tdf2011

Vous voulez savoir comment je me sens, au départ de cette dernière étape, qui me ramène à Guer, dans le Morbihan, où ns avons vécu de nos 20 à nos 40 ans, et où vivent encore, en plus de la famille, nombre de nos meilleurs amis ?
Exactement comme l’a chanté Brassens :

« Heureux qui, comme Ulysse,
A fait un beau voyage ;
Heureux qui, comme Ulysse,
A vu cent paysages ;
Et puis a retrouvé,
Après maintes traversées,
Le pays des vertes années.

Par un joli matin d’été,
Quand le soleil vous chante au cœur,
Qu’elle est belle la liberté,
La liberté !
Quand c’en est fini des malheurs,
Quand un ami fait le bonheur,
Qu’elle est belle la liberté,
La liberté !

Avec le soleil et le vent,
Avec la pluie et le beau temps,
On vivait bien contents,
Mon vélo, ma Bretagne et moi.
Mon vélo, ma Bretagne et moi. »

Dernière étape, et...première gamelle ! Km 3519, forêt de Molac, à la recherche de la « Voie verte », dont je n’ai pas trouvé l’indication à la sortie de Questembert, à Bel-Air,...jusqu’au panneau (à Molac !) : « Voie verte », puis petite pancarte « Pleucadeuc-gare »... C’est d’abord une large piste forestière qui va se rétrécissant au fil des km, et qui se termine en ornière, dans laquelle ma roue AV se prend. A peine ai-je eu le temps de déchausser le pied droit, que je tombe ...sur le côté G ! La faune alentour se souvient de mes cris de colère et de désappointement ! Décidément, je le redis encore, ces Messieurs de l’Equipement ne doivent pas bcp pratiquer le vélo...
Je passe par « La Côte »,
« Où Jacques, ce grand ami, et qui m’est comme un frère,
M’attend pour partager et m’offrir une bière ! »
Arrivée à Guer, chez Anne et Michel, jeune frère d’Evelyne, après 3554 km et 167h52 de route, à 17 heures précises, comme je l’avais promis il y a plus d’un an ! ( Qui a (mé)dit que j’étais tjs à la bourre ?).
« Et pour la 8è fois, nous arrosons Louise... »

Merci à ts ceux qui m’ont suivi et encouragé durant tte cette première partie. Mention spéciale à... Evelyne :
« Elle mérite une médaille, que dis-je ? Un monument !
Pour m’avoir supporté pendant aussi longtemps !"
RV le 20 septembre, pour la suite et la fin de cet heureux périple.
Je vous embrasse tous,
Je vous aime,
Daniel.

« Avecque mon René,
Nous prîmes la bonne route.
La meilleure de toutes :
Celle des écoliers ! »

Il voulait éviter la route principale,
Nous empruntâmes jusqu’à...des sentiers piétonniers !
Et pour ceux qui connaissent la Presqu’île de Rhuys,
Je vais vous dire par où il nous a fait passer !
Nous avons « visité » Noyalo, le Hézo, St-Armel, St-Colombier, Duer (superbe réserve ornithologique), frôlé Sarzeau, traversé Bénance, Fournevay, Brillac, Kerassel, le Logeo, le Net, Béninze, Pen-Castel (et son joli moulin), et Kerners. Regardez une carte, mais au 25/1000ème, et vous verrez qu’on ne peut pas faire plus long et passer plus près des rives du Golfe !
Et ce n’est pas fini : après le déjeuner, au lieu de rallier, après Port-Navalo, St-Gildas-de-Rhuys et notre camping, nous passâmes encore par Le Monténo, puis le phare (et de là, mes enfants, quelle vue ! Sur le Golfe, l’Océan, et sur Locmariaquer), le Port du Crouesty, le Petit Mont, Kerjouanno, la Saline, Kerpont, St-Gildas, Kerfagot, Kercambre, La Grée-St-Jacques, Kerfontaine, Kérignard, Trévenaste, avant de parvenir au très beau camping à la Ferme de Lann-Hoëdic, au Roaliguen. 69 km au lieu de 52 ! Ah, il n’est pas fainéant, notre « néo-cyclotouriste » !
Et pour la 7è fois, nous arrosons Louise...
« La bouteille de cidre et le bon far breton,
Servis dans le Yaknou, nous ont récompensés.
Je le dis : mon René, tu as été très bon,
Et je te sentais même...prêt à recommencer !
Merci pour la compagnie, mon René, nous nous sommes bien amusés ! Et nous avons vu de bien belles choses.
Demain, c’est la dernière étape...en attendant septembre.
Ciao a tutti !

