Le 26/07/10, 12:48
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Tsévié est la ville natale de Mensah (le directeur de PASYD). C’est une ville de 35.000 habitants à 30-35km de Lomé. Mensah nous a prévenus avant de partir : il s’agit d’un we « culturel », très différent de ce que nous avons vu jusque là.
Nous sommes partis vers 10h de Lomé pour aller à Gape-Agodokpe, un petit village à une cinquantaine de km au Nord. Comme on l’a déjà expliqué, PASYD ne fait pas uniquement des actions en entreprenariat, il y a également une branche qui s’occupe des « Plans Action Villageois » (PAV) qui fait un diagnostique des besoins et ressources des villages pour orienter correctement les subventions des bailleurs de fond vers des projets utiles pour le village. Gape-Agodokpe a fait l’objet d’un PAV en 2002 et le but de notre visite était notamment de prendre rdv pour une réactualisation du PAV.
Nous avons été accueillis par des notables du village. Nous étions assis en cercle sous un toit de branchages. Il y a un rituel pour accueillir les visiteurs : nous devons d’abord chacun aller saluer nos hôtes. Puis, toujours via un intermédiaire, l’hôte nous demande l’objet de notre visite (même s’il le connait déjà). Mensah a donc répondu à l’intermédiaire que nous étions là pour le PAV et pour faire visiter le village aux européens. L’hôte répond alors qu’il est très content de nous recevoir et il vient nous saluer à son tour avec d’autres villageois. On nous a ensuite offert le vin de palme, qui est un liquide translucide, sucré, avec un petit gout de jambon cru. Ce n’est pas mauvais et peu alcoolisé (et heureusement car nous avons été servis abondamment !).
L’étape suivante a été la visite au chef du village. Le même rituel a eu lieu mais cette fois ci, c’est le fameux sodabi qui nous a été servi : comme le disent les togolais, c’est « le grand frère du vin de palme » car il est fabriqué à partir de vin de palme fermenté puis passé dans un alambic. Au sortir de l’alambic, il est à 90° d’alcool, mais comme personne ne peut le boire avec cette teneur en alcool, il est remélangé avec du vin de palme pour finir entre 50 et 70°. Inutile de dire qu’une gorgée est déjà suffisante pour se sentir réchauffé !
Après le repas, nous avons fait un tour du village. Nous sommes allés voir les latrines, l’école maternelle et le forage qui sont les résultats du PAV effectué en 2002. Nous étions escortés par les enfants et chacun avait au moins un enfant accroché à chaque main. Les miens s’appelaient Gédéon et Honoré ! Les enfants, avant l’âge de 5 ans (l’âge de la scolarisation), ne parlent pas français. La communication n’est donc pas très aisée. Mais nous comprenons quand même quand ils nous appellent de loin pour que nous les prenions en photos !
Nous avons quitté le village pour nous rendre à Tsévié par une piste d’environ 70 km ! Nous sommes arrivés juste à temps pour voir le soleil se coucher. Nous avons logé dans la maison de la maman de Mensah, une vieille dame ne parlant pas français. Les maisons autour appartiennent à la famille de Mensah donc il y avait en permanence des enfants dans la cour : Henri, Pélagie, Raoul...
Après avoir mangé, un groupe de danse folklorique est venue nous faire un spectacle. Mais n’allez pas croire que nous nous sommes contentés de regarder ! Les danseurs sont venus nous chercher l’un après l’autre pour venir danser. Et même Matthieu, qui avait refusé jusque là de danser, s’est laissé emporter par le son des tambours. Les habitants du quartier se sont joints à nous : il y avait même une femme qui dansait avec son bébé dans le dos, le petit bonhomme ne semblant pas le moins du monde perturbé dans son sommeil ! L’ambiance était très très chaleureuse !
Avant d’aller dormir, Daniel s’est chargé de passer toutes les chambres à la bombe insecticide. Car tous les lits n’avaient pas de moustiquaire et à la campagne il y a davantage de moustiques...
Dimanche il nous a fallu aller saluer le chef de quartier. Tsévié a un maire, qui délègue certaines tâches aux 20 chefs de quartiers. La succession des chefs se fait de père en fils, mais les habitants ont tout de même le droit de choisir quel fils leur convient le mieux. Après le traditionnel rituel de bienvenue, nous nous sommes présentés, les togolais ont discuté du reboisement effectué par PASYD et nous avons pris des photos avec le chef qui avait pris la peine de mettre son costume traditionnel. Avant de partir il a voulu qu’on lui « laisse une fille », mais après négociations nous avons quand même pu tous repartir !
L’étape suivante était la visite de l’orphelinat de Tsévié, dans lequel PASYD envoie des volontaires pour faire du soutien scolaire. Nous sommes arrivés pendant le culte. Le pasteur (qui est le créateur de l’orphelinat), nous a souhaité la bienvenue. Adeline (une volontaire du même age que nous) a remercié au nom de toute l’équipe. Mais le pasteur a voulu que « le papa » et « la maman » yovos disent quelque chose aux enfants : Pascale et Paul (les seuls volontaires non étudiants) se sont exécutés. Puis, étant donné que LA jeune yovo avait déjà parlé au nom de toutes les filles, il a demandé AU jeune yovo de dire un mot : Matthieu a bien été obligé de s’exécuter ! Les enfants voulaient que nous les prenions tous en photo, seuls, en groupe, avec nous. Nous avons pris tout le monde sous toutes les coutures. Ces enfants sont au nombre de 50 et s’entassent dans des chambres à 16 dans 6 m²...
