Le 12/12/09, 2:33
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Blog posté par Sophie
L’année 1912 a été une année remarquable pour l’industrie. Il y avait au port de Broome plus de 400 navires prêts à partir au large faire leur cueillette. Ils partiront 9 mois sans revenir sur la côte pour racler le fond de l’océan à la recherche d’huître. A cette époque, l’industrie de l’huître était au cœur de l’économie de la région. Et oui, l’huître! Le petit crustacé était convoité non pas pour sa chair mais pour sa coquille, pour le coquillage qui s`y trouve à l’intérieur. À partir de ce précieux coquillage, on y taillait de boutons, des bijoux, des pinces à cheveux et autres objets de tous les jours. En 1912, l’industrie était déjà bien installée et avait fait ses preuves. Il y avait beaucoup d’argent à faire à Broome.
Les blancs franchement débarqués au nord ouest de l’Australie découvrirent que les aborigènes portaient un joli coquillage brillant en guise de feuille de vigne. Bref, ils se cachaient le zizi avec! Les européens forcèrent alors les aborigènes à plongée en apnée dans l’océan à plus de 15 mètres de profondeur pour recueillir le coquillage. S’ils survivaient à cette plongée sans air et remontaient les mains vides, ils étaient considérés comme lâche et étaient battus à coup de bâton. En parallèle à ces morbides évènements, les anglais développaient le scaphandre. Cette technologie n’arriva en Australie que quelques années plus tard. Les anglais, voulant garder leur secret, vendirent l’équipement de plongée dernier cri aux nouveaux australiens propriétaires de bateaux, sans manuel d’instruction. Ceux-ci envoyèrent en mer tous les marins intéressés par l’emploi. Cette opportunité attira des matelots et apprentis plongeurs de partout à travers le monde, mais principalement de l’Asie. Après plusieurs essais et erreurs, et après beaucoup de morts, les premiers à percer le mystère du scaphandre ont été les japonais. C’est pourquoi, à sa fondation en 1883, la population de Broome était majoritairement constituée de japonais et de riche européens. Le centre ville de Broome était appelé à l’époque Japs Town. De nos jours, le centre ville s’appelle Chinatown. Étrange... Durant la deuxième guerre mondiale, les japonais ont perdus un peu de leur popularité et les locaux ont brulés Japs Town pour tout rebâtir à neuf et rebaptiser le centre ville Chinatown et le nouveau nom est resté. Pour les australiens, un japonais ou un chinois, c’est pas mal la même chose...!
Les européens à qui appartenaient ces navires étaient appelé les Pearl Masters. Ils étaient riches et aimaient exposer à tous leur richesse. Comment le faisaient-ils? En s’habillant de blanc de la tête au pied. Dans le cette région de l’Australie, le sol est rouge-orange. Ce qui est blanc maintenant, sera orange tantôt. Lorsqu’ils paradaient en ville, ils apportaient avec eux quelques habits de rechange. Lorsque l’habit était souillé ou trop orange, ils se changeaient. Puisque l’eau des rivières est également orange, il est impossible de laver un habit taché pour qu’il redevienne blanc. Les habits était donc envoyés au port le plus prêt, à Singapour, pour être nettoyé et revenait à Broome, bien blanc, 5 semaines plus tard. Il est connu que le plus riche des Pearl Master pouvait se changer jusqu’à 7 fois par jour!
De nos jours, l’industrie à un peu changé. Broome est maintenant mondialement reconnu pour la culture de la perle d’eau salé. Il n’y a plus de bateau qui parte en mer pour recueillir le coquillage, toute la culture est faite à quelques kilomètres au large. Broome produit dans plus grosse perle de culture au monde. Une des plus grosse perle jamais produite à été acheté par une dame de Sydney. Elle déboursa 75 000 $ pour une perle de 21mm de diamètre!
Loin d’avoir le même budget, nous nous sommes acheté une petite cuillère taillée dans le coquillage. Si j’ai vraiment envie, je la porterai au cou!