Voici encore une étape qui promet d’être sympathique.
D’abord parce que René et Martine, amis Guérois de 40 ans nous ont fait le plaisir de ns rejoindre ce matin : René roulera avec moi cependant que Martine tiendra compagnie à Eve (qui commençait...à trouver le temps long !).
Ensuite parce que le parcours d’aujourd’hui, autour du Golfe du Morbihan, me plaît particulièrement.
Et enfin parce que ce soir nous serons reçus chez Marie-Noëlle, mon adorable filleule, et Jean-Pierre, son très sympathique compagnon.
Nous voilà donc partis vers Locmariaquer et ses mégalithes.
2ème km. Moulin à marée de Kérinis. René tenait à me faire passer par ce site qu’il connaissait déjà. Propriété privée, ms servitude de passage. Pt pb : le passage en question a été aménagé de telle façon qu’il interdit le passage de toute bicyclette. René aura beau essayer ds ttes les positions, jusqu’à mettre son vélo debout... Impossible. Il commence à râler « vilain ». Arrive la propriétaire ! « Madame, c’est scandaleux... », Monsieur, vous parlez sans savoir... », « non Madame, j’ai lu la presse : il y a eu procès, vous fûtes condamnée... », « Monsieur, vous croyez encore à ce qu’écrivent les journalistes ? Voici la vérité... » A la fin,...ils s’embrassent ! Car René, radouci, voyant évidemment que Madame « a les boules », usée visiblement par un combat « qui a tué son mari », a fini par lui dire : « Je vous comprends Madame ».
Nous devrons malgré tout contourner le moulin, car la dame, apaisée, restera intraitable !
Pointe de Kerpenhir, entrée du Golfe du Morbihan. Très beau panorama : à G, le golfe et ses îles ; à D, la Baie de Quiberon ; en face, tout près : Port-Navalo, « sortie du golfe ».
Auray, et son joli port de St-Goustan. En voulant suivre la Rivière d’Auray au plus près, ns finirons par ns retrouver...sur le GR 34, sur au moins 5 km (bonjour le trial avec des vélos...de route !) pour rallier Le Bono, où ns attendent les filles pour un bon pique-nique ds les jardins paysagers de la superbe église.
L’après-midi, agréable parcours sur le trajet du semi-marathon Auray-Vannes, de douloureuse mémoire pour Eve (il faisait 36° lorsqu’elle l’avait couru il y a qq années !).
Arrivée à Vannes où une bière bien fraiche, à la terrasse d’un café, sous la porte de la vieille ville, sera la bienvenue.
Et puis arrivent les filles.
Et Martine cherche ses clés de voiture. Et ne les trouve pas. Commence à s’inquiéter. Et je vois mon René qui commence à fumer ! Elle aura beau vider, plusieurs fois, ttes ses poches, ttes celles de son sac et de son sac à dos : plus de clés !
Elle les retrouvera à plus d’1 km, sur le bord d’un muret où elle les a laissées, auprès de son auto, il y a plus de 2 heures ! Ouf !
Nous sommes reçus très gentiment par Jean-Pierre et Marie-Noëlle, et...
« Pour la 6ème fois, nous arrosons Louise !
Elle devrait bien pousser, l’avais-je déjà dit ? »
Ils ns ont préparé un somptueux plateau de fruits de mer : huîtres, bigorneaux, bulots, langoustines, araignées,...jusqu’à ce que, fatigué, je m’endorme à leur table !
Bonne nuit, les petits.