L’après-midi nous sommes allés voir un village de potières. C’est le seul village dans le sud du Togo à ne vivre que de la poterie. Après une démonstration bluffante (ici, pas besoin de tour, ce sont les femmes qui tournent autour du pot), nous avons pu essayer à notre tour de faire un pot. Sous les regards d’une vingtaine de villageois, je me suis lancée ! Et a priori ca n’était pas trop mal puisque les villageois se sont tous mis à applaudir ! Ivanne, je te montrerai :p
De retour à Tsévié, les tamtams résonnaient au loin. La cérémonie vaudou avait déjà commencé ! On nous a fait une place dans le cercle (c’était plutôt un carré ). Sur notre gauche étaient assis les prêtres vaudous, en face de nous il y avait les musiciens qui jouaient des percussions et à notre droite il y avait les femmes qui chantaient et jouaient des claves. Au centre les gens dansaient (c’était quand même une majorité de femmes). Au bout d’un certain moment, Mensah et Daniel, les deux togolais qui nous accompagnaient, et deux blancs (Matthieu et Julie) sont allés saluer les prêtres. A leur tour quelques femmes sont venues nous saluer, nous mettre du talc et une huile parfumée sur les mains. Au cours de la cérémonie des femmes sont tombées en transe. On pouvait le remarquer car elles faisaient des choses qu’elles ne font pas en temps normal : elles fument, dansent bizarrement, boivent du parfum (pas sûr que s’en était réellement), et mangent du talc (!). Toutes ces personnes, pendant leur transe, sont emmenées dans une pièce où elles se font habiller en blanc. A certains moments le prêtre vaudou se lève et chante quelques phrases auxquelles répondent les femmes. Nous sommes aussi allés danser lorsqu’on nous y invitait.
En rentrant, la douche à l’eau courante a été un vrai bonheur ! Car le lavage au seau (puisé au puits) à Tsévié était sommaire. Et en plus nous avons été arrosés de talc pendant la cérémonie vaudou et de poussière pendant les trajets sur piste...
Ce fut une expérience spéciale. D’ailleurs tout ce week-end nous a permis de découvrir la vie traditionnelle togolaise dans les villages, et on ressent une chaleur et un sens du partage qu’on ne trouve pas à Lomé.
Nous sommes partis vers 10h de Lomé pour aller à Gape-Agodokpe, un petit village à une cinquantaine de km au Nord. Comme on l’a déjà expliqué, PASYD ne fait pas uniquement des actions en entreprenariat, il y a également une branche qui s’occupe des « Plans Action Villageois » (PAV) qui fait un diagnostique des besoins et ressources des villages pour orienter correctement les subventions des bailleurs de fond vers des projets utiles pour le village. Gape-Agodokpe a fait l’objet d’un PAV en 2002 et le but de notre visite était notamment de prendre rdv pour une réactualisation du PAV.
Nous avons été accueillis par des notables du village. Nous étions assis en cercle sous un toit de branchages. Il y a un rituel pour accueillir les visiteurs : nous devons d’abord chacun aller saluer nos hôtes. Puis, toujours via un intermédiaire, l’hôte nous demande l’objet de notre visite (même s’il le connait déjà). Mensah a donc répondu à l’intermédiaire que nous étions là pour le PAV et pour faire visiter le village aux européens. L’hôte répond alors qu’il est très content de nous recevoir et il vient nous saluer à son tour avec d’autres villageois. On nous a ensuite offert le vin de palme, qui est un liquide translucide, sucré, avec un petit gout de jambon cru. Ce n’est pas mauvais et peu alcoolisé (et heureusement car nous avons été servis abondamment !).
L’étape suivante a été la visite au chef du village. Le même rituel a eu lieu mais cette fois ci, c’est le fameux sodabi qui nous a été servi : comme le disent les togolais, c’est « le grand frère du vin de palme » car il est fabriqué à partir de vin de palme fermenté puis passé dans un alambic. Au sortir de l’alambic, il est à 90° d’alcool, mais comme personne ne peut le boire avec cette teneur en alcool, il est remélangé avec du vin de palme pour finir entre 50 et 70°. Inutile de dire qu’une gorgée est déjà suffisante pour se sentir réchauffé !
Après le repas, nous avons fait un tour du village. Nous sommes allés voir les latrines, l’école maternelle et le forage qui sont les résultats du PAV effectué en 2002. Nous étions escortés par les enfants et chacun avait au moins un enfant accroché à chaque main. Les miens s’appelaient Gédéon et Honoré ! Les enfants, avant l’âge de 5 ans (l’âge de la scolarisation), ne parlent pas français. La communication n’est donc pas très aisée. Mais nous comprenons quand même quand ils nous appellent de loin pour que nous les prenions en photos !
