Le 18/03/14, 19:48
22.79908636538518.834823426923
Roman photo : le rouge et le noir
Préface :
Ne voyez pas de ce titre une prétention de ma part de devenir écrivain, ni mon désir de faire des romans photos dans France Dimanche. Je ne vais pas me transformer en Stendhal, ni vous décrire les paysages comme ceux de Verrières ou une histoire d'amour entre Julien et Mme de Rénal ou encore Mathilde, non rien de tout cela...un nouveau syndrome peut être ? Pas même. Mais alors pourquoi ce titre... dans tous les cas, il ne remplacera jamais votre le livre de chevet, votre Paris match du dentiste, ou vos mots fléchés de la plage
Donatien avait proposé que je commence un livre de photo, Florent B trouvait dans mes aventures des airs de romans. Alors je leur dédie ce livre
Premier partie : Le rouge
Chapitre 1 : top départ
Plus qu'un roman photo, ce trek entre Nebaj et Todos Santos s'annonçait comme un roman d'aventure. Et cette aventure commence par un trajet en bus local. Comme lors de ma marche dans les Pueblos Mancomunados , j'avais décidé de ne pas passer par une agence de voyage, mais de le faire avec une agence locale. Donc pour rejoindre Nebaj à partir de Pana il m'a fallu prendre 3 chicken bus et 2 mini bus. Dans tous ces trajets, j'étais le seul "étranger". J'avais pris plusieurs photos de chicken bus mais ce sont mes premiers voyages dans ces boîtes de conserve.
Il semblerait que le jeu des transports au Guatemala soit de mettre le plus possible de voyageurs au centimètre carré...
Exemple dans un chicken bus, on met normalement 2 personnes sur une banquette. Mais peut aussi bien y mettre 3 adultes (il faut doubler le nombre si ce sont des enfants) sur les banquettes. Comment ça marche : la 3ème personne a une demi fesse sur la banquette et l'autre dans le vide du couloir central. Mais comme la 3ème personne sur banquette de l'autre coté est dans la même situation, elles se soutiennent comme une voûte au milieu du couloir. Bon, ça se complique quand il faut encore ajouter 1 personne debout entre les 2 ! Au bebut, je rigolais, mais vu la situation inconfortable de tout le monde, ce devient vraiment moins drôle au bout de quelques minutes. De mēme, que prendre une photo, serait une bonne excuse de me passer par la fenêtre et de gagner une place...donc j'évite ! Les vendeurs ambulants fourmillent à chaque arrêt pour vendre tout un tas de nourriture, fruits, glaces ou boissons.
Je me débrouille pas mal car je fais le trajet en 5 heures. Le temps de d'organiser le trek pour le lendemain plus la nuit d'hôtel à Nebaj (5 euros, mon record et toujours en chambre individuelle), et je pars à la découverte de la ville. j'allais oublier mon rendez chez le coiffeur pour 1 euro... Soit j'ai vraiment plus de cheveux soit c'est pas cher, ou les 2 !
Chapitre 2 : jupes rouges
Tel un éthologue, je cherche encore et toujours la spécificité des habitants de cette ville. Quels signes, quelles pratiques vont bien pouvoir attirer l'attention de ma pellicule photographique. Et bien, la principales originalité des habitantes (car les hommes n'ont rien de particulier), cest qu'elles portent des jupes rouges et des pompons dans les cheveux. Si si, la preuve :
Chapitre 3 : Enfin de l'exercice
Le lendemain, départ à 9 heures pour le trek... Qui commence par un trajet en mini bus !! Le "vrai trek Nebaj - Todos Santos se fait en 5 jours" mais dans mon cas, nous n'avons que 3 jours... donc mon guide va prendre des raccourcis mécaniques. Après avoir été déposés sur le bord de la route, on va enfin commencer à marcher, monter, descendre pendant 4 heures dans les montagnes. Le plus exceptionnel de cette balade matinale reste cette femme tissant au milieu d'un champs avec ses 2 enfants.
Quelques pauses sont demandées par le guide, qui en profite pour faire des siestes !!! On pose nos sacs vers 4 heures de l'après midi, dans notre village d'accueil pour la nuit. Le dortoir est à 2 euros et pour le dîner, il est préparé par une famille juste à côté pour 1,5 euros. Depuis que je ne peux plus retirer d'argent je fais attention aux frais,
Chapitre 3 : Perdu dans les montagnes Cuchumatanes.
