Le 20/11/09, 16:52
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Je me mets enfin à la rédaction de ce nouvel article, même si je ne sais vraiment pas par où commencer. Déjà le sujet : cette semaine à la campagne où pour la première fois, les Gao Er (classes de 1ères) de mon lycée et moi avons vécu comme de vrais paysans chinois.. ou presque ^^
Il y aurait énormément d’anecdotes et de détails à raconter et moi-même je m’y perds.
Mais commençons par le commencement. Lundi 9 novembre, 7h du matin tous les Gao er se regroupent par classe dans la cours du lycée en attendant les bus. Départ en classe verte ? Le mot correspondrait bien. Même si la liste des choses à apporter n’est pas tout à fait la même que celle des voyages scolaires en France. A chaque élève a été demandé d’apporter un sceau (1er truc pas tout à fait commun), une couverture, oreiller si l’on veut, des habits légers ou chauds (temps changeant ?) etc etc.. J’essaie de me rappeler mes impressions d’avant voyage car j’étais à ce moment là à la fois vraiment étonnée, curieuse et amusée par tout ces préparatifs.
Jusqu’au dernier moment j’ai douté de l’utilisation du sceau. Bon je crois que je vous dois quelques explications. Le principe de cette expédition (car ça y ressemblait), c’était d’apprendre comment vivent les chinois des campagnes. Et oui ici il y a plusieurs mondes, et ces mondes ne se connaissent que très peu. Pour tous mes camarades, des chinois de la ville, vivre une semaine dans une famille paysanne, être logée dans leur maison étaient une première. Sur ce point là nous étions tous égaux. Quoi que je me sois sentie plus campagnarde qu’eux lorsque ma chère voisine dans l’autobus s’est mit à s’extasier sur chaque rivière, chaque vache que l’on a croisé sur la route. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander si elle était vraiment stupide ou si c’est seulement qu’elle n’était jamais sortie de sa ville. Un peu des deux je crois.
Enfin bon au bout de 5h de route, qui à la fin faisait plus champs de bosse, nous arrivons finalement à destination. Je ne sais pas pourquoi mais ici les chauffeurs de bus me semblent tous s’être trompé de vocation. Celui qui nous a conduit aurait du faire chauffeur de formule un, ou en tout cas participer à des rallies car il était très fort lorsqu’il s’agissait de doubler un autre véhicule, bus ou autre cela n’avait aucune différence pour lui, sur les petites routes sinueuses de la campagne alors même qu’un autre camion arrivait en face. J’avais déjà expérimenté les bus urbains qui arrivent à fond à l’arrêt de bus et je ne sais pas par quel miracle parvienne quand même à s’arrêter au bon endroit. Là c’était encore différent quoi que le klaxon ait aussi retenti à de nombreuses reprises..(Même les poules et autres animaux y avaient droit).
Chaque classe était placée dans des petits bleds qui tous regroupés formaient un district. Donc au final moi qui pensait pouvoir voir les élèves des autres classes, j’ai vite été désillusionnée. Pour aller d’un bled à un autre il fallait au minimum 20 minutes de marche. Et 30 minutes en mobylette pour parcourir l’ensemble.
A la descente du bus nous attendent des dizaines d’enfants. On nous avait prévenus : à la campagne il n’y a que des enfants et des chiens. Et effectivement c’est le cas. En faite les enfants peuvent rester au village jusqu’à la fin de l’école primaire. Un peu plus peut être ? je ne sais pas. En tout cas ceux qui ont les moyens financiers d’aller au lycée partent en internat à des kilomètres de chez eux. Les autres, et ils sont nombreux partent souvent assez jeunes chercher du travail à la ville, et parfois même dans une autre province. Même si ils ne pourront jamais obtenir autre chose que des petits bouleaux, cela permet de rapporter un peu d’argent à la famille. En effet on nous avait aussi préparés à cela, ici c’est beaucoup plus pauvre. Enfin parfois je ne pouvais pas vraiment dire si cela tenait de la pauvreté ou simplement d’un mode de vie différent. J’avais essayé d’obtenir des informations sur l’endroit où nous allions avant partir. Pour seules réponses j’avais eut un « tu ne mangeras peut être que des plats très simple là bas » ou encore « t’auras peut être pas l’eau chaude » .
