Asiestance à domicile

Allez, place à la mère patrie, ou plutôt la patrie de la mère et de la grand-mère ; coté DRZ.

Le Laos, le royaume au million d’éléphants. Ce pays figure haut dans le tabloïde des back-packers car il figure parmi les pays d’Asie du Sud-Est reconnus pour leur grande gentillesse et pour la richesse de sa nature. Saura t-il être à la hauteur de nos attentes ?
Plus sérieusement, au vu de la taille des villes que nous « programmons » de traverser, il est clair que le voyage sera rythmé par les bus et par la ruralité. Quand Vientiane la capitale ne dépasse pas 300.000 habitants... Nous nous réjouissons donc d’avance de ce séjour qui s’annonce plus paisible et contemplatif.


Mais avant cela, une petite dose de Thaïlande s’impose.


Notre hub d’Asie du SE a encore été une escale délicieuse avec la famille qui, encore une fois, a su nous surprendre et nous régaler. Ainsi, dés notre arrivée, nous partons pour un dîner dans une... brasserie... allemande ! Eh oui, et comme on ne fait jamais les choses à moitié dans ce pays, c’est avec une sorte de concept cabaret Thaï que l’on a la joie de manger un bon jambeauneau grillé accompagné de sa sauce Thaï et d’une bonne pression blanche ou ambrée... MIAM ! Applaudissons au passage les faux sosies de Mickeal Jackson et le champion du jour de descente de pinte de bière à la paille...



Le lendemain, précédent notre départ, nous poursuivons notre journée à bloger sur le net, à skyper etc. honteusement puisque du coup nous ne sommes pas des plus disponibles. Quoiqu’il en soit, la soirée sera passée avec Lorraine qui, comme à son habitude, nous aura dégoté un bon plan de derrière les fagots. Cette fois-ci : spectacle de marionnettes traditionnelles dans un des grands Shopping Mall de la ville ! Une belle manière de finir avec ce paradoxe modernité-tradition propre à la ville !

Bon d’accord, une dernière note pour le pays ! Le trajet en bus ultime. On croyait avoir une expérience suffisante avec la Birmanie, c’était sans compter sur le bus VIP Thaï ! Grand espace, distribution de sucreries et boissons (qui sont aussi des sucreries quand on y pense, ils sucrent tout ces thaï !), couverture et repose cou tout kitch et... grand écran en plein devant nous (voir photo). Y’a même une hôtesse et des WC qui sont accessibles pendant la route (Alex : « Yesss !!! »). Cool, on voit même « Green Lantern » une adaptation de comics US en VTST (version Thaï sous titrée) rigolo et divertissant. 21h, tout s’arrête, impec... Mais vient 0h38, heure du ... dîner ... bien évidemment ! Et puis de retour dans le bus vient.... Le DVD de clips avec les 12 chansons en métaphore filée de la jeune fille qui arrive de la campagne à Bangkok pour rejoindre son « fiancée » qui s’est remis avec une autre et le 4 autres personnages tel le boxeur Thaï, le pêcheur du village et deux autres filles... et le happy end retour à la campagne.... Voilà, sauf qu’à partir de 4h le bus fait un premier arrêt intermédiaire et là.... Le DVD recommence, et les gens descendent au fur et à mesure et jamais le DVD ne s’arrêta ! Un beau souvenir quoi ! Surtout que la dernière heure on est seul dans le bus ; car la cabine du chauffeur est isolée du reste : oui, même l’hôtesse était partie ! J’exagère, la DVD ne fait bien sure pas 4h... après on a eu des comiques Thaï qui gueulaient bien avec pleins de rires à fond ! Ca avait l’air drôle....



Aller, pas grave, le temps de descendre du bus à Chiang Kong, la ville frontière, on file en Tuk-tuk, 15min quand même, et voilà, on arrive 10 min avant l’ouverture du post frontière, impec !

LE LAOS

Nous avions décidé depuis longue date de traverser la frontière terrestre au Nord du Laos part Huai Xai. Non pas que ce soit le passage le plus usité, mais plutôt de part sa signification. En effet, la grand-mère d’Alexis est originaire de ce village et deux de ses tantes y sont nées aussi. Situé en plein cœur du triangle d’or – frontière Laos, Thaïlande, Birmanie – cette zone commerciale autrefois dédiée au commerce notamment de l’opium est en pleine mutation...

Tout d’abord nous sommes surpris par la taille de la ville, ça semble construire partout, les GH et restaurants pour fallang (étrangers) s’enchaînent. Ca sent la bonne vielle ville de back-packers ! Il y a des ATM à gogo et nous parvenons à atteindre nos deux objectifs de la journée sans grande peine. A savoir, aller à la rencontre de Bounlob, un lointain parent, avec qui le contact avait été renoué via la France, et se rendre à Gibbon Expérience. Le programme est établi : les prochains jours on part en « treck » puis rendez-vous avec Bounlob pour la visite de Houai Xai.