Traversée de Lorient ! Là, je craignais le pire, connaissant la nature industrieuse de cette ville. Erreur fondamentale. Grâce à une idée tte simple, que les élus de bien des grandes villes que j’ai traversées pourraient lui emprunter : les couloirs de bus, en site propre, st autorisés aux vélos. Moyennant quoi, traversée facile, confortable, et très rapide.
Passé le Scorff, jolie vue sur le Blavet du ht du Pont du Bonhomme... où la pluie me cueille ! Qu’importe : « pluie du matin... »
A Pont-Lorois, de nouveau, très beau panorama, à G et à D, en passant la rivière d’ Etel.

« Et plus je me rapproche de ce qu’était « Chez moi »,
Plus je sens les odeurs que j’aimais autrefois. »

Ce midi, pique-nique à la pointe du Percho, un des plus beaux points de vue de la Côte Sauvage, sur la Presqu’île de Quiberon. C’est là qu’il y a moins de 2 ans, à sa demande, j’avais dispersé, au nom de la famille, les cendres de ma Mère. Conseil d’ami : si un jour vous aviez à le faire,...gare aux sautes de vent !
Et tt à coup le vent, le grand vent se déchaine.
Et en quelques instants, les nuées ont disparu !
Et alors l’Océan retrouve sa couleur.
Comment décrire ce bleu ?
C’est le bleu...océan !
Et n’allez pas me dire que c’est la Mer de Chine, d’Oman ou du Japon ! Cette fois-ci c’est lui, je le reconnais bien !
Quiberon, St-Pierre, Carnac, la Trinité,...très beaux sites, très connus.
Passé le Pont de Kérisper, d’où la vue est très belle sur la Rivière de Crac’h, à G, et la Baie de Quiberon, à D, je fais, pour le plaisir( souvenirs, souvenirs...), le tour de la pte Pointe de St-Philibert pour arriver au camping « Domaine de Kerarno »*** après 100 km tt rond et 4h23 de route. Belle étape.
Kénavo !

Ile-Tudy, lundi 6 juin 2011, 5h30.

HEUREUX !

« Je me suis éveillé, ce matin de bonne heure,
Chez Christian et Marie-Dominique Domalain
Nous y avons passé, avec eux, quelques heures,
En compagnie de Jacques et Liliane Morin.

Pourquoi, me direz-vous, me sens-je si heureux ?
Parce que, tel Epicure, je pense qu’il n’y a
Que six conditions nécessaires au bonheur,
Et que je les connais.Trois sont immatérielles :

L’AMITIE. J’aime infiniment, et je me sens aimé.
La LIBERTE. Je la ressens si fort sur mon Jolly Roller !
(Je ne vous avais pas présenté mon vélo ?)
La REFLEXION. J'en possède, là encore, très largement le temps! ( Réflexion, en particulier, sur les causes de notre ANXIETE. Si vs le souhaitez, je vs rappellerai un jour le Tetrapharmakon, ou quadruple remède, d’Epicure contre cette anxiété existentielle).

Et trois sont matérielles, et je vs les rappelle:

La NOURRITURE. Evelyne y pourvoit, excellemment d’ailleurs,
Et quand ce n’est pas elle, ce sont ts les amis !
Le LOGEMENT. Dans notre « Y’a que nous », on est bien à l’abri.
Et enfin l’HABILLEMENT. Je suis assez couvert sur mon Jolly Roller.

Vous comprenez pourquoi je me sens si heureux !

« Je ne décrirai pas ce que furent ces heures
Car ce serait trop long. Mais ce fut merveilleux.
Je vous souhaite à tous, et du fond de mon cœur,
De posséder un jour de Grands Amis comme eux. »

Route très agréable, au départ d’Ile-Tudy, car je me sens encore sur un petit nuage...
Beg-Menez. Là, j’ai une pensée pour Maria (non, pas toi, Maria « de Georges », à qui je pense aussi. Coucou à ts les deux, et félicitations pour le petit Luka ! Et bises à Nathalie et à son "p'tit" mari ! ), la seconde maman de notre Jacques, qui habitait ici.
Surprise au bas de la descente : j’entends des ovations, le public est debout ! On me crie que je suis en tête du« Grand Prix de la Bigorne » !
Mais renseignements pris, mes cinq admirateurs se sont trompés de jour !
J’arrive à Concarneau, à midi pile, à l’hôtel-restaurant « Les Sables Blancs » où je rejoins Eve, Christian et Marido, Liliane et Jacques. Nous allons,de nouveau célébrer l’Amitié...et Louise !
Aujourd’hui, 85km et 3h41.
Bon Anniversaire, Sandrine !