Et effectivement il n’y avait pas l’eau chaude =P Enfin ils avaient quand même dans ma famille d’accueil un robinet d’eau courante (nous n’avons pas été jusqu’à chercher l’eau au puit quand même ) et l’électricité. Les ampoules éclairaient un peu jaune, mais pour les chinois le plus important c’était que la télévision fonctionne xD et elle fonctionnait bien ! Du levé au couché elle était presque non’stop allumé. Tout le monde, petit ou grand regarde le même programme et cela ne semble gêner personne.
Les gens à la campagne m’ont paru beaucoup plus froid au premier abord. Comme je disais les enfants nous ont observé descendre du bus. Mais ils nous fixaient sans sourire ni rien. Cela laissait un sentiment bizarre. C’était simplement de la timidité .
Je suis dans une maison avec Gwendoline et Océane. Ma famille a 4 enfants. La plus jeune a 10 ans, la plus âgée 15. Et il y a aussi régulièrement des cousins qui viennent manger.
Je ne sais pas s’il y avait un père dans ma famille car la mère s’occupait de tout.
Je dois avouer que la première fois où je suis rentrée dans notre maison d’accueil, ma première pensée a été de compter les jours qui nous séparaient de notre retour à Foshan. Car la campagne, c’est poussiéreux. Il y avait des toiles d’araignées partout mais je n’ai pas vu les araignées donc j’ai survécu . Notre maison n’était pas des plus modernes, quoi que même les dernières maison construites ici paraissent rapidement vétustes. Et puis après avoir fait un peu la poussière, je me suis dit que ce n’était pas si mal finalement et que ça faisait 3 mois que je rêvais d’essayer enfin les lits chinois. Car si maintenant de plus en plus comme chez moi les chinois s’équipent de matelas de minimum 30 cm d’épaisseur, la plupart d’entre eux dorment encore sur des lits que j’appelle « en planche ».
Mardi matin réveil 7h00. C’est plus tard que les jours de cours ^^. On prend le petit déjeuner avec la famille, bouillie/porridge au riz et à la viande puis départ pour les champs.
Je peux enfin dire « j’ai coupé du riz en Chine » et j’en suis pas peu fière Et en plus chose étonnante la récolte j’ai vraiment aimé ça. Je me croyais un peu dans un livre de Pearl Buck ou dans un film et j’avais parfois du mal à vraiment réaliser que j’étais dans un champs de riz aux côtés de paysans chinois à travailler. Il fallait d’abord bien évidemment couper la tige de riz, ça ressemble un peu à du blé. Refaire la même action sur une dizaine de plans de riz avant de déposer son « bouquet » sur le sol. Et on reprend ça, en élevant la pile de « bouquet de riz ». Une fois qu’elle est trop haute on en commence une autre. Je ne sais pas vraiment comment expliquer cela. On prend rapidement un bon rythme, j’ai essayer de reproduire la technique de la mère car c’était impressionnant de constater sa rapidité.. En même temps il vaut mieux pour elle qu’elle soit rapide quand on contemple l’immensité de ses champs de riz, qui s’étendaient à perte de vue.
Mais j’ai tout de même trouvé cela très agréable malgré la chaleur car les champs sont découpés en petite parcelles rapidement terminés. Bon je ne suis pas très forte pour décrire tout ça mais j’espère vous faire visualiser un peu tout ça
La récolte se fait à plusieurs, en équipe même je dirai. Tout le monde était aux champs, quelque soit l’âge. Les enfants étaient donc présents aussi car ils avaient une semaine sans école (pour nous accueillir). Mais vu leur maîtrise des technique, même la plus petite, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps pour comprendre qu’ils avaient l’habitude. Il y a ceux qui coupent les tiges et les disposent en tas. Vu qu’on était nombreux je faisais même passer les tiges à la fille de ma famille pour être plus efficace. Il y a ensuite celle qui amène les tiges à la machine qui détache les grains de riz des tiges.
