un p'tit tour... plein de détours

Bon, on avoura qu´on commence a etre un peu fatigué de marcher toujours et encore mais là franchement "vale la pena" ! Le premier jour, comme on venait d´arriver sur le coup de midi, on a voulu se la jouer tranquille et puis arrivés au pied de la belle petite cascade après une petite heure de marche à plat, on s´est regardé, et on s´est dit : "on grimpe ?" "on grimpe !" Et là, en remontant le rio, on en a pris plein la vue, déjà en amont de la cascade visible par tous les touristes en balade, il y avait d´autres cascades tout aussi impressionnantes avec la foret tout autour à flan de montagne et un peu plus loin, plus en haut, qu´est ce qu´on voit : le Fitz Roy, un des plus jolis sommets que nous ayons eu à voir, et ses petits potes frenchy (le Poincenot, le Saint Exupery et le Mermoz entre autre). Tout ça sur un fond de ciel bleu comme on les aime, résultat, nous sommes juste resté 2 petites heures à comtempler le tableau et aussi à pioncer tellement qu´on était bien !
Pour ce qui est des sorties suivantes, le temps changeant nous en a fait voir de belles : du vent d´abord, beaucoup de vent, mais avec un beau soleil qui chauffe, Fred en a rougi comme une tomate... Le jour suivant, il y a eu le vent toujours (un de ces vents glacials) et en plus, la pluie, le tout pleine face, 5 heures de marche dont une heure de cavalcade en redescente (ça c´était le coté amusant) pour arriver trempé guené à l´auberge. Après tout ça besoin de réconfort autour d´une petite bouteille de cabernet sauvignon/syrah, un mélange plutot réussi qui nous a requinqué au point qu´on s´est lancé dans une partie de poker "amateur" (jetons improvisés avec les pièce du jeu d´échec de voyage et des allumettes...). Jess était en veine, un gain de 4 pesos tout de meme que nous avons décidé d´investir dans une petit saucisson, un morceau de fromage (non tranché comme à l´habitude pour les sandwich) et de nouveau une bouteille de vin (bon, on en a quand meme eu pour 30 pesos au total...) mais Dieu que c´était bon ce petit apéro gare routière et qu´ets-ce qu´on a bien dormi dans le bus !

Sur le point de quitter la Patagonie pour migrer plus au nord (plus au chaud et moins au vent, on espère !) en direction de Buenos Aires, plus que 3 semaines !
Que le temps passe vite, faut dire qu´on enchaine les trajets ces derniers temps et c´est à coup de vingtaines ou de trentaines d´heures de bus qu´on avance... Depuis le nord désertique de l´Argentine nous avons fait quelques brèves haltes avant d´atteindre des coins un peu plus vert. Il y a eu une nuit de fete dans une espèce d´auberge espagnole remplie d´étudiants brésiliens qui nous ont très sympathiquement accueillis à Tucuman, merci ! De là, nous avons fait un petit voyage en... Suisse, enfin plutot à Bariloche où une colonie suisse s´est installée, ce qui nous donne un décor des plus sympas (du moins, nous on aime) avec chalets de bois, lacs et montagnes. Mais dans le cas présent les montagnes sont juste énormes et enneigées, ça fait des balades bien agréables ! Ensuite, c´est allé crescendo : déjà la Patagonie promettait du lourd vu de la fenetre du bus mais quand nous avons découvert el Glaciar Perito Moreno, ça nous a fait mal aux yeux tellement Wouah ! On sait pas vraiment (oui, faut qu´on se documente !) si c´est le plus grand du monde mais qu´est-ce qu´il en jette ! Comme un ras-de-marée de glace à l´arret, enchassé entre les montagnes qui du coup paraissent beaucoup plus petites, et de temps à autre... ça craque, boum ! un morceau, des petits qui font bien du bruit et des énormes aussi qui tombent dans l´eau en contre bas. Des craquements incroyables, des remous dans l´eau qui témoignent de la taille des glaçons (des genres de petits iceberg quand meme !) et des couleurs aussi : du blanc immaculé au bleu puissant en passant par du violet électrique et des teintes roses en surface... Bref, un glacier qui a des millions d´années, ça vie ! C´était juste inimaginable, émouvant, magique, notez-le, faites-le !