La soirée d’hier fut un enchantement. Et ...

« Il me semble que Louise devrait très bien pousser
Car nous l’avons, je crois, vraiment bien arrosée ! »

Et je reprends la route ... pour quelques km puisque dès ce midi nous sommes les invités, avec Jacques et Liliane, de Christian et Marido, qui possèdent une maison à Ile-Tudy.
Je passe au pied du phare d’Eckmühl, et me sens ... tout petit, écrasé par sa taille. Puis la route côtière, la Pointe de Penmarc’h, et puis le Guilvinec. Encore un nom de port qui me faisait rêver, et qui a motivé cette longue escapade.
Passant à Lesconil, je pense à Jacky, « petit » frère de mon Boubou, qui y posséde une maison, mais qui rêve, comme nous, d’une maison à roulettes. Coucou Jacky, coucou Dominique. Bientôt, vous direz comme nous : « La retraite, c’est chouette, et le Yaknou, c’est fou ! »
Là, j’abandonne le petite route côtière, vraiment mal carrossée, et je gagne Loctudy au plus court : j’ai hâte d’arriver.
Après une belle ligne droite, de 4 km, bien dotée d’une piste cyclable en site propre, très roulante, j’arrive joyeusement à Ile-Tudy, chez Marido et Christian. Un de mes 3 "grands Christian" : Christian-mon frère, bien sûr, Christian Ségalini, ami d ‘enfance, et Christian Domalain, ami de jeunesse, trop peu vu cependant.
L’accueil sera à la hauteur de leur réputation : somptueux ...
Et pour la 3ème fois, nous allons fêter Louise!
Aujourd'hui, j'ai roulé seulement 35km et 1h37 (mais j’avais prévu ... repos le dimanche !)

: Départ des « Sables Blancs » sous un ciel magnifique. La journée, tout entière, le sera tout autant.
Poullan/Mer, Beuzec-Cap-Sizun (aux célèbres ardoises),... Tout au long de la route, des vues sensationnelles, à D, sur Baie de Douarnenez.
Puis la Pointe du Van, autre vue fantastique, et puis l’inattendu : entre cette pointe et la Baie des Trépassés ( !), descente incroyable et record de vitesse : 76,20 km/h ! Plus vite que le Cucheron, plus vite que le Granier ! Ici, en Bretagne ! L’éclate...et la frayeur, lorsqu’à pleine vitesse, presqu’en bas de la côte, je déchausse in extremis du pied droit, craignant de ne pouvoir négocier le virage !
Quelques mn plus tard, à la Pointe du Raz, voyant sur le parking le Yaknou d’Evelyne, je décide d’aller, « tt au bt du bt de la Pointe Bretagne », la retrouver, et je tombe sur elle et... sur Jacques et Liliane, Grands Amis de notre jeunesse bretonne !
Les deux jours qui suivent seront de pur bonheur.
Pique-nique, tous ensemble, sur la plage du Loch.
Arrivant dans Audierne, je vois là, sur ma droite, roulant sur son vélo,...ma première Bigoudène ! Elle arbore son costume traditionnel, assez sombre, mais très beau, et surtout sa coiffe, mais la petite, celle « de la semaine » . C’est une belle vision, que je conserverai.
Le reste de la route, je le ferai « à fond », car j’ai hâte d’arriver au « Lerenn », à St-Guénolé,où jacques et Liliane ns invitent, et où Christian et Marie-Dominique Domalain, autres Grands Amis de la même époque, nous rejoignent. Belle et bonne soirée qui s’annonce...
95 km et 4h02 (eh oui, j’ai « appuyé »).
Buona notte !