C’est une machine que l’on fait fonctionner avec le pied, comme les anciennes machines à coudre en faite c’est exactement le même processus. Je pense que j’ai une photo. Ensuite lorsqu’elle est remplie (mais il y a assez de place pour contenir toute une parcelle) on en verse le contenu sur une grande toile. Enfin on « filtre » les grains de riz afin qu’il y est le moins possible de feuilles etc lorsqu’on remplie les gros sachets de riz. J’ai essayé d’en soulevé un une fois le travail terminé, 55kg hum je n’y suis pas arrivée. Et là je vois la mère, toute mince, qui soulève le sac comme si il pesait seulement le tiers de son poids et qui le porte sur ses épaules. Respect vraiment.
Une fois le riz ramené à la maison, il faut l’étaler sur le toit pour le faire sécher au soleil. Les toits ont une forme adaptée : ils sont plats. En fait ce sont comme des terrasses sauf qu’on ne s’y repose pas ^^ Et quand il pleut, comme le lendemain, il s’agit de vite tout remettre dans les paniers d’osier afin de mettre leur trésor à l’abri. Car le riz est tout pour eux c’est leur or et je comprends combien un paysan peut aimer son champs.
Je suis arrivée au meilleur moment : la récolte. En seulement une journée j’ai pu connaître la satisfaction d’un travail bien fait. Quand j’ai vu ces sacs remplis de riz j’ai imaginé ce que ce devait être pour ces paysans chinois qui attendent ce moment depuis une année. Quentin, qui était dans un autre village a travailler trois jours entier, nous n’avons malheureusement eu cette chance qu’une journée car il a fait mauvais temps le mercredi et le jeudi. J’aurais bien aimé ils font pour donner au riz son aspect final. Car le riz bien évidemment n’est pas directement blanc =P En chinois ils ont d’ailleurs 3 mots différents pendant que nous avons simplement « le riz ». Un mot pour le riz encore en formation, un autre pour le riz qui a encore sa coque jaune, et un autre pour son état final.
Bon le reste de la semaine n’a pas été trop fatiguant. Nous sommes une fois allés au potager avec les enfants de la famille. Il se situe à un ou deux km je ne sais pas vraiment mais nous avons marché un petit moment dans ces majestueuses collines avant d’y arriver. Sinon c’était promenade, rencontre de camarades, repos, et jeux avec les enfants du village.
Mercredi soir, malgré le temps qui s’est bien rafraichit, le barbecue de la classe 16 est maintenu. J’avais aidé à préparer les brochettes. Expérience intéressante aussi car ça n’a pas grand-chose à voir avec les brochettes française. Il y avait les brochettes saucisses ça encore ça allait. Mais quand j’ai vu les brochettes sur lesquelles étaient plantées les pattes de poulet, et autre organes bizarres, je n’ai pas pu m’empecher de sourire. Les cantonnais ma l’avaient bien dit : Ils mangent au maximum tout ce qu’ils ont incluant le peau, les pates, la tête etc.. Il y a du comestible partout d’après eux mais parfois j’en doute .
Le jeudi le femme du médecin nous a accompagnées, moi et pas mal d’élèves de ma classe à ce qu’ils m’ont traduit pas « la piscine naturelle » xD . C’était en faite une source avec une petite cascade. Pour y arriver nous avons marchés quelques km dans des paysages toujours magnifiques. Je suis restée tous le long avec des fillettes du village. Elles m’ont apprit quelques mots de leur dialectes enfin c’étaient vraiment des beaux moments. Sur le retour elles me cueillaient toutes les fleurs qu’elles trouvaient pour les ajouter au bouquet qu’elles m’avaient offert.