Déjà en Argentine depuis une petite semaine, encore en phase d´acclimatation, mais là c´est pas désagréable : fini le poulet frite riz bonjour carne et vin rouge ! Nous avons aussi testé le farnet (prononcez farnèt´), d´origine italienne mais largement consommé par les argentins, et, meme rallongé au coca cola c´est pire que mauvais, un gout de médicament fortement dosé en herbe, eux, ils adooooorent ! Tout comme le maté hierbas qu´ils boivent longuement, très longuement, le matin au petit déj ou l´après midi au gouté, ça peut durer tout un thermos... La tasse speciale (en bois pour celle qu´on a vu) est remplie à ras-bord du mélange d´herbes, secouée pour détasser un peu le tout, puis on y met une goutte d´eau parce qu´il n´y a pas la place pour plus, on sirote à l´aide de la cuillère-paille, on remet une goutte, pas trop pour pas que ça déborde, on sirote, une goutte, etc., ce qui explique que le maté dure longtemps ! Niveau papilles, pour nous, ce n´est pas un succès, bien sucré ça passe...
Pour continuer sur le chapitre richesses gustatives, nous avons quelque peu délaissé les balades pour s´enfermer dans des bodegas (caves à vin) et se soumettre à l´art de la dégustation, vu que c´était "gratis", on ne s´est pas fait prier ! Les vins de la famille Etchart (presque français puisque Pernot/Ricard est venu y fourrer son nez) reçoit notre palme du meileur Torrontes, quant au Malbec, pas mal du tout. Nous nous sommes laissés tenter par la première presse étant donné qu´on va passer à coté du Beaujolais nouveau cette année, et on n´a pas été déçu ! Ce qui nous surpris, voire outré, c´est l´habitude des argentins de mettre des glaçons dans leur vin, la piquette seulement parait-il, no comment !
Coté paysage, le debut de l´Argentine (le nord pour nous) ressemble à s´y méprendre au sud de la Bolivie, c´est a dire une alternance de déserts et de reliefs aux couleurs allucinantes ! Notre premier arret fut dans le petit village de Tilcara, ou on a commencé a cotoyer les argentins, tres gentils, mais avec un accent a couper au couteau ! Ch, ch, ch, ch... comme des portugais, d´ailleurs ça les fait beaucoup rire quand on leur dit qu´il parlent espagnol, nous, on comprend pas tout...
Dans la foulée, nous avons quitté nos deux gringas de France, la route jusqu´en Patagonie va etre longue et le temps passe à une allure folle. Mais ne vous inquiétez pas trop, on prend le temps de "disfrutar de la vida" (profiter de la vie) comme ils disent ici, d´ailleur c´est un peu la fete tout les soirs ces derniers temps !