Lever 6 heures, petit déjeuner local et départ du trek de la journée à 7. Vous aurez remarqué qu'il n'y a pas de douche au programme...d'ailleurs, il n'y a pas de salles de bain... Et les toilettes sont presque des toilettes...donc service minimum...aller, c'est parti pour 3 heures de marche, de montées et de descentes pour arriver dans une vallée ou viennent paître les moutons.
Nouvel arrêt du guide pour prendre un véhicule... Ce n'est plus un trek, c'est l'émission Pékin Express. Au bout de 2 heures d'attente, un camion plein de rondins de bois nous prend. On voyage avec le bois évidemment.
La route est juste impraticable il faut s'accrocher comme on peut et j'ai juste le temps de prendre 2 photos... Mais les paysages sont superbes, des vallées verdoyantes, des cactus à n'en plus finir, des champs des rochers comme s'il en pleuvait.
Le camion nous depose au croisement d'une vraie route goudronnée pour prendre à nouveau un mini bus qui nous amène à un point de vue sur la ville de Huehuetenango... 5 minutes plus tard on repart pour prendre un chicken bus qui lui nous emmènera à notre village pour la nuit. Il est 16 heures... Il me faut plus d'exercice que ça, donc je repars faire une marche pendant 1H30, mon guide m'accompagne. Le temps est à l'orage, le froid s'invite. Petit détail : nous sommes à 3300m, je n'avais pas prévu mes habits pour l'altitude et le froid.
Chapitre 4 : du rouge rayé au noir
La région où nous logeons pour la nuit, proche de Todos Santos est très montagneuse. Les habitants sont des descendants des mayas qui parlent toujours la langue ancestrale. Ce sont essentiellement des cultivateurs de mais, et pomme de terre, et des éleveurs de moutons et de vaches. Les hommes portent depuis la nuit des temps un pantalon rayé rouge, une chemise blanche avec une encolure brodée et un chapeau rond. Pour une fois que les hommes sont un peu orignaux, marquons une pause photos :
Nous dormons et mangeons dans une ferme. La cuisine est des plus sommaires et la chambre ressemble plus à une cellule de prison qu'à un bed & breakfast !
J'ai l'occasion de déguster un plat local : pate de mais avec du poulet au coeur enroulé une feuille de mais. Cela ressemble beaucoup au plat chinois : du riz avec de la viande au centre enroulé dans une feuille de banane.
La famille est adorabl et me demande des photos pour que je leur envoie par la poste.
J'ai déjà fais un envoie électronique et dès que je peux je leur envoie en courrier. Si quelqu'un veut s'en charger qu'il me fasse signe, je lui donne l'adresse et les photos par emails. D'ailleurs, si vous êtes plusieurs, je suis sur qu'ils adoreront recevoir plein de courrier avec leurs photos !!
La nuit dans la chambre est glaciale et annonce mes premières heures sombres.
Deuxième partie : Le noir
Chapitre 1 : gris clair
Je n'ai pas bien dormi... La matinée est nuageuse, et la montée à 3900m se fera sous une pluie fine et froide ! Je sens bien que je ne suis pas au mieux... La fièvre monte tout comme l'altitude !. Tout est noir, tout est gris, on ne voit rien des paysages, la ville de Todos Santos est couverte de brume. Ma tête et mon estomac sont tout aussi sombres. Je ne souhaite qu'une chose, rentrer au plus vite à Pana. Je suis à 200km de Pana, soit 2 mini bus, 2 chicken bus et un taxi : 7 heures de trajet.
Chapitre 2 : Ne prenez pas ce chicken bus, par pitié, ne prenez pas ce chicken bus.