Me voici sur le « Pont suspendu (Michèle, l’esprit grivois, aurait sans doute écrit : « su... » mais je m’arrête là, car je sais sa pudeur) de Terenez ». « Ouvrage d’art exceptionnel, qui se distingue par une conception architecturale unique. Premier pont courbe à haubans de France, il détient le record du monde de portée entre 2 piliers (265m). »
A ces ingénieurs-là, bravo ! (Même si, nous-autres plébéens, ce qu’on demande à un pont, ce n’est pas tant de battre des records que d’éviter...de se casser la gueule !). En tout cas, de là-haut, mes enfants, quelle vue !
10h25 : appel de Marc-Emmanuel. Ca y est : Louise est née ce matin, à 9h45, et tt s’est bien passé. La maman et le bb se portent bien. Quel bonheur ! Après ts ces tracas... Félicitations, les enfants, et merci pour ce nouveau cadeau. Tenez bon, nous arrivons !
J’entre joyeusement en Presqu’île de Crozon. « Et mon esprit se met à battre la campagne » :

« Qu’est-ce que je me sens bien ! Qu’est-ce que je suis content !
Et combien j’aimerais que durent ces instants !
Qui me voient à la fois célébrer la nature,
Tout en ayant au cœur de si beaux sentiments. »

Je longe maintenant la baie de Roscanvel. Je la trouve très belle... Même si je vois au loin qq bateaux de guerre ( Mais comme disais le grand Jules ( non, pas toi Raimu, l’autre) César : « Civis pacem, para bellum »).
L’Ile Longue, la Pointe des Espagnols,... ts sites bien connus ms tjs aussi beaux.
Je suis au bout du bout ! Au bout de la presqu’île : la Pointe de Pen-Hir. Une des extrémités les plus occidentales de l’Europe ! Un beau site préservé. (Seule une croix de Lorraine...).

« Et devant moi, béant (non pas béat, béant), s’étale l’Atlantique ».

Comment ça « Mer d’Iroise » ! Elle sort d’où celle-là ?
S’y serait-il passé des choses mémorables ?
En ts cas, sa couleur, mes amis : bleu Turquoise !

« La Bretagne, par beau temps, rien n’est vraiment plus beau. »

Me plaçant, dos au vent, face à la table d’orientation, j’ai la confirmation : le vent a bien tourné, il est pile au Nord-Est. Je vais me régaler, au retour de la pointe.
Car je l’ai de nouveau, « pour changer », dans le nez !
Camaret /Mer. Pique-nique sur le port...où me rejoins, surprise, la toute nouvelle quadruple gd’mère. Nous nous congratulons.
La route du retour du bout de la presqu’île est vraiment très pénible. Je commence à ressentir, pour la première fois « une profonde lassitude »...comme vers la fin d’un marathon, pour ceux qui connaissent. J’apprécie là plus que jamais la compagnie ragaillardissante de l’ami Brassens, grâce à l’iPod nano que m’ont offert Sandrine, Arno, Maël et Jeanne, juste avant mon départ (coucou les Enfants ! Merci encore : superbe idée !).
Puis, descente vertigineuse (à plus de 70 km/h !) vers un lieu magnifique : la plage de Pentrez. Presque aussi grande que la Lieue de Grève, comme elle de sable fin... Magique. Et méconnue.
Et enfin la descente sur Baie de Douarnenez, autre panorama extraordinaire de beauté.
Arrivée au camping «Le Kerleyou »***, à Tréboul, où nous allons fêter l’arrivée de Louise, après 118 km (+ lgue étape depuis le départ, et c’est bien suffisant) et 5h25.
Merveilleuse journée.
Baci, baci a tutti, sopratutto a Louise !

