blog de lenicebarbosa

Trinidade

Le 06/07/10, 13:37

-81.86942166666722.676247666667

4ième destination : Trinidad



Finalement, nous regrettons de partir aussi rapidement de la ville. C’est vrai que nous avons moins marché qu’à La Havane et plus profité de nos vacances. Enfin l’impression de pouvoir profiter de la plage et du beau temps ! Mais Trinidad ne nous décevra pas. En fait, on peut même dire qu’elle nous fera rapidement oublier Cienfuegos.



Trinidad, c’est un peu le Ouro Preto de Cuba, une ville coloniale pavée aux maisons colorées et avec une église en haut d’une colline. C’est un peu résumé, mais c’est vrai que je retrouve beaucoup du Brésil ici. L’artisanat n’est pas en reste puisque les broderies me rappellent le travail de mes tantes de Janauba. La ville a vécu une histoire riche, surtout grâce à l’argent de la canne à sucre, la région était très connue pour ces ingenios. Les maisons sont grandes, les portes peuvent laisser passer un cavalier sur son cheval. Un collègue à Fabien surnomme Trinidad la ville de Zorro, on n’ira pas jusque là, mais c’est vrai que le charme de vieille citée coloniale opère. Une marche jusqu’à l’ancienne église du village permet de voir de haut la ville, et au passage de découvrir un quartier oublié par l’Unesco (la ville fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco).



Contrairement aux autres villes que nous avons visitées à Cuba, c’est la première fois que des taxis ne nous attendent pas à la sortie du bus. Par contre, des porteurs de bagages nous proposent de transporter nos valises jusques chez nos hôtes. La maison où nous dormons est couverte par deux manguiers, dont les fruits sont déjà bien mûrs. Dès le lendemain, un coup de vent fera tomber les fruits faisant penser à un bombardement à Gaza. Il ne fait pas bon être en dessous du manguier à ce moment là !



Nous partageons également la maison avec un autre couple européen, Kiko et Maude qui comme nous font le tour de l‘île en trois semaines. Un bon moyen de partager les expériences et de comparer nos points de vue sur les villes visitées... Un petit tour à la plage nous permettra aussi de profiter ensemble d’une journée de farniente, la mer est tellement chaude qu’il vaut mieux rester en dehors de l’eau !



A Trinidad, il y a des jineteros, surtout beaucoup de femmes qui demandent du savon et des vêtements. Le plus désagréable pour moi est de voir une dame envoyer sa petite fille me demander de l’argent ; je lui fais gentiment la morale. Beaucoup de gens essayent de me tester et de susciter de la pitié pour eux : « comme la vie est dure, vous qui vivez en dehors de Cuba devez vous rendre compte de cela ». Mais je trouve cette vision exagérée. Souvent quand on me parle comme ça, ma réponse est simple : « pour moi qui vient du Brésil, la vie ici est bien moins difficile que pour le pauvre de mon pays, moins d’inégalité, moins de misère ». En général, les gens restent bouche bée car ils s’imaginent qu’on va les écouter sans rien dire. Au final, on rencontre de jeunes garçons qui vivent auprès de l’église en haut du village, dans la partie la plus oubliée de Trinidad, qui nous expliquent que la plupart des touristes donnent médicaments et vêtements aux personnes qui les hébergent. Pour eux qui vivent en dehors du centre ville et qui sont les derniers visités par les touristes, il ne reste plus grand-chose. En faisant le tri dans nos affaires, on finira par leur trouver quelques chemises à leur donner, mais c’est vrai que le tourisme ne profite pas à tout le monde.



Le soir, en haut de la grande place du village, on peut également participer aux soirées organisées, au son des musiques cubaines et en particulier de la salsa. Après un essai avec un local, c’est Curi qui vient me voir pour nous proposer des cours de Salsa. Fabien n’est pas chaud, mais je finis par embrigader Maude, Kiko et Fabien pour un cours commun le lendemain. Le temps d’un cours sous la pluie tropicale, nous faisons connaissance de ce jeune cubain qui vit une histoire d’amour avec une anglaise avec qui il a eu un enfant. Il veut partir pour l’Angleterre, faire des cours de Salsa là-bas... des rêves de départ très commun chez les jeunes cubains.



Chez nos hôtes, nous rencontrons aussi un autre couple français que nous avions croisé à Cienfuegos. Finalement, le monde est petit ! Le lendemain, c’est déjà le départ pour La Havane. J’en profite pour me lever tôt et faire quelques photos. Le matin, on peut faire des rencontres étonnantes, comme ce vieux mexicain qui part au champ, ce camion venu faire un déménagement ou ce train à vapeur au départ pour la vallée des Ingenios (là où les producteurs de canne faisaient leurs récoltes)... autant de choses que je regrette de ne pas avoir vu avant.

[ Voir les photos : Cuba - Trinidade ]

lenicebarbosa
Blogs de voyages - © Copyright www.enroutes.com 2021 - Contact
Referencement et création de site : www.trafimedia.fr