Vendredi matin retour à Foshan. A la fois j’étais vraiment contente de rentrer chez moi car même si j’ai adoré la campagne, il n’y a qu’en ville que je me sens vraiment bien =P et à la fois c’est un sentiment étrange que de se dire que l’on ne reverra plus tous ces gens. Ces gens tellement différents de nous habitants des villes. Les enfants, ce n’est pas qu’ils n’ont pas d’autres loisirs que la télévision comme je l’ai d’abord craint. Ils s’occupent simplement différemment. Les chinois des villes deviennent de plus en plus égoïstes, froids. L’argent devient leur principal centre d’intérêt. Les gens des campagnes ont torts à mon avis de vouloir s’en sortir en émigrant en ville. L’ambiance ici respirait le calme, la sérénité. Je ne vais pas dire que les gens ont plus de choses à penser dans les villes, mais ici la vie est bien plus simple.. En apparence. Enfin c’est ce qu’on appelle l’exode rurale ^^ je n’ai pas trop oublié mes cours de géographie et je ne peux pas en droit de juger pour y avoir seulement passé cinq jours. Et puis je dis ça mais en France sans vouloir rabaisser Bagnols sur Cèze au rang des petits bleds paumés , je m’aperçois que moi aussi je suis vraiment de la campagne. Et que c’est maintenant que je suis dans cette ville de 6 millions d’habitants que je me sens bien.
Pendant une semaine je me suis douchée avec un sceau d’eau froide (car j’oubliais chaque fois qu’ils avaient fait chauffer de l’eau ^^ ), j’ai dormi sur leur lit en planche, j’ai été réveillé à 5h00 du matin par les cris d’un cochon qu’on égorge. Je comprends maintenant l’expression haha. J’ai fait de nombreuses autres choses qui m’auraient semblées impossible pour moi avant. Je crois que cette semaine à vivre comme les paysans chinois était vraiment une expérience extraordinaire et je ne suis pas certaine qu’un jour j’aurai l’occasion de la refaire. Certain AFSers partent en voyage scolaire à Shanghai, à Guilin .. C’est génial mais je regrette pour eux de ne pas avoir la possibilité de vivre cela. Anyway chacun à son expérience, sa propre aventure et je n’échangerai la mienne car elle me semble chaque jour passionnante. Par contre je souhaite à tout le monde de pouvoir vivre un jour cela.
Il y aurait énormément d’anecdotes et de détails à raconter et moi-même je m’y perds.
Mais commençons par le commencement. Lundi 9 novembre, 7h du matin tous les Gao er se regroupent par classe dans la cours du lycée en attendant les bus. Départ en classe verte ? Le mot correspondrait bien. Même si la liste des choses à apporter n’est pas tout à fait la même que celle des voyages scolaires en France. A chaque élève a été demandé d’apporter un sceau (1er truc pas tout à fait commun), une couverture, oreiller si l’on veut, des habits légers ou chauds (temps changeant ?) etc etc.. J’essaie de me rappeler mes impressions d’avant voyage car j’étais à ce moment là à la fois vraiment étonnée, curieuse et amusée par tout ces préparatifs.
Jusqu’au dernier moment j’ai douté de l’utilisation du sceau. Bon je crois que je vous dois quelques explications. Le principe de cette expédition (car ça y ressemblait), c’était d’apprendre comment vivent les chinois des campagnes. Et oui ici il y a plusieurs mondes, et ces mondes ne se connaissent que très peu. Pour tous mes camarades, des chinois de la ville, vivre une semaine dans une famille paysanne, être logée dans leur maison étaient une première. Sur ce point là nous étions tous égaux. Quoi que je me sois sentie plus campagnarde qu’eux lorsque ma chère voisine dans l’autobus s’est mit à s’extasier sur chaque rivière, chaque vache que l’on a croisé sur la route. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander si elle était vraiment stupide ou si c’est seulement qu’elle n’était jamais sortie de sa ville. Un peu des deux je crois.