Ce matin, énième prise de tête avec Eve à propos de...ce blog.
Je suis trop pointilleux (certains disent « maniaque » ! C’est très exagéré !), elle est trop dilettante. Et ça m’énerve au plus haut point (les 2). « Si cela continue, ns ne vieillirons pas ensemble », m’a-t-elle dit ce matin. Je crains qu’elle ait raison ! D’un commun accord, ns avons donc décidé que, pour la 2è partie de ce tdf, en septembre, c’est elle seule qui gèrera le blog. De cette façon, mes textes ne seront pas « trop longs », et ses photos seront insérées « en temps et en lieu » !
Et le spectacle continue :
Dès qu’on atteint la côte, en partant de Portsall, à Trémazan, ici elle s’appelle la « Côte des Légendes », on en prend de nouveau plein les yeux : c’est une succession de rochers, de falaises et de grèves, toutes de sable fin. C’est un enchantement.
Argenton, Porspoder, Kervézennoc, Melon,... Je ne vous cite pas ts les beaux pts de vue, car ils sont trop nbreux.
Et svt sur ma D, au plus près de la mer, je vois l’indication du GR 34,celui qui fait le tour complet de la Bretagne... Avis aux amateurs ! (Coucou ts les amis, mbres d’Eze-Rando. Je sais que vous êtes là, que vs m’encouragez ds ma folle entreprise (pas si folle que ça !). Rappelez-vous : vous ETES sur mon porte-bagages, puisque je pense à vous !...et vs m’êtes légers).
Je franchis mntnt l’Aber Ildut. A propos, savez-vous ce qu’est un aber ? C’est une espèce de ria...en Breton.
Je me suis déconcentré un instant, parce que, sortant d’un café proche du banc où je me trouve, sur la place de Plouarzel, face à l’église, Bretonne typique, tte de granit, tt un groupe de gens sort, et ts parlent...le Breton justement. C’est qu’on est arrivé ds la Haute-Bretagne, celle des Korrigans, où l’on défend sa langue...
Le Conquet, port de pêche. Un des ports dont le nom seul me faisait rêver.
« O combien de marins, combien de capitaines,
Qui st partis, joyeux, vers des courses lointaines,... »
J’ai oublié la suite, mais elle est moins heureuse.
La Pointe St-Mathieu, autre lieu admirable, ...abimé par les hommes : plusieurs constructions, ttes de styles différents...Quel dommage ! Alors que, arrivant, je voyais qui doublait la Pointe justement, un beau bateau de pêche que suivaient des oiseaux...! Cétait si beau !
« Des mouettes ? Des macareux ? Des sternes ? Des goélands ?
A mon secours Gégé : je suis trop ignorant ! »
« Mais je rêve ! J’y crois pas ! J’hallucine ! Comme disait Bernard (non, pas toi, mon Bernard, l’autre) Blier (était-ce ds les Tontons Flingueurs ?). Alors que j’ai tourné la Pte St-Mathieu, j’ai encore le vent ds le nez ! Alors que j’ai changé de cap et navigue plein Est ! Je dois me rendre à l’évidence : lui aussi a viré : Nord-Est ! Scandaleux !
Je m’arrête pour manger près d’un petit calvaire. En fait, en m’approchant : c’est une simple croix dont quelqu’un a jadis cassé les bras ! Qui peut être assez con pour faire chose pareille ? On a beau, comme moi, avoir perdu la foi, ce n’est pas une raison pour être iconoclaste !
J’arrive à Brest-même (prononcez « Bresmêm’ » si vs voulez être compris !). Le site est beau, mais la ville... Heureusement il y a Océanopolis (***). Belle vue, à la sortie, du haut du pont Albert Louppe, sur la Rade de Brest, à D, jusqu’à la Presqu’île de Crozon, et à G sur l’Elorn et, au loin, Landerneau.
Je retrouve Evelyne à l’aire réservée aux camping-cars du Faou. Vague impression d’être parqués, à l’écart de la ville.
101 km et 4 h 32 au compteur aujourd’hui.
Ciao, ciao !