Nous avons quitté le village pour nous rendre à Tsévié par une piste d’environ 70 km ! Nous sommes arrivés juste à temps pour voir le soleil se coucher. Nous avons logé dans la maison de la maman de Mensah, une vieille dame ne parlant pas français. Les maisons autour appartiennent à la famille de Mensah donc il y avait en permanence des enfants dans la cour : Henri, Pélagie, Raoul...
Après avoir mangé, un groupe de danse folklorique est venue nous faire un spectacle. Mais n’allez pas croire que nous nous sommes contentés de regarder ! Les danseurs sont venus nous chercher l’un après l’autre pour venir danser. Et même Matthieu, qui avait refusé jusque là de danser, s’est laissé emporter par le son des tambours. Les habitants du quartier se sont joints à nous : il y avait même une femme qui dansait avec son bébé dans le dos, le petit bonhomme ne semblant pas le moins du monde perturbé dans son sommeil ! L’ambiance était très très chaleureuse !
Avant d’aller dormir, Daniel s’est chargé de passer toutes les chambres à la bombe insecticide. Car tous les lits n’avaient pas de moustiquaire et à la campagne il y a davantage de moustiques...
Dimanche il nous a fallu aller saluer le chef de quartier. Tsévié a un maire, qui délègue certaines tâches aux 20 chefs de quartiers. La succession des chefs se fait de père en fils, mais les habitants ont tout de même le droit de choisir quel fils leur convient le mieux. Après le traditionnel rituel de bienvenue, nous nous sommes présentés, les togolais ont discuté du reboisement effectué par PASYD et nous avons pris des photos avec le chef qui avait pris la peine de mettre son costume traditionnel. Avant de partir il a voulu qu’on lui « laisse une fille », mais après négociations nous avons quand même pu tous repartir !
L’étape suivante était la visite de l’orphelinat de Tsévié, dans lequel PASYD envoie des volontaires pour faire du soutien scolaire. Nous sommes arrivés pendant le culte. Le pasteur (qui est le créateur de l’orphelinat), nous a souhaité la bienvenue. Adeline (une volontaire du même age que nous) a remercié au nom de toute l’équipe. Mais le pasteur a voulu que « le papa » et « la maman » yovos disent quelque chose aux enfants : Pascale et Paul (les seuls volontaires non étudiants) se sont exécutés. Puis, étant donné que LA jeune yovo avait déjà parlé au nom de toutes les filles, il a demandé AU jeune yovo de dire un mot : Matthieu a bien été obligé de s’exécuter ! Les enfants voulaient que nous les prenions tous en photo, seuls, en groupe, avec nous. Nous avons pris tout le monde sous toutes les coutures. Ces enfants sont au nombre de 50 et s’entassent dans des chambres à 16 dans 6 m²...
L’après-midi nous sommes allés voir un village de potières. C’est le seul village dans le sud du Togo à ne vivre que de la poterie. Après une démonstration bluffante (ici, pas besoin de tour, ce sont les femmes qui tournent autour du pot), nous avons pu essayer à notre tour de faire un pot. Sous les regards d’une vingtaine de villageois, je me suis lancée ! Et a priori ca n’était pas trop mal puisque les villageois se sont tous mis à applaudir ! Ivanne, je te montrerai :p
De retour à Tsévié, les tamtams résonnaient au loin. La cérémonie vaudou avait déjà commencé ! On nous a fait une place dans le cercle (c’était plutôt un carré ). Sur notre gauche étaient assis les prêtres vaudous, en face de nous il y avait les musiciens qui jouaient des percussions et à notre droite il y avait les femmes qui chantaient et jouaient des claves. Au centre les gens dansaient (c’était quand même une majorité de femmes). Au bout d’un certain moment, Mensah et Daniel, les deux togolais qui nous accompagnaient, et deux blancs (Matthieu et Julie) sont allés saluer les prêtres. A leur tour quelques femmes sont venues nous saluer, nous mettre du talc et une huile parfumée sur les mains. Au cours de la cérémonie des femmes sont tombées en transe. On pouvait le remarquer car elles faisaient des choses qu’elles ne font pas en temps normal : elles fument, dansent bizarrement, boivent du parfum (pas sûr que s’en était réellement), et mangent du talc (!). Toutes ces personnes, pendant leur transe, sont emmenées dans une pièce où elles se font habiller en blanc. A certains moments le prêtre vaudou se lève et chante quelques phrases auxquelles répondent les femmes. Nous sommes aussi allés danser lorsqu’on nous y invitait.
En rentrant, la douche à l’eau courante a été un vrai bonheur ! Car le lavage au seau (puisé au puits) à Tsévié était sommaire. Et en plus nous avons été arrosés de talc pendant la cérémonie vaudou et de poussière pendant les trajets sur piste...
Ce fut une expérience spéciale. D’ailleurs tout ce week-end nous a permis de découvrir la vie traditionnelle togolaise dans les villages, et on ressent une chaleur et un sens du partage qu’on ne trouve pas à Lomé.