Gibbon Experience.



L’une des raisons pour laquelle viennent beaucoup de gens. Au départ il s’agit d’une société – Animo - qui s’est vu pour mission de protéger un territoire via la mise en place d’une structure d’excursion particulière : un ensemble de « cabanes » dans les arbres avec un circuit de tyroliennes permettant de circuler dans la triple canopée ! Cela a permis d’apporter des revenus alternatifs permettant aux villageois de moins pratiquer le brulis traditionnel et le braconnage qui tous deux menaçaient cet écosystème à la riche biodiversité symbolisée par le Gibbon à crête noir, espèce aujourd’hui menacée d’extinction. Mais en même temps les prix ont plus que doublés ces dernières années et l’on peut s’interroger sur le manque de transparence quant aux devenir de cet argent, quand on sait qu’un guide gagne moins de 2€/jour et que le coût de l’excursion est de plus de 200€ avec des groupes de 8 personnes tournant non-stop!

Aller, rendez vous le 7 au matin pour un départ en jeep suite à la projection du petit film explicatif. Les routes sont excellentes, après 1h de trajet sur le bitume nous nous engageons dans les vrais chemins ou après 1h de cahotage nous arrivons au village point de départ. Deux groupes sont formés, en l’occurrence un groupe correspondant aux jeeps dans lesquels nous étions. Ca tombe pas trop mal le groupe semble cohérent. C’est parti pour « trois » jours de fun !

Et ces trois jours furent terrible, nous avons pu expérimenter notre aptitude à faire de la tyrolienne en toute liberté, le principe étant qu’on arrive au niveau d’un site et là on peu tourner entre les 6/7 lignes de câbles existantes, chacune mesurant entre 200 et 500m et permettant de se trouver au dessus de la forêt à parfois plus de 100 m !! Unique ! Nous passons deux nuits dans la forêt dans des « cabanes » pouvant accueillir jusqu’à 8 personnes ! Perchées à plus de 40m, elles offrent une vue magnifique, elles sont en plus dotée d’eau courant avec véritable douche et d’électricité grâce à un petit panneau solaire !



Nous passons un super moment avec notre groupe formé de Max et Shaina (couple américain), Luke, Aaron et Leigh (trio australien), Bron (notre britannique) et nous même ! Nos guides Bounpeng et Bounleun sont sympas mais un peu en retrait, tan pis !



Ainsi le premier jour, nous avons apprécié ensemble les « cascades » : nom de code : trou d’eau gelé. Après les battements de cœur avec les premières tyroliennes nous arrivons à notre première maison (la n°6). Nous expérimentons la livraison à domicilie du repas avec bouilloire pleine et panier à victuaille, y’a même une bouteille de vin (qui s’avère être du vin de fruit finalement) ! Et là, les guides nous abandonnent vers 5h pour la nuit... Bon, on hésite à faire un dernier tour de tyrolienne avant le couché du soleil, c’est un peu short... Allez, on y va ! La motivation ? Chercher à boire à la maison à côté (la cabane est toujours proche d’une maison/ hameau qui fait la cuisine). C’est parti, manque de chance il n’y a rien, tant pis ! Et là on se rend compte que la nuit tombe vite ! Heureusement on a pris des torches, mais bon, c’es pas facile de se réceptionner sur la plateforme d’en face et surtout d’estimer la vitesse et la distance... On parvient toutefois à rentrer sauf. On dîne et là c’est cool on se rend compte que le groupe est open pour taper le carton ! Quand soudain... « Vvvvvvvvv !!!! » bruit de la tyrolienne qui approche la cabane : eh bien c’est le mari de la dame de la maison où on était allé qui arrive avec des bières fraîches à nous vendre !!!! Au milieu de la jungle, terrible !




Lendemain matin, après le café nous découvrons une autre caractéristique des ziplines (autre nom que tyrolienne plus court surtout si o écrit zip à la place) : le rôle d’éclaireur, et surtout d’éclaireur du matin, puisque c’est lui qui se prend toute l’eau condensée sur le câble sur 400m !! D’ailleurs c’est Alex le premier éclaireur !