Après 2 mini bus, je monte à Huehuetenango dans un chicken bus pour Pana, enfin je crois. Je demande à l'assistant du chauffeur combien de temps avant d'arriver : 2 heures. En fait, il ne va pas jusqu'à Pana, il va en direction de Pana et je changerai de bus au bout d'une heure...heureusement ! Il y a toujours un assistant dans les chicken bus pour payer et s'occuper des sacs à mettre sur le toit ou au fond du bus. Après quelques mètres, je me rends compte que le trajet va être épique, et surtout sportif ou plutôt mémorable. Est-ce la fièvre ? Dans tous les cas, j'ai juste l'impression d'être dans un film. La fièvre m'aide probablement à délirer et à m'inventer mon prochain message pour le blog... Le titre vient rapidement, car ce trajet me rappel le film d'horreur l'ascenseur dont le sous titre était : ne prenez pas l'ascenseur, par pitié, ne prenez pas l'ascenseur... Le chauffeur est juste "malade" ou bien très "malade". Il roule aussi vite que possible, prend les virages de montagne aussi vite que possible, débarque les passagers aussi vite que possible. A-t-il un recors à battre ?. Tout le monde s'accroche. À chaque virage, on est balancé d'un côté, puis de l'autre. De la musique pour me calmer ? Impossible car le chauffeur adore sa musique surtout lorsqu'elle est très forte. J'allais oublier, le plus souvent il téléphone en même temps. Suis-je le seul à prier ? Je prie les chants religieux de toutes les religions que je connais (et je ne suis pas croyant). Je me dis qu'une seule religion ne suffira pas pour nous aider contre ce chauffeur diabolique. Un, je vous salue Marie, quelques Omane Padme Oum, plusieurs Allah Akbar... Ça a l'air de marcher ! Tout à coup, la circulation est bloquée pour travaux, pas de souci, changement de file, et à fond sur la voie de gauche pour doubler tout le monde pendant 1 km et se mettre en premier de la file d'attente ! Je ne sais pas qui remercier pour que nous n'ayons croisé personne en face. Dans la série des films, je me dis qu'on tourne la suite du film speed. Dans ce film, un bus ne peut pas ralentir en dessous de 50 km/h autrement il y a une bombe qui explose. Plusieurs fois, le bus fait crisser ses pneus pour s'arrêter et prendre des passagers... Plusieurs fois, le bus ne peut finallement pas s'arrêter totallement et repart de plus belle sans ces nouveaux passagers qu'il laisse le long de la route ! La vitesse semble être plus important que le business. L'assistant n'est pas moins fanatique. À peine arrivé aux arrêts de bus, il ouvre la porte arrière, balance les colis/sac sur la route ! Et quand il faut monter les colis sur le toit, pour ne pas perdre trop de temps, le bus repart avec l'assistant toujours au dessus... Celui-ci réapparaît à la porte arrière quelques minutes plus tard, au milieu d'un virage !! Je vais toujours aussi mal, et mon délire continue dans ce bus de la mort. Je me dis qu'il faut crier au monde entier la plaque de ce bus "302BBN", pour que nous soyons les derniers à prendre ce bus. Que tous les touristes et les habitants du Guatemala devraient tous connaître cette plaque. Que si j'avais la maladie d'Alzheimer, je ne devrais jamais oublier cette plaque. Que l'on devrait tatouer à la naissance sur chaque personne le numéro de cette plaque. Que si j'étais aveugle...et bien je ne prendrais plus de chicken bus de peur de me retrouver dans celui ci.
Enfin, dans mes références aux films ou aux autre sketchs comiques, je me rappelle celui de Chevalier et Laspales... Celui de l'avion qui atterrit à Trois mais qui repart immédiatement. Ils ont du prendre ce bus pour écrire leur sketch ! Ce bus ne s'arrête pas aux arrêts, il faut être prêt, se diriger à la porte et sauter du bus. L'assistant est là pour vous prévenir que votre arrêt arrive... Je n'ai pas de photo du bus, ou de la plaque... Je m'en souviens... Souvenez vous en aussi, et par pitié ne prenez pas ce chicken bus.
Chapitre 3 : Le noir total
Il est 17:00 heures quand j'arrive à Pana... Le temps de courir aux toilettes... Et puis de plonger dans le lit pour 13 heures de sommeil ou presque... Une nuit agitée, fiévreuse... Où je continue à délirer. Je ne vous raconterai pas mes délires bien qu'ils soient assez drôles. Une prochaine fois, peut être. L'opération ventre plat a commencé ! Le lendemain sera déjà beaucoup mieux. Heureusement car je reprends les transports pour Quetzaltenango. Après 2 jours, plusieurs siestes, je me suis remis d'aplomb et commence à manger, heureusement j'ai 24h de trajet, 1100km à affronter... Au 3eme jour, un bouton de fièvre vient me taquiner la lèvre ... Non je n'ai embrassé personne ! L'aciclovir est disponible au Mexique...On verra dans quelques jours pour les effets ! Je continue les siestes. Ça calme le rythme des vacances.
Le bleu du ciel du Mexique à Puebla commence à remplacer le noir de la nuit...mais ça, c'est pour un prochain livre.