Quelques derniers achats souvenirs envoyés par colis de La Paz, une nouvelle despedida (fete d´adieu) avec Tom le poete, et en route pour le sud de la Bolivie... Un epu de bus, un peu de train pour changer : il n´y a que 2 lignes si nos infos sont exactes mais quel confort ! Chauffage, TV, service de restauration (bon ça c´est toujours et partout, en bus, à pied...), la place qu´il faut pour les jambes, et avec le monsieur qui serpille 3 fois en 6 heures, on peut vous dire que c´est tout propre ! Reste le parfum de la Bolivie qui saute au nez à chaque entrée dans le wagon et la douceur des cris d´enfants qui dorment par terre ou la tete en contrebas bien calé entre leur parents...
Arrivée en plein nuit à Uyuni, petite pensée pour vous qui commencez à entrevoir l´hiver en France, température au-dessous de zéro de notre coté, glaglaaaa, fallait pa espérer autre chose à plus de 3500m d´altitude. Sac à dos sur le dos, blablabla, au dodo !
Mission : trouver l´agence qui nous fera découvrir le plus grand lac salé du monde (12 000km carré tout de meme) dans les meilleures conditions, on trouvera finalement 4 gringas (2 françaises + 2 suisses allemandes) avec lesquelles nous décidons de partir pour 4 jours d´expédition.
C´est parti, tous à bord du 4x4, commençons tranquillement avec un petit tour au cimetière de trains, clic clac, photos, c´est dans la boite ! N´oublions pas une petite halte au village à l´entrée du Salar, desfois que l´envie nous prendrait d´acheter quelques bonnets, gants ou objets de sel... Nous y voilà, en plein salar , tout autour, du blanc, du blanc et du blanc à perte de vue, tout plat, tout plat, tout plat et à l´horizon les volcans, les reliefs de la Précordillera, quelques iles pommées deci-delà, assez poétique et bluffant comme tableau ! Ça ressemble à de la neige mais c´est tout dur et sec.
C´est la peau rougie par la réverbération du soleil sur le Salar que nous nous réveillons bon pied, bon oeil, le lendemain, parés pour l´ascencion du Tunupa, volcan endormi près duquel nous avons passé la nuit. Après un petit salut à la momie du coin, on entame la marche, départ à 3900m d´altitude, 3 heures plus tard nous voilà à 5125m (plus haut que le Mont Blanc mine de rien !), non sans mal ! Fut-ce la milanesa de llama, la magarine du petit-déj, ou bien le coup de froid en arrivant en Uyuni, on en a (littéralement) chier pour arriver tout la-haut... Oh que c´est beau ! D´autant plus vu les conditions ! Séance photos...
Plus qu´à redescendre, facile à dire, mais le guide ayant rebroussé chemin avant la dernière ligne droite pour aller préparer le repas, nous voilà tous les 6 en train d´errer à gauche, à droite, par où c´est la sortie ??? Enfin, on s´y retrouve après une petite heure de tatonnement. Au programme de l´après-midi, Isla del pescado qui se révélera etre Isla Huanquelque chose 2 jours plus tard, bonjours la compréhension des infos ! Des cactus de partout, la plupart vieux de plusieurs centaines d´année, voire millier, tout ça au milieu du Salar, surprenant ! Repos du treker dans un hotel de sel, tout aussi surprenant.
La fin du trip nous baladera de laguna en laguna, au sud de la Cordillera Lipez, on en prend plein les yeux avec toutes ces couleurs ahurissantes et naturelles pourtant, les flamands roses nous donneront aussi à voir de belle envolée. Quel beau spectacle la nature !
Sur la route, ou plutot la piste, du retour, on doutera un peu plus de l´issu du voyage car le 4x4 fait des siennes : le thermostat ne répond plus, le moteur chauffe, notre guide lui donne à boire, l´eau sulfurisée de la source où l´on s´est baigné, une demi-heure plus tard, c´est la crevaison, le guide doute lui aussi, au loin des débuts de tornades, pas si petites que ça, il ne manquqait plus que l´arret de la batterie à 3 ou 4 reprises du aux cahots de la piste... On s´en sort avec humour et bonne humeur car la journée n´est pas fini, le train nous attend dans la nuit pour Tupiza non loin de la frontière argentine.

Il ne nous faudra pas moins de 19h de bus pour atteindre Rurrenabaque, le pire voyage de Jess qui n a, semble-t-il, pas ferme l oeil, trop occupee qu elle etait a surveiller le ravin... Des plongees vertigineuses de parfois beaucoup plus de 100m, impressionnant, flippant ! Heureusement les lucioles et la pleine lune donnait un peu de poesie au tableau, surtout une fois arrives, sain et sauf ! Sans trainer on s embarque pour la Pampa, sorte de savane (avec jaguar qu on n a pas vu mais sans tigre ou lion). 3 heures de 4x4 plus tard, nous voila a bord d un genre de pirogue (a moteur) sur le rio infeste de caimans et d aligators surtout. On y croise aussi de tres nombreuses especes d oiseau, des tortues en pagaille qui prennent le soleil.
Le lendemain, en route pour une "chasse" (comme une chasse au tresor) a l anaconda. Fait tres chaud et humide dans la Pampa, faut chercher dans les buissons, ah une peau, il est passer par la, ah un cadavre entier, il aurait manger un crapaud toxique... Apres 3 bonnes heures de recherche, enfin, il est la, bon c est surtout notre guide qui l a decouvert (un petiot de 2m apparament) dans une branche d arbre, il prenait le frais et il n a pas bouge pour la photo ! Programme charge, l apres midi c est peche au piranas : Jess a sorti le tout premier mais sans lui faire atteindre le bateau, plouf ! Notre guide, Toto, a ete le plus performant : 4 a lui tout seul, des petits mais de taille adulte a ce qu il parait ? Quant a moi, un poisson chat a mordu a l hamecon de viande, comme ce n etait pas la cible du jour, je l ai decroche pour le liberer. La degustation du soir fut frugale, vous imaginez vu la taille, mais assez gouteuse tout de meme ! Apres diner, on repart en pirogue a la "chasse" aux caimans, les plus malins, les plus dangereux, qu on ne voit pas forcement le jour. Des yeux rouges fosforecant a la lumiere des lampes de poche, ils sont la, ils attendent le gringo qui tomberait a l eau...
Encore une mission avant de rejoindre la civilisation, debusquer le dauphin rose, celui qu on esperait voir dans les eaux du Ganges en Inde, on l a vu, il nous a offert une belle sortie et il est vraiment rose sur les flancs. Pas de photo pour preuve, vous vous en doutez !