S’ensuit une rando pour aller à la maison suivante, ça monte et ça descend pas mal, c’est quand même physique. Cette dernière est juste impressionnante, elle est plus haute, plus dégagée que l’autre et l’arrivée en zip terrible ! On a même une chambre individuelle en haut ! Après on se fait une petite série de zip bien sympa ! La nuit, rebelote on tape le carton et déguste la bière cette fois achetée sur le chemin.... La nuit est bruyante, insectes, batraciens et autres bruits inconnus rythme notre sommeil. Et puis Anne-Claire réveil Alex vers 1h: « Euhhh.... Je suis allé aux toilettes et j’entendais des bruits, en ouvrant le rideau sur la rambarde y’a un animal tout noir avec une queue très longue qui était en train de manger quelque chose, il est plus gros qu’un chat » Ni-une, ni-deux, ont redescend, plus rien.... Bron nous confirmera qu’elle a vu la même chose et qu’il en avait même deux, nous pensons avoir trouvé la photo, qui est jointe au blog....
Lendemain, nous sommes réveillés à 5h15 par les guides pour essayer de voir les Gibbons. Nous serons déçu, déjà le rendez vous était prévu à 4h30 et après une marche forcée (par nous) nous arrivons au site et les guides discutent entre eux sans chercher à les trouver.... Nous bougerons un peu les choses pour les entendre, mais finalement nous n’en verrons aucun... Passons, cette dernière journée nous permet de bien profiter de la superbe forêt et de ses zips, nous rentrons heureux et finissons part un dîner tous ensemble à Huai Xai !




Bilan : Super expérience, mais attention niveau sécurité c’est vraiment très limite. On ne te suit pas trop, Alex a même oublié de mettre ses gants une fois et personne ne l’a vu, il n’y a aucun kit de secours ! Bref, c’est génial t’es libre, mais c’est clair qu’au moindre accident c’est pour ta pomme ! Et niveau qualitatif, ils pourraient fournir les gants et diversifier un peu plus la nourriture. Du coup, malgré le zip extraordinaire, on attend plus d’implication des guides et plus de qualification, encore une fois ça n’est pas vraiment très pro et vu le prix.... SVP augmentez la prestation ! Sinon, autant voir si d’autres structures ne font pas mieux et ne sont pas plus transparentes ! On arrête là ! On a kiffé malgré tout !! Si vous avez l’argent foncez...


Petite vidéo à l'appui, peut-être qu'une autre arrivera par la suite... Si la connexion le permet...

Conclusion : Le syndrome de la raie Manta est confirmé, même s’il semble s’amoindrir avec le temps. Nous soumettons toutefois une hypothèse qui nous a séduit, Alexis est semblable à un grand prédateur et de part l’odeur et l’énergie qu’il dégage les bêtes le fuient. Tout simplement, il est trop charismatique pour la nature ! (laissez le croire ça !)


Huai Xai



Jour de visite avec la famille. Voiture à l’appui, on part le matin avec Bounlob et son fils Bi à la recherche des anciens bâtiments de la ville pour la mamie. C’est assez particulier de voir un garage Honda et de s’entendre dire que c’était l’ancienne maison du gouverneur. Autant le dire, il ne reste pas grand-chose notamment des bâtiments en bois, si ce n’est quelques bâtiments tels l’école ou l’hôpital des années 20 construits en dure. La communication et la compréhension n’est pas très aisée avec Bounlob dont le français est rouillée (tu m’étonnes 40 ans !). En tout cas, ça grandit, ça grandit ! La province qui comptait autrefois 30.000 personnes en compte près de 200.000 aujourd’hui et il semble planer comme qui dirait un investissement chinois non négligeable.

Preuve à l’appui, la visite se poursuit avec les deux filles de Bounlob : Lee et Keung et le petit fils Beng. On se rend au lieu dit du triangle d’or. Là, un projet de Casino chinois émerge. C’est déjà énorme et apparemment cela ne représente que 5% du projet. Les routes droites avec les arbres et lampadaires déjà en place, les maisons copier-coller, cela nous rappel étrangement Erenot à la frontière mongole. Un petit Sim-City ! Nous nous retrouvons ainsi dans un bâtiment luxe/toc avec des machines à sous, des croupiers partout et des écriteaux chinois à foison.

Ndlr : Nos lectures nous le confirmerons par la suite. Le principe est d’autoriser les investissements chinois dans les infrastructures, d’où les excellentes routes, contre une carte blanche pour la matière première tel les bois précieux.... Ecologie quand tu nous tiens ! Bye bye petit écosystème unique au monde ! Et encore une fois : « De quel droit, pouvons nous... nous qui avons....».

La visite se finit par un retour a Huai Xai avec visite du marché Chinois et Vietnamien. Nous nous posons ensuite chez des jeunes mariés où se trouvent quelques convives, c’est l’occasion de gouter quelques mets délicieux ainsi que le Laolao le whiskey local... Nous rentrons comblés, crevés et surtout le ventre bien rempli.



Et maintenant repos, puisque le lendemain nous nous dirigeons vers Nong Kiaw et on ne sait pas encore trop comment ! Enfin si, puisque nous y sommes, crachats boomerang, colonie chinoise et autres aventures pour très bientôt !