Enfin bon au bout de 5h de route, qui à la fin faisait plus champs de bosse, nous arrivons finalement à destination. Je ne sais pas pourquoi mais ici les chauffeurs de bus me semblent tous s’être trompé de vocation. Celui qui nous a conduit aurait du faire chauffeur de formule un, ou en tout cas participer à des rallies car il était très fort lorsqu’il s’agissait de doubler un autre véhicule, bus ou autre cela n’avait aucune différence pour lui, sur les petites routes sinueuses de la campagne alors même qu’un autre camion arrivait en face. J’avais déjà expérimenté les bus urbains qui arrivent à fond à l’arrêt de bus et je ne sais pas par quel miracle parvienne quand même à s’arrêter au bon endroit. Là c’était encore différent quoi que le klaxon ait aussi retenti à de nombreuses reprises..(Même les poules et autres animaux y avaient droit).
Chaque classe était placée dans des petits bleds qui tous regroupés formaient un district. Donc au final moi qui pensait pouvoir voir les élèves des autres classes, j’ai vite été désillusionnée. Pour aller d’un bled à un autre il fallait au minimum 20 minutes de marche. Et 30 minutes en mobylette pour parcourir l’ensemble.
A la descente du bus nous attendent des dizaines d’enfants. On nous avait prévenus : à la campagne il n’y a que des enfants et des chiens. Et effectivement c’est le cas. En faite les enfants peuvent rester au village jusqu’à la fin de l’école primaire. Un peu plus peut être ? je ne sais pas. En tout cas ceux qui ont les moyens financiers d’aller au lycée partent en internat à des kilomètres de chez eux. Les autres, et ils sont nombreux partent souvent assez jeunes chercher du travail à la ville, et parfois même dans une autre province. Même si ils ne pourront jamais obtenir autre chose que des petits bouleaux, cela permet de rapporter un peu d’argent à la famille. En effet on nous avait aussi préparés à cela, ici c’est beaucoup plus pauvre. Enfin parfois je ne pouvais pas vraiment dire si cela tenait de la pauvreté ou simplement d’un mode de vie différent. J’avais essayé d’obtenir des informations sur l’endroit où nous allions avant partir. Pour seules réponses j’avais eut un « tu ne mangeras peut être que des plats très simple là bas » ou encore « t’auras peut être pas l’eau chaude » .
Et effectivement il n’y avait pas l’eau chaude =P Enfin ils avaient quand même dans ma famille d’accueil un robinet d’eau courante (nous n’avons pas été jusqu’à chercher l’eau au puit quand même ) et l’électricité. Les ampoules éclairaient un peu jaune, mais pour les chinois le plus important c’était que la télévision fonctionne xD et elle fonctionnait bien ! Du levé au couché elle était presque non’stop allumé. Tout le monde, petit ou grand regarde le même programme et cela ne semble gêner personne.
Les gens à la campagne m’ont paru beaucoup plus froid au premier abord. Comme je disais les enfants nous ont observé descendre du bus. Mais ils nous fixaient sans sourire ni rien. Cela laissait un sentiment bizarre. C’était simplement de la timidité .
Je suis dans une maison avec Gwendoline et Océane. Ma famille a 4 enfants. La plus jeune a 10 ans, la plus âgée 15. Et il y a aussi régulièrement des cousins qui viennent manger.
Je ne sais pas s’il y avait un père dans ma famille car la mère s’occupait de tout.
Je dois avouer que la première fois où je suis rentrée dans notre maison d’accueil, ma première pensée a été de compter les jours qui nous séparaient de notre retour à Foshan. Car la campagne, c’est poussiéreux. Il y avait des toiles d’araignées partout mais je n’ai pas vu les araignées donc j’ai survécu . Notre maison n’était pas des plus modernes, quoi que même les dernières maison construites ici paraissent rapidement vétustes. Et puis après avoir fait un peu la poussière, je me suis dit que ce n’était pas si mal finalement et que ça faisait 3 mois que je rêvais d’essayer enfin les lits chinois. Car si maintenant de plus en plus comme chez moi les chinois s’équipent de matelas de minimum 30 cm d’épaisseur, la plupart d’entre eux dorment encore sur des lits que j’appelle « en planche ».