Fin
Préface :
Ne voyez pas de ce titre une prétention de ma part de devenir écrivain, ni mon désir de faire des romans photos dans France Dimanche. Je ne vais pas me transformer en Stendhal, ni vous décrire les paysages comme ceux de Verrières ou une histoire d'amour entre Julien et Mme de Rénal ou encore Mathilde, non rien de tout cela...un nouveau syndrome peut être ? Pas même. Mais alors pourquoi ce titre... dans tous les cas, il ne remplacera jamais votre le livre de chevet, votre Paris match du dentiste, ou vos mots fléchés de la plage
Donatien avait proposé que je commence un livre de photo, Florent B trouvait dans mes aventures des airs de romans. Alors je leur dédie ce livre
Premier partie : Le rouge
Chapitre 1 : top départ
Plus qu'un roman photo, ce trek entre Nebaj et Todos Santos s'annonçait comme un roman d'aventure. Et cette aventure commence par un trajet en bus local. Comme lors de ma marche dans les Pueblos Mancomunados , j'avais décidé de ne pas passer par une agence de voyage, mais de le faire avec une agence locale. Donc pour rejoindre Nebaj à partir de Pana il m'a fallu prendre 3 chicken bus et 2 mini bus. Dans tous ces trajets, j'étais le seul "étranger". J'avais pris plusieurs photos de chicken bus mais ce sont mes premiers voyages dans ces boîtes de conserve.
Il semblerait que le jeu des transports au Guatemala soit de mettre le plus possible de voyageurs au centimètre carré...
Exemple dans un chicken bus, on met normalement 2 personnes sur une banquette. Mais peut aussi bien y mettre 3 adultes (il faut doubler le nombre si ce sont des enfants) sur les banquettes. Comment ça marche : la 3ème personne a une demi fesse sur la banquette et l'autre dans le vide du couloir central. Mais comme la 3ème personne sur banquette de l'autre coté est dans la même situation, elles se soutiennent comme une voûte au milieu du couloir. Bon, ça se complique quand il faut encore ajouter 1 personne debout entre les 2 ! Au bebut, je rigolais, mais vu la situation inconfortable de tout le monde, ce devient vraiment moins drôle au bout de quelques minutes. De mēme, que prendre une photo, serait une bonne excuse de me passer par la fenêtre et de gagner une place...donc j'évite ! Les vendeurs ambulants fourmillent à chaque arrêt pour vendre tout un tas de nourriture, fruits, glaces ou boissons.
Je me débrouille pas mal car je fais le trajet en 5 heures. Le temps de d'organiser le trek pour le lendemain plus la nuit d'hôtel à Nebaj (5 euros, mon record et toujours en chambre individuelle), et je pars à la découverte de la ville. j'allais oublier mon rendez chez le coiffeur pour 1 euro... Soit j'ai vraiment plus de cheveux soit c'est pas cher, ou les 2 !
Chapitre 2 : jupes rouges
Tel un éthologue, je cherche encore et toujours la spécificité des habitants de cette ville. Quels signes, quelles pratiques vont bien pouvoir attirer l'attention de ma pellicule photographique. Et bien, la principales originalité des habitantes (car les hommes n'ont rien de particulier), cest qu'elles portent des jupes rouges et des pompons dans les cheveux. Si si, la preuve :
Chapitre 3 : Enfin de l'exercice
Le lendemain, départ à 9 heures pour le trek... Qui commence par un trajet en mini bus !! Le "vrai trek Nebaj - Todos Santos se fait en 5 jours" mais dans mon cas, nous n'avons que 3 jours... donc mon guide va prendre des raccourcis mécaniques. Après avoir été déposés sur le bord de la route, on va enfin commencer à marcher, monter, descendre pendant 4 heures dans les montagnes. Le plus exceptionnel de cette balade matinale reste cette femme tissant au milieu d'un champs avec ses 2 enfants.
Quelques pauses sont demandées par le guide, qui en profite pour faire des siestes !!! On pose nos sacs vers 4 heures de l'après midi, dans notre village d'accueil pour la nuit. Le dortoir est à 2 euros et pour le dîner, il est préparé par une famille juste à côté pour 1,5 euros. Depuis que je ne peux plus retirer d'argent je fais attention aux frais,
Chapitre 3 : Perdu dans les montagnes Cuchumatanes.