Hier soir, j’ai bien cru que le beau rêve s’arrêtait là.
Qq mn après mon arrivée, une douleur thoracique, G. Le cœur ? Non, plutôt une douleur costale, qui me coupe le souffle à chaque inspiration, et qui augmente de mn en mn, à mesure que je me refroidis. Pourtant je ne me rappelle aucun fx-mvmt. Aurai-je trop forcé ? C’est possible. Ou bien un coup de froid ? Possible aussi. Tjs est-il que je commence à être pris de frissons, qui deviennent rapidement violents, incoercibles. Devant Evelyne éberluée, je grelotte ! Puis la fièvre vient, rapidement forte elle aussi (réaction, bien connue, de tuberculinique). Eve m’installe, bien couvert, sur le lit du bas, et...je m’endors. Sans manger. Moi ! Quand on me connaît... Je n’ai pris qu’Arnica, Rhus Tox., et Nux Vomica. Même pas eu le temps de boire ma pte bière, pourtant sortie du frigo, comme à chaque arrivée ! Je transpire tte la nuit. Mon duvet, et même la couverture et le drap qu’Eve a mis par-dessus, sont trempés. Et puis je me réveille, ce matin, étonné. Je vais infiniment mieux. J’ai un peu mal partout, des courbatures intenses, mais plus mal à la tête : la fièvre a disparu. La douleur de côte est devenue supportable, et je peux de nouveau respirer (presque) à fond. Je me sens moins vaillant, mais je peux repartir. Ouf !
« Je repars donc gaiement sur les routes de France »
Le double cairn de Barnenez. 6000 ans d’existence ! Le plus grand d’Europe ! Vous connaissiez ? Nous non plus ! Incredibile !
La route de corniche, sur la Baie puis la rade de Morlaix. A chaque km, c’est de plus en plus beau !
Et voici le port de Morlaix. Ts ces voiliers amarrés, alors que moi...j’ai mis les voiles !
Oh, les beaux artichauts ! Gros comme des ballons (de hand-ball, bon, d’accord. Coucou Michel !). C’est normal : j’arrive à St-Pol-de-Léon. Je m’arrête un instant sur la gd’ place pour admirer la cathédrale. Encore un superbe édifice. Ah, ils savaient le travailler le granit, nos anciens ! Datant visiblement de l’aube du Gothique flamboyant, c’est une dentelle de pierre. Admirable ! Respect.
A la sortie de St-Pol, compliquée, aucune indication de ma direction. J’avise un pauvre gars, la soixantaine, à moitié édenté. Assis sur le bord de la route, il regarde les voitures passer ( merci Otis). Il semble ne posséder qu’une vieille musette, qu’il tient serrée sous son bras, et une bouteille de... jus de fruit. Je lui demande la route de Plouescat. « Tu bois un coup « ? Non merci, j’ai ce qu’il faut. Il sort alors de sa musette, et me tend, une tablette de chocolat, ds son emballage intact. « ça ne se refuse pas ! » J’accepte donc et je partage avec lui et son compère –« Le partage, c’est bien »- qui en tenait une autre sorte, lui, de musette ! « Lui, il a trop bu.» Après les « Tu viens d’où ? », « T’as une tête de con mais t’es bien buriné », et « Qd on voit des gars à vélo, ça rassure... », après aussi un dernier : « Tu bois un coup ? », après maintes diatribes,enfin: « La route de Plouescat ? Ecoute-moi bien, mon gars: t’es d’ssus! » Véridique. Une bonne poignée de mains, et je repars...plus léger. Des rencontres comme celle-là, comme dirait Fabrice, « ça remet le facteur su’l’vélo »( Coucou Fabrice, bisous à Magali, Luana et Caline !).
Eve m’ayant conseillé de manger « bien au chaud » ce midi( n’est-ce pas qu’elle me coucoune ?), je me mets en quête ...d’une bonne crêperie bien sûr ! Sibiril, Cléder, Plouescat, Goulven...Ttes fermées ! Et entre ts ces lieux, 5 à 10 km, c’est-à-dire, à vélo, 15 à 30 mn ! Enfin, Kerlouan. Une crêperie. Sur la porte, un écriteau : « Ouvert ». Soulagé mais affamé, j’entre...pour entendre le crêpier me dire : « à cette heure-ci ? »( il est 14h30) « Mon service est fini », « On a oublié d’enlever la pancarte ». « Les gens n’ont plus envie ( besoin ?) de travailler ». « Oui mais demain, j’ai une grosse journée. » No comment.
Finalement, c’est sur le parking du supermarché Casino que je mangerai 2 tomates, un demi-camembert, bien fait, et une demi-baguette. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : hier, c’est sur l’admirable « Lieue de Grève », que je pique-niquait !
J’arrive à 17h00, en même tps qu’Evelyne, à l’aire de service de Portsall, autre lieu abimé d’une autre catastrophe : la Marée Noire ! ( De l’Amoco Cadiz, ou du Torrey Canyon ?).
109 km et 5h10.
A demain.