Le 22/01/10, 9:53
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Blog posté par Sophie
Dans le coin bleu, Gunung Rinjani, le deuxième plus haut volcan de l’Indonésie. (Applaudissements) Avec ces 3726m, Rinjani fait "souffrir" des milliers de grimpeurs chaque année. (La foule est en délire)
Dans le coin rouge, moi, Sophie. (Silence) 1.65m, grimpeuse inexpérimentée qui fait face à sa première ascension sérieuse. (Toujours silence)
La lutte ne sera pas facile. L’ascension ne doit pas être prise à la légère. Devant moi, Rinjani en impose mais je me sens prête à l’affronter. J’ai bien dormi la vielle et j’ai pris mes vitamines. Je chausse mes souliers de trekking et je pars. Il est 8h30 du matin. Mais je ne suis pas seule face à ce défi. J’ai dans mon équipe Jay, grimpeur sans plus d’expérience mais motivateur numéro 1, Juki, notre guide, agile comme une gazelle et avec plus de 8 ans d’expérience je ne m’inquiète même pas lorsqu’il part babouches aux pieds et Tommy, notre porteur (il ne s’appelait pas vraiment Tommy mais j’ai oublié son nom alors je l’ai renommé!), avec un cou musclé comme un bœuf, également chaussé de babouche, il portera sur ses épaules les 40 livres d’équipement et de nourriture tout au long de l’excursion. Ha oui! J’oubliais, s’est joint à notre groupe de joyeux grimpeurs, deux petits chiots blancs à peine âgés de quelques mois! Nous partons 2 jours; une journée d’ascension, une nuit au sommet et une journée de descente.
La montée débute déjà aux premiers mètres. Il fait chaud et humide. Après seulement 10 minutes, je suis toute en sueur. Je su à des endroits que jamais je n’ai suée auparavant; je su du coin des yeux et des genoux, d’entre les doigts et du menton, c’est une première! J’ai le t-shirt complètement trempé et mes shorts me collent à la peau. Et la monté est dure, j’ai le ti cœur qui pompe et les muscles en feu. Mais je ne lâche pas et je m’efforce de camoufler ma souffrance. La première heure est la plus difficile. Nous demandons à Juki si parfois des gens abandonnent en chemin. Il sourit et nous répond que souvent le groupe entier est forcé de rebrousser chemin si quelqu’un abandonne. Lorsque ça arrive, la montée de reprend pas le lendemain pour le reste du groupe et il n’y a pas de remboursement pour personne. Heureusement, nous sommes en basse saison et sommes les seuls avec notre guide. Nous prenons enfin une pause. Nous avons atteint l’entrée du Parc de Rinjani. Quoi? L’entrée? Tout ça et nous n’avions même pas officiellement commencés! Merde! La pause se termine et nous débutons réellement l’ascension. Je réalise que plusieurs québécois sont passé par là avant nous quand le guide nous dit "C’est partie mon kiki!". Je sourie, je suis prête!
La grimpée se déroule sans problème et surtout sans pluie mais non sans peine! Nous devons parfois enjambé de hautes racines et d’autre fois, gravir des pentes très abruptes. Lorsque je complète une série de marches, je méprise la prochaine. Je dois avouer que parfois la pensée de tout abandonné me passe par la tête mais, je la chasse rapidement. Il me semble que je n’ai aucun plaisir à faire autant d’efforts. Je partage mes pensées avec Jay et il me dit que lui non plus. Mais, nous le faisons pour le résultat et pour l’incroyable satisfaction qui s’en suis. Je garde ses paroles en tête. Mon cardio tient bien le coup, à ma grande surprise. Nous suivons un sentier bien défini à travers l’épaisse jungle, il est évident qu’il est fréquemment utilisé. Plus nous prenons en altitude, plus l’air se rafraichit. Je suis donc moins affecté par la chaleur mais lorsque nous faisons la pause, j’ai froid et je dois enfiler mon coupe vent par-dessus mes vêtements trempés de sueur. Que de souffrance...
Je sais ce que vous vous dites :
- Pauvre petite, c’est dure mais elle est forte.
- Et oui! Je suis forte.
Je vous entends ajouter :
- Mais les chiots, eux? Ils vous ont suivit jusqu’en haut?
J’ai bien pensée ne pas mentionner les chiots dans mon récit de peur que vous remettiez en questions la véritable difficulté de la montée. Si deux chiot vous ont suivit jusqu’en haut, comment est-ce si dure pour la grande fille de 27 ans que je suis? Les petits chiens ont commencé à nous suivre en voyant le tout comme un jeu. Puis à mis chemin, nous avons rencontré un singe qui n’a montré aucune sympathie envers les chiots. J’ai bien l’impression que les pauvres chiens avaient trop peur de redescendre par eux même et non eu d’autre choix que de nous suivre même si l’expédition était extrêmement difficile pour eux (aussi). Voilà!
Nous sommes finalement arrivés à notre campement pour la nuit vers 5h pm. Il ne nous restera qu’une heure marche demain matin pour atteindre notre destination finale. J’avais amené mon savon mais, bien évidemment, au sommet d’un volcan, il n’y a pas de douche. Alors je ne fais qu’enlever mes vêtements humides de sueur et puant, pour enfiler tout ce qui me reste de sec et chaud. Le vent s’est levé et il ne doit pas faire plus de 10 degrés. Je m’emmitoufle dans mon sac de couchage et j’avale le délicieux riz préparé par Juki et Tommy. Après souper, il fait déjà noir et, épuisés, nous nous dirigeons vers la tente pour la nuit.