Lever 6 heures, petit déjeuner local et départ du trek de la journée à 7. Vous aurez remarqué qu'il n'y a pas de douche au programme...d'ailleurs, il n'y a pas de salles de bain... Et les toilettes sont presque des toilettes...donc service minimum...aller, c'est parti pour 3 heures de marche, de montées et de descentes pour arriver dans une vallée ou viennent paître les moutons.
Nouvel arrêt du guide pour prendre un véhicule... Ce n'est plus un trek, c'est l'émission Pékin Express. Au bout de 2 heures d'attente, un camion plein de rondins de bois nous prend. On voyage avec le bois évidemment.
La route est juste impraticable il faut s'accrocher comme on peut et j'ai juste le temps de prendre 2 photos... Mais les paysages sont superbes, des vallées verdoyantes, des cactus à n'en plus finir, des champs des rochers comme s'il en pleuvait.
Le camion nous depose au croisement d'une vraie route goudronnée pour prendre à nouveau un mini bus qui nous amène à un point de vue sur la ville de Huehuetenango... 5 minutes plus tard on repart pour prendre un chicken bus qui lui nous emmènera à notre village pour la nuit. Il est 16 heures... Il me faut plus d'exercice que ça, donc je repars faire une marche pendant 1H30, mon guide m'accompagne. Le temps est à l'orage, le froid s'invite. Petit détail : nous sommes à 3300m, je n'avais pas prévu mes habits pour l'altitude et le froid.
Chapitre 4 : du rouge rayé au noir
La région où nous logeons pour la nuit, proche de Todos Santos est très montagneuse. Les habitants sont des descendants des mayas qui parlent toujours la langue ancestrale. Ce sont essentiellement des cultivateurs de mais, et pomme de terre, et des éleveurs de moutons et de vaches. Les hommes portent depuis la nuit des temps un pantalon rayé rouge, une chemise blanche avec une encolure brodée et un chapeau rond. Pour une fois que les hommes sont un peu orignaux, marquons une pause photos :
Nous dormons et mangeons dans une ferme. La cuisine est des plus sommaires et la chambre ressemble plus à une cellule de prison qu'à un bed & breakfast !
J'ai l'occasion de déguster un plat local : pate de mais avec du poulet au coeur enroulé une feuille de mais. Cela ressemble beaucoup au plat chinois : du riz avec de la viande au centre enroulé dans une feuille de banane.
La famille est adorabl et me demande des photos pour que je leur envoie par la poste.
J'ai déjà fais un envoie électronique et dès que je peux je leur envoie en courrier. Si quelqu'un veut s'en charger qu'il me fasse signe, je lui donne l'adresse et les photos par emails. D'ailleurs, si vous êtes plusieurs, je suis sur qu'ils adoreront recevoir plein de courrier avec leurs photos !!
La nuit dans la chambre est glaciale et annonce mes premières heures sombres.
Deuxième partie : Le noir
Chapitre 1 : gris clair
Je n'ai pas bien dormi... La matinée est nuageuse, et la montée à 3900m se fera sous une pluie fine et froide ! Je sens bien que je ne suis pas au mieux... La fièvre monte tout comme l'altitude !. Tout est noir, tout est gris, on ne voit rien des paysages, la ville de Todos Santos est couverte de brume. Ma tête et mon estomac sont tout aussi sombres. Je ne souhaite qu'une chose, rentrer au plus vite à Pana. Je suis à 200km de Pana, soit 2 mini bus, 2 chicken bus et un taxi : 7 heures de trajet.
Chapitre 2 : Ne prenez pas ce chicken bus, par pitié, ne prenez pas ce chicken bus.
Après 2 mini bus, je monte à Huehuetenango dans un chicken bus pour Pana, enfin je crois. Je demande à l'assistant du chauffeur combien de temps avant d'arriver : 2 heures. En fait, il ne va pas jusqu'à Pana, il va en direction de Pana et je changerai de bus au bout d'une heure...heureusement ! Il y a toujours un assistant dans les chicken bus pour payer et s'occuper des sacs à mettre sur le toit ou au fond du bus. Après quelques mètres, je me rends compte que le trajet va être épique, et surtout sportif ou plutôt mémorable. Est-ce la fièvre ? Dans tous les cas, j'ai juste l'impression d'être dans un film. La fièvre m'aide probablement à délirer et à m'inventer mon prochain message pour le blog... Le titre vient rapidement, car ce trajet me rappel le film d'horreur l'ascenseur dont le sous titre était : ne prenez pas l'ascenseur, par pitié, ne prenez pas l'ascenseur... Le chauffeur est juste "malade" ou bien très "malade". Il roule aussi vite que possible, prend les virages de montagne aussi vite que possible, débarque les passagers aussi vite que possible. A-t-il un recors à battre ?. Tout le monde s'accroche. À chaque virage, on est balancé d'un côté, puis de l'autre. De la musique pour me calmer ? Impossible car le chauffeur adore sa musique surtout lorsqu'elle est très forte. J'allais oublier, le plus souvent il téléphone en même temps. Suis-je le seul à prier ? Je prie les chants religieux de toutes les religions que je connais (et je ne suis pas croyant). Je me dis qu'une seule religion ne suffira pas pour nous aider contre ce chauffeur diabolique. Un, je vous salue Marie, quelques Omane Padme Oum, plusieurs Allah Akbar... Ça a l'air de marcher ! Tout à coup, la circulation est bloquée pour travaux, pas de souci, changement de file, et à fond sur la voie de gauche pour doubler tout le monde pendant 1 km et se mettre en premier de la file d'attente ! Je ne sais pas qui remercier pour que nous n'ayons croisé personne en face. Dans la série des films, je me dis qu'on tourne la suite du film speed. Dans ce film, un bus ne peut pas ralentir en dessous de 50 km/h autrement il y a une bombe qui explose. Plusieurs fois, le bus fait crisser ses pneus pour s'arrêter et prendre des passagers... Plusieurs fois, le bus ne peut finallement pas s'arrêter totallement et repart de plus belle sans ces nouveaux passagers qu'il laisse le long de la route ! La vitesse semble être plus important que le business. L'assistant n'est pas moins fanatique. À peine arrivé aux arrêts de bus, il ouvre la porte arrière, balance les colis/sac sur la route ! Et quand il faut monter les colis sur le toit, pour ne pas perdre trop de temps, le bus repart avec l'assistant toujours au dessus... Celui-ci réapparaît à la porte arrière quelques minutes plus tard, au milieu d'un virage !! Je vais toujours aussi mal, et mon délire continue dans ce bus de la mort. Je me dis qu'il faut crier au monde entier la plaque de ce bus "302BBN", pour que nous soyons les derniers à prendre ce bus. Que tous les touristes et les habitants du Guatemala devraient tous connaître cette plaque. Que si j'avais la maladie d'Alzheimer, je ne devrais jamais oublier cette plaque. Que l'on devrait tatouer à la naissance sur chaque personne le numéro de cette plaque. Que si j'étais aveugle...et bien je ne prendrais plus de chicken bus de peur de me retrouver dans celui ci.
Enfin, dans mes références aux films ou aux autre sketchs comiques, je me rappelle celui de Chevalier et Laspales... Celui de l'avion qui atterrit à Trois mais qui repart immédiatement. Ils ont du prendre ce bus pour écrire leur sketch ! Ce bus ne s'arrête pas aux arrêts, il faut être prêt, se diriger à la porte et sauter du bus. L'assistant est là pour vous prévenir que votre arrêt arrive... Je n'ai pas de photo du bus, ou de la plaque... Je m'en souviens... Souvenez vous en aussi, et par pitié ne prenez pas ce chicken bus.
Chapitre 3 : Le noir total
Il est 17:00 heures quand j'arrive à Pana... Le temps de courir aux toilettes... Et puis de plonger dans le lit pour 13 heures de sommeil ou presque... Une nuit agitée, fiévreuse... Où je continue à délirer. Je ne vous raconterai pas mes délires bien qu'ils soient assez drôles. Une prochaine fois, peut être. L'opération ventre plat a commencé ! Le lendemain sera déjà beaucoup mieux. Heureusement car je reprends les transports pour Quetzaltenango. Après 2 jours, plusieurs siestes, je me suis remis d'aplomb et commence à manger, heureusement j'ai 24h de trajet, 1100km à affronter... Au 3eme jour, un bouton de fièvre vient me taquiner la lèvre ... Non je n'ai embrassé personne ! L'aciclovir est disponible au Mexique...On verra dans quelques jours pour les effets ! Je continue les siestes. Ça calme le rythme des vacances.
Le bleu du ciel du Mexique à Puebla commence à remplacer le noir de la nuit...mais ça, c'est pour un prochain livre.
Fin