Nous quittons le bord de mer et nous nous enfonçons, sous des trombes d'eau, dans le bush en direction des Grampians.
Ce parc national, composé essentiellement de forêts et d'un massif montagneux (1000 mètres à peine), s'étend autour de la petite, et très touristique, ville de Halls Gap. Le parc est reconnu pour son paysage et pour le nombre de ses sentiers de randonnée. Malheureusement pour nous, la surpopulation s'ajoute au mauvais temps
, car nous sommes en plein week-end prolongé et tous les habitants de Melbourne se sont dirigé vers les campagnes, et particulièrement les Grampians.
Malgrès le temps de chien, nous visitons un centre culturel aborigène très intéressant. L'exposition est en fait plus historique que culturel, et nous apprenons, à travers les témoignages des membres des différentes tribus de la région, le traitement qui a été le leur à l'arrivée des européens. Sans rentrer dans les détails, cette partie de leur histoire n'est pas très reluisante pour les australiens. De vrai colons, sans mauvais jeu de mot...
Après cette halte instructive, nous sortons pour une promenade non loin du centre, durant laquelle nous croisons (parfois à quelques mètres) des dizaines de kangourous. Certains semblent poser pour les photos, alors que d'autres sont plutôt inquiétant
quand on veut s'approcher de leur progéniture: un kangourou de la taille d'un homme qui se tient à quelques mètres de toi et qui te regarde dans les yeux en attendant que tu partes: c'est pas très rassurant, à moins que tu veuilles vérifier si ce sont réellement de bons boxeurs.
Nous quittons ensuite Halls Gap en direction du nord pour parcourir le paysage montagneux du parc, avoir quelques points de vue et pourquoi pas, une petite randonnée. Mais le temps est toujours aussi mauvais
(pluie et brouillard) et les arrêts vont être limité jusqu'à la sortie du parc et la ville de Horsham.
Que dire sur cette ville..... elle se situe à un carrefour routier, au milieu des champs et a le privilège de nous recevoir pour la nuit, et c'est à peu près tout...ah non, elle compte un Mac Do et son maintenant fameux "WIFI gratuit" qui va nous être très utile pour tenter de finir de réserver nos logements au pays du soleil levant.
La tâche s'avère être bien plus compliqué que nous l'avions prévu puisque la quasi-totalité des hotels de Kyoto sont pleins. Mais après, deux bonnes demi-journées et une ou deux crises de nerf
, nous voilà fin prêt pour le Japon.
Nous reprenons notre route à l'ouest pour Bordertown. Nous atteignons cette ville, qui se trouve juste après la frontière qui sépare les états du Victoria et d' Australie méridionale, après avoir franchi cette limite imaginaire non sans encombre.
En effet, il est formellement interdit de transporter des fruits et légumes d'un état à un autre, et nous avons appris ce petit détail simplement trois jours avant notre passage
. Depuis cette nouvelle, nous décidons de finir nos réserves et nos menus sont les suivants: tomate-avocat en entrée, pommes-bananes-kiwi-poires en dessert. (vivement un bon steak
)
Sur la route, nous découvrons un étrange lac rose, des kangourous albinos et puis c'est tout...
Le fait est qu' étant donné l'immensité du territoire australien, les paysages peuvent rester identiques pendant des dizaines de KM, et nous pouvons rouler pendant parfois une heure sans croiser aucunes voitures, pas plus que des habitations ou des croisements routiers; une seule et même route déserte pendant un long moment.
Après avoir nettoyé une bonne fuite d'eau dans le camion (si personne ne vide le réservoir d'eaux usées, il ne va pas se vider tout seul, et du coup, ça déborde
), nous quittons la petite ville de Bordertown, où une charmante dame au centre d'information nous a aiguillé sur la fin de notre route vers Adélaide.
Le programme de la journée: 300 km de route à travers le bush australien pour regagner la côte pacifique et se rapprocher de la péninsule de Fleurieu.
300 KM et pourquoi pas plus??
Tout simplement parce que notre rythme de croisière est lent (voir très lent par moment):
-réveil le matin mais pas trop tôt quand même, c'est les vacances
-un peu de route, de balades, de visites
-une grosse pause déjeuner avec café et petit gâteau en dessert (on peut tout se permettre, on a une maison à roulettes...)
-quartier libre l'après-midi
-arrêt dans un camping en fin de journée (mais pas trop la fin quand même, après il fait nuit et c'est noir)
et voilà une bonne journée bien remplie, vous comprendrez pourquoi on ne peut pas se permettre d'en faire trop. On a pas le temps
L'épreuve des 300 km réussie et la côte atteinte, nous stoppons au bord d'un lac, peuplé de pélicans et de canards qui nous accueillent, histoire de prendre encore un peu de bon temps.
La prochaine étape est Victor Harbour, en plein coeur de la péninsule de Fleurieu. Mais avant d'en arriver là, nous faisons halte dans un endroit à éviter "Old Tailem town". Si il y avait un guide des curiosités touristiques à bannir durant un voyage en Australie, celui-ci serait sûrement sur le podium. Mais on a voulu s'arrêter (la curiosité est un vilain défaut!!), et nous voilà en train d'arpenter les ruelles de la reconstitution d'une ville à l'époque des pionniers. L'idée n'est pas mauvaise mais le "parc" est plus une décharge qu'une maquette taille réelle °( .
Après ce petit contre-temps, nous atteignons la ville côtière de Victor Harbour, qui est en quelques sortes la capitale (la plus grande ville...) de la péninsule qui se trouve au Sud d' Adélaide. Nous restons 2 nuits dans le même camping et profitons du bord de mer avec notamment une promenade sur Granite Island. Cette petite île est reliée à la terre ferme par un ponton en bois et offre de jolie vue sur le littoral.
Le dernière arrêt avec notre camping-car est Glenelg, en bord de mer et à 30 minutes du centre ville d' Adélaide. Nous profitons une toute dernière fois de la plage (pas de baignade, l'eau est bien trop froide...) avant de ramener notre fidèle compagnon dans son écurie et de nous diriger dans le centre ville de la capitale de l'Australie méridionale.