Le blog de David, Alban et Sophie

Huitième et dernière semaine de notre séjour au Togo ! Le rapport bouclé, nous prenons contact avec le secrétaire général du Ministère de la Santé qui nous reçoit vendredi matin. Nous lui expliquons rapidement le déroulement de notre stage, lui montrons des exemplaires imprimés de nos affiches et lui donnons un exemplaire numérique de notre rapport. Il nous donne l’autorisation de transmettre le rapport aux établissements de santé que nous avons visité mais nous explique qu’il faudra attendre la validation du Ministère de la Santé avant que ceux-ci puissent placarder les affiches dans leur établissement. Nous passons ensuite à l’Institut National d’Hygiène afin de prendre congé de notre maître de stage. Nous lui laissons aussi les exemplaires d’affiches imprimées ainsi que la boîte de sécurité que nous avons confectionnée.

Le rapport contient essentiellement deux parties:

- La première partie est consacrée à la description et à l'analyse statistique de la situation de la gestion des déchets hospitaliers dans les établissements visités (formation des employés, tri des déchets, méthodes d'éliminations,...).

- Dans la deuxième partie, nous analysons ces résultats en mettant en valeur les aspects positifs et les aspects négatifs de ces pratiques puis proposons quelques solutions adaptées à la situation en nous basant sur les recommandations de l'OMS.

Nous avons également mis l'accent sur les bénéfices d'une centralisation des achats de matériel (tel que les poubelles, les sacs poubelles, les boîtes de sécurité ou des équipement de protection) et de l'incinération. Ayant constaté que les coûts proposés dans les budgets de gestion des déchets hospitaliers sont souvent exorbitants, nous avons également inclus le prix de matériel que nous avons trouvé au marché. Les poubelles et les boîtes de sécurité par exemple étaient évaluées jusqu'à 10 fois leur prix dans certains budgets.



Nous avons ensuite fêté notre départ samedi soir en dégustant une dernière fois des spécialités togolaises et en dansant au son de la musique locale!

La structure du système scolaire togolais est basée sur celle du système français des années 60 (primaire, collège, lycée, filières du bac). La colonisation allemande a aussi laissé quelques restes. Nombreux élèves choisissent en effet l’allemand en deuxième langue et des bourses pour des séjours en Allemagne sont parfois offertes aux meilleures élèves.

Mais l’école n’est pas accessible à tout le monde. Seules 72% des filles sont scolarisées, contre 82% des garçons. Les disparités sont plus fortes dans les campagnes. Dans la région des savanes, la plus reculée, seules 16% des femmes sont alphabétisées, contre 46% des hommes.

Le port d'un uniforme scolaire est souvent obligatoire, ce qui peut poser problème aux familles les plus pauvres. Les enfants dont les parents n’ont pas les moyens de leur acheter d’uniforme pour la rentrée ne pourront pas aller à l’école.



Le système éducatif n’étant pas à la hauteur (manque d’effectifs, manque de moyens), les redoublements sont très fréquents (il n’est pas rare de rater plus de 2 fois son bac). Pour exemple, le taux de réussite au bac était de 42% cette année. C’est pourquoi de nombreux établissements privés ont vu le jour. Plus d’un tiers des élèves sont inscrits dans des écoles privées, laïques ou confessionnelles (chrétiennes ou musulmanes).



Le bac en poche, les difficultés ne sont pas terminées pour autant. Les universités sont surchargées. Il n’y a en effet que deux universités publiques dans tout le pays. Les corrections d’examens peuvent parfois prendre plus d’un an. Les étudiants en attente des résultats sont donc contraints à commencer d’autres études en parallèle au cas où ils auraient raté leur examen, ou à faire de petits boulots en attendant (chauffeur de taxi-moto, vendeur ambulant...). Les abandons en cours d’études sont aussi très nombreux.

Le chômage est en effet élevé, en particulier chez les jeunes, qui représentent plus de la moitié de la population togolaise. En allant faire un tour dans un cyber café, on peut constater que la plupart des personnes présentes sont en train de consulter le site de l’Agence nationale pour l’emploi. D'après l’Organisation Internationale du Travail, le taux de chômage se situe aux alentours de 28%.

