Le 11/09/13, 9:41
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Ijen c’est volcan actif célèbre pour son immense lac d’acide sulfurique et son armée de mineurs, qui descendent quotidiennement dans le cratère pour en extraire des cristaux de souffre, dans des conditions médiévales.
Ils sont des dizaines à faire surement l’un des métiers les plus difficiles au monde pour vendre une misère du souffre revendu à prix d’or dans les pays civilisés. Ils gagnent entre 1 et 3 euros par jour alors que le souffre est vendu 8 euros le gramme en Europe. Leur journée consiste à gravir la montagne deux fois, soit 500 mètres de montée plus qu’abrupte (nous on en a chier grave) puis 200 mètres de descente à pic dans le cratère, sous une épaisse fumée acide irrespirable qui te brûle la gorge, les yeux et probablement les poumons. Ils remontent ensuite le souffre, de 50 à 100kg selon leur force, dans des paniers posés en balancier sur une planche de bois qui écrase leurs épaules. Ils n’ont pas de masque pour la plupart, pas d’eau, pas de bonnes chaussures.
Et pourtant ils te sourient quand tu passes. On est très peu de touristes à venir jusqu’ici parce que les conditions de randonnée sont franchement très difficiles. Leur visage s’éclaire quand tu acceptes de faire une photo avec eux ou que tu leur offre un biscuit ou une cigarette. Ici tu es sûrement en enfer. Ils n’ont probablement aucune idée du prix de ce qu’ils transportent et leur espérance de vie doit être si courte ! On n’arrive pas à comprendre pourquoi il n’y a même pas des mulets pour descendre la marchandise. On a une espèce de vision de l’esclavage, avec des hommes épuisés qui n’ont pas d’autre choix dans la vie que de continuer à monter tous les jours. Alors, tu essaies de leur sourire, tu leur achètes des petites sculptures en souffre sans aucune négociation, tu offres ton eau, ta bouffe et tu grimpes derrière eux en te disant que les droits d’entrée au parc auront peut-être adouci leur journée. On est descendus avec les larmes parce que sincèrement c’est un des spectacles de misère humaine les plus violents qu’on ait jamais vu.
La montée n’a pas été facile physiquement et l’accueil en haut par le nuage de sulfures a était sympathique pour nos bronches. On n’a pas envisagé de descendre dans le cratère parce que l’atmosphère était déjà irrespirable sur les bords. On a découvert avec émerveillement le lac turquoise gigantesque lorsque le vent a enfin repoussé le nuage de fumée. C’est incroyable comme spectacle, presque irréel. Tous les pourtours du lac sont couverts d’une nature morte sous les pluies acides. Le terrain est glissant, la pierre jaune-grise avec les anciennes coulées de lave. Le liquide a une couleur jade intense et le cratère crache continuellement ses vapeurs toxiques. Les travailleurs émergent parfois de l’épaisse fumée chargés de leurs paniers remplis de souffre. L’aspect est bizarre, un peu comme du polystyrène jaune mais beaucoup plus lourd. Le paysage est à couper le souffle.
Vraiment ça a été une épreuve et une expérience qu’on n’oubliera jamais : un paysage incroyable, le plus spectaculaire qu’on ait jamais vu et aussi la découverte d’une misère indescriptible d’hommes exploités pour les besoins de l’industrie occidentale. Cette longue journée se finira par la route pour Katapang à l’extrémité Est de Java, le ferry pour Bali, les galères de bus (encore), les arnaques de taxis pour gagner Pemuteran sur la côte nord de Bali.
Ils sont des dizaines à faire surement l’un des métiers les plus difficiles au monde pour vendre une misère du souffre revendu à prix d’or dans les pays civilisés. Ils gagnent entre 1 et 3 euros par jour alors que le souffre est vendu 8 euros le gramme en Europe. Leur journée consiste à gravir la montagne deux fois, soit 500 mètres de montée plus qu’abrupte (nous on en a chier grave) puis 200 mètres de descente à pic dans le cratère, sous une épaisse fumée acide irrespirable qui te brûle la gorge, les yeux et probablement les poumons. Ils remontent ensuite le souffre, de 50 à 100kg selon leur force, dans des paniers posés en balancier sur une planche de bois qui écrase leurs épaules. Ils n’ont pas de masque pour la plupart, pas d’eau, pas de bonnes chaussures.
Et pourtant ils te sourient quand tu passes. On est très peu de touristes à venir jusqu’ici parce que les conditions de randonnée sont franchement très difficiles. Leur visage s’éclaire quand tu acceptes de faire une photo avec eux ou que tu leur offre un biscuit ou une cigarette. Ici tu es sûrement en enfer. Ils n’ont probablement aucune idée du prix de ce qu’ils transportent et leur espérance de vie doit être si courte ! On n’arrive pas à comprendre pourquoi il n’y a même pas des mulets pour descendre la marchandise. On a une espèce de vision de l’esclavage, avec des hommes épuisés qui n’ont pas d’autre choix dans la vie que de continuer à monter tous les jours. Alors, tu essaies de leur sourire, tu leur achètes des petites sculptures en souffre sans aucune négociation, tu offres ton eau, ta bouffe et tu grimpes derrière eux en te disant que les droits d’entrée au parc auront peut-être adouci leur journée. On est descendus avec les larmes parce que sincèrement c’est un des spectacles de misère humaine les plus violents qu’on ait jamais vu.
La montée n’a pas été facile physiquement et l’accueil en haut par le nuage de sulfures a était sympathique pour nos bronches. On n’a pas envisagé de descendre dans le cratère parce que l’atmosphère était déjà irrespirable sur les bords. On a découvert avec émerveillement le lac turquoise gigantesque lorsque le vent a enfin repoussé le nuage de fumée. C’est incroyable comme spectacle, presque irréel. Tous les pourtours du lac sont couverts d’une nature morte sous les pluies acides. Le terrain est glissant, la pierre jaune-grise avec les anciennes coulées de lave. Le liquide a une couleur jade intense et le cratère crache continuellement ses vapeurs toxiques. Les travailleurs émergent parfois de l’épaisse fumée chargés de leurs paniers remplis de souffre. L’aspect est bizarre, un peu comme du polystyrène jaune mais beaucoup plus lourd. Le paysage est à couper le souffle.
Vraiment ça a été une épreuve et une expérience qu’on n’oubliera jamais : un paysage incroyable, le plus spectaculaire qu’on ait jamais vu et aussi la découverte d’une misère indescriptible d’hommes exploités pour les besoins de l’industrie occidentale. Cette longue journée se finira par la route pour Katapang à l’extrémité Est de Java, le ferry pour Bali, les galères de bus (encore), les arnaques de taxis pour gagner Pemuteran sur la côte nord de Bali.