Mardi matin réveil 7h00. C’est plus tard que les jours de cours ^^. On prend le petit déjeuner avec la famille, bouillie/porridge au riz et à la viande puis départ pour les champs.
Je peux enfin dire « j’ai coupé du riz en Chine » et j’en suis pas peu fière Et en plus chose étonnante la récolte j’ai vraiment aimé ça. Je me croyais un peu dans un livre de Pearl Buck ou dans un film et j’avais parfois du mal à vraiment réaliser que j’étais dans un champs de riz aux côtés de paysans chinois à travailler. Il fallait d’abord bien évidemment couper la tige de riz, ça ressemble un peu à du blé. Refaire la même action sur une dizaine de plans de riz avant de déposer son « bouquet » sur le sol. Et on reprend ça, en élevant la pile de « bouquet de riz ». Une fois qu’elle est trop haute on en commence une autre. Je ne sais pas vraiment comment expliquer cela. On prend rapidement un bon rythme, j’ai essayer de reproduire la technique de la mère car c’était impressionnant de constater sa rapidité.. En même temps il vaut mieux pour elle qu’elle soit rapide quand on contemple l’immensité de ses champs de riz, qui s’étendaient à perte de vue.
Mais j’ai tout de même trouvé cela très agréable malgré la chaleur car les champs sont découpés en petite parcelles rapidement terminés. Bon je ne suis pas très forte pour décrire tout ça mais j’espère vous faire visualiser un peu tout ça
La récolte se fait à plusieurs, en équipe même je dirai. Tout le monde était aux champs, quelque soit l’âge. Les enfants étaient donc présents aussi car ils avaient une semaine sans école (pour nous accueillir). Mais vu leur maîtrise des technique, même la plus petite, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps pour comprendre qu’ils avaient l’habitude. Il y a ceux qui coupent les tiges et les disposent en tas. Vu qu’on était nombreux je faisais même passer les tiges à la fille de ma famille pour être plus efficace. Il y a ensuite celle qui amène les tiges à la machine qui détache les grains de riz des tiges.
C’est une machine que l’on fait fonctionner avec le pied, comme les anciennes machines à coudre en faite c’est exactement le même processus. Je pense que j’ai une photo. Ensuite lorsqu’elle est remplie (mais il y a assez de place pour contenir toute une parcelle) on en verse le contenu sur une grande toile. Enfin on « filtre » les grains de riz afin qu’il y est le moins possible de feuilles etc lorsqu’on remplie les gros sachets de riz. J’ai essayé d’en soulevé un une fois le travail terminé, 55kg hum je n’y suis pas arrivée. Et là je vois la mère, toute mince, qui soulève le sac comme si il pesait seulement le tiers de son poids et qui le porte sur ses épaules. Respect vraiment.
Une fois le riz ramené à la maison, il faut l’étaler sur le toit pour le faire sécher au soleil. Les toits ont une forme adaptée : ils sont plats. En fait ce sont comme des terrasses sauf qu’on ne s’y repose pas ^^ Et quand il pleut, comme le lendemain, il s’agit de vite tout remettre dans les paniers d’osier afin de mettre leur trésor à l’abri. Car le riz est tout pour eux c’est leur or et je comprends combien un paysan peut aimer son champs.
Je suis arrivée au meilleur moment : la récolte. En seulement une journée j’ai pu connaître la satisfaction d’un travail bien fait. Quand j’ai vu ces sacs remplis de riz j’ai imaginé ce que ce devait être pour ces paysans chinois qui attendent ce moment depuis une année. Quentin, qui était dans un autre village a travailler trois jours entier, nous n’avons malheureusement eu cette chance qu’une journée car il a fait mauvais temps le mercredi et le jeudi. J’aurais bien aimé ils font pour donner au riz son aspect final. Car le riz bien évidemment n’est pas directement blanc =P En chinois ils ont d’ailleurs 3 mots différents pendant que nous avons simplement « le riz ». Un mot pour le riz encore en formation, un autre pour le riz qui a encore sa coque jaune, et un autre pour son état final.
Bon le reste de la semaine n’a pas été trop fatiguant. Nous sommes une fois allés au potager avec les enfants de la famille. Il se situe à un ou deux km je ne sais pas vraiment mais nous avons marché un petit moment dans ces majestueuses collines avant d’y arriver. Sinon c’était promenade, rencontre de camarades, repos, et jeux avec les enfants du village.
Mercredi soir, malgré le temps qui s’est bien rafraichit, le barbecue de la classe 16 est maintenu. J’avais aidé à préparer les brochettes. Expérience intéressante aussi car ça n’a pas grand-chose à voir avec les brochettes française. Il y avait les brochettes saucisses ça encore ça allait. Mais quand j’ai vu les brochettes sur lesquelles étaient plantées les pattes de poulet, et autre organes bizarres, je n’ai pas pu m’empecher de sourire. Les cantonnais ma l’avaient bien dit : Ils mangent au maximum tout ce qu’ils ont incluant le peau, les pates, la tête etc.. Il y a du comestible partout d’après eux mais parfois j’en doute .
Le jeudi le femme du médecin nous a accompagnées, moi et pas mal d’élèves de ma classe à ce qu’ils m’ont traduit pas « la piscine naturelle » xD . C’était en faite une source avec une petite cascade. Pour y arriver nous avons marchés quelques km dans des paysages toujours magnifiques. Je suis restée tous le long avec des fillettes du village. Elles m’ont apprit quelques mots de leur dialectes enfin c’étaient vraiment des beaux moments. Sur le retour elles me cueillaient toutes les fleurs qu’elles trouvaient pour les ajouter au bouquet qu’elles m’avaient offert.
Vendredi matin retour à Foshan. A la fois j’étais vraiment contente de rentrer chez moi car même si j’ai adoré la campagne, il n’y a qu’en ville que je me sens vraiment bien =P et à la fois c’est un sentiment étrange que de se dire que l’on ne reverra plus tous ces gens. Ces gens tellement différents de nous habitants des villes. Les enfants, ce n’est pas qu’ils n’ont pas d’autres loisirs que la télévision comme je l’ai d’abord craint. Ils s’occupent simplement différemment. Les chinois des villes deviennent de plus en plus égoïstes, froids. L’argent devient leur principal centre d’intérêt. Les gens des campagnes ont torts à mon avis de vouloir s’en sortir en émigrant en ville. L’ambiance ici respirait le calme, la sérénité. Je ne vais pas dire que les gens ont plus de choses à penser dans les villes, mais ici la vie est bien plus simple.. En apparence. Enfin c’est ce qu’on appelle l’exode rurale ^^ je n’ai pas trop oublié mes cours de géographie et je ne peux pas en droit de juger pour y avoir seulement passé cinq jours. Et puis je dis ça mais en France sans vouloir rabaisser Bagnols sur Cèze au rang des petits bleds paumés , je m’aperçois que moi aussi je suis vraiment de la campagne. Et que c’est maintenant que je suis dans cette ville de 6 millions d’habitants que je me sens bien.
Pendant une semaine je me suis douchée avec un sceau d’eau froide (car j’oubliais chaque fois qu’ils avaient fait chauffer de l’eau ^^ ), j’ai dormi sur leur lit en planche, j’ai été réveillé à 5h00 du matin par les cris d’un cochon qu’on égorge. Je comprends maintenant l’expression haha. J’ai fait de nombreuses autres choses qui m’auraient semblées impossible pour moi avant. Je crois que cette semaine à vivre comme les paysans chinois était vraiment une expérience extraordinaire et je ne suis pas certaine qu’un jour j’aurai l’occasion de la refaire. Certain AFSers partent en voyage scolaire à Shanghai, à Guilin .. C’est génial mais je regrette pour eux de ne pas avoir la possibilité de vivre cela. Anyway chacun à son expérience, sa propre aventure et je n’échangerai la mienne car elle me semble chaque jour passionnante. Par contre je souhaite à tout le monde de pouvoir vivre un jour cela.