De nombreux jeunes rêvent donc de partir en Europe afin de perfectionner leur formation. La France ne fait pourtant pas toujours rêver, les togolais admirant plutôt les systèmes éducatif et politique de l’Allemagne ou de l’Angleterre.

Cette semaine est consacrée à la finalisation du rapport. Nous partons aussi faire un petit tour au grand marché de Cacaveli afin d’enquêter sur le prix des poubelles et des bidons vides. Ceci nous permettra de proposer un budget pour l’amélioration de la gestion des déchets hospitaliers.

Et pour finir le weekend en beauté, voici un petit aperçu de la cuisine togolaise.

La cuisine togolaise : Les recettes togolaises sont essentiellement centrées sur le maïs ou l’igname. On retrouve différents types de pâtes blanches telles que l’agban (à base de maïs), le fufu (à base d’igname) ou la pâte (à base de mil et de maïs). Les kolikos sont des frites d’igname, plus grosses et plus pâteuses que celles de pomme de terre (la pomme de terre est une denrée de luxe au Togo). L’atché est une graine ressemblant au quinoa ou à la semoule. Les viandes que l’on retrouve le plus souvent sont celles de poulet, de chèvre ou de mouton. Celles-ci sont grillées ou bouillies dans des sauces tomates ou d’arachides. Sans oublier les saucisses allemandes ! Le poisson (souvent du tilapia) est aussi très présent sur la côte. On le mange séché ou grillé. Le piment vert accompagne de nombreux plats. Côté boisson, la bière est très appréciée. On retrouve aussi « les sucreries » telles que le Coca, le Fanta, le Youki (une boisson très sucrée aromatisée aux fruits) ou le Malta (une boisson sucrée à base de malte). Le sodabi est l’alcool fort local, fait à partir de vin de palme. En dessert, les togolais sont friands d’arachides qu’ils consomment sous forment de bâtonnets croquants sucrés par exemple.
Etonnamment, on voit de nombreuses affiches publicitaires pour les cubes Maggi dans les rues de la capitale. Ce petit cube est très apprécié au Togo et en Afrique de l’ouest en général, et se cuisine à toutes les sauces !

Cette semaine est consacrée à l’écriture du rapport à plein temps. Nous rendons une petite visite au directeur de la division d’épidémiologie, ainsi qu’au directeur de la division de l’hygiène et de l’assainissement du ministère de la santé, afin de compléter notre compréhension du système de gestion des déchets médicaux du pays. Le weekend, repos. Le samedi, nous partons faire le plein de vivres pour la semaine (biscuits, chocolat, etc.). Le soir, nous assistons à un concert « Stop Ebola ! », sponsorisé par une entreprise de savon et de désinfectant pour les mains, réunissant des stars de la chanson togolaise.

Un petit aperçu de la vie de quartier à Agbalépédo.
Agbalépédo est un quartier situé au nord de la ville de Lomé. Deux routes pavées le traversent, les autres étant faites de terre. Lorsqu’il pleut, cela devient un vrai parcours du combattant dans la boue et les déchets ! Lorsque nous sortons dans la rue, nous nous faisons bien sûr remarquer. Nous entendons les groupes d’enfants crier « Yovo ! » (blanc) à notre passage, puis rigoler. Une odeur de plastique brûlé flotte dans l’air. Le son des femmes battant le fufu (de la pâte d’igname bouillie et pilée) nous parvient depuis la cour des maisons. Le soir, on peut s’asseoir à la terrasse d’un des nombreux maquis (bar/restaurant) de la ville, déguster du poisson grillé ou du poulet bicyclette avec les doigts, éclairés par quelques rares lampadaires, le tout sur fond de musique africaine ou de séries télévisées mexicaines. Les vendredis et les samedis (ou n’importe quel jour de la semaine d’ailleurs !) on entend les répétitions de chants pour la messe du dimanche.

Lorsque nous restons à la maison, nous nous asseyons sur la terrasse de la maison et les enfants du coin viennent nous tenir compagnie, lire des livres ou regarder des films avec nous. La plus assidue est Chekina, la fille des voisins, qui est toujours là pour mettre tout le monde de bonne humeur même si l’on ne comprend pas grand chose à tout ce qu’elle raconte ne maîtrisant pas encore bien français !