage des poils des pommettes et des oreilles, parfumage avec un parfum qui, dans un flacon Fahrenheit, n’était pas du tout Fahrenheit, massage du visage, de la tête, des bras, du dos), et devant l’air béat d’Aurélie, le barbier lui a proposé le même massage. Moment vraiment super sympa.
A part ça, Patara jouit d’un site archéologique Lycien en cours de désensablage qui promet d’être immense, et d’une plage de 15 km de long, avec de bonnes grosses vagues.
8.A Demre, nous avons craqué et fini par recueillir un chien errant, adorable, qui s’est adapté remarquablement vite à la vie en camping-car. Théo est super heureux de ce nouveau compagnon.
NON, ça l’aurait pas trop fait dans le camping-car, ni avec Bouloche. Ce qui est vrai, c’est que les chiens errants sont légion depuis la Grèce, et, chose étonnante, super sympas en Turquie. Celui là nous avait accompagnés à la plage et s’est endormi à l’ombre du parasol.
De Demre, on a entamé notre remontée vers le Nord. Longue route de montagne et à travers d’immenses plaines agricoles.
9.Au bord du lac Salda, s’est développée toute une colonie de chameaux, depuis l’installation de nomades venus de Syrie en suivant l’Euphrate, au XIXè s.
FAUX, il y en avait un, mais on ne sait pas du tout d’où il sortait.
10. Remontant droit au Nord, nous avons joint Pamukkale, pour l’une des curiosités les plus connues de Turquie : sur la falaise, des neiges éternelles perdurent toute l’année malgré les 30°C en été.
FAUX, ce qui fait la renommée de Pamukkale est bien cette falaise blanche étincelante, mais elle est de roche !! Balade assez géniale le long de cette formation, les pieds nus dans l’eau chaude qui continue à sourdre, au coucher du soleil. Et pour couronner le tout, une fois au sommet, on déambule dans une grande cité antique, Hiérapolis.
11. A Pamukkale, Théo a fêté ses 3 ans.
VRAI, 3 ans dont chaque jour a été vécu à fond...
De Pamukkale, très longue route vers le Nord, une étape obligatoire dans un bled complètement paumé, avec un très beau temple de Zeus, désert. Encore une fois l’occasion d’une chouette expérience humaine, quand nous avons enfin pris le temps de nous occuper de cette batterie auxiliaire, morte depuis bien longtemps, et de la faire changer dans un grand « oto elektrik ». Un nombre hallucinant de gars de tous les âges travaille là-dedans, et ils se sont peu à peu tous agglomérés autour du camping-car, essayant à qui mieux mieux de comprendre ce qu’il nous fallait, nous apportant du thé, papouillant Théo, papotant de tout autre chose au passage, jusqu’à ce que soudainement se pointe un gars parlant anglais, ouf !
Encore une nuit à se faire réveiller à 4h30 du mat’ par les muezzins (c’est le cas depuis Patara), et puis enfin : Istanbul !!
Tout ce qu’on en connaît avant d’y être (le Bosphore, la Mosq uée Bleue, Sainte Sophie, le palais de Topkapi...) et bien plus au gré de nos déambulations...
C’est une ville hyper vivante, colorée, lumineuse, très agréable, à condition de s’écarter des rues bondées de restos et de rabatteurs de Sultanhamet.
Après une nuit en autonomie à ne pas dormir tant tous les bruits du monde semblaient s’être donnés le mot (chiens, chats, pique-niqueurs, mouettes, bateaux, désinsectiseur, muezzins, indéterminé mais le pire), on s’est installé dans un hôtel, profitant du double vitrage, de la clim et de la baignoire pendant 5 jours !
Il nous faut à nouveau quitter un pays où on était très bien...
Direction la Bulgarie. Une éternité à la frontière pour sortir de Turquie, parce qu’il nous manque un papier qui aurait dû nous être donné à l’entrée, ce qui énerve beaucoup les douaniers qui en viennent à nous accuser d’avoir de faux passeports ; on s’insurge (bon, la vérité, c’est qu’on s’est rendu compte après qu’on l’avait ce papier...). Cela nous oblige à finir le trajet de nuit, dans une forêt méga-sombre, sur une route absolument pourrie, avant d’arriver enfin sur les bords de la mer Noire.
Venant de Turquie, le choc est rude : il pleut, il fait froid, les gens ne sourient pas... Dommage pour nos derniers jours à la mer que le temps ait été mauvais ; à défaut de baignade, on a ressorti les pantalons et les KWays pour faire une grande balade côtière.
Du coup, on décide d’abréger le séjour, mais le camping-car est embourbé tant il a plu !! Heureusement, un monsieur adorable, francophone et, pour la petite histoire, nain , nous tire avec sa jeep tout le long de la piste en terre défoncée jusqu’à la route asphaltée (émotions fortes !!) et on se lance dans une longue traversée d’Est en Ouest, au cours de laquelle on découvre que la Bulgarie offre vraiment une très belle nature : des forêts, des plaines, des montagnes, des rivières et des lacs, mais alors :
-les villes sont glauquissimes : grises, des tours lépreuses, rien n’est entretenu, tout est vieux. A Plovdiv, on a même vu une grande réserve de camions et autre matériel militaires qui finissent de rouiller. Quelques magasins de mobilier design ultra moderne par ailleurs.
-les villages sont hyper pauvres, des maisons de briques nues (et de broc) à moitié construites, les autres à moitié détruites.
-tout au long du parcours, d’immenses usines désaffectées pourrissent, restes de l’industrialisation communiste disproportionnée (le pays est en fait très agricole, des champs de tournesols à n’en plus finir notamment).
De tout ça est né un dicton "Quand tu as vu ça, tu enseignes beaucoup mieux L'URSS de Staline".
-et pour finir, il existe des îlots entiers de constructions en cours mais abandonnées, fantômes ; on nous explique que c’est l’œuvre de la mafia qui obtient des subventions de l’Etat, commence à construire, puis laisse tout en plan. Horrible.
Tout cela donne une impression de tristesse et de dureté. Les Bulgares sont d’ailleurs d’un abord assez fermé (on s’est même fait hurler dessus à 2 reprises), mais tout Bulgare en cache un autre, beaucoup plus cordial !
A proximité de Plovdiv, on visite le monastère de Bachkovo, qui est d’un grand intérêt socio-culturel tant la dévotion des Bulgares pour ses icônes est fervente, puis on se rend au bord du lac de Batak, entouré de prairies en fleurs : magnifique, d’autant que le soleil est de retour.
On finit ensuite la traversée vers l’Ouest, et on passe sans encombre la frontière : nous voilà